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Mon voisin le polisson – Chapitre 2

Mon voisin le polisson - Chapitre 2



Dans la nuit, ne trouvant pas le sommeil, je termine les deux-cent-cinquante-six pages de ce manuscrit. Je ne sais combien de fois je me suis faite jouir, une chose est certaine maintenant, je veux savoir ce qu’on ressent en étant punie, je veux connaitre ce que ressent une soumise. Dans ma tête tout n’est pas encore très clair. Cependant, plus je lis ces deux récits, plus l’envie de subir, de sentir ces plaisirs comme ces souffrances m’envahissent. Je reprends ma question du début de cette thèse. Mes doigts commencent à s’agiter avec frénésie sur mon clavier. Une, deux, puis dix pages et je continue encore un moment pour me rendre compte, en relisant, que je parle de moi, de mes plaisirs, de ce que je veux être, devenir, vivre. Je change le titre pour le remplacer par ; Désirs intimes, ouais, ça sonne mieux. Le soleil se lève déjà quand, au bas de la page, sur la gauche de l’écran, je lis page soixante et une sur soixante et une. Le nombre de mot est également très élevé, le nombre à six chiffres me fait frémir, presque jouir. Je sauvegarde tout, m’étend sur mon canapé.

Hein ! Qui sonne ? Par l’il de buf, je vois mon cher voisin. La tête encore dans mes rêves de soumise, je lui ouvre.

« Oulla, j’en connais une qui n’a pas beaucoup dormi. »

« Bonjour René, non, effectivement. J’ai lu toute la nuit et j’ai commencé ma thèse. »

« Mais vous êtes folle ma petite. Changez-vous, je vous offre un bon déjeuner. »

« Non, vous êtes gentil mais, là, je suis épuisée. »

« J’insiste. »

« Mon lit m’appelle. »

« Ok alors. Enfin. Mais promettez-moi de ne pas travailler autant. »

« Ce sont vos livres. »

« Mes livres, je ne vous en ai donné qu’un ? »

« La caissière heu…Catherine, oui, c’est ça, elle m’en a prêté un, votre premier publié. »

« Zut, vous me l’aviez déjà dit et j’ai complètement oublié. La coquine, je lui dirais deux mots. »

« Non, surtout pas. Je ne refuse que vous la disputiez. »

« Certainement pas. Mais une petite menace de fessée ne lui fera pas de mal. »

« Tout dépend comment elle sera donnée. »

« Avec elle, seulement à travers son imagination. »

« Oh, je vois. »

« D’accord, pour vous, ce serait… »

« Non, pas comme ça. Écoutez, je ne veux surtout pas me montrer impolie, mais je dois dormir et je vous promets de ne plus travailler si tard. »

« Voilà une sage décision. Bye ! »

« À plus ! »

Dans mon lit, je tombe comme une pierre. Si je ne ferme pas mes yeux, c’est parce que quelque chose me tracasse. Il sait ce que ses livres ont provoqués en moi et j’en suis, maintenant, intimement persuadée. J’en suis à me demander si d’autres sont tombées dans ce piège divinement diabolique, cette femme sur le balcon peut-être. Après, c’est en rêve que je les imagine troublées, venir s’offrirent à lui pour d’infernaux et divins sévices aussi jouissifs que merveilleusement douloureux. À mon réveil, dans le milieu de l’après-midi, mon lit m’apprend tout de mes rêves vicieux. Que suis-je devenue, moi la blanche colombe comme aime à le dire mon père. Que suis-je maintenant, une chose est certaine, plus la prude et angélique Mireille croyant encore aux princes charmants. Si mon prince est charmant, ce qui est vrai, il est aussi un excellent manipulateur. Mais le fait-il exprès ou est-ce inconscient ? Cette question me hante à chaque fois que nous nous voyons maintenant. Le fait est que cette fois, c’est moi qui suis allé le voir dans son repaire. Repaire malsain pour qui n’aime pas cette forme d’amour qui peut unir deux personnes. Assise devant lui, je voudrais lui dire les dégâts qu’il a occasionnés sur cette prude jeune femme. Pourtant, je n’en dis rien, me contentant de lui expliquer ce que ce premier livre peur faire à une femme, sans me mentionner, me blindant derrière Mireille la prude, Mireille l’hautaine. Il m’écoute sagement, remplissant mon verre d’un pastis fait par un de ses amis, un délice. Puis, il se lève, son verre à la main, tel un prof, il raconte.

Vous savez, ce que vous me dites-là ne m’étonne guère. En fait, c’est mon épouse qui m’a entrainé dans ce monde obscure. Si au début j’ai eu un peu de peine, ce fut une fessée et l’orgasme qu’elle en retira qui m’entrainait dans ce monde. Peu à peu, même si nous nous en tenions à des punitions légères, nous devions aller plus loin. C’en était devenu une sorte de drogue. Une drogue avec des limites, des règles soigneusement établies et très strictes. Après la légion, dans notre appartement, celui-ci, elle en vint à se comporter en une parfaite soumise. Puis, il y a eu ce cancer, en trois ou quatre mois ce fut terminé, elle rendait son dernier souffle dans mes bras. La longue traversée du désert commençait jusqu’à cet ami et sa fameuse phrase. Enfin, un matin, vous avez débarqué dans ma vie. La concierge m’avait raconté qui vous étiez. Elle vous aime bien, vous savez. Alors que je n’avais plus écrit une ligne depuis des mois, vous sachant près de moi, sans même vous connaitre, j’ai repris tous mes textes. Je l’avoue, je vous ai vue dans mes textes, près de mon Ernestine. N’y voyez aucun manque de respect envers vous, bien au contraire. Je ne vous drague pas, du moins pas en cet instant. Je vous aime à travers ce que j’écris. Je sais que je pourrais être votre père et c’est ce qui me freine de vous décrire entièrement dans mes textes. Je sais parfaitement le trouble que cela occasionne chez ceux qui lise mon premier roman. Catherine me l’a déjà suffisamment dit. Un homme aussi m’a raconté. Il m’a dit qu’en instance de divorce, il l’avait fait lire à sa femme. Depuis, ils sont unis comme jamais. Cette drogue qu’est cette forme de sexe les a envoutés. Voilà ce que je me devais de vous dire, vous avouer. Maintenant, si vous ne voulez plus me voir, je le comprendrais fort bien.

Non, absolument pas. Ce que vous me dites en ce moment est la plus belle des déclarations d’amour qu’un homme puisse faire à une femme. Et puis, je veux continuer à vous lire. Vous parliez de drogue tantôt. Vos livres le sont pour moi. Je veux lire, corriger et terminer chacun de vos récits. Vous entendez, je veux tous les lires. Je veux faire ma thèse sur vous, vos textes. Je veux corriger vos mots, vos phrases, vos textes. Après, après seulement je viendrais, je serais celle qui teindra compagnie à votre héroïne.

« Pardon ? »

« Oui, vous avez très bien compris. Je viendrais à vous, comme cette femme que je sais sublime, l’autre jour sur votre balcon »

« Merde alors. Mais je ne vous voyais que dessinée par mes mots et uniquement mes mots. »

« Non, vous vouliez plus que ça. Je viendrais, je vous en fais serment. Avant, je veux terminer mes études, dire au revoir à ma liberté que vous garderez près de vous comme un bien précieux. »

« Foutez-moi le camp d’ici. »

J’ai tout posé, me suis levée, il pleurait sans que je ne puisse dire si c’était de tristesse ou de joie. Sans qu’il ne le voie, je prenais deux clefs USB. Une fois chez moi, je prenais la première. Il y avait trois textes terminés. Dans la suivante, également trois finis et un autre inachevé. Pourtant, avant tout, je fis une sauvegarde du tout dans mon ordi. La chose faite, je passais par-dessus la rambarde du balcon pour rendre les clefs USB, les trois. Une fois devant mon clavier, je terminais le premier manuscrit en jouissais quelque fois encore. Enfin, je le corrigeais sans changer le sens, ni quoi que ce soit qui puisse dénaturer le texte. Au contraire, je détaillais, perfectionnais, donnant encore plus de vérité. J’en oubliais de rendre le livre, celui qui fut publié. C’est seulement le lendemain, après une nuit de travail, que j’allais le rendre. Je me suis retrouvée en face de René. Il me prit par le bras, me fit sortir du supermarché.

« Je veux m’excuser pour mon comportement d’hier, je me suis montré peu galant après vos aveux. Je m’en veux terriblement. Vous m’en voulez ? »

« Non, aucunement. Je peux comprendre votre réaction. »

« Merci alors. Maintenant, si vous me le permettez, voici deux cents, c’est pour le premier livre que vous avez corrigé cette nuit. »

« Non, mais je ne l’ai pas encore terminé ! »

« Prenez, c’est aussi une manière un peu simpliste de me faire pardonnez. Je vous en prie ma chère Mireille, ne dites pas non à un vieux fou. »

« Vous n’êtes pas fou, vous êtes amoureux, oui, c’est bien plus simple si nous ne nous cachons plus nos sentiments réciproques! »

« Pardon alors de vous les avoir si brutalement déclarés »

« Je ne pardonne pas à celui qui me trouble, me prend sans me toucher, me fait jouir sans encore me toucher, à celui qui me touche au plus profond de la prude Mireille. Pourquoi pardonner quand il n’y a rien à se pardonner. »

« Alors je ne suis qu’un vieil imbécile qui n’a pas compris ce qu’une jolie voisine lui disait le jour d’avant. »

« Peut-être, peut-être. »

« Donnez-moi ce livre, nous allons le rendre ensemble. »

« Je veux bien. »

Dans le magasin, devant Catherine, il lui rend le livre en me tenant fermement par la main. Je sens sa main devenir moite. Je me presse contre lui. Catherine est tout sourire.

« Alors, vous allez enfin en publier d’autres ? »

« Avec elle comme correctrice, très certainement ma chère. Et, je vous en fais la promesse, vous en aurez la primeur. »

« Merveilleux. Vous savez, je dois vous dire une chose, je me suis trouvée un petit ami, je crois qu’une saine lecture de votre ouvrage donnera ce piment fort qui nous manque. »

« Alors faites le lui lire trois fois. »

« Je n’y manquerai pas. »

Il paya mes commissions, nous rentrons ensemble. Devant un tearooms, il m’offre un fantastique déjeuné de rêve. Il m’abandonne, il connait les termes de mon contrat et ne veut pas le modifier. J’avoue ressentir une certaine tristesse en pénétrant mon deux-pièces. Dans mon salon, après avoir rangé mes courses, fais un peu de ménage, je m’attèle à ce manuscrit. Je termine la correction et m’endors comme une souche. Je ne reverrais rien du jour.

À la nuit tombée, je l’entends se relire sur son balcon. L’imitant, je m’installe confortablement sur le mien.

« Vous savez, avec l’ancien voisin, nous avions apporté une petite modification à cette séparation. Tenez, regardez par vous-même. Vous voyez la tige près de la barrière…et bien tirez dessus. Je fais de même de mon côté et voilà, un seul et unique balcon pour nous deux. »

« Pas mal. Je peux ? »

« Passez librement d’un à l’autre, tel est mon vu. Si vous ne le voulez pas, rien de plus facile, on ferme, vous verrouilliez et terminé le grand balcon. »

« Excellent, j’approuve sans réserve. Alors nous pouvons travailler de concert, l’un à côté de l’autre. »

« Effectivement. Mais sachez que je ne me permettrai jamais de venir vous importuner chez vous sans y être invité. Au contraire de vous, vous êtes toujours la bienvenue chez moi. »

« Je ne sais pas. Pourtant je vais accepter. »

« Merveilleux. Un café ? »

« Non, c’est un peu tard pour un café. »

« Alors deux Martini dry. »

« Je veux bien. »

Je profitais de sa courte absence pour lire sur son écran. Putain, il écrivait notre rencontre, me décrivant comme la plus belle apparition qu’il n’avait jamais vue depuis une éternité. Ce long paragraphe ne parlait que de moi, me décrivant sous toutes les coutures. Et tout y était si merveilleusement détaillé que j’en aurais certainement pleuré s’il n’était revenu avec les deux verres.

« Ne lisez pas cela, c’est juste une courte ébauche. »

« Une ébauche ? »

« Oui, vous êtes bien plus que ça. Enfin, ça n’engage que moi. »

« Ben mon colon, ce que je lis à mon sujet ne me semble pas une ébauche, mais un descriptif complet, quoi qu’enjolivé. »

« Enjolivé ? Non, ne dites pas ça de vous. Vous êtes bien plus que ce que vous pensez de vous. Je peux en jurer. Mais pardon, je vois que vous avez terminé mon script ? »

« Oui, votre clef USB, il me la faut. »

« Oh, oui, c’est vrai que vous avez joué les cascadeurs pour me les rendre. La voici.

Je reviens. »

« Elle est beaucoup plus que ce qu’elle croit être, beaucoup plus. Je l’aime cette petite. Ma chérie, toi qui me vois de là-haut, pourras-tu me pardonner d’être à nouveau amoureux? »

Quand je revins, il me regardait fixement. Dans ma nuisette, je ne m’étais pas rendue compte qu’il pouvait voir mon corps par effet de transparence. J’en fus terriblement gênée. Il ne fit aucun cas de mon trouble et aucune allusion sur mon corps que je trouvais bien trop rond. Me tendant mon verre, il cliqua sur une touche de son ordinateur. Une femme nue m’apparut, belle, sublime.

« Voyez à quel point vous êtes semblable. Belle, de jolies formes des plus agréables. Alors, s’il vous plait, ne me dites plus jamais que vous êtes grosse car, vous ne l’êtes pas. Je vous trouve terriblement désirable. Maintenant, sachez ma belle et charmante voisine, que je serai me montrer patient. Nous savons, l’un comme l’autre, ce que nous ressentons pour l’autre. Mais vous m’avez dit ne pas vouloir franchir la pas avant d’avoir bouclé vos études, je respecterai ça. Mais, comme vous, vous ne pourrez m’empêcher de masturber sans ne pas penser à vous. »

« Comment vous en vouloir. Je vais vous laisser, vous avez du travail, relire mes corrections. Vous avez, là, votre original et la version corrigée. À plus ! »

« À bientôt belle ange. »

Dans mon lit, bien que très fatiguée, je ne parvenais pas à trouver le sommeil, les visions de René me faisant l’amour me donnait des frissons de bonheur.

Dès mon réveil, je sentis une odeur venir chatouiller mes narines. Cette odeur m’attira sur le balcon. J’enfilais un survêtement. Je le trouvais devant une jolie table garnie d’un déjeuner somptueux.

« Venez, je me dois de vous féliciter. Voici ma manière de vous dire que vous avez travaillé comme un chef, une experte même. Vous avez fait là, d’un récit de bas étage, un chef d’uvre. J’en ai envoyé un extrait à mon éditeur. Venez lire sa réponse, elle est très éloquente. Buvez votre café pendant qu’il est chaud et mangez à votre faim. Je vous lis : « sublime, ce texte est mille fois mieux que votre premier ouvrage, j’en veux d’autres à n’importe quel prix. » Voici qui devrait vous encourager. Aussi, vu que le manuscrit est parti chez mon éditeur, je vais vous en donner cent de plus pour le travail accomplit. »

« Non, je ne veux pas, mais…non, rien. »

« Alors je prends ça comme un oui. Et ne discutez pas toujours, ce que je vous donne pour votre travail est en dessous du minimum syndicale. Et puis, je tiens à vous aider, je sais ce que c’est que d’être loin de siens avec le minimum vitale. Sinon, je vais devoir me fâcher. »

« Je ne sais que dire… »

Il posa sa bouche sur ma joue pour un bref bisou. En face de moi, il me fit une belle et grande tartine avec une confiture maison, celle de la concierge, il parait. Encore une qui a dut lire son livre, je suppose. Après quoi, il est sorti en me demandant ce dont j’avais besoin et il insista. Je lui fis ma liste courses, une liste très sommaire. Pendant son absence, je commençais la lecture du troisième opus. Très vite, je suis l’héroïne et René mon amant, le dominateur pire encore, le maitre. Je plonge tête baissée dans ce roman fumant de vice. Ce vice me prend, m’avale, que dis-je, il m’engloutit entièrement. Je jouis un peu avant qu’il ne rentre. Il me découvre pratiquement évanouie sur son balcon.

« Merde ! On m’avait dit que cela pouvait faire jouir mais comme ça, jamais ! »

« Et ce n’est rien encore. Putain le pied. »

« Oh, c’est la prude Mireille qui parle ou c’est l’autre ? »

« Je n’en sais rien. Aidez-moi, je n’ai plus de force. »

« Je viens, laissez-vous faire ma belle enfant. Voilà. »

« Vous savez, pour qui ne connait pas ce monde, qu’il le découvre, il ne peut en ressortir indemne après cette lecture, c’est mon cas. »

« Je l’avais deviné. C’est donc si puissant ? »

« Bien plus encore. Je dois le finir, il le faut. »

« Calmez-vous, vous avez tout le temps. »

« Non, vous ne comprenez pas. Une fois qu’on lit le premier paragraphe, on ne peut plus s’arrêter. Il vous drogue, vous attire en lui, vous avale. Quand le mot fin est lu, c’est comme de recevoir une violente paire de gifle, il vous recrache complètement disloquée, désarticulée. Il n’y a qu’une alternative, prendre le livre suivant et le dévorer, se faire dévorer encore et encore. Mais, vous n’êtes plus la même personne, vous devenez automatiquement l’un des protagonistes du livre. Le lecteur fait le choix lui-même. Il devient ce personnage et le reste même après avoir ranger ce livre, quoi qu’il arrive. »

« Merde alors. Je ne voyais pas ce que j’écrivais comme ça. »

« Et pourtant, Catherine vous le dira, la concierge et tous ceux qui l’ont lu ! La question est combien l’ont lu ? »

« Je ne sais pas, il a été tiré à un millier d’exemplaire. »

« Alors si mille personnes l’ont lu, il y autant de soumis ou de dominateur que de lecteur. Enfin, je dirais moitié-moitié. Moi, je suis cette femme depuis le début et vous, qui êtes-vous en définitive? »

« Je n’en sais rien, je crois que je suis l’esclave de cette femme soumise en fait. C’est elle qui mène le jeu par son désir de soumission, de punition. »

« De souffrance aussi. Elle fait partie de ce jeu, c’est ce qui en fait son essence. Je me suis posée la même question ; qui domine qui ? Et je n’ai pas la réponse à cette question. Mais je crois que c’est parce que je ne veux pas la connaitre. »

« Vous devriez faire de la philo ma petite car vous êtes très douée. »

« Vous savez, je dois me faire violence à chaque fois que j’ai envie de vous, de me soumettre à vous. Je dois me faire violence car je veux terminer mes études. Je sais que notre situation est aussi peu commode pour vous comme pour moi. »

Pendant un moment, il y eu un grand silence, un silence lourd, pesant. Il aurait voulu, je mourrais d’envie qu’il le fasse. Aucun ne bougea, aucun de nous n’eut la bonne idée de faire ce putain de premier pas et pourtant, ce n’est pas l’envie, le désir qui manquait. Je repris la lecture, une sage lecture à ses côté. Parfois, le fixant, comme pour le supplier en lui disant défonce-moi, je lisais à voix haute, mettant le ton au texte. Ma voix était douce quand l’héroïne parlait, plus puissante quand le héros parlait, ordonnait. Une voix sans caractère durant les passages sans sexe. Il comprit que je le voulais vraiment en moi. Pourtant, il s’y refusa. Nous étions devant un mur, un mur insurmontable, hérissé de lames tranchantes et piquantes. La lecture terminée, je commençais la correction. Devant lui, à chaque fois que j’avais le moindre petit doute, je lui demandais son avis. Pour ce faire, je me suis installée près de lui, très près de lui avec mon ordinateur. La suite ? Il a suffi d’un petit geste, un petit geste même insignifiant, une main près de ma joue, le dos de sa main et, comme une conne, je l’ai embrassée, rompant mon serment, mon contrat du même coup. Ce qui suivit fut le plus merveilleux dépucelage, même si ce fut aussi le dernier. Il me prit de partout en me préparant très longtemps, une éternité de plaisir de se savoir aimée, une éternité remplie d’orgasme aussi délicieux les uns que les autres. En moi, me sentant enfin femme, ce fut encore meilleur. Il était l’égal de sa bouche, l’égale de ses mains avec son pénis dans mon corps. Il me remplit de partout, il était comme un jeune homme fringuant, oubliant son âge, ses courbatures, ses blessures. Il me fit l’amour comme un dieu. Il n’en pouvait plus de me pénétrer. Assit près de mon corps allongé sur le ventre, je relevais mon cul. Il comprit et me fessa merveilleusement bien et très fort aussi. J’en ai jouit comme jamais encore, cet orgasme me terrassa, m’acheva, me tua, il nous tua. Sur le balcon, étendu près de moi, il s’endormit tel un enfant dans les bras de sa mère. Je lui caressais ses cheveux, embrassais son corps nu, épuisé par des heures ininterrompues d’amour sans fin. J’allais nous prendre son duvet, je le déroulais dessus de nous. Contre moi, je le serrais dans mes bras, comme s’il allait partir, disparaitre de ma vie. Un peu comme quand on referme un livre, l’histoire reste encore un temps et s’efface peu à peu et je ne le voulais pas, ne le voulais plus. Aussi, je lui racontais mes nouveaux fantasmes. Je lui racontais combien je désirais qu’il fasse de moi sa soumise avec qui il pourrait écrire de nouveaux livres. Après, je ne sais plus.

Je n’étais pas là à son réveil, j’étais sous la douche. Par contre, sur son écran il put lire ça : « À toi, je suis à toi maintenant, tel de la pâte à modeler, donne-moi la forme que tu désires. Fais de moi ce que tu fais à ces femmes dans tes romans que j’aime comme je t’aime. Voilà ce que je veux être près de toi. Le choix t’appartient mon amour. Ta voisine qui t’aime au-delà de tout ce qui peut exister. » Je le retrouvais peu après. Nue, le corps encore humide, il me regarda m’approcher de lui.

« Je ne vais pas te soumettre comme tu le désire, je vais faire mieux que ça. Je vais juste t’aimer comme j’ai aimé cette femme. Je vais te modeler, certes, mais pour faire de toi une reine, ma reine. Oh, je sais, saches que tu n’y échapperas pas. Tu seras celle que tu désires être en définitive. Je te guiderai, te donnerai, te dresserai. Mais, et surtout, je serai celui qui t’aime plus que tout au monde. Ça répond à tes questions mon amour ? »

« Au-delà que ce que je désirai. Maître. »

$ »Viens dans mes bras mon bel ange. Aucune punition pour le moment si ce n’est celle de t’aimer à en perdre la raison. »

Il me serra fort, je sentais son cur battre la chamade, tout comme le mien. Peu importe son âge, c’est lui que je veux et personne, non personne ne pourrait me faire changer d’avis. La prude et angélique Mireille était définitivement partie, adieu et à jamais.

Après ce tendre moment, il me montra une armoire à quatre portes. À l’intérieur, tout ce qu’ils utilisaient pour leur séance de plaisir. Je caressais un martinet au manche en forme de pénis énorme. Ses mains sur mes épaules, il m’avoua que tout ça lui avait beaucoup manqué. Sur une porte, une photo de sa femme nue, entravée, les seins zébré, les mamelons étirés vers le sol par de lourdes pinces. Il me les montra, j’en pris une que je fixais en tremblant sur mon téton gauche. Je fus électrisée par la douleur, m’appuyant contre ce beau monstre, mon écrivain. Il me la retira, embrassa mon mamelon.

« Pas encore, tu n’es pas prête encore. On va y aller en douceur. Nous avons tout notre temps désormais. »

« Le temps ne compte plus pour moi, seul celui passé entre tes mains l’est et je veux qu’il ne s’arrête jamais. »

« Moi non plus. Viens lire, viens nous lire. »

Sur la terrasse, debout devant l’écran, je continuais la lecture. Il m’obligeait, pour la toute première fois, à me branler d’une main. Docile, je me fis fort de lui obéir en tout dès cet instant. Pour que je ne tombe pas, il approcha l’ordinateur du mur, près de la porte fenêtre, il m’y adossa. Je lisais, parfois avec peine, le plaisir était là, tout proche et lui bandait sur sa chaise, bien en face de moi. J’aurai voulu me jeter à ses pieds, le sucer. Je devais lire, jouir seule, debout et lire encore. Je devenais folle, folle de désir pour cet homme, je devais lui obéir, je jouissais sans aucune retenue. Un cri de bonheur qui dû s’entendre loin à la ronde. Mais pour moi, il n’y avait que lui qui l’entendait et personne d’autre. Je glissais le long du mur, me griffant le dos. La douleur força mon plaisir à durer encore plus longtemps. Couchée sur le sol, je me suis mise à ramper vers ses pieds. Je les léchais, les adorais. Il se leva, me prit dans ses bras. Devant son lit, il m’avoua que j’étais la première depuis le départ de cette femme vers un monde meilleur. Il me coucha et m’aima comme quand il fit de moi une femme. Il faisait de moi une femme heureuse, comblée, remplie de lui, de son amour, de son foutre chaud.

Jour après jour, il fit mon éducation. Parfois, cela entrainait des rires sans fins. Parfois, le plus souvent même des orgasmes merveilleusement démesurés. Sans le voir, il me modelait à l’image de son héroïne. Après mes vacances, je me divisais en deux femmes. L’étudiante studieuse allait aux cours et donnait tout ce qu’elle pouvait pour réussir. L’autre, la soumise, la docile, s’offrait à son maitre, répondant au moindre de ses désirs. Il y a bien une troisième Mireille, celle qui corrige, modifie, arrange les textes écrit par son amant en y mettant son cur et son âme. Mais cette dernière est étroitement mêlée à la seconde. Jour après jour, je devenais cette femme, cette héroïne. C’en était au point que ni lui, ni moi ne pouvions plus faire la différence. Mais nous aimons ça. Si je ne porte pas encore sa marque, c’est parce qu’il exige que je réussisse mes études, termines ma thèse. Parfois, quand il montre une certaine colère, parfois feinte, il me fouette divinement, zébrant l’ensemble de mon corps. Je jouissais quand il plantait un gode dans mon cul et un autre dans mon con. Il me laissa ainsi, debout, mes mains posées sur ma tête à lire son dernier récit, notre vie pouvait continuer enfin sur la même route, celle du bonheur!

FIN.

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