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Tu l'as cherché – Chapitre 1

Tu l'as cherché - Chapitre 1



Tu las cherché

Nous étions copains depuis le collège. Au lycée nous avons commencé à jouer à « deux pigeons saimaient damour tendre ». Lui sappelait André avait dix-sept ans. Javais le même âge. Il habitait la campagne, son père qui travaillait en ville, le déposait devant le lycée, le matin vers sept heures trente et lenlevait entre dix-sept heures trente et dix-huit heures. Mes parents et moi demeurions en ville, assez près de létablissement.

— Tu es en avance , Lucie, me répétait chaque matin maman avec un sourire en coin plein dindulgence.

— Je sais, maman. Comment faisais-tu à dix-sept ans? Je crois que je suis amoureuse dAndré. Je suis bien quand je le vois. Cela me met en forme pour la journée.

— Bien, ma fille. Mais sois sage. Bonne journée.

Je rejoignais André, nous nous faisions la bise, nous nous regardions dans les yeux, nous nous serrions la main, nous étions heureux. Dès la sortie de classe nous nous retrouvions dans la rue et échangions sur la journée, les cours, nos loisirs. En attendant le père nous nous promenions et devisions gentiment. Peu à peu aux bisous sur les joues succédèrent quelques bisous furtifs sur les lèvres. Timides dabord, de plus en plus vrais, ensuite. Mais toujours sages ou presque. Jaurais aimé faire des progrès plus rapides. Certains autres couples autour de nous battaient des records en apnée, oubliaient la rue et lentourage, ignoraient les lazzi délèves plus jeunes, ou se réfugiaient derrière des haies. Ils y étaient pas très sages, selon la rumeur.

André devait rester visible pour que son père le voie. Il naurait pas, de lui-même, tenté plus que quelques caresses délicates et se montrait heureux de pouvoir membrasser tendrement. La fin de lannée approchait, il me promettait de me rendre visite durant les grandes vacances. Lune ou lautre fois il senhardit, à labri dun poteau en ciment, à effleurer ma poitrine. Pour lencourager à plus daudace je profitai de la douceur printanière pour porter des blouses échancrées. Il louchait sur mes chairs, examinait le rebond de mes seins soulevés par un bourrelet de ouate coincé dans le bas de mon soutien gorge. Il fallut que je prenne sa main et la pose sur ma poitrine pour quil ose enfin me toucher. Fin juin il nhésitait plus à tâter le contenu de mon corsage, me serrait contre lui, empoignait mes hanches et membrassait, bouche close, après les derniers cours de la journée.

Ce premier jour de vacances , à la piscine municipale, je heurte un nageur.

— Ah ! Mais tu es Lucie? Quel hasard. Quoi, tu ne me reconnais pas ? Bob : souviens-toi, nous étions dans la même classe jusquen quatrième. Tu ne me remets pas? Jaimais tirer sur tes tresses.

— Bob! Cest vrai, tu étais désagréable ! Ah ! Oui, une vieille connaissance et quelques souvenirs pas trop plaisants. Cest du passé. Tu as changé. Te voilà musclé. . Que deviens-tu?

— Je viens de terminer mon apprentissage et je commence à travailler bientôt. Que tu es belle. Allons-nous asseoir sur les marches. Viens que jadmire tout ce que tu caches dans leau.

Lui aussi a entre dix-sept et dix huit ans. Il est physiquement costaud, musclé par le sport, sadonne à la nage, à la course cycliste et sentraîne en nageant. Gai, rieur, franc et galant, il est familier, presque trop même. Il me tend la main pour maider à sortir de leau, passe son bras nu autour de ma taille nue entre les deux pièces de mon maillot de bain, pour me conduire sur un gradin. Ce contact me fait frissonner.

Il sarrête en chemin, détaille ma silhouette, ouvre des yeux émerveillés et déclare :

— Comment ai-je fait pour vivre loin dune fille aussi chouette ? Tourne sur toi que je memplisse les yeux. Je tai vue arriver de loin, je ne tai pas immédiatement reconnue, mais tout de suite je tai trouvée admirable. Cest pour cette raison que je me suis mis en travers de ta ligne deau. Tu es trop belle. Par bonheur il na pas fallu longtemps pour me souvenir. Ce jour est un jour béni. Je men veux de tavoir ennuyée autrefois. Mais à lavenir, que personne ne savise de te faire du mal, je suis là.

Un groupe de quatre ou cinq filles arrêtées dans leau à proximité crient :

-Bob, viens; Qui cest celle-là?

— Ça va, les filles. Dégagez, vous voyez bien que je suis occupé avec Lucie, ma fiancée.

Pour leur montrer limportance de la situation, en guise de preuve du lien qui nous unit selon ses paroles, il mattire face à lui et me colle un baiser brûlant, interminable. Pour la première fois une langue passe le rempart de mes lèvres, franchit la barrière de mes dents et fouille ma bouche. Mon dieu ! Jai été surprise, je ne savais pas jusquoù il voulait aller. Je ne veux pas le ridiculiser devant ses copines en le repoussant. Cest tout nouveau, cest osé, cest fort, cest tellement direct et tellement bon : je me laisse faire, je mamollis entre ses bras solides et je savoure ce baiser de braise en fermant les yeux. Mon abandon excite le séducteur. Il a menti en parlant de fiancée, nous règlerons ça plus tard. Les copines applaudissent puis se dispersent.

— Ouvre les yeux, Lucie. Cest un bonheur formidable Mais mets ta main là, quen dis-tu ? Tu me fais un effet terrible. Tu sens la bosse ? Suis-moi, je vais la cacher dans leau.

Il a plongé pour cacher la déformation de son caleçon de bain et me tend les bras. Sans réfléchir je saute dans la piscine. Ne suis-je pas folle? Mais nai-je pas une excellente raison de le devenir et daller me lover contre lui. Son baiser ma enflammée et nai-je pas pris en main pour la première fois, toute, toute première fois, un sexe de garçon. Gros, dur, impressionnant, si inattendu mais émouvant dans sa façon de se présenter sans gêne, avec un naturel éloigné des conventions habituelles : jai envie de recommencer, de vérifier que cest bien « sa queue » de jeune homme déjà mûr. Dans leau, en toute discrétion, sous la surface, orientée de manière à ne pas être vue, jenvoie une main sur le ventre, je cherche à rencontrer lengin mystérieux. Bob sétonne:

— Tu es curieuse ? Tu veux encore toucher? Cest ta première zigounette? Tu nas pas de copain ?

Je ne renie pas André. Je nai jamais mis la main sur lengin de mon copain, joublie de mentionner son existence, je me contente de sourire et je referme mes doigts sur lenflure. Je ne réussis pas à faire le tour de la colonne avec mes doigts, à cause du tissu, mais elle reste droite et collée contre le ventre. Nos regards se croisent, une main cale ma nuque, Bob membrasse rapidement et sûr de lui me souffle à loreille:

— Cest un coup de foudre incroyable Mais fais attention, le maître nageur approche et je ne suis pas en état de quitter le bassin, sil mordonne de sortir. Il déteste les amoureux. Cest un jaloux que sa femme trompe. Patiente. Ça ta plu ? Nage à côté de moi.

Aïe ! Je me rends compte que je viens de vivre un coup de folie, de perdre le contrôle de mes actions. Jai des fourmis dans les jambes, le feu plus haut, entre les cuisses et un peu plus haut encore derrière mes poils. Je suis « chose », je me sens « drôle », je brasse leau comme un automate, presque sans force. Le surveillant de baignade tourne le dos. Bob me fait signe dapprocher et demande :

— As-tu déjà vu une bite ? Lucie, tu veux la voir ? Nous irons dans les vestiaires tout à lheure. Je te montrerai. Daccord ?

Refuser, au risque de passer pour une oie blanche ? Refuser de voir enfin quand loccasion se présente ? Quel mal peut-il y avoir à regarder une verge, de la comparer au croquis de la prof rougissante de sciences naturelles, lors du cours sur la reproduction des humains ? Voir pour de vrai, ce que je viens de palper à travers le caleçon. Pourquoi pas?

-Oui, jaimerais bien ?

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