Je suis sorti de l’hôtel pour prendre l’air et faire le point sur les cinq dernières minutes. Donc, premièrement : je deviens cinglé car je désire ma petite sur.
Deuxièmement : je suis un sale pervers car je profite d’elle dans son sommeil.
Et enfin, troisièmement : si Mélanie ne s’était pas réveillée… j’aurais alors violé ma propre sur…
« Oh, merde ! Mais quest-ce qui ne va pas chez moi ? »
J’eus alors un sacré coup de barre, et une envie de m’asseoir.
« Ah, voilà un banc ; enfin quelque chose de positif… » pensai-je avec ironie. Pendant plusieurs minutes qui me semblaient des heures et des heures, je repassai les cinq dernières minutes encore et encore dans ma tête, et m’arrêtai souvent sur son visage en larmes.
« Mais quest-ce qui m’a pris de lui faire ça ?… répétais-je ; que m’arrive-t-il ? »
Je me mis alors la tête entre les mains et pleurai pour la première fois depuis des années à chaudes larmes.
Ce moment a dû durer quelques minutes de plus car…
Je te pardonne.
Je sursautai.
Mélanie ? Oh, Mélanie, pardon, je te demande pardon pleurai-je ; je ne sais pas ce qui m’a pris, je…
Chhhh, chhhh, c’est pas grave ; ça va, t’en fais pas, chhhh, chhhh me dit-elle en me prenant dans ses bras.
Ce sont des choses qui arrivent, reprit-elle.
Je suis un monstre, un vrai cinglé ; je mérite de crever pour le mal que je…
NON ! Dis surtout pas ça, Kev’, s’il te plaît. Tu ne m’as pas fait de mal : tu t’es arrêté avant, tu…
Non… C’est toi qui m’as arrêté, Mélanie. Si tu ne t’étais pas réveillée, je… je t’aurais… oh, merde ! Pardon, pardon, je suis tellement désolé, je…
Oui, mais comme tu viens de le dire, je me suis réveillée. Donc tout va bien, maintenant ; daccord ?
…
Allez, viens là. Là c’est bon, c’est fini, chhhh, chhhh…
Merci, dis-je simplement.
Que dire d’autre ? Qu’auriez-vous dit ou fait, vous, chers lecteurs ?
J’ai dû rester là, assis sur ce banc froid et humide, dans les bras de ma sur qui continuait à me consoler (ironique, n’est-ce pas ?) au moins une demi-heure car les premiers rayons du soleil commençaient à apparaître.
On devrait peut-être rentrer à l’hôtel, sinon les parents vont s’inquiéter. D’accord, Kev ?
Oui, tu as raison.
Allez, debout mon petit frère adoré ! dit-elle avec un sourire en coin et un clin d’il.
Je souris en entendant sa vanne habituelle ; je reconnaissais bien là ma sur. Même dans les pires moments, elle arrive à me faire rire, comme si elle savait quand il faut intervenir ; et à chaque fois, elle a un excellent timing. Il n’y a qu’elle qui y arrive ; personne d’autre… Juste ma petite sur, comme si elle était mon… NON ! Arrête tes conneries : c’est ta sur, c’est juste ça, seulement ça. Alors arrête, et laisse-la tranquille, merde !
Bon, retournons dans la chambre sinon on aura des problèmes.
Je revins brusquement à la réalité.
Oui, tu as raison… Et, euh, pour les parents, tu…
T’inquiète pas, va : ça restera entre nous. D’accord ?
Merci, répétai-je.
Tu sais que je t’aime toujours, petit frère, voyons dit-elle en me faisant un magnifique sourire.
Tu as vraiment le plus beau sourire au monde, tu sais ?
Haha, merci mon Kevounet !
Et elle m’embrassa alors sur la… joue, puis on retourna dans notre chambre.
« Oui, pensais-je, c’est juste ma petite sur »
Et pourtant, au fond de moi, dans un recoin très très reculé de mon âme, je terminais ma pensée de tout à l’heure : « …âme sur ».
[à suivre]