Je n’avais pas revu le jeune homme ni son père depuis une longue période. Je m’efforçais de les chasser de mes souvenirs sans parvenir à totalement les zapper de ma tête. Alors lorsque Édouard me téléphona pour avoir de mes nouvelles, j’écourtais le dialogue, de peur qu’il ne rouvre les vannes de quelques images que je ne voulais pas voir remonter à la surface. Curieusement, il n’insistait pas lourdement et ça me soulageait vraiment. Mais la sonnerie de la porte d’entrée qui dirdinguait une heure plus tard me surprenait d’autant plus que je n’attendais personne.
Par le judas, je ne vis tout d’abord que le bouquet de roses. Des roses d’un rouge franc et velouté qui masquait l’intrus venu me déranger dans ma quiétude. J’ouvris donc et Édouard se tenait dans l’embrasure de la porte, un sourire radieux sur le visage.
Maud, Maud, si tu savais comme tu me manques. Je ne voulais pas te déranger, mais je n’en pouvais plus de n’avoir aucune nouvelle de toi.
Édouard… entre, ne reste pas sur le pas de la porte.
Tiens ! Ces fleurs vont pâlir devant toi… elles ne t’arrivent pas à la cheville question beauté.
Allons ne dis donc pas d’idiotie !
Je me languissais de toi, tu te fais rare depuis que tu es partie brusquement de chez moi.
Oh ! Tu n’avais pas ton fils ? J’ai cru comprendre au téléphone… que vous aviez renoué des contacts.
Oui ! Si tu savais comme j’en suis heureux. C’est un bon fils.
Je n’en doute pas. S’il te ressemble, ça doit être vrai.
J’aimerais que tu le connaisses, que tu le rencontres aussi, tu pourrais ainsi te faire ta propre idée.
Je… tu sais je ne suis pas très famille. Et puis je suppose que vous avez beaucoup de choses à rattraper, sans que je sois dans vos pattes.
J’ai parlé de toi à Éloi et il est désireux de faire ta connaissance…
Ce n’est pas très utile, tu sais Édouard.
Ah ? Tu ne veux pas savoir qui est mon fils ? Pourtant, tu ne peux pas savoir le plaisir que ça me ferait.
J’avais coupé court, de peur de me trahir. Ce fichu petit con n’avait rien dit et c’était mieux pour tout le monde. Mais l’idée de me retrouver face à face avec le père et son rejeton en même temps, me dire que l’un et l’autre m’avaient fait l’amour ne me réjouissait pas plus que cela. Comment expliquer à Édouard sans le blesser qu’entre lui et moi, les choses n’iraient sans doute pas plus avant ? Il me fallait trouver les mots justes, pour ne pas lui faire mal. Et son empressement rendait l’exercice encore plus délicat.
Pour l’oubli aussi c’était raté. Du sourire qui illuminait le visage de cet homme qui me tendait les roses à bout de bras semblait ressurgir toute une foule de scènes avec lui bien entendu, mais surtout avec son gamin. Dans mon entrée j’étais figée, conne de ne savoir quoi dire, quoi faire. Les regards qui se posaient sur moi devenaient brûlants.
Je suis venu pour que nous allions dîner. Je t’invite au restaurant, passe une veste et on y va… tu n’as pas le choix, j’ai déjà réservé une table.
Je n’ai pas prévu de sortir ce soir et je ne sais pas trop…
Chut ! Tu n’as pas le choix. Tu as seulement quelques minutes pour mettre ces fleurs dans un vase et me suivre. Allez, ma belle, ne te fais pas prier.
Bon ! Mais j’ai moi aussi des choses à te dire. Peut-être que finalement dans un lieu neutre, devant une bonne bouffe, ce sera plus simple, plus facile !
Je me retrouvais une fois encore embringuée dans un truc pas possible. Pas moyen de résister à cet homme qui me bousculait dans mes petites habitudes et surtout dans mes certitudes. Sa berline nous attendait dans la rue et le trajet n’avait guère duré plus de trois ou quatre kilomètres. Un serveur zélé nous guidait vers une table et d’un coup mes jambes eurent un mal fou à me supporter. De loin, la silhouette assise vers laquelle le larbin nous guidait, je l’aurais reconnue entre mille. Le sang s’était retiré de tout mon visage.
Mais Édouard ne remarquait rien et arrivé devant le jeune homme, il faisait des présentations en règle.
Ma chérie, je te présente Éloi ! Mon fils. Éloi voici Maud, la femme dont je t’ai parlé.
Enchanté alors Maud. C’est pourtant bien vrai que vous êtes encore plus belle que dans les descriptions de mon père.
En… enchantée Éloi. Heureuse de faire votre connaissance.
Je sais Maud, que ce n’est pas très convenable de ne pas t’avoir avertie, mais vous êtes tous les deux ce que j’ai de plus cher au monde. Et je suis heureux que vous vous trouviez près de moi, au moins l’espace d’une soirée.
Le garçon avait comme un petit rictus au coin des yeux et le repas qui s’annonçait allait sans doute s’avérer quelque peu scabreux. Ne pas se trahir, ne pas montrer que nos avions déjà fait connaissance de manière si intime. Taire au père un rapprochement dont il n’avait aucune idée sans doute, c’était bien pour moi comme marcher sur une corde raide. Et le petit con là, assis aux côtés de son dabe s’amusait follement de la situation. Il profitait de toutes les occasions pour me faire des mimiques suggestives, sachant fort bien que l’amour de son père pour moi le rendait assez aveugle pour qu’il ne remarque rien.
Au milieu du repas, je m’excusais, prétextant un besoin pressant pour quitter la table. Le zigoto sans gêne, qui s’adressait à son père, me surprenait par sa désinvolture et son audace.
Tu veux bien m’excuser aussi ? Je crois que tout comme ton amie Maud, j’ai besoin de me rendre au petit coin…
Il s’était levé et marchait près de moi vers l’endroit affiché au fond de la salle. À voix mesurée, il me murmurait des mots que je n’aurais pas voulu comprendre.
J’ai eu tout le temps du repas envie de t’embrasser Maud. Tu fais bander mon père, mais je ne suis pas en reste. Tu es tellement belle, femme jusqu’au bout des ongles.
Ça suffit ! Inutile de nous faire remarquer et surtout de faire du mal à Édouard, ne crois-tu pas.
Je veux un baiser ! Allons un seul baiser et je te laisse tranquille.
Non ! Je ne veux pas.
Alors je lui raconte comment nous avons passé un bon moment tous les deux ?
Tu ne ferais pas cela ! C’est ton père et surtout je me fiche bien de ton chantage.
Bien sûr que je ne vais pas lui dire. Mais bon sang, j’ai drôlement mal aux tripes de ne plus te voir, de ne plus pouvoir te toucher.
Arrête ! Plus jamais, plus jamais je ne referai ce genre de truc.
Attends ! Un baiser, s’il te plaît, un baiser, juste un. Le dernier pour que je garde ce merveilleux souvenir.
Non !
S’il te plaît ! Je t’en prie…
Il m’avait presque poussé dans l’espace prévu pour les messieurs. Et sa main m’attirait contre lui. Pourquoi une fois de plus n’avais-je pas plus résisté ? Je n’en savais rien. Ce dont je me souvenais par ailleurs, c’était du goût des lèvres d’Éloi qui entrouvraient ma bouche. Le pâlot était d’une incroyable douceur. Je ne savais d’un coup plus où j’étais, transportée tout entière par cet enivrant baiser. Le second élan venait de moi et mon corps se coulait contre celui du jeune homme. C’était là qu’une voix chevrotante nous avait tous les deux décollés l’un de l’autre avec un sursaut effrayant.
Eh bien ! Si ça ne s’appelle pas un coup de foudre ce que je vois là, je ne sais pas comment il faut le percevoir.
Édouard était là ! À deux pas derrière nous. Il nous regardait avec un air méchant. Son fils aussi le fixait avec une certaine crainte.
Papa ! Ce n’est pas ce que tu crois.
Ah bon ? Et je devrais croire quoi exactement ? Vous pouvez me le dire ? Il y a longtemps que ça dure votre petit manège ?
Mais…
Tu as perdu ta voix ma jolie ? Et toi, toi mon propre fils qui relèche ma copine ! C’est pas possible. Je suis vraiment un con, je n’ai rien vu venir. Alors vous me racontez ?
Je n’ai rien à dire Édouard. Rien du tout, c’est arrivé comme ça, juste une fois, et je ne voulais pas recommencer.
Alors pourquoi vous vous roulez une pelle dans les toilettes en plus, presque sous mon nez ? Si je n’avais pas moi aussi eu envie de pisser, je ne saurais pas ce que vous trafiquiez dans mon dos.
Pas dans ton dos papa ! Elle n’est coupable de rien, c’est seulement moi qui suis et reste l’unique fautif.
Non mon gars ! Je suppose que tu ne l’as pas violé et pour faire l’amour il faut être deux, il me semble que c’est un minimum.
… ! Vu sous cet angle-là, bien entendu que tu as raison.
Bon, regagnons notre place ! Nous allons discuter gentiment de tout ceci en prenant notre dessert. Après tout, c’est vrai que tu ne voulais pas venir Maud. Je n’en connaissais pas la raison, désormais je sais.
Il avait fallu que cet idiot veuille absolument m’embrasser. La situation était plutôt embarrassante. Et c’était la tête basse que j’avais rejoint les deux mecs qui attendaient à leur place respective. La fin du repas avait des airs de veillées mortuaires. Personne ne parlait plus et les deux paires d’yeux qui se posaient sur moi me dérangeaient par l’intensité des regards qu’elles laissaient transpirer. Je n’avais plus faim. La part de tarte maison commandée au début du repas repartirait comme elle était venue.
Ce fut encore Édouard qui nous surprenait le plus en s’adressant à moi d’une manière plus douce.
Tu aimes lequel des deux le plus ? Au moins que les choses soient bien claires.
Mais… qu’est-ce que tu dis ?
Ben oui ! Lequel de nous deux baise le mieux ? Tu es une femme et ces trucs-là tu les sens mieux que nous. Avec lequel as-tu pris le plus ton pied ?
Bon, je crois que je vais rentrer. Nous n’allons pas nous quereller dans une salle de restaurant, au vu et au su de tous.
Non ! Mais puisque tu es une experte, tu pourrais peut-être nous accompagner chez moi. Et ma foi… pourquoi avoir à choisir ? Tu pourrais nous avoir tous les deux. Et en même temps aussi pour faire bonne mesure.
Ça ne va pas dans ta tête ? Tu ne penses tout de même pas que…
Que quoi ? Je t’aime, il t’aime, tu nous aimes, alors l’équation est pourtant simple. Tu fais l’amour avec les deux et ainsi tout le monde y trouverait son compte.
… ? Comment peux-tu imaginer une seule seconde que je vais accepter cela ?
C’est un souhait. Demande à Éloi ce qu’il en pense ! Après tu pourrais choisir entre lui et moi, ou qui sait, nous garder tous les deux. Et puis je serais content de vivre un truc de ce genre avec mon fils et la femme qui me fait vibrer. Qu’en dis-tu Éloi ?
Ben… je n’ai pas vraiment grand-chose à interjeter à ce que tu demandes. Je crois que j’aime assez Maud pour que ça devienne possible.
Ma parole, vous êtes complètement cinglés. Tel père tel fils. Deux pervers…
Tu nous suis ? Nous y allons ? Mais si tu viens, c’est que tu es d’accord sur le déroulement du reste de la soirée… à toi de décider. Nous ne voulons rien t’imposer, il faut que ce soit ton choix.
Je n’en revenais pas. Ces deux hommes si semblables s’unissaient d’un coup dans la perversité. Les mots allaient à toute vitesse dans ma caboche, et le oui faisait le yoyo avec le non dans mon esprit. Mon corps aussi me renvoyait des stimuli partout et particulièrement au fond de ce ventre qui s’échauffait à la seule idée d’une visite. Étrangement aussi je visualisais des scènes ou deux hommes me faisaient un bien fou. Je serrais d’un coup l’anse de mon sac à main et comme eux je me redressais.
Édouard réglait l’addition. Éloi près de moi n’osait pas affronter mon regard. Il restait la tête bloquée vers la porte de sortie, mal à l’aise de ce que lui et son père venaient d’échafauder. Et je devais avouer que ma chatte coulait alors que je restais là, immobile sans trop décider si je rentrais chez moi ou si je les accompagnais. Dans un brouillard, un nuage de ouate, la voix suave de l’un d’entre eux me parvenait, lointaine et cependant pressante.
Tu t’es décidée ? Allons ! Ne sois pas aussi bornée, pas trop rigide. La vie est faite pour être vécue sans se prendre la tête. De toute façon nous ne t’imposerons rien.
…
Et puis nous serions bien plus soudés après avoir franchi ce cap de la jalousie ! J’aime mon fils et aimerais avec lui tout partager… même cela, même toi.
Lequel des deux avait saisi ma patte pour me donner l’impulsion nécessaire pour avancer ? Le plus jeune ? Le père ? Je m’en contrebalançais totalement. Les doigts qui se refermaient sur les miens me rendaient force et courage. L’envie était là, violente, présente d’une manière irrévocable. Manquait juste le ressort pour me donner un certain élan, et celui qui me tenait allait-il me permettre de passer outre mes craintes ?
Mes jambes se dérouillaient et j’allais vers mon destin. Dès la porte franchie, plus de problème de savoir qui me remorquait. Le second aussi m’agrippait l’autre aile. Et c’était comme dans un rêve que je m’étais retrouvée assise près du chauffeur. Là encore, le trajet s’avérait très court. Seule sans aide, je franchissais les quelques mètres allant du véhicule à la maison d’Édouard. Si mes pieds touchaient bien le sol, mon esprit lui bloquait toujours sur ce qui m’attendait derrière les murs de cette demeure.
Nous avions à peine franchi le seuil de ce home, que déjà ils m’entouraient, sans prendre le temps de retirer leurs vestes. Mes propres vêtements ne sauraient pas résister très longtemps à ces quatre mains qui en palpaient toutes les coutures, à la recherche des points de fermeture. J’avais une sorte de tournis qui m’interdisait de refuser quoi que ce soit. En aurais-je eu l’envie du reste ? Lorsqu’on se sent bien quelque part, pas question de quitter cet endroit et je devais me rendre à l’évidence, je souhaitais vraiment ce qui allait arriver.
Celui des deux qui me faisait face venait de faire glisser vers le bas mon corsage, aidé en cela par le second dans mon dos. Mes bras entravés par les manches du vêtement, mon soutien-gorge devait bien vite laisser déborder ma poitrine. Et j’aspirais à la venue rapide d’une bouche sur les tétons incroyablement gorgés de sang, enflés au possible. Ma gorge laissait alors échapper de petits gloussements rauques, tout de suite muselés par une bouche masculine. Nous étions dans une relative obscurité.
À quel moment les deux gaillards me soulevaient-ils sans vraiment d’efforts ? Je n’en avais plus aucune perception. Ce dont j’étais certaine c’était que j’allais devenir leur, pour la nuit et cette perspective m’enchantait. Mon corps tout entier réagissait sans me demander mon avis. Et si d’aventure mon cerveau retrouvait de temps en temps une parcelle de lucidité, il n’avait pas la force suffisante de contrer mes sensations charnelles hyper concentrées sous les caresses de ces deux-là. Lentement, j’étais mise à nu, au propre comme au figuré.
Je m’arc-boutais sous des baisers de plus en plus chauds, sous ces langues qui titillaient chaque centimètre de cette peau qu’ils avaient découvert. Par contre je n’avais pas fait un mouvement pour les déshabiller. Pourtant ces corps qui désormais se frottaient au mien ne portaient plus aucun textile. Nos chaleurs réciproques faisaient monter la température ambiante et ma bouche, submergée par des baisers de toutes parts, rendait les armes sans plus de combat. Les effets de ces touchers multiples décuplaient mes envies.
C’était en permanence que des doigts me fouillaient, entraient en moi et allongée sur la couche d’Édouard, les bras en croix, je me laissais aller à ces turpitudes d’adultes en ronronnant comme un félin. Je n’avais pas essayé de toucher l’un ou l’autre, me contentant d’apprécier les instants magiques que ceux-là m’offraient. Mais l’un et l’autre aussi attendaient de moi des caresses précises sans oser les provoquer. Et quand l’un se décidait enfin, l’autre continuait à me tripoter dans un autre secteur.
Une langue investissait ma chatte, l’ouvrant de son baveux passage. Les allers et retours fréquents de la limace entraînaient dans leurs sillages de délicieux frissons. Les soupirs que j’aurais voulu exprimer se trouvaient interdits par le bâillon de chair d’une bouche amoureuse se collant à la mienne. Mon cur battait fort dans sa cage et les yeux clos, je me laissais embarquer vers des horizons faits de sensations variées. Je ne voulais pas voir le visage de celui qui le premier amenait à la place de ses lèvres, une bite bien raide.
Je refaisais avec eux deux les gestes que séparément j’avais exécutés sur leurs membres tout aussi excités. Et les plaintes désormais se conjuguaient par trois. Ballottée dans tous les sens, pour finir par être prise par Édouard ou Éloi, par Éloi ou Édouard, l’ordre m’échappait pour de bon. Je me complaisais dans cette mouvance sexuelle débridée. Le goût du sperme de l’un se trouvait bien vite chassé par celui du second et mon ventre creusé par une mèche humaine, se liquéfiait sans interruption.
Le petit bruit qui se faisait entendre à chaque coup de reins de l’un ou l’autre de mes partenaires résidait dans cette lubrification incontrôlée. Et je n’eus pas l’ombre d’une hésitation lorsqu’un d’eux me fit monter sur son ventre. Pas plus quand le second s’installa derrière moi. Bourrée par-devant et stimulée par-derrière, je me pâmais d’aise. Un seul petit pincement des lèvres, vite réprimé par un baiser fou, et déjà le deuxième sexe avait ouvert une voie inédite.
Combien de temps avaient duré ces chevauchées fantastiques ? J’en avais perdu toute notion de temps et d’espace. Édouard et Éloi exploraient tour à tour chacun de ces orifices que de toute façon je leur prêtais bien volontiers. À plusieurs reprises, ils investissaient de concert chatte et anus et je hurlais sans discontinuer. Pas de douleur, celle du début, celle du dépucelage anal ayant été rapidement surmontée, il ne restait plus que le bonheur d’être ainsi remplie partout en même temps.
Ce n’était qu’aux premières lueurs d’une aube nouvelle que nous nous étions endormis tous les trois, moi blottie entre ces deux mâles fourbus. Je n’avais plus envie de rien sauf de dormir. Personne du reste ne contestait le fait que je sois fatiguée. Si le grand plongeon dans le noir était rapidement arrivé, le réveil lui s’avérait plutôt mouvementé. Ils étaient deux, j’étais seule, recroquevillée au milieu du grand lit d’Édouard.
Contre mes fesses le ventre d’un Éloi qui lui aussi se réveillait. L’éperon raide qui marquait son entrejambe était collé à mon cul. Et une de ses mains tentait de m’écarter les cuisses. Quand il parvint à me faire ouvrir le compas de mes jambes, sa bite s’engouffrait en moi d’un unique élan. Le soubresaut de cette pénétration me propulsait contre son père qui dormait, ou feignait de dormir ? Et une de mes pattes s’accrochait, alors que le jeune homme me limait en cadence, à la queue de son père. Il ne pouvait plus cette fois donner le change.
Édouard s’étirait, et agenouillé devant moi, présentait à ma bouche qui cherchait de l’air, une trique généreuse. Je happais cette tige avec presque du plaisir. Me laissant de nouveau caramboler par son rejeton dans des coups de bites cadencés et très efficaces. Ramonée par Éloi, gosier investi par son père, je me sentais femme de partout. Un vrai bonheur, une véritable jouissance qui m’entraînait dans une spirale infernale, celle d’une dépravation volontairement orchestrée par les deux mâles. Et curieusement plus je m’enfonçais dans le stupre, plus mon ventre se vidait d’une mouille abondante.
Après ce round matinal, j’en provoquais d’autres, tantôt avec Éloi, parfois avec Édouard. Et toute la journée se passa à faire l’amour partout, à deux ou à trois, mais avec un ineffable plaisir. Rentrée chez moi dans la soirée, les événements avaient bien bousculé mes certitudes. Le plaisir était trop fort, trop violent et quand l’un d’eux avait été défaillant finalement l’autre avait pris le relais. Un réel bonheur pour une femme. Les images qui couraient dans ma tête n’étaient pas près de s’évanouir depuis cette séance inouïe.
xxxXXxxx
Douze mois se sont écoulés depuis cette fameuse dinette. Je vis toujours chez moi. Mais je rencontre souvent Édouard et son fils Éloi. Je fais parfois l’amour à l’un sans l’autre. Mais j’avoue que ce que je préfère c’est lorsque le second vient nous rejoindre alors qu’avec le premier nous en sommes aux préliminaires. C’est devenu un jeu, une habitude. L’expérience me prouve aussi que si les hommes s’entendent bien, il n’y a jamais de problème. Aucun d’eux n’est jaloux de l’autre et j’y trouve mon compte.
Le plaisir que j’éprouve alors que nous sommes tous les trois n’aura jamais rien de comparable avec celui plus fade que je prends si je baise avec juste l’un d’eux. Nous sommes tous conscients que ça durera seulement le temps que ça durera. Nous ne voulons pas savoir l’issue de cette complicité qui ne m’offre que des avantages. J’adore leurs baisers, les sucer et me sentir femme comblée lors de nos jeux librement consentis.
Le regard des autres m’importe peu. Ce qui compte vraiment c’est le bénéfice que chacun en retire et nos corps à corps me sont devenus aussi indispensables que l’eau que je bois, que l’air que je respire. Nous ne dérangeons personne, nous ne faisons aucun mal à quiconque et l’essentiel n’est-il pas dans cette simple constatation d’une vie épanouie ? Je ne suis pas amoureuse d’Édouard, pas plus d’Éloi. Mais ils me font jouir comme jamais je ne l’avais fait avant eux. Et quand je dis « ils me font jouir », c’est bien en trio que ça fonctionne le mieux, pour eux comme pour moi.
Alors pourquoi devrais-je me priver de cette parenthèse si sympathique dans ma vie ? Et au diable la morale des bien-pensants. Vivons ce que l’existence nous offre puisque ça ne regarde que nous.
Fin !