Virginie travaillait depuis quelques mois dans un célèbre magazine de mode. Jamais encore elle n’avait vu celle que tous appelaient la ’grande Madame Collatesti’ avec une emphase pleine de respect. Virginie interrogeait donc assez souvent ses camarades de bureau au sujet de cette patronne mythique dont les apparitions étaient plutôt rares.
-’ Le jour où tu la verras, sa beauté te médusera. C’est un chef-d’oeuvre cette femme, elle est pas humaine, elle est divine, disait l’une d’elle.’
-’Splendide pour sûr! Mais quel caractère elle a! ajoutait une autre.’
L’épais mystère entourant Madame Collatesti semblait ne jamais vouloir se dissiper et Virginie en faisait une sorte d’obsession. Chaque jour elle posait davantage de questions mais personne ne semblait vouloir lui fournir de réponses intéressantes:
-’D’où vient-elle?’
-’De quelque bled italien.’
-’Quel est son prénom?’
-’Marianna, Monica, Malicia, allez savoir!’
-’Est-elle grande?’
-’Sûrement qu’elle doit faire dans les un mètre soixante-dix sept, un mètre quatre-vingt.’ -’Quelle couleur ses cheveux, ses yeux?’
-’Noirs les cheveux, noirs les yeux.’
-’Est-elle mariée?’
-’???’ À cette question, on rigolait sous cape. Assurément la Collatesti n’était pas mariée et Virginie finirait bien par l’apprendre.
Un soir, Virginie qui avait travaillé assez tard décida de rentrer à pied. Elle voulait réfléchir à Madame Collatesti. Elle s’était juré de mener une enquête et d’épater la galerie en découvrant des détails scabreux sur la vie de leur patronne. Elle songeait donc à sa dernière trouvaille lorsqu’elle se sentit poussée à l’arrière d’un immeuble, une main fermement appuyée sur sa bouche. Elle se débattit mais l’individu derrière était plus grand et beaucoup plus fort qu’elle. Elle s’adressait mille reproches de n’avoir pas pris un taxi, essayait de se retourner pour voir l’agresseur, gigotait dans tous les sens afin de lui échapper, rien n’y faisait, elle était serrée dans l’étau du bras musclé qui la retenait.
Virginie n’était pas bien corpulente. Un mètre cinquante-sept, mince comme un fil quoique ses hanches étaient généreuses et qu’elle avait de jolis nichons bien ronds et bien durs. Ses longs cheveux châtains lui descendaient jusqu’au milieu du dos et son regard bleu sombre ne laissait personne indifférent. Sans doute que le type derrière l’avait suivi pour ces raisons. On la plaqua face contre un mur de pierre tout en lui maintenant un genou dans les reins, histoire de lui bander les yeux. La pression dans son dos était trop forte pour qu’elle utilise ses bras pour se libérer. Après on lui attacha les mains derrière le dos et on la retourna. Elle sentit d’abord un nez qui se promenait sur son visage et son cou et qui la humait. Le genou de l’individu s’était niché juste au-dessus de son pubis et exerçait une légère pression qui l’effrayait et la troublait à la fois. On lui chuchota à l’oreille: ’laisse faire, ne résiste pas, tu verras comme c’est bon!’ Virginie, outrée, répliqua d’un ’salaud!’ et cracha au hasard en espérant que sa salive atteigne le visage de l’agresseur. ’Ta salive est délicieuse!’ Cette voix, murmurée au creux de l’oreille, chaude et provoquante, Virginie ne savait plus trop. Quand l’individu ouvrit le blouson de cuir de Virginie puis déchira le bustier en dessous, ses deux jolis petits seins émergèrent brusquement causant à la jeune fille un sursaut indigné. Virginie savait très bien que crier ne l’aiderait pas, personne ne se mêlait jamais des viols de rue. Les mains gantées de l’individu effleuraient doucement le bout de ses seins et le contact du cuir sur sa peau la fit frissonner. Une langue brûlante lui mouillait le cou et les oreilles. Malgré elle, Virginie sentait son corps ramollir et son souffle raccourcir. Elle se maudissait de cette complicité involontaire lorsque le genou qui lui barrait le bas-ventre se glissa entre ses cuisses. Une charge électrisante lui traversa le clitoris et elle émit un petit gémissement, ce qui n’échappa pas à l’individu. ’Tu vois, je t’avais bien dit que tu aimerais.’ Virginie perçu alors une sorte d’accent dans la belle voix velouté du violeur. Les lèvres de l’individu s’acharnaient sur les lèvres de Virginie, le corps de l’individu ondoyait contre le corps de Virginie, les mains de l’individu caressaient avec fougue les nichons de Virginie et bientôt, envoûtée par le rythme de toutes ces caresses à la fois, Virginie desserra les dents et l’envahisseur y engouffra sa langue agile et fouilla passionnément la bouche de sa victime. Les larmes aux yeux, Virginie tenta de se ressaisir lorsque la main ennemie détacha les boutons de son jeans. ’Non, je vous en prie, implora-t-elle faiblement.’ Mais la main continua son assaut, descendant entre ses jambes pour frôler son sexe puis remontant jusqu’à l’ouverture du jeans. Virginie devina que l’individu ôtait ses gants car un instant plus tard , elle sentit enfin la brûlure d’une paume sur son ventre, sur ses hanches et son jeans coula le long de ses jambes. Son agresseur s’agenouilla devant elle et enfouit son visage entre ses cuisses, flairant l’odeur âcre de sa vulve incendiée tandis que ses mains empoignaient ses fesses et les pétrissaient furieusement. Virginie eut un vertige quand la langue de l’intrus lécha la chair imberbe de son mont de Vénus avant de s’en prendre goûlument à sa perle rose. La jeune fille serra les fesses sur deux doigts coquins qui lui menaçaient l’orifice anal. La langue de l’individu besognait si bien toute la vulve de Virginie que celle-ci se trouva bientôt dans un état de faiblesse et d’abandon qui lui fit ouvrir son beau cul ferme de jeune femme et que les deux doigts guerriers s’enfoncèrent avec force en elle. Un cri lui échappa et elle sentait l’orgasme s’approcher, monter. Elle haletait maintenant, triturée par ces doigts puissants qui allaient et venaient dans son cul quand elle se rendit compte que tout son bassin suivait avec enthousiasme les mouvements de l’agresseur. Elle était sur le point de jouir et une petite mare coulait dans la bouche de l’individu quand Virginie redouta que le moment était venu. L’individu allait la prendre, lui défoncer la chatte parce que c’était un violeur et que ça devait inévitablement se passer comme ça. Elle avait peur et toutes les sensations se mélangeaient en elle. La bouche de l’autre se posa sur la sienne et le fort parfum de son propre sexe la gêna un peu. Soudain le bandeau de ses yeux tomba, la crainte lui noua l’estomac mais ce qu’elle vit la terrassa davantage. Le regard d’encre noir qui la fixait, ces lèvres magnifiques et charnues qui venaient tout juste de lui dévorer la chatte et ces doigts qui s’enfoncèrent brutalement en elle et lui dévastèrent le vagin de plaisir, elle gémit, elle gémit et l’orgasme la prit et une fontaine jaillit d’entre ses cuisses, elle éjaculait et son corps était secoué de spasmes violents. Et c’est avec un incroyable sourire triomphant que Madame Collatesti lui murmura à l’oreille: ’maintenant tu es à moi’.