Georges était à la fois doux et très tendre. Et puisque j’étais assez banal dans mes désirs sexuels, notre vie était intense sans être très fantaisiste. Il me faisait l’amour avec fougue. On était passionnés sans dévier de la trajectoire d’une excitante normalité. Parfois Georges avait envie de moi à l’improviste, chez des amis ou dans la rue. Alors entrait dans une sorte d’impatience, dont je comprenais tout de suite la nature. Il voulait qu’on rentre, il supportait mal d’attendre. Pour notre chance, j’étais toujours prêt à le suivre. D’ailleurs, quand j’étais avec lui, j’avais toujours envie de lui, tant il me comblait.
Pourtant, Georges avait quelques fantasmes.
Un jour, un dimanche après-midi, nous sommes chez lui. Le samedi on était allé au cinéma, on avait dîné dehors, comme d’habitude, et une fois chez lui on avait fait l’amour. C’est bizarre le dimanche, je ne sais jamais quoi faire de moi. Je me mets à lire, Georges travaille dans son studio. Il arrive à l’improviste dans le salon, son regard me dit qu’il a envie de moi. Il me prend par la main et m’emmène dans sa chambre. Je fais pour l’embrasser, mais il me tient à distance. Je le regarde, étonné.
— Laisse-moi faire – me dit-il.
Il enlève ma chemise, mes chaussures, mes chaussettes. Dégrafe mon pantalon et baisse mon slip.
— Viens -.
Son ton est directif. Il reste habillé.
— Mets-toi à quatre pattes sur le lit -.
Je ne me suis jamais fait prier pour me mettre à quatre pattes et j’obéis. Sans rien dire, mais en me posant quelques questions. Georges vient sur la gauche du lit, sort d’une poche de son pantalon un lacet en tissus. Prends mon poignet et le met contre la barre en cuivre de la tête du lit. Il me lie. Il passe de l’autre côté et il fait la même chose avec mon poignet droit. Suis lié au lit, cambré, pratiquement à sa merci. Mais je sais qu’il ne sera pas violent : je pense qu’il veut assouvir un fantasme et lui faire plaisir prime sur tout. Je l’entends se déshabiller, je tourne la tête et lui souris. Lui aussi a un sourire :
— Tu vas être à moi comme jamais avant -.
— J’adore être à toi, je ne demande rien d’autre -.
Il se met à genoux derrière moi. Il bande déjà. Il tient sa bite et la passe entre mes fesses. Il s’attarde à l’entrée.
— Tu aimerais que je te prenne, hein ? Tu vas devoir attendre -.
— T’es devenu méchant ? -.
— Pas du tout, mais si tu attends tu seras encore plus heureux –
Il se met à me lécher l’anus, tout en caressant mes fesses. C’est une pratique rare entre nous et il semble apprécier. Moi aussi. Sa langue titille ma sensibilité anale. Mon sexe se dresse. Il me le caresse. Je frémis de plaisir, il sait très bien que j’ai envie d’être pris, mais cet après-midi il veut jouer la lenteur. Et un peu la soumission.
Passé les premiers moments, être lié n’est pas très agréable, mais Georges semble prendre son plaisir. Il se couche sur le dos, passe sous mes jambes et vient me sucer. Il m’aspire dans sa bouche, me lèche le gland, me masse les couilles. Dans ma position, lié à la tête du lit, les jambes écartées, je suis prêt à exploser.
— Tu vas me faire jouir -.
Je n’ai presque pas le temps de le dire que je jouis dans sa bouche. Il avale et lèche mon gland. Ça aussi c’est rare entre nous.
— Maintenant je vais voir si tu es une vraie salope -.
— Pourquoi ?-.
— Parce que je ne t’ai jamais pris après t’avoir fait jouir -.
— Et alors ? -.
— Je voudrais te faire jouir à nouveau -.
— Ce sera difficile – je lui réponds alors que mon sexe et en train de devenir tout petit.
Mais Georges est patient, il tient son fantasme par la queue (au sens propre et au figuré, si je puis me permettre) et continue son chemin. Il se remet derrière moi, me plaque contre la tête du lit. Suis à genoux, lié. Il m’embrasse dans le cou, il pince mes tétons, passe sa langue dans mes oreilles. Il est doux, il sait me toucher, il connaît mes points sensibles. Je ne me suis jamais senti aussi abandonné à lui, à son vouloir, à son désir. Je recommence à bander, excité par ses caresses, sa bouche, sa langue.
Il prend dans le tiroir de la table de chevet le gel. Il me le met. Il masse mon anus avec son médium, sans me pénétrer. Il me place comme si j’étais sa poupée : poignets liés, bras allongés, mon derrière cambré à la juste hauteur pour lui, les cuisses écartées.
— Ne me fais plus attendre, prends-moi -. Je le lui dis en retournant la tête et en lui souriant. Il me sourit aussi, comme pour me dire qu’il me tient en main.
— Tu sais que je suis gentil me répond.
Il prend sa bite et la met entre mes fesses. Son gland pousse contre mon anus. Suis détendu, prêt à l’accueillir. Son gland glisse en moi. Il pousse jusqu’à me pénétrer profondément. Il me caresse des épaules aux fesses, puis prend mes hanches et commence à me faire l’amour comme lui seul sait le faire. Je gémis de plaisir.
— Tu es une vraie salope -.
— Je ne suis pas une salope, je suis la tienne -.
Il me donne des grands coups, je gémis mais j’aurais envie de crier, de lui dire que je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Mais je perds presque mon souffle en sentant son sexe aller et venir en moi. Je bande fort à nouveau. Georges me caresse la bite :
— Tu vois ? Tu es une salope et tu vas jouir à nouveau -.
— Et toi tu vas me remplir de sperme -.
— Je vais t’en mettre plein le cul parce que je t’aime, Loulou -.
— Moi aussi je t’aime, Georges. Quand tu es en moi je me sens comme une folle -.
Il commence à aller plus vite, je sens son souffle s’accélérer. Il me tient par les épaules et jouit en moi, avec son cri d’amour que j’adore tant. Il s’appuie contre moi, m’embrasse sur le cou. Je serre mes fesses pour tenir son sexe en moi. Il défait les liens, il sort de moi, nettoie sa bite. Je m’allonge sur le dos, mon sexe dressé. Il vient contre moi, suce mes seins et me branle.
— C’est tellement bon d’être ton enculé – lui dis-je en pressant sa tête contre ma poitrine. Je jouis avec un petit cri. Il m’embrasse tendrement.
En me remémorant cet après-midi si insolite et pourtant si doux, je suis tout mouillé.
(À suivre)