Suite à l’opération de sauvetage effectuée le matin par Alicia et Sophie à l’endroit de Catherine et la résolution de la prendre en charge chez elles, Alicia annonça son plan d’action:
« Tout d’abord, labos : bilan sanguin complet, prélèvements microbiologiques de salive, sécrétions vaginales et rectales, recherche sérologique de virus, analyse de pipi.
— C’est vraiment nécessaire, tout ça ? sembla s’inquiéter la nouvelle patiente.
— Dans ton cas, je vais pas niaiser avec la puck. Je veux faire le tour de la question. J’ai d’ailleurs tout ce qu’il me faut ici pour prélever mes échantillons. D’autre part, il n’est plus question que tu sois laissée seule. Même dans tes moments d’intimité.
— Mais…, mais, comment je vais faire pour…
— Pas question de te laisser seule ! C’est justement dans ces moments que tes pulsions maso peuvent te reprendre, fit la doc avec autorité. »
La jeune sembla hésiter. Alicia ne lui laissa pas le choix :
« C’est ça ou l’hôpital. Choisis !
— Bon, d’accord, laissa tomber Catherine après un bref moment d’hésitation.
— Ce qui veut aussi dire qu’à partir de maintenant, Sophie ou moi passerons nos nuits avec toi, dans ton lit.
— Vous me laissez pas beaucoup de corde, si je comprends bien, soupira la blonde.
— Je sais que ce sera pas jojo pour toi, ma chère, mais sache que c’est pour ton bien, et pour un temps seulement. »
Assistée de Sophie, Alicia procéda aux prélèvements de labo et à un examen physique complet, Catherine s’étant complètement dévêtue et installée sur l’ancien lit de la femme médecin.
« T’as vraiment l’air maganée, ma fille, annonça la doc. Allez, on crache dans le petit pot. »
Ayant appliqué un garrot sur le bras et tapoté la veine du coude :
« Respire bien, ça pique un peu. Un tube, deux tubes, puis un autre… voilà. »
Saisissant les écouvillons :
« Lève et écarte un peu les jambes, je vais voir dans ton vagin… C’est fait. Maintenant, le petit trou… »
Catherine s’étant retournée sur le ventre, Alicia écarta doucement les fesses de sa patiente avec les doigts d’une main et introduisit doucement l’autre écouvillon dans l’anus rougi de la blonde qui grimaça d’inconfort.
« Je sais que tu n’aimes pas ça, ma belle, ton derrière est très sensible et ma tige n’est pas lubrifiée. »
L’embout ouaté de l’écouvillon ressortit, teinté de rose, des entrailles de la patiente. Alicia inséra les extrémités des tiges chacune dans son tube qu’elle scella pour le transport.
« Va faire ton pipi dans le petit pot à la salle de bain. Sophie t’accompagnera pendant que je remplis les réquisitions. »
Les trois de nouveau réunies dans la chambre d’hôpital improvisée, Alicia fit part à toutes des détails de son plan de soins :
« Primo, diète sans résidu pendant cinq jours. Ton petit trou de cul et ton rectum sont encore en feu et ont besoin de repos.
— Quoi ? s’étonna Catherine, à ce point-là ?
— Sinon, dès que des matières vont se retrouver dans cette partie de tes intestins, ce sera la course vers les toilettes ou l’incontinence immédiate. Tes muqueuses sont tellement irritées qu’elles ne peuvent plus supporter d’agression pour le moment. Secundo, bains de siège qid prn, c’est-à-dire quatre fois par jour au besoin. Tertio, application prn de pommade sur les plaies externes. Quarto, traitement des lésions internes par l’application topique d’un produit à base de cortisone. »
Catherine se trouva quelque peu découragée :
« Bon, alors il ne me reste plus qu’à me faire installer une ligne centrale, mettons, une sous-clavière, ensuite une ligne artérielle et un moniteur cardiaque ?
— T’es pas encore un cas de Soins Intensifs, répondit Alicia, sourire en coin, mais je pense qu’on va pouvoir te récupérer, à la fin ! Et à présent j’investis Sophie de tous les pouvoirs requis comme infirmière privée.
— Je serai une bonne nurse pour toi ! ajouta la rouquine en serrant Catherine qui s’était rassise sur le bord du lit. Tu seras aux petits soins, je peux t’assurer ! On va prendre soin de toi comme si tu étais notre petite sur.
— Il fallait vraiment que ça tombe sur moi, qui suis infirmière ! laissa tomber la patiente.
— Cordonnière mal chaussée ! blagua Sophie. »
Milieu d’après-midi. Alicia prit la route et alla porter ses prélèvements directement au labo du centre hospitalier. Dans l’intervalle, Sophie avait mis au lit et bordé Catherine qui était retombée de sommeil, après la prise d’un supplément alimentaire liquide.
Dérangée dans sa lecture, Sophie décrocha le téléphone :
« Oui bonjour ?
– Sophie ? C’est Maman.
— Ah, tiens tiens ! répondit la fille, sarcastique. Vous avez eu ben du fun, hier, avec Catherine ?
– Justement, on voulait de ses nouvelles mais ça ne répond pas chez elle.
— C’est parce qu’elle est maintenant ici, avec nous, et pour un temps. »
Se retenant de ne pas trop hausser la voix, Sophie enchaîna :
« Mais bon sang, qu’est-ce qui vous a pris, tous les deux ? Elle n’est plus qu’une loque !
– Je sais, Sophie, c’est pour ça que j’appelle… Nous sommes vraiment désolés, quelque chose d’inattendu nous a tous pris, y compris Catherine, et on a tous perdu la carte. Rendus dans sa chambre, on a soudain tous été pris de chaleur et…, et une pulsion sadique s’est emparé de Jérôme et de moi-même. Je ne comprends rien de ce qui s’est passé pour en arriver là.
— Elle se repose présentement. Elle ne peut te parler. On la garde ici, sous les soins d’Alicia. Et je suis maintenant sa nurse privée.
– Elle a accepté de se faire prendre en charge par vous ?
— Oui ! Et nous comptons bien la dorloter, la cocotte.
– Bon, je suis contente. C’est mieux comme ça, je crois. J’ai également réfléchi à sa présente situation sexologique. Je considère qu’un redressement de tendances s’impose chez elle.
— C’est-à-dire ?
– Il faut rééquilibrer ses pulsions sexuelles par des stimulations favorisant une libido plus normale.
— Pour une fois, peux-tu me parler en français, que je comprenne ?
– Amenez-la discrètement à des expériences qui la feront jouir sans qu’elle ait à souffrir pour y arriver.
— Pardon ? Tu veux qu’on joue maintenant les sexothérapeutes avec elle ??
– Je pense que c’est la bonne occasion. Elle vous connaît bien toutes les deux, et vous avez connu des expériences avec elle pendant votre séjour au Resort ?
— Je veux ben croire, Maman, mais ici, c’est p’us pareil. Nous sommes sorties de cet enfer. Nous sommes revenues à une vie normale. Alicia et moi sommes mariées. Ça ne fait pas de Catherine une gouine pour autant !
– Je ne suis pas sûre, ma puce. Catherine semble vraiment avoir éprouvé d’agréables sensations avec Sonia et moi, durant sa séance de consultation, hier soir. Se trouver nue et abandonnée aux fantasmes de deux femmes qui la dominaient l’a fait énormément mouiller.
— Ah oui, vraiment ?
– Et elle a aussi bien joui quand Jérôme l’a sauvagement prise en fin de soirée chez elle. Non, d’après moi, elle possède parfaitement le profil d’une bi.
— Bon d’accord. Je vais en parler à Ali. Ce que tu dis implique donc qu’on devrait se gouiner, Cathy et moi ?
– Alicia pourrait faire sa part également, si elle est d’accord. Changer de partenaire peut renforcer le pronostic de la thérapie. Et autant que possible, faites les choses discrètement, afin qu’elle ne se doute pas que ça fait partie de son traitement.
— Ouais, je comprends.
– Et laissez-la donner libre cours à ses initiatives, cela confirmera le succès de l’application du plan de soins.
— Euh…, j’comprends pas trop, Maman…
– Voyons Sophie ! Fais pas ta nounoune ! Si elle veut t’embrasser, te caresser, te doigter, t’engoder même, laisse-la faire ! C’est bon signe dans ce temps-là.
— Wow ! À ce point-là ? Ben OK d’abord. On va voir ça.
– Ah ! Autre chose : le CLSC m’a appelée ce matin. Ils veulent me prendre à contrat.
— Ils t’ont appelée un samedi matin ? Ils doivent être vraiment mal pris !
– C’était un des cadres qui voulait me parler. Un chef de programme. Apparemment, il y aurait plusieurs signalements de cas de comportements sexuels inappropriés dans le secteur des rangs 4, 5 et 6 à Sainte-Marie.
— C’est le secteur où habite Catherine ?
– Justement. La SQ (Nda : Sûreté du Québec, corps policier couvrant les régions rurales) a rapporté au Centre des cas d’exhibitionnisme, de masturbation sur les lieux publics et de langage inapproprié de la part de certains villageois de cette région. On me demande si je peux travailler sur certains dossiers. Ils sont débordés apparemment.
— Si c’est vrai, tout ça, il y a des chances qu’Alicia et moi soient temporairement mutées au point de service de Sainte-Marie, où travaille déjà Catherine.
– Sans aucun doute, vous pouvez vous attendre à ça. OK, alors on se reparle. Je t’embrasse !
— Bye, Maman. Je t’aime ! »
« Ah ben, tu parles d’une affaire ! s’accorda Sophie comme réflexion. »
Catherine sortit de sa chambre et retrouva la rouquine au salon, portant sa robe de chambre par-dessus son pyjama.
« Sophie, je ne m’endors plus et j’aimerais prendre un bain de siège immédiatement : j’ai le derrière qui me pique, à présent. C’est presque insupportable !
— Je vais mettre d’la p’tite vache’ (Nda : poudre de bicarbonate de soude de marque Cow Brand’) dans ton eau. C’est très adoucissant comme effet. »
Le bain ayant été préparé :
« Tu ne me laisses pas seule ? demanda Cathy, prête à se dévêtir devant le bain chaud qui l’attendait.
— La consigne d’Alicia est claire, ma belle fille : pas question. De plus, si tu n’as pas d’objection, je profiterais moi-même du traitement.
— Oh ! T’as des petits problèmes à cet endroit, toi aussi ? demanda la blonde.
— Oui, tout à fait. Regarde-moi bien : j’ai les hémorroïdes qui me pendent jusqu’aux genoux.
— Tu me niaises, arrête donc !
— Ben certain que j’te niaise ! Envoye ! Entre dans ton bain ! »
Sophie prit place à son tour dans la baignoire, assise derrière sa patiente dont elle pouvait sentir la fraîche odeur provenant de l’épiderme de son cou. Gardant le silence, elles appréciaient chacune ce moment de détente, Sophie ayant au préalable mis une musique douce à entendre. Laissant ses parties sensibles tremper dans cette eau réconfortante, Catherine se frottait doucement les cuisses sous l’eau, ne pouvant quitter des yeux celles de Sophie qui entouraient les siennes. Sentant le souffle de sa nurse dans son cou, elle succomba à une irrésistible envie de caresser les jambes de cette dernière, passant les mains de ses cuisses à celles de l’autre.
Sentant le moment propice, Sophie posa ses mains savonneuses sur les épaules de Catherine et entreprit de masser légèrement ses muscles endoloris par les activités de la veille. La blonde immobilisa alors ses mains sur les membres inférieurs de Sophie. Manifestement, la fille appréciait le doux traitement que lui faisait subir sa thérapeute.
Les mains toujours glissantes de Sophie quittèrent les épaules de Catherine et descendirent sur les bras qu’elles contournèrent pour atteindre les seins de celle qui était demeurée silencieuse. Tout doucement, Cathy vit sa poitrine se faire masser par des mains féminines et délicates, faisant du coup pointer ses mamelons également endoloris.
« Sophie, qu’est-ce que tu me fais, ma belle ? lui chuchota-t-elle en levant la tête au ciel.
— Je te soigne, petite sur. Ça te fait du bien ?
— Tu ne peux pas savoir comment ! Tes mains sont si douces. Pourquoi tu me fais ça à moi, méchante comme j’ai été envers toi ?
— Répète-moi ça encore une fois et je te botte le cul, tannante ! On a bien dit que c’était fini, cette histoire ! »
Sophie aida Catherine à s’essuyer en l’enveloppant d’une grande serviette. Se trouvant presque nez à nez, chaque fille posa silencieusement son regard dans celui de l’autre, les yeux bleus de Catherine fixés sur ceux, noisette, de Sophie. Les lèvres se rapprochèrent, puis s’effleurèrent. Sophie ferma les yeux et attendit.
« Non ! se ravisa la blonde en se détournant rapidement du visage de l’autre. Je ne veux pas de nouveau m’accuser de vous voler l’une à l’autre ! J’ai trop de respect pour toi, Sophie. J’ai encore l’impression que j’ai amené Alicia à t’oublier dans l’histoire du Resort.
— Je comprends, répondit la rouquine. Le temps va arranger les choses, tu verras. »
(À venir : Souvenirs du Resort)