Le lendemain, au boulot, j’attends le midi avec grande impatience, il me tarde de revoir Marion car depuis ce fameux samedi où tout a basculé, on ne s’est toujours pas revu. J’ai envie de confronter ce que je ressens à la réalité de sa présence histoire de voir si c’est moi qui m’enflamme et surtout d’essayer de savoir comment elle vit tout ça de son côté.
Jenny m’a proposé de manger avec elle ce midi et j’ai bien entendu décliné, donnant comme raison que je devais manger avec ma sur. C’est passé crème mais malgré tout, je m’inquiète pour la suite si jamais ma relation avec Marion devenait plus sérieuse. Il faudra bien que je le dise à Jenny et le plus tôt sera le mieux car je ne vais pas lui sortir des excuses en bois de cagette à chaque fois qu’elle va vouloir passer du temps avec moi. J’aurais même déjà dû lui dire, pas forcément que j’ai craqué pour Marion, mais au moins que je l’avais revu. Cacher des choses à Jenny, je l’ai déjà fait et ça a bien failli déraper, et je n’ai pas envie de repartir dans un cycle de ce genre. La vérité, c’est que j’ai peur de sa réaction, peur qu’elle le prenne mal et qu’elle s’éloigne de moi. Je me sens bien avec elle, j’aime sa présence même si en ce moment, Marion occupe la majeure partie de mes pensées. Si elle avait été un simple plan cul, je lui aurais déjà dit, mais Jenny est plus que ça. Je vais déjà voir comment ma relation avec Marion va évoluer et je prendrais la décision qui s’impose à ce moment-là, j’espère juste que j’en aurais le courage…
Comme prévu, j’envoie un message à Marion pour lui dire que je pars du bureau et une vingtaine de minutes plus tard, j’arrive au salon. Je rentre et Marion vient à ma rencontre. Le simple fait de la voir me sourire me donne des frissons mais malgré tout, nous nous faisons une simple bise même si l’envie de l’embrasser à pleine bouche est très présente. Elle prend sa veste et crie à Denise, qui est en soin, qu’elle va manger.
— Salut Denise !! lançai-je à haute voix avant de sortir du salon ;
— Salut Florian, pense à me la ramener hein, j’en ai besoin pour cet après-midi !! me dit-elle ;
— Je vais essayer mais je te promets rien !!
— Ahahah, bon appétit les enfants !
Nous nous rendons à la pizzeria et, le temps étant agréable, nous prenons la pizza à emporter et allons nous poser sur un banc, dans un petit coin tranquille à proximité. Je décide de bombarder Marion de questions, notamment sur sa vie car après tout, je ne la connais quasiment pas. Elle a un petit frère de 9 ans qui vit avec sa mère et a perdu son père d’une rupture d’anévrisme il y a à peu près 8 ans de ça. Voilà qui nous fait un point commun, pas le plus gai cependant. Sa mère s’est retrouvée seule à élever un enfant en bas âge et une ado, et Marion a dû grandir plus vite que prévu. Son adolescence ne fut pas des plus faciles et elle a eu beaucoup de difficultés à gérer cette période, cette même période où, un peu déboussolée, elle a fait des rencontres pas très saines, celles-là mêmes dont Denise m’avait parlé. Elle a à présent trouvé un équilibre personnel et elle aimerait que sa mère fasse de même. Elle a du mal à se remettre de la perte de son mari et ne s’est toujours pas résolue à le remplacer, au grand dam de sa fille qui aimerait voir sa mère enfin heureuse mais aussi que son petit frère ait une figure paternelle à laquelle se raccrocher.
Malgré tout, Marion reste positive et préfère ne penser qu’aux bons moments plutôt que de ressasser les périodes compliquées.
Plus je l’écoute parler et plus elle me plaît, je me sens bien à ses côtés et je ne saurais l’expliquer, mais c’est comme si je la connaissais depuis longtemps. Ce coup de cur que j’ai pour elle n’est pas venue de nulle part, Marion a tout pour me plaire, je l’ai ressenti et maintenant j’en ai la certitude.
Au bout d’un moment, je me décide à la questionner sur la petite remarque qu’elle m’avait faite hier concernant le téléphone que je lui ai donné.
— Et sinon, tu peux m’expliquer le truc qu’il y a avec le téléphone ?
— Ah, ça… Dit-elle en souriant et en baissant la tête, eh bien disons que j’ai été agréablement surprise en regardant dedans.
Elle pianote sur le téléphone et me le tend. Je vois des photos de Jenny et moi, et certaines autres où Jenny est seule, le tout, bien sûr, dans des positions suggestives et pour la plupart, en action.
Quel con… J’ai enlevé la carte mémoire où je croyais que toutes les photos étaient stockées mais je n’ai pas pensé à regarder dans la mémoire du téléphone, et apparemment, pour je ne sais quelle raison, des photos sont venues se nicher là. Merci la technologie !! Ça arrive qu’on se prenne en photo parfois quand on baise et Jenny aime m’en envoyer quand elle se sent d’humeur particulièrement coquine. Elle trouve ça excitant de se prendre en photo dans ces conditions, malgré le fait que cette pratique a failli lui jouer un mauvais tour avec l’histoire de Julien, mais elle me fait bien plus confiance qu’à lui.
— Ah… Euh… Ouais, OK, euuuuuh…
Je ne sais pas trop quoi dire, ce qui fait ricaner Marion, amusée de me voir gêné à ce point.
— Désolé Marion, j’ai complètement zappé de vider le téléphone ;
— Oh non, t’excuse pas, c’est pas grave, bien au contraire !!
Elle me sourit de manière plus coquine à présent.
— Elle est sacrément canon en tout cas. C’est ta copine ? Me demande-t-elle un poil hésitante ;
— Non, pas du tout. Si j’avais une copine, j’aurais pas fait ce qu’on a fait chez toi samedi dernier. J’ai des défauts mais s’il y en a bien un que je n’ai pas, c’est celui d’être infidèle !
— Ravie de l’apprendre…
— Non, c’est juste une très bonne amie avec laquelle je m’amuse parfois ;
— D’accord. Vous le faites souvent ?
— Ça dépend des périodes ;
— Mais c’est bizarre, me dit-elle en reprenant le téléphone pour regarder les photos et notamment une où l’on aperçoit le visage de Jenny alors qu’elle est en train de me tailler une pipe, Son visage me dit quelque chose…
— Tu l’as sans doute déjà vu au salon, elle connaît très bien Denise.
Marion réfléchit.
— Maintenant que tu me le dis, ouais, peut-être. Je me souviens d’une belle brune qui lui ressemble et qui vient des fois au salon, et j’ai entendu Denise l’appeler…
— Jenny ;
— Oui !!! Jenny, c’est ça !!! Oui, je m’en souviens bien maintenant !! Je la trouve super intimidante cette nana ;
— Ahahahah, c’est vrai qu’au premier abord, elle peut être assez déstabilisante mais Jenny est adorable quand tu la connais ;
— Je confirme, elle a le regard dur je trouve ;
— Oui, je vois ce que tu veux dire. Après, elle dirige une entreprise donc elle se doit d’avoir l’air un peu stricte ;
— Sans doute. Et tu la connais d’où ?
— Ben je bosse avec, c’est ma patronne en fait.
Marion ouvre de grands yeux et met sa main devant sa bouche en prenant un air faussement choqué.
— Haaaaaan, tu veux dire que tu te tapes ta patronne ??
— On peut dire ça oui ;
— Oh ben elle doit être sympa l’ambiance à ton boulot du coup !!
— Euuuuuh, ouais, mais bon, on baise pas tous les jours non plus hein, et encore moins au boulot !
— Vous l’avez déjà fait sur place ?
— Oui, quelques fois, mais on évite, trop de risque de se faire surprendre ;
— Eh ben… T’as pas peur qu’un jour ça parte en sucette en cas de problèmes entre vous deux ?
— Non, pourquoi il y aurait des problèmes ? On couche ensemble parce qu’on le veut bien et si jamais un de nous deux ne veut plus, ben on le fera plus ;
— Ça fait longtemps que vous faites ça ?
— Pas mal de temps oui ;
— Et… Y a rien de plus entre vous ?
— Non ;
— Ah… C’est bizarre, elle est super belle et bon…
— Oui, c’est vrai, mais non, notre relation est purement sexuelle ;
— Un plan cul quoi ;
— Voilà ;
— T’as pas envie de plus ?
— Non.
Je prononce cette dernière réponse en essayant de lui donner un ton péremptoire, même si, dans les faits, ma relation avec Jenny peut être assez ambivalente à certains moments.
— Et tu…
Je coupe Marion dans son élan.
— Non, à mon tour de poser des questions maintenant !! Je veux savoir à quel point tu as aimé ces photos ;
— Euuuuh, ben disons qu’elles m’ont… inspirés ;
— C’est-à-dire ?
Marion commence à rougir en baissant la tête.
— Beeeen… Je… Je me suis caressée en les regardant.
— Donc elles t’ont excité.
— Oh oui !! Surtout celles où on te voit, enfin, où on voit ton sexe.
Je me rapproche de Marion, me collant quasiment à elle.
— Et tu t’es caressée avec tes doigts ou tu as utilisé les jouets de Denise ?
— Au début, avec mes doigts, mais ensuite, j’ai eu envie de plus et j’ai pris la boîte ;
— Et ? Raconte-moi tous les détails, dis-je en passant mon bras dans son dos ;
— J’ai… J’ai pris un gode vibrant et j’ai commencé à me pénétrer avec, je faisais des va-et-vient en me caressant le clito en même temps, c’était trop bon ;
— Et tu as continué jusqu’à te faire jouir ?
— Oui, en fait, je me suis fait jouir trois fois…
— Eh bien… Il y a une photo que tu préfères ?
— Oui, celle-ci.
Elle fait défiler les photos jusqu’à s’arrêter sur l’une d’entre elles où on voit Jenny assise sur moi, de dos et le cul bien cambré. Elle écarte bien les fesses de ses mains et je lui prends le cul, ma queue veinée dilatant bien son anus.
— Tiens donc… Et ça t’a donné envie d’essayer de passer par là toi aussi ?
— Oui, très ;
— Tu l’as fait ?
— Oui…
— C’est bien ça, avec tes doigts ?
— Non, avec un gode ;
— Lequel ?
— Le rose.
Je me souviens vaguement avoir vu un gode rose, ce n’était pas le plus petit mais pas non plus le plus gros.
— Et comment ça s’est passé ?
— Au début j’ai eu un peu mal puis…
Marion est hésitante.
— Puis ?
— Puis j’ai pensé à toi et au moment où on était ensemble, à tous les mots que tu m’as dits et tous les gestes que tu as faits pour m’aider à me détendre. Je mouillais énormément et j’ai fait comme toi, j’ai mis ma mouille sur mon anus, beaucoup, et j’y suis allé doucement, et à partir de là, ça s’est bien passé.
Le récit de Marion et la petite voix douce qu’elle prend pour me le conter font battre mon cur à fond de cale. Je bande aussi très fort et, toujours collé à elle, j’ai une furieuse envie de la prendre, là, maintenant, sur le banc où nous sommes assis côte à côte.
— Et tu as continué longtemps ?
— Assez pour que je jouisse la troisième fois.
Marion relève alors son visage vers le mien, elle a la peau très rouge, et probablement qu’il en est de même pour moi tant une chaleur intense inonde mon crâne. Nous nous regardons longuement sans dire un mot.
— J’ai envie de toi, lui dis-je sans la lâcher du regard ;
— Moi aussi, répond-elle dans la foulée.
Nouveau silence où nous continuons à nous fixer.
— On se voit ce…
— Oui !! lance-t-elle alors que je n’ai même pas fini ma phrase ;
— Tu finis à quelle heure ?
— Vers 17h30 je pense ;
— OK, je passe te chercher au salon ?
— Si tu veux mais je suis en scooter moi ;
— Tu le laisseras ici ;
— Mais… Demain, je vais en avoir besoin pour aller travailler ;
— Tu n’as qu’à dormir chez moi, je t’amènerai au salon demain matin, ça te va ?
Un grand sourire s’étire sur son visage en même temps qu’elle hoche doucement la tête de haut en bas. Après quelques secondes, je ne résiste pas à l’envie de plonger mon visage vers elle pour coller mes lèvres contre les siennes, et c’est avec beaucoup de passion que nous nous embrassons pendant un long, très long moment, et quand ce baiser prend fin, ce n’est pas à cause du fait que nous en ayons marre mais plutôt à cause de l’heure qui défile à grande vitesse.
Nous sommes tous deux haletants et sûrement aussi excités l’un que l’autre.
— Va… Va falloir que j’y aille, me dit-elle en respirant rapidement ;
— Oui, moi aussi, dis-je dans le même état qu’elle.
Nous nous levons et prenons la direction du salon. La tension est palpable et je pense qu’elle comme moi nous faisons violence pour ne pas s’arrêter pour se remettre à s’embrasser. Arrivés devant le salon, nous nous faisons face.
— Bon, à ce soir alors, me dit-elle le visage encore légèrement empourpré ;
— Oui, à ce soir, je t’envoie un message quand je pars, je vais faire en sorte de finir le plus tôt possible ;
— D’accord.
Marion commence à se retourner et je la retiens du bras pour aller de nouveau l’embrasser. Il me faut mettre en uvre un contrôle immense de moi-même pour ne pas faire durer ce baiser des heures, et après quelques secondes, j’arrête de l’embrasser. Son visage est de nouveau bien rouge alors que sa peau avait quasiment repris une couleur normale. Elle file dans le salon en quatrième vitesse et je la regarde entrer. Denise est au comptoir et elle n’a sans doute pas manqué une miette de ce qu’il vient de se passer. Je lui fais un petit signe de la main et elle me le rend, un beau sourire affiché sur son visage. Je presse le pas pour me rendre à ma voiture, le temps passe vite et je suis déjà à la bourre.
Avec la manière dont les choses viennent de se passer, il ne fait aucun doute que ce que je ressens pour Marion est réciproque, et je n’ai qu’une envie, celle d’avancer le temps pour être enfin à ce soir.