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Lisa, Théo et les autres – Chapitre 6

Lisa, Théo et les autres - Chapitre 6



VI. Retour et écurement.

Il était tout juste sept heures du matin et le débarquement du vol 3577 en provenance de New-York était en cours. Pauline et Arnaud attendaient leurs bagages devant un tapis qui semblait ne distribuer les valises qu’au compte goutte. Néanmoins, les deux musiciens prenaient leur attente avec philosophie et leur plus gros souci était de ne pas pouvoir joindre Lisa et Eveline.

C’est incroyable ! Tous les téléphones sont sur répondeur. S’agaça Arnaud en raccrochant pour la troisième fois.

Pour moi c’est pareil, je tombe directement sur sa messagerie mais bon, d’un autre côté il est peut-être un peu tôt. J’essayerai quand on sera dans le taxi.

Tu as raison, elles doivent dormir encore.

Quelque part en ville, dans un grand appartement baigné de lumière, Eveline et ses enfants prenaient leur petit-déjeuner en compagnie de Maxime. Le moment aurait pu paraitre idyllique mais Lisa et sa mère étaient stressées et se demandait quelle stratégie tenir.

Il va bien falloir que je le vois, constata Eveline tremblante. Il va être furax en découvrant l’appartement vidé.

Je reste avec toi, Maman, lui dit Théo pour la rassurer et la soutenir. Je ne le laisserai pas te faire de mal.

C’est gentil, Chéri

Moi aussi, je peux rester avec vous, déclara Maxime, je n’ai pas trop de rendez-vous et je peux demander à ma secrétaire de les décaler.

Non, mon amour, je préfère qu’il ne connaisse pas ton existence.

Papa ne va pas rentrer seul ; il y aura Pauline avec lui. L’affrontement va être plus difficile pour toi si elle est là. Je vais me sacrifier

Comment ça ? Non ! Lisa ne fait pas ça. S’exclama aussitôt Eveline.

On n’a pas le choix, Maman. Si je suis au studio, Lisa va venir directement m’y retrouver et Papa va peut-être différer son arrivée

Tu ne vas pas faire ça, Lisa. Je ne veux pas !

Tu ne veux pas mais tu n’es pas mon père alors si tu le permets, je vais y aller. Personne ne veut voir Papa ici, on ne va pas aller les attendre dans un appartement vide et il va bien falloir qu’une personne fasse le contact entre vous et lui. Il n’y a que moi pour ce sale boulot, expliqua Lisa en se levant. Si maman est au Lycée, il ne pourra pas venir l’y retrouver et on aura un peu de temps pour lui fixer un rendez-vous et trouver un lieu neutre pour nous expliquer. En plus, si je joue bien la comédie, il sera peut-être moins vénère.

Sauf quand il s’en rendra compte, remarqua Théo perplexe.

Oui, mais Maman aura eu le temps de lui donner un préavis pour quitter sa vie.

Tu es vraiment sûre de toi ? Demanda Maxime inquiet.

Oui, je suis sûre et on n’a pas le choix, de toute façon.

Sur le tapis roulant, la valise d’Arnaud arrivait enfin. C’était le dernier bagage qu’ils attendaient pour quitter l’aéroport.

Ça y est ! Lisa m’a répondu. Elle est chez moi et m’attend nue dans nos draps.

Bien ! Voilà déjà une nouvelle positive. Vu l’heure, je pense qu’Eveline sera déjà partie au Lycée quand on arrivera.

Viens chez moi ! On va s’occuper de Lisa ensemble.

Je n’osais pas te le demander mais c’est exactement le programme qui me convient.

Je l’appelle ou on lui fait la surprise ? T’en penses quoi ?

Si tu l’appelles, elle va être sur la défensive. C’est mieux de lui faire la surprise et que je lui fasse des excuses en mangeant des croissants.

Oui, t’as sans doute raison. Conclut Pauline en se mettant dans la file d’attente des taxis.

Lisa n’était pas revenu au studio depuis quinze jours et elle ne se sentait pas trop à l’aise en tournant la clé dans la serrure. Elle remit en route le frigo pour y ranger le lait et le beurre qu’elle avait acheté en chemin et se déshabilla pour se mettre au lit en se disant qu’elle était en train de faire la pute. Elle aurait voulu que Pauline n’arrive pas trop vite pour se préparer mentalement à leurs retrouvailles. Mais le temps fila trop vite et elle entendit une clé actionner le verrou. L’instant d’après, Pauline lui sautait au cou tandis que son père posait leurs valises et refermait la porte.

Comment ça va, mon amour ? Comme promis, on a apporté les croissants. Je suis contente de te retrouver et je crois que ton Papa a bien réfléchi.

C’est vrai, Papa ? Tu vas m’expliquer ? Répondit Lisa en se disant qu’elle avait vu juste.

Oui, ma Chérie, mais devant un bon café ; dans les avions il est toujours infect. Lui dit Arnaud en lui faisant la bise. Ça me fait plaisir de te voir. Je sais que je n’en ai pas l’air mais ma famille me manque quand je suis loin.

Je vais le faire, répondit Lisa en évitant de relever ces propos. Je remets une culotte et un t-shirt où vous vous mettez à poil ?

Tu peux remettre une culotte, répondit Arnaud pour se montrer raisonnable.

Moi, je vais me foutre à poil, après tout, mon cul n’a plus de secret pour vous deux alors

Bon alors, Papa, tu m’expliques ? Parce que j’imagine que, si t’es là, c’est pour me sauter et j’ai été très clair quand t’es parti.

Je n’ai pas l’intention de mettre la charrue avant les bufs

Ça tu l’as déjà fait, je te rappelle.

Parce que tu me l’as demandé

Je te l’ai demandé ? Qui m’a sauté dessus sans me laisser le temps de m’habiller un peu ? Qui m’a mis ses doigts dans le cul ? Je te l’ai demandé, ça ?

Non, et tu vois que je ne me suis pas comporté pareil ce matin, répondit Arnaud très suffisant.

Bon, je me calme

Lisa, dit Pauline en la prenant dans ses bras.

Laisse moi, ça va. Je veux entendre ce qu’il a à me dire.

Lisa, reprit Arnaud, j’ai beaucoup réfléchi. Je ne t’ai jamais fait de mal, du moins pas directement, mais je n’ai jamais été très gentil avec ton frère.

C’est un doux euphémisme. Tu t’es toujours comporté comme un salaud avec lui. Tu peux me dire pourquoi ? Qu’est-ce qui a motivé tant de haine de ta part ? Parce que c’est bien de ça dont il s’agit, n’est-ce pas ?

Peut-être pas à ce point, mais c’est sûr que je l’aime beaucoup moins que toi Je n’ai jamais voulu cet enfant, personnellement tu me suffisais, et Eveline le savait. Il était trop tard pour qu’elle avorte quand elle m’a dit qu’elle était enceinte et j’ai toujours pensé qu’il n’était pas de moi.

N’importe quoi ! Comment tu as pu penser ça ? Théo est ton clone. Vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau.

Et pourtant J’ai la certitude que ton frère n’est pas de moi parce que je n’étais pas en France quand elle a été fécondée. C’est le fruit d’un moment d’égarement.

C’est marrant, comme réflexion de la part d’un homme qui a trompé sa femme depuis le jour de son mariage. Ce sont des moments d’égarement aussi ? T’as combien d’enfants, toi ? Tu le sais ou pas ? J’ai combien de frères et de surs ?

La question n’est pas là, répliqua Arnaud gêné. Enfin pas vraiment

Si, elle est aussi là. Répond moi franchement, Papa, pour une fois Lui demanda Lisa avec une voix apaisée. Je veux savoir la vérité, rien de plus.

J’en connais cinq, mais il y en a sans doute d’autre.

Tu les as reconnus ?

Oui, et je verse des pensions Mais j’ai aussi reconnu ton frère.

Encore heureux ! Je ne crois pas à ton histoire concernant Théo. Il te ressemble beaucoup trop.

Si le médecin qui a établi la date de fécondation ne s’est pas trompé, j’étais au Japon depuis quinze jours. Ça faisait aussi plusieurs mois que ça n’allait pas fort avec ta mère qui avait assez mal digéré la naissance de ta sur polonaise, expliqua Arnaud décidé à dire tout ce qu’il savait. Elle en a parlé à mes parents qui l’ont soutenue et quand je suis parti, mon père a profité de la situation pour me faire cocu.

T’es en train de m’expliquer que Théo serait le fils de papi ? Tu n’es pas sérieux, là.

C’est la stricte vérité et je n’ai jamais su pourquoi elle avait fait ça. Le plus triste, dans cette histoire c’est que ce sont mes parents qui ont divorcés quelque mois plus tard. Théo est mon frère, c’est pour ça qu’il me ressemble tant et c’est pour ça que je l’ai toujours détesté et que je ne pourrais jamais faire autrement. Très sincèrement, Lisa, je préfère te le dire comme ça car, avec Théo, il n’y aura jamais de réconciliation. Je sais que ça t’affecte, je te demande pardon mais ça ne peut être autrement.

Je n’arrive pas à le croire Écoute, Papa, même si c’est vrai, Théo était un enfant, ton enfant puisque tu l’as reconnu ! Alors tu n’avais pas à lui faire vivre cet enfer. C’est inhumain.

Je sais et je te répète que je m’en excuse mais c’est plus fort que moi C’est pour ça que j’envisage de divorcer, ajouta Arnaud en jouant le tout pour le tout.

Lisa, pardonne lui s’il te plait, demanda Pauline en la prenant dans ses bras. Vois comme il est sincère.

Non, pas comme ça certainement pas aussi vite ! Mais je veux bien faire comme si.

Merci, ma Chérie, dit Pauline en l’embrassant. On va enfin pouvoir s’aimer tous les trois.

Lisa était troublée, elle ne savait trop que penser de cette histoire et se demandait quelles conséquences elle pourrait avoir sur son frère. Elle les écouta à peine lorsqu’ils lui racontèrent leur séjour et leurs parties de jambe en l’air. Arnaud semblait certain d’avoir obtenu son pardon mais ses excuses étaient bien insuffisantes. Comme à son habitude, il avait retourné la situation et se plaçait en victime alors que c’était bien lui le bourreau, quoi qu’ait fait sa mère. Elle se laissa quand même caresser et embrasser par Pauline qui était bien décidée à faire appliquer leur contrat. Pour donner le change, elle répondit à ses attentions et comme Arnaud s’était rapproché d’elles, elle accepta aussi ses baisers et caresses. Elle avait appris des choses qu’elle ne prévoyait pas et n’avait pas encore obtenu les réponses à certaines questions qu’elle se posait.

Lisa n’opposa aucune résistance lorsque son père et son amie la menèrent vers le lit. Elle se laissa faire quand il lui ôta sa culotte et son t-shirt. Elle se mordit les lèvres quand il porta sa bouche à son coquillage et réfugia son visage entre les cuisses de Pauline pour  ne pas que l’on voit ses larmes.

De toute évidence, Arnaud et Pauline prenaient plus de plaisir que Lisa mais, malgré son amertume, la langue et les doigts de son géniteur la firent réagir positivement. Un désir purement sexuel naquit dans son esprit chamboulé, elle se sentait mouiller et pour évacuer ses tensions contradictoires, elle réclama de s’accoupler à lui.

Arnaud la pénétra avec beaucoup de plaisir et exprima tout l’amour qu’il lui portait dans cet acte incestueux attendu depuis si longtemps. Sa bite était douce, ses mouvements puissants, et elle savait parfaitement exciter les zones les plus sensibles de la chatte visitée. Lisa se mit à gémir et répondait sans contrainte aux baisers qu’il lui donnait. Pauline n’était pas que spectatrice ; elle aussi l’embrassait et embrassait Arnaud en caressant le corps et les seins de Lisa. Elle était émerveillée et très excitée de les voir enfin faire l’amour. Elle ne doutait pas de la sincérité de leurs sentiments et, pendant que Lisa jouissait, elle lui dévoila son projet.

Oh oui, ma Chérie, si tu savais comme je t’aime Je vous aime tous les deux.

Aaaah Ah oui, Papa Aaah

Ma petite Chérie, ma Princesse

Tu es belle quand tu jouis, ma Chérie. Vois comme il t’aime vois comme il nous aime. On pourrait être heureux tous les trois

Aaaaah Oooh oui ! Aaaah !

Oh oui, Princesse, vivons notre amour librement, aah Pauline, toi et moi

Tu seras à nous, ma Chérie, mon Amour et nous aurons notre enfant. Il sera à nous trois. Nous t’aimons tant, je t’aime tant

Ce qu’elle entendait fit frémir Lisa qui choisi de feindre l’orgasme et de finir son père avec la bouche. Arnaud était ravi de ce qu’il venait de faire et son excitation restait inébranlable alors il se rapprocha de Pauline qui n’attendait que ça.

En les voyant s’aimer, Lisa comprit que leurs sentiments étaient bien réels et, prise d’un haut le cur, elle se rendit aux toilettes pour vomir. Pauline et Arnaud étaient trop occupés pour s’en apercevoir et pour la voir se rhabiller. Elle ne voulait pas rester plus longtemps, se sentait sale et s’enfuit de là avec beaucoup de discrétion avant qu’ils ne jouissent.

Lisa se sentait mal et ne savait pas comment faire pour plaquer Pauline alors elle sortit son téléphone et envoya simplement « Adieu » par SMS. Elle avait envie de voir sa mère et son petit frère chéri mais elle ne se voyait pas lui raconter ce que son père lui avait dit sur son origine. Elle se rendit près du Lycée où enseignait sa mère et décida d’aller la voir après ses cours de la matinée.

Eveline ne fut qu’à moitié surprise de la voir attendre devant la salle des professeurs et surtout très inquiète en la voyant si pâle. Elle l’emmena avec elle dans un petit restaurant pour parler tranquillement.

Je n’ai pas très faim, Maman, dit Lisa en s’asseyant à table J’ai vu et entendu des choses que je ne digère pas et un autre truc dont je ne sais pas quoi penser.

Tu veux commencer par quoi ?

Par ce truc, justement. Papa est très doué pour renverser les situations mais je ne vais pas y aller par quatre chemins et je n’ai pas le courage de mettre les formes. Selon lui, il n’est pas le père de Théo. C’est vrai ?

Qu’est ce que tu veux que je te dise oui, c’est vrai.

C’est vraiment le fils de Papi ? Dis moi la vérité, Maman, raconte moi ta version. C’est pour ça que Papi et Mamie sont séparés ?

Non, ça n’a rien à voir ; ils en parlaient depuis longtemps déjà mais c’est vrai qu’Arnaud considère que c’est à cause de ça. En fait, je n’avais pas envie de dire à mes parents que ton père avait plus d’enfants à l’étranger que dans son foyer. Le premier est Japonais ; c’est un garçon de ton âge qui a, semble-t-il, un certain avenir en musique classique. Ensuite, après ta naissance, il a eu une fille en Italie dont il ne s’intéresse pas trop et, peu avant la conception de Théo, une autre en Pologne. Maintenant il en a officiellement deux de plus et a refusé d’en reconnaître trois autres. À l’époque, je l’ai vraiment mal vécu. J’aurais dû le quitter mais je n’en avais pas la force. Malgré ma souffrance, j’étais beaucoup trop amoureuse. J’ai expliqué ma situation à tes grands-parents parce que j’espérais qu’ils m’aident à supporter ma douleur. Je m’entendais très bien avec eux et les miens étaient d’une part beaucoup trop loin et d’autre part ils m’auraient bassinée pour que je le quitte. Je ne leur ai donc rien dit et je me suis livrée à ta mamie et ton papi. Ils m’ont beaucoup aidé et soutenue. Quand Arnaud est parti au Japon, ils se relayaient déjà pour te garder quand j’allais travailler.

Je me souviens, il y avait les jours Papi et les jours Mamie.

T’avais deux ans ; comment tu peux te souvenir de ça ?

Je ne sais pas, mais je m’en souviens. Et donc ? Pendant les jours Papi, tu faisais des galipettes avec lui, c’est ça ?

Non, ce n’est pas ça. Quand tes grands-parents ont su qu’Arnaud avait déjà trois enfants ailleurs, ils ne l’ont pas bien pris, en fait. Il y a eu beaucoup de tension entre eux et lui et ta grand-mère n’arrêtait pas de me dire que, dans ma situation, elle lui rendrait la monnaie de sa pièce en faisant un enfant avec quelqu’un d’autre que lui. Petit à petit, J’ai eu envie de me venger et ton Papi s’est proposé pour m’aider. Quand ton père est parti au Japon, ta mamie t’a gardé pendant toute la durée de son séjour pour nous laisser le champ libre à André et moi.

Donc mamie savait tout et quand tu disais que t’avais jamais mis un autre homme que Papa dans ton lit, t’as menti. La taquina Lisa.

Non, absolument pas. Elle s’est installée dans l’appartement qu’on habitait à l’époque et moi, je suis allée chez eux.

De l’échangisme quoi

Non, il faisait déjà chambre à part depuis longtemps et avaient chacun leurs aventures personnelles. Ils étaient plutôt comme de vieux amis vivant en colocation mais Vivianne avait rencontré Marcel et ils ont convenu d’une date pour mettre fin à leur communauté.

C’est une belle histoire en fait Théo sait qu’il n’est pas le fils de Papa ? Tu ne lui as jamais dit, j’imagine.

J’ai essayé mais il était trop jeune. C’était peu après la mort de mes parents et Arnaud s’était encore acharné sur lui. Quand je l’ai consolé, il m’a dit qu’il ne voulait plus être le fils d’Arnaud alors je lui ai dit la vérité. Il n’a pas du tout apprécié parce que ça signifiait qu’il n’avait plus de papi. Il a refusé de l’entendre et je me suis jurée de ne plus l’évoquer avec lui, ni avec personne d’ailleurs. J’ai sans doute eu tort et peut-être qu’aujourd’hui il réagirait autrement.

Ben ça, on verra ce soir parce qu’il va falloir le lui rappeler. Bon, j’ai d’autres choses à te dire et ça n’passe vraiment pas bien. Ça me rend malade

Tu veux qu’on rentre à l’appartement ? J’annule mes cours de cet après-midi

J’veux bien, Maman, répondit Lisa en se mettant à pleurer. J’ai vraiment trop mal.

Leurs deux téléphones sonnèrent presque en même temps, Lisa recevait un appel de Pauline et Eveline d’Arnaud. Sans décrocher, elles comprirent qu’ils avaient dû trouver l’appartement vide avec les pancartes « à vendre » accrochées aux balcons. L’une et l’autre se mirent en silencieux. Eveline appela l’administration du lycée pour s’excuser de ne pouvoir assurer ses deux heures de cours de l’après-midi puis elle commanda un taxi et elle emmena sa fille chez elles.

Lisa était de plus en plus pâle et elle vomit le peu qu’elle avait mangé en arrivant. Eveline la mena sous la douche et la lava elle-même de la tête aux pieds. Sa fille n’arrêtait pas de pleurer mais l’eau chaude la détendit un peu et, de retour au salon, elle décida de raconter à sa mère comment s’était passé son début de matinée.

C’est un monstre, Maman, et Pauline ne vaut pas mieux. En gros, il a bien compris que je lui en voulais pour avoir fait du mal à Théo mais pour toi, rien ! Au contraire, à l’écouter ce serait l’inverse puisque tu l’as fais cocu avec son père et que Théo est le fruit de cet adultère. Ça lui suffit comme excuse, tu te rends compte ? « Je le déteste, pardon mais c’est comme ça » et là, il a dit un truc qui m’a sciée Il veut demander le divorce.

Comment ça ?

En gros, il a l’air de le présenter comme une manière de racheter ses fautes à mes yeux. Il ne l’a pas dit mais il avait l’air tellement fier de lui que ça transpirait et j’ai trouvé ça louche.

Tu crois que Pauline est derrière ça ?

Derrière, je ne sais pas, mais complice, c’est certain. C’est ça qui me rend malade, déclara Lisa en se précipitant aux toilettes.

j’appelle Maxime ! Il faut qu’il t’examine.

Laisse, ça va finir par passer. Tu me demandais pour Pauline, repris Lisa encore courbé sur les WC. Elle m’a demandé de lui accorder mon pardon en précisant qu’on allait pouvoir s’aimer tous les trois Ah ! Putain c’est dégueulasse ! J’n’ai plus que de la bile !

Je vais te chercher quelque chose.

Eveline trouva un médicament contre les nausées, prit une grande bouteille d’eau et revint près de sa fille pour la soigner et la consoler. Après un long moment Lisa parvint à se relever et elles retournèrent au salon.

Je l’ai laissé me baiser, Maman, j’ai fait la pute ! Tu te rends compte ? J’me dégoûte J’ai même failli y prendre du plaisir.

Je comprends ce que tu ressens, ma Chérie

Le pire c’est ce que me disait Pauline au creux de l’oreille. Ils ont vraiment cru que j’allais lui pardonner pour m’installer dans un ménage à trois ? Je n’arrive pas à y croire. Et quel rôle ils me réservaient ? Elle m’a dit que je serai à eux Une boniche ? Une esclave ? Ou alors la nounou de service puisqu’elle m’a dit que l’enfant serait à nous trois. Il doit y avoir un truc comme ça parce que quand ils ont fait l’amour, je n’existais plus et j’ai bien compris qu’ils avaient de vrais sentiments l’un pour l’autre.

Ça c’n’est pas plus mal ; ils pourront se consoler ensemble.

C’est pénible, ces téléphones qui n’arrêtent pas de vibrer Ils ne peuvent pas nous lâcher la grappe deux minutes !

Lisa écouta quand même les messages laissés par Pauline qui se révélèrent très agressifs ; l’adieu par SMS n’était pas passé. Elle lui reprochait de ne pas décrocher, de les avoir abusés et de ne pas lui avoir dit qu’Eveline était déjà partie en vidant l’appartement.

Quand à Eveline, elle était copieusement traitée de salope, il exigeait de savoir où elle était et promit de la retrouver si elle ne lui disait pas. Lui qui envisageait de plaquer Eveline pour Pauline et Lisa, n’appréciait pas du tout de se retrouver dans le rôle de l’arroseur arrosé et son égo de pervers narcissique était blessé. Il lui faisait des menaces bien réelles et prétendait qu’elle avait pris des affaires et des meubles qui lui appartenaient.

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