Thierry est heureux. Ingénieur informaticien, il est parvenu à mettre au point un logiciel de guidage de machine numérique créé par sa société, mais qui ne fonctionnait pas correctement. Cette machine a été livrée à plusieurs grosses entreprises et la réputation de fiabilité de la société en souffre. Il a travaillé plus dun mois, au bureau et chez lui, sans compter ses heures. Enfin, il a pu un jour apporter le résultat de son travail à son patron. Il a été félicité, a touché un bonne prime. Maintenant il doit aller faire la démonstration chez les clients. Le plus important est en Allemagne. Il va sy rendre lundi prochain, logé dans un grand hôtel tous frais payés et avec une prolongation de deux jours pour visiter le coin ! Le seul inconvénient, cest que sil parle couramment anglais et espagnol, il na aucune notion dallemand. Certes, tous les ingénieurs utilisent langlais, mais il doit expliquer à plusieurs techniciens et certains nont pas cette connaissance. Aussi, le patron lui a adjoint un interprète trilingue. Cest une agence dintérim qui le fournit, elle travaille souvent avec son entreprise ; elle est réputée pour fournir du personnel très qualifié. Il a été convenu que Thierry prendrait une voiture de fonction, une Mercedes, et que linterprète viendrait avec lui, logé au même hôtel.
Le lundi matin, il vient récupérer les documents nécessaires, lordinateur portable qui lui sera utile et prendre livraison de la voiture. Il est appelé par le directeur des ressources humaines qui veut lui présenter son passager.
À son arrivée dans le bureau, il trouve son patron en compagnie dune jeune femme très bcbg. Elle a vingt cinq à trente ans, tailleur gris sur un corsage blanc, bas, chaussures classiques avec talons mi-plats, lunettes fines sur un visage agréable, mais un peu froid avec son chignon. Et tous cela habille un corps de grande taille, au moins un mètre soixante quinze, des rondeurs là où il faut, du moins à ce que lon peut soupçonner sous cette tenue sévère.
Madame je vous présente Thierry V dont vous aurez à traduire les explications auprès de nos clients allemands. Notre ingénieur est très compétent dans son métier, mais pas dans la langue de Goethe.
Thierry, je vous présente madame Céline D qui vous accompagnera et traduira.
Enchantée de faire votre connaissance, jessaierai de saisir les subtilités techniques de vos explications, jai déjà travaillé dans ce domaine plusieurs fois.
Elle lui a tendu un main assez grande mais fine et surtout avec une poigne ferme. Elle ne doit avoir un sacré caractère et ne doit pas se laisser monter sur les pieds pense Thierry.
Je suis également enchanté de me trouver en si agréable compagnie, reprend Thierry. Je ne doute pas de vos compétences et jespère que nous ferons de lexcellent travail.
Eh bien, puisque vous avez fait connaissance, il ne vous reste plus quà rejoindre nos clients.
Elle saisit sa valise, qui paraît assez lourde. Thierry se précipite pour la porter.
Non, laissez , cela me permet de faire un peu de gymnastique, je nen ai pas souvent loccasion dans mon travail.
Cela promet, pense Thierry, inutile de penser la baratiner, elle serait capable de menvoyer au tapis. Dici que ce soit une gouine !
Lembarquement des bagages sest fait rapidement et Thierry sest avancé pour ouvrir la portière de la passagère, mais elle avait été plus rapide. Il sest mis au volant et ils ont gagné lautoroute. Vingt minutes quils sont partis, et seules quelques banalités ont été échangées.
Je vous propose de partager le temps de conduite, huit cents kilomètres, cest long et fatigant. Après le repas, je prendrai le volant.
Si vous voulez, bien que je sois habitué à effectuer de longs parcours.
À midi, ils sarrêtent à un restauroute, Thierry na aucun souci à se faire, il a une carte bleue de société, et doit seulement justifier ses dépenses. Il a décidé de prendre la carte. Tous deux la consultent et il en profite pour se préparer un petit repas gastronomique.
Pour moi, ce sera une salade verte, petits pois et une pomme, avec de leau plate, commande-t-elle.
Thierry stupéfait, renonce rapidement aux joies culinaires prévues et demande un menu tout à fait normal afin de ne pas paraître ridicule.
Après le café quil a avalé seul, pas dexcitant lui a-t-elle précisé, elle prend le volant et sengage sur lautoroute. Ils sont en Allemagne et la vitesse nest pas limitée sur le tronçon où ils circulent. Et là, cest une démonstration de conduite : rapide, mais sans imprudence. Elle fait donner le maximum à la voiture qui semble nattendre que cela. Thierry est dabord surpris et un peu effrayé. Mais non, pas dà coups, une conduite coulée. Elle a placé un CD de musique classique.
Vous conduisez très bien, mieux que beaucoup dhommes, mieux que moi.
Oh non. Et puis je nai aucun mérite, jai fait un peu de rallye automobile il y a quelques années.
Ils arrivent ainsi à destination plus tôt que ce quavait prévu Thierry. Un garçon vient leur prendre les bagages et va garer la voiture. Leurs chambres qui leur ont été réservées, mitoyennes, sont très bien, avec tous les gadgets possibles : télévision, bar et une loggia.
Ils sinstallent chacun de leur coté, le repas est prévu à vingt heures. Au moment de descendre, il va frapper à la chambre voisine ne voulant pas arriver seul. À croire quelle était derrière la porte à attendre. Elle sest changée, a mis une robe qui paraît simple, mais doit valoir une fortune, elle a dénoué son chignon et ne porte pas de lunettes. Des talons relativement hauts lui cambrent la taille. Sil lavait croisé dans la rue, il ne laurait pas reconnue. Cest maintenant une femme très belle, et désirable en plus. Mais il vaut mieux ne pas sy frotter.
Vous êtes magnifique, je ne vous aurai pas reconnu, maintenant je vois une femme plus humaine.
Il y a un temps pour le travail, un autre pour le repos. Notre journée de labeur est terminée, nous pouvons nous détendre, cela est indispensable pour un bon équilibre.
Ces paroles surprennent mais enchantent Thierry. Leur arrivée dans la salle ne passe pas inaperçue, lui du haut de son mètre quatre vingt cinq et elle, qui avec ses talons est presque de sa taille. Heureusement on les place dans un angle, moins en vue.
Au cours du repas latmosphère se détend. La discussion vient dabord sur le rendez-vous quils ont le lendemain. Ils discutent et décident des mesures pratiques, heures de départ, route à prendre etc. Puis la conversation vient sur le métier, cest elle qui linterroge sur sa spécialité. Il est surpris mais répond avec beaucoup daisance car il adore son travail. Il se rend compte au bout de quelques minutes quil est seul à parler. Il linterroge sur ses activités. Elle vit seule, répond aux demandes de son agence et part souvent en déplacement comme aujourdhui. Ses compétences lui permettent de bien gagner sa vie.
À la fin du repas, Thierry est plus détendu. Il avait peur davoir à faire à un dragon, il saperçoit que cest tout simplement une fille consciencieuse qui ne mélange pas plaisir et boulot. Il lui propose de sortir un peu en ville avant daller au lit. Elle accepte et cest cote à cote quils déambulent, mais sans se toucher, comme deux étrangers quils sont.
La fraîcheur les fait rentrer, ils montent et se séparent sur une poignée de mains et un bonsoir.
Le lendemain matin, il retrouve à la porte de sa chambre, lemployée modèle de la veille. Si le tailleur a changé de couleur, il est vert, tous les autres attributs sont là. À larrivé à lusine ils sont accueillis chaleureusement, on attendait leur arrivée pour pouvoir enfin utiliser la machine outil.
Toute la journée, Thierry fait la démonstration de ses compétences et Céline traduit très rapidement et lui semble-t-il très fidèlement car les questions fusent rapides et précises. Au cours du repas, déjà, lingénieur maison ne les lâche pas, mais pas besoin dintermédiaire, car il parle couramment anglais. Céline en profite pour souffler un peu. Laprès midi, la démonstration continue, Thierry fait fonctionner la machine, puis des allemands prennent sa place et sen tirent fort bien.
En rentrant en voiture, Thierry bien que fatigué est souriant, heureux de sa journée. Céline le regarde avec un air amusé.
Vous êtes content de vous, vous les avez ébloui. Je nai pas pu vous traduire toutes les remarques, mais toutes étaient élogieuses à votre égard.
Si je suis parvenu à me faire comprendre, cest que javais la meilleure interprète que je nai jamais rencontré. Beaucoup trébuchent sur certains mots ou me font répéter afin de comprendre le sens de ma phrase, cela na jamais été le cas avec vous.
Je crois que nous formons une bonne équipe, constate-t-elle.
Sil y a dautres missions, je demanderai que ce soit vous qui veniez me seconder. Mon patron va être content.
Écoutez, puisque nous devons travailler encore deux jours ensemble, il serait peut-être plus simple de se tutoyer, seulement en dehors de boulot si çane te dérange pas ?
Je suis entièrement daccord avec toi, cest lusage entre nous au bureau, hommes ou femmes. Cela simplifie beaucoup les relations. Mais nous pouvons le faire aussi au travail, en anglais il ny a pas de problème, pour lallemand, tu traduiras comme tu voudras.
Entendu.
Ils montent à létage et en se séparant, il tend la main, elle le tire vers elle et lembrasse sur les deux joues.
À demain matin, tu frappes à la porte quand tu es prêt.
Bonne nuit.
Et Thierry va se coucher, heureux à double titre, il a réussi sa démonstration, et après tout, elle nest pas si revêche que cela.
Le lendemain quand il frappe, elle ouvre de suite et lui plaque deux baisers sur les joues.
Bien dormi ?
Comme une reine, je me suis écroulée après ma douche, et toi.
Moi également. Aujourdhui, ce sont eux qui vont poser des questions, pour moi ce sera plus simple, mais pour toi pas de changement.
Oh, ce nest pas terrible, et puis je me régale de passer dune langue à lautre.
Thierry sourit, cette phrase prenant pour lui un aspect érotique. Elle le remarque et éclate de rire.
Tu as lesprit mal tourné à ce que je vois !
Avoue que le double sens était évident.
Je lai fait involontairement.
Et cest ainsi en plaisantant quil arrivent chez leur client. La journée se déroule fort bien sur le plan professionnel, mais se révèle fatigante pour tous les deux, les questions fusant à jet continu. Céline parfois répond sans même sadresser à Thierry, elle a compris mieux que le technicien le principe du logiciel.
Le soir, ils regagnent en voiture leur hôtel.
Je suis vraiment crevée, les questions fusaient de partout, je ne savais plus à qui répondre.
Moi cela a fonctionné admirablement, tu as souvent répondu sans même me consulter, tu as compris tout le fonctionnement, tu es formidable !
Je nai pas tout compris, Mais ce nétait pas difficile, ils ne prêtaient pas attention, ils interrogeaient sur des questions auxquelles tu avais déjà répondu, il suffit davoir un peu de mémoire.
Enfin merci, tu mas été dun grand secours. Plus que demain, puis nous aurons terminé, ensuite, deux jours de vacances.
Des vacances pour toi, mais moi je rentre en France.
Ils mont offert le week-end, ils auraient pu te le payer, tu las mérité.
Non, je nai fait que le travail prévu, pas de « spécial ».
Quest-ce que cest le « spécial » ?
Oh, rien une expression quand on a un autre boulot à assurer, ce nest pas le cas cette fois-ci.
Tu nas rien à faire samedi et dimanche ? Je tinvite deux jours.
Non merci, il ne faut jamais mélanger le boulot et le plaisir.
Mais le travail est terminé, tu es libre.
Non, merci.
Thierry est surpris du ton sec de sa réponse. Il se tait, jugeant quil y a là un sujet quelle ne veut pas aborder. Peut-être tout simplement un amant qui lattend.
Bon, eh bien ce soir je tinvites à sortir après manger.
Une ballade si tu veux, mais pas plus, demain nous avons encore du travail.
Après la promenade ils rentrent et se séparent comme la veille sur un baiser amical.
Le troisième jour se déroule parfaitement sur le plan professionnel. Céline est aimable avec lui, ils discutent et plaisantent mais il sent comme une réticence.
En fin de journée, leur hôte a prévu une petite réception en leur honneur, compte tenu de lefficacité de leur intervention. Dailleurs son patron la appelé, il est enchanté, le client la remercié davoir envoyé deux personnes si compétentes.
Au cours de la collation la langue utilisée est lallemand et Thierry est un peu perdu. Seuls quelques personnes viennent sadresser à lui en anglais. Heureusement Céline, bien que très prise, laide dans la mesure du possible. Étant solitaire, lui qui consomme assez peu dalcool dordinaire, se laisse aller, fait une exception, demain il pourra toujours se reposer. Céline est obligée de répondre aux nombreux toasts qui sont portés. Aussi, en fin de soirée, lorsquils regagnent leur voiture, Thierry ne veut pas prendre le volant. Céline, bien quun peu éméchée, accepte de conduire, il se renverse dans le siège et soliloque.
Quel dommage que tu ne reste pas, nous aurions été si bien ensemble. Tu ne pars que demain matin, nous avons encore la nuit.
Je crois que tu seras mieux à cuver ton vin.
Arrivés à lhôtel, dun pas mal assuré il monte par lascenseur avec laide de sa compagne. Arrivé à sa porte, il tente de mettre la clé dans la serrure qui se dérobe. Céline souriant, lui ouvre la porte, laccompagne et laide à sallonger sur le lit. Il reste immobile là, alors elle décide de laider à se déshabiller. Il se laisse manipuler, sans bien se rendre compte de la situation. Il se trouve bientôt en slip. Elle nose aller plus loin. À ce moment là, il tend le bras et lentraîne sur lui, geste plus de détresse que sensuel. Elle se trouve allongée sur lui. Le contact des seins sur son torse provoque un début dérection. Il resserre son étreinte et leurs têtes se trouvent en contact. Il lembrasse sur la joue puis glisse vers les lèvres. Elle laisse faire, elle se sent bien contre ce corps dhomme jeune. Son érection grandit et bientôt le gland dépasse de son slip. Contre sa jambe elle sent cette tige raide qui la trouble. Elle tente de se redresser, mais il la tient solidement elle bascule et ils se retrouvent allongés corps à corps. Sa jupe a remonté et le contact de leurs jambes les excitent tous deux. Thierry prend conscience de la situation et décide de tenter sa chance. Sa main saventure sous la jupe et il sent des fesses dures, contractées. Elle se sent perdue, elle ne veut à aucun prix avoir daventure sexuelle dans le travail, mais son corps la trahit. Elle laisse lhomme la caresser. Sa jupe étroite freine les entreprises de Thierry. De la main, elle la remonte vers sa taille.
Il reprend alors ses esprits et ne veut pas passer pour un égoïste et un goujat. Il la fait basculer sur le coté, séloigne de ce corps et la contemple, débraillée, la jupe retroussé, le chemisier froissé, mais tellement sensuelle.
Tu es vraiment magnifique, tellement belle et désirable.
Tais-toi, je ne veux pas
Elle ne peut finir, il lui a pris la bouche et sa langue la pénètre, elle ne lui oppose pas de résistance, au contraire. Cest un baiser passionné, il a une grande pratique, mais saperçoit quelle nest pas inexpérimentée. Il se redresse et lentement déboutonne le chemisier, fait glisser la jupe, dégrafe le soutien-gorge.
Il est surpris par tant de beauté. Ce nest pas un mannequin, plutôt une sportive, une femme épanouie, telle quil les aime. Elle a fermé les yeux, ne dit rien, apprécie sa douceur. Il part à la découverte de ce nouvel eldorado. Dabord les seins, bien pleins, avec une large auréole. Des dents et de la langue il les excite, fait dresser les bourgeons. Ses mains les massent, les serrent, elle laisse échapper un gémissement. Sa bouche quitte les mamelons, glisse vers le nombril jusquà la petite culotte, seul vêtement encore en place. Il embrasse la fourche par dessus le tissu. Son nez taquine lentrejambe, faisant dresser le petit bourgeon. Lhumidité vient imprégner le tissu, preuve de lefficacité de ses manuvres. Alors elle met une main de chaque côté et descend elle-même cette dernière protection. Il accompagne jusquau pieds le vêtement et le dégage. Puis remonte reprendre son ouvrage. Sa langue sinsinue entre les lèvres, remonte taquiner le point sensible, redescend et pointe à lintérieur du vagin. Elle pénètre tel un pénis et à chaque mouvement, le nez vient percuter le clitoris. Le gémissement sest transformé en plainte continue. Les jambes se sont écartées pour faciliter le travail. Céline est prête à défaillir. Elle envoie les mains sous les bras de Thierry et lincite à remonter contre elle. Il obéit et vient sallonger sur ce matelas charnel. Elle prend la queue et la place elle-même à lintérieur de son corps. Alors lentement commence la danse sensuelle. Lorsquil sent que son plaisir est trop proche, il ralentit. Mais elle subit ce ballet et elle ne peut empêcher son corps de défaillir de bonheur. Elle jouit. Mais il ne sarrête pas, continue longtemps sa manuvre. Il sent Céline reprendre part à ce combat. Déjà satisfaite, son corps met plus longtemps à participer, à retrouver le plaisir. Pourtant à un moment elle sent la verge qui gonfle et comprend que son amant est prêt à exploser. Alors elle serre ses muscles vaginaux, se concentre et bientôt cest un bonheur commun.
Longtemps il reste sur elle, puis bascule sur le coté, lentraînant. Il lembrasse sur tout le visage, lèche ses yeux, ses lèvres, taquine ses oreilles. Jamais il navait connu un tel bonheur dans la douceur. Elle sourit doucement. Ils restent silencieux. Puis la fatigue, livresse le terrassent et il sendort dun sommeil lourd, sans rêve.
Le bruit de la circulation le réveille. Dune main, il cherche le corps de son amante Plus personne. Il se redresse, rien. Shabillant rapidement il sort pour frapper à la chambre voisine. La porte est ouverte et une femme de ménage nettoie.
La dame qui logeait là, où est-elle ?
Je crois quelle est partie de bon matin, je lai vue vers six heures quand je prenais mon service.
Il shabille rapidement, descend à la réception,
Il ny a pas de message pour moi ?
Lemployé se retourne vers les casiers
Si, il y a une enveloppe, tenez.
Merci
Il remonte rapidement afin de lire tranquille le mot de celle quil aime déjà.
« Thierry,
Oublie ce qui sest passé entre nous, je ten supplie, nen parle jamais à personne. Jai vécu un moment extraordinaire, que je noublierai jamais. Moi non plus je ne dirai jamais rien. Adieu.
Céline »