La première nuit auprès de quelqu’un dont on est amoureux, c’est un moment magique. Avec Laetitia, nous avions dormi nues, côte à côte. Je m’étais endormie juste après avoir joui et je m’étais merveilleusement bien reposée, la tête pleine de rêves rouges, fous, mouillés.
La veille, à la même heure, j’étais encore en train de jeter mes affaires un peu hasard dans un sac de voyage, à fuir le domicile conjugal dont mon mari me chassait. Ce matin, toute ma vie avait changé. J’émergeai du sommeil aux côtés de celle qui jusqu’à récemment était encore ma meilleure amie, qui venait de devenir ma petite amie, ma petite femme, et qui m’avait tellement bien fait jouir hier.
Lorsque je me réveillai, pas encore tout à fait mais presque, les yeux encore tout embués, je fus témoin d’un spectacle extraordinaire.
Laetitia dormait encore. Allongée sur le ventre, toute nue, elle était cambrée dans son sommeil, ses petites fesses divinement arrondies éclairées à la perfection par le premier rayon du soleil dominical, prolongement fabuleux de son torse étroit, qui était soulevé de respirations très profondes. Sa peau, blanche comme la surface d’une perle, appelait irrésistiblement mes mains, même si je choisis de rester sage, afin de pouvoir la regarder plus longuement. Ses cuisses tendres, ses mollets délicats, ses épaules enchanteresses, ses bras ravissants, tout quoi.
Ses longues couettes corbeau, défaites mais pas complètement, étaient éparpillées sur les draps blancs saccagés par nos ébats. Autour d’elle, je repérai des taches de rouge à lèvre et d’autres, plus difficiles à identifier.
Une manière exquise d’entamer une journée pleine de promesses. Dans mon ventre, le tourbillon d’hier se ranima. C’était chaud et mordant. Si j’avais eu des craintes que, ce matin, le désir aurait cédé sa place à la honte, que je n’aurais plus envie d’elle, que je serais, dieu seul sait comment, redevenue la fille d’une consternante hétérosexualité que j’étais il y a encore vingt-quatre heures, tous ces doutes s’évaporèrent lorsque je jetai un regard plein de désir sur la fille que j’aimais.
Oh, c’était agréable de la regarder, la femme-enfant qui faisait battre mon cur Oh oui, elle me transportait d’amour, cette personne merveilleuse ! C’était mignon, et tout et tout Mais disons que dans l’immédiat, j’avais surtout une immense envie de caresser son cul.
Une chose était claire dans ma petite tête d’obsédée : j’avais bien trop faim d’elle pour attendre qu’elle se réveille. Mes mains tremblaient. Mes paupières clignaient compulsivement. Déjà, mon petit cur amoureux se remit à cogner en plein milieu de mon sexe. Il y avait en moi des faims qu’il fallait de toute urgence que je rassasie
Je me couchai juste à côté d’elle, en parallèle, en prenant bien garde de ne pas la toucher prématurément. Détaillant sa silhouette ravissante, je me mordis la langue : j’avais l’impression d’être la femme la plus chanceuse du monde. Plus d’hésitation, désormais : mes mains caressantes se posèrent sur ses fesses. Elles étaient si douces.
Chacune de mes mains s’occupa d’une de ses fesses. Je les cajolai, traçant très lentement des cercles sur leur peau tendre, avec patience et énormément de désir. Elles étaient parfaites : moelleuses et rebondies, d’un arrondi exact, avec sous la chair, des muscles bien dessinés que mes doigts pouvaient sentir. A mon contact, elles rebondirent joliment. Je n’avais pas à rougir de mon postérieur, mais le sien était une merveille.
Mon contact ne suffit pas à la réveiller. Alors je passai à l’étape suivante. Je me postai sur les genoux, à cheval, de part et d’autre des jambes de Laetitia, puis m’assit, reprenant mon exploration de son adorable petit cul. Cette fois ma caresse se fit plus coquine : mes paumes circulèrent de l’extérieur des fesses jusqu’au sillon intérieur, sa petite vallée de douceur, mon terrain de jeu favori. Je fus attendrie de découvrir que, bien qu’elle dorme encore, mes attentions lui faisaient de l’effet : sa chatte était en train de s’humidifier
« Mmmmhhh » gémit-elle, entre dormir et l’état de veille.
J’avais envie que sa première sensation de la journée soit celle de mes doigts dans son sexe. Je câlinai ses lèvres, tendrement, d’une main, pendant que l’autre pétrissait son cul. Elle était plus mouillée à chaque seconde. Elle poussa un second feulement. Je laissai un doigt circuler entre ses lèvres, puis recommençai immédiatement.
En moi, le fauve était lâché. Mes gestes se firent nerveux. Je caressai les rives de son sexe en des mouvements imprécis et désordonnés, embrouillés par ce désir furieux que j’entretenais pour cette chipie. J’aperçus l’intérieur d’elle : tout rose et tout mouillé. Un frisson parcourut mon corps, et j’eus l’impression qu’il se prolongea jusqu’au sien.
« Laure » fit-elle, la voix encore toute engourdie par le sommeil, et déjà un peu brisée par le plaisir. Paresseusement, elle tourna la tête vaguement dans ma direction, éleva le bras, tenta de me toucher, mais je ne la laissai pas faire.
« Défense de me toucher, ma grande. Il n’y a que moi qui ai le droit de jouer. »
D’un geste autoritaire, je retournai le délicieux corps nu de Laetitia, afin qu’elle se retrouve sur le dos. Ça lui plaisait, que je prenne des initiatives. Elle me contempla avec un sourire de démone et, dans les yeux, une lueur qui signifiait « Ouah, tu sais que tu m’impressionnes, bébé ? » Elle me fixa, fascinée, tranchant sa lèvre avec ses incisives en attendant de voir ce que serait mon prochain mouvement. Ça tombait bien, j’avais une idée dont je pensais qu’elle devrait lui plaire
Par terre, je ramassai ma petite culotte et je m’en servis comme d’un lien pour attacher les poignets de ma copine au cadre du lit, en-dessus de sa tête.
« Heh ! » protesta-t-elle, mais il était clair qu’elle était bien plus excitée que révoltée de se retrouver ligotée de cette manière. Au passage, j’avais ruiné la dentelle de ma culotte mais j’estimais que ce petit sacrifice valait largement le spectacle que j’avais sous les yeux : le joli petit corps ferme et mignon de ma Laetitia, attaché à un lit, livré à ma fantaisie.
« Hmmmm qu’est-ce qui se passe ? » lui dis-je. « On dirait qu’il y a une fille toute nue dans mon lit Je me demande ce que je vais lui faire »
Un gloussement. Puis je lançai les hostilités. Progressant à quatre pattes vers ma proie, je pris ses orteils entre mes doigts, tout doucement, gobant le gros en bouche, puis léchant les petits, les uns après les autres. Ça avait l’air de lui plaire beaucoup.
« Bébé » dit-elle, ses paupières ourlées de désirs contradictoires.
Je poursuivis ma progression, déposant des baisers tout le long de ses jambes, sur ses hanches, puis autour de son nombril. Là, je fis une nouvelle halte, afin d’enfoncer ma langue dans l’adorable petit bouton de son ventre. Jamais je n’avais fait ça à quelqu’un, je n’y avais jamais songé, mais ça semblait approprié sur le moment. Les respirations de plus en plus lourdes de ma copine me prouvèrent que l’idée était bonne. Je fis tourner longuement ma langue dégoulinante de salive dans le nombril de Laetitia, fonçant au centre, l’embrassant, ayant pour lui autant d’attention que si c’était un sexe. La zone était singulièrement érogène.
Je montai encore, faisant quelques bisous sur le torse de ma chérie, puis je hissai mon visage à la hauteur du sien, dévorant ses yeux avec les miens. Les yeux embrumés de désir, la bouche gourmande, elle tenta de m’embrasser, mais je ne lui accordai pas ce privilège. Au moment où ses lèvres auraient dû s’unir aux miennes, je les lui refusai, éclatant d’un rire espiègle qui fit grimper la frustration de ma belle prisonnière.
Je n’allais pas tout refuser, pourtant. A la place, ma bouche se dirigea dans le creux de son cou, murmurant son prénom entre deux contacts, comme on savoure une friandise. Elle gémit. Ça commençait à la mettre dans tous ses états, ce traitement spécial que je lui réservais. Léchant l’arête de son cou, j’en aspirai la peau, dont les poils se hérissèrent. Ça allait laisser un suçon, ça, à tous les coups.
En plein émoi, Laetitia se tordait en tous sens, tentant de défaire ses liens, mais ma petite culotte transformée en menottes tint bon. « Stop mon cur Interdiction de se libérer : tu es ma prisonnière. »
Elle s’exécuta, obéissante, mais je vis que ce rappel des règles de notre jeu n’avait fait que l’émoustiller davantage. Ses yeux étaient serrés, ses joues rouges, sa bouche tuméfiée, son torse gonflé par des respirations qui ressemblaient de plus en plus à des halètements. Quant à mon sang, il était à deux doigts de bouillir, mon ventre de s’enflammer. Et dire qu’hier à la même heure je n’avais encore jamais touché une fille de toute ma vie Comment est-ce que j’avais pu me passer si longtemps d’un tel bonheur ?
Mon corps roula contre son corps, ma peau glissa contre sa peau, nos chaleurs se mélangèrent, nos mains épousèrent les formes de nos ventres, de nos flancs, de nos cuisses, de nos bras. Nos bas-ventres se touchèrent. Nos épidermes se dévorèrent. On bascula dans l’enfièvrement. Je fis glisser ma poitrine contre la sienne, caressant ses seins menus avec les miens, plus épanouis.
Je me jetai sur ses touts petits seins, dont les pointes pointaient, toutes dures, comme les embouts d’un matelas pneumatique. J’en emprisonnai une dans l’étai de mes lèvres, faisant rouler le téton ferme d’un côté vers l’autre, arrachant des cris aigus à mon amante. Puis ma langue entra en scène. Morte de faim, elle lécha les tétons de Laetitia, tourna tout autour, les baigna de salive, pendant que mon amante poussait des petits cris dont elle contrôlait de moins en moins le volume, se tortillant pour échapper à mon emprise bienveillante.
Il était temps de la libérer. Parcourant à rebours la route veloutée de son corps, je redescendis jusqu’au berceau de son plaisir, enfouissant mon visage entre ses cuisses, devenues depuis tout à l’heure de réceptacle d’un bonheur liquide, qui se déversait d’elle avec générosité alors qu’elle se tordait sous mon corps, telle un serpent.
Ma langue s’enfonça dans sa chatte. Je voulais la pénétrer avec ma bouche. Mon nez huma son odeur. Je me régalai de son délicieux venin. Comme folle, je me mis à manger le sexe de ma Laetitia, à le dévorer. Ma langue était en elle, comme l’étaient mes dents, ma folie. Empoignant ses fesses, je l’attirai plus près de moi. Ma bouche fusionna avec sa chair. Son clitoris était à ma merci. Mes doigts se joignirent à la fête. Je la harcelai de toutes les manières imaginables. J’étais partout, j’étais en elle.
Elle tressauta, poussa des jappements que je n’avais encore jamais entendus, puis un son de gorge, précurseur de l’extase. Soudain elle sembla se déchirer de l’intérieur, onduler, dans une rage tendre qui ne faisait que se renforcer. Elle hoqueta et une série de spasmes la soulevèrent. Puis son orgasme s’apaisa, son ventre se calma, rythmé par quelques derniers séismes délicieux qui secouèrent son bassin. Etre témoin privilégiée de son pâmoison fut aussi émoustillant qu’émouvant.
Dès que j’eus délivré mon amante de ses liens, elle s’échoua sur moi, contre moi, la poitrine secouée du souffle lourd de son plaisir. Elle déposa des bisous au miel contre mes seins et mon visage, en signe de reconnaissance de tout ce bonheur partagé.
« Oh bébé » dit-elle. « C’était le meilleur réveil de tous les temps. »
Emportées par un torrent de tendresse érotique, Laetitia et moi, on se dévora de baisers, petits et grands, furtifs et profonds, sur la bouche, le visage, le corps, comme de succulents points de suspension après l’histoire que nous venions de raconter dans ce lit. On ne fit pas vraiment l’amour : on se régala juste de la proximité de nos chairs attendries.
Nos corps se collèrent l’un contre l’autre, dans une étreinte très très très longue et très très très intime, un câlin d’une douceur infinie entre deux femmes toutes nues et toutes amoureuses, qui, l’espace d’une matinée coquine, ne firent plus qu’une : ses cheveux noirs se mélangèrent à mes cheveux blonds, sa peau se colla à ma peau, sa bouche à ma bouche, son humidité contre ma chaleur, nos seins s’épousant, se malaxant, se perturbant, nos jambes s’entrecroisant dans un ballet dont la chorégraphie était improvisée. Mes mains étaient partout sur elle, en gestes extraordinairement lents : sur ses bras frais, dans le creux charmant de ses reins, le long de ses épaules et de ses hanches, contre la perfection de son cul, comme s’il n’y avait pas un coin de son corps que je ne désirais pas toucher.
Dans le creux de l’oreille, en murmures ou en soupirs, on s’échangea mille mots d’amours, mille mots doux, mille petits surnoms tendres. Le bonheur.
« Ma chérie, il faut que je te fasse un aveu » lui dis-je deux bonnes heures plus tard, lorsque nous émergeâmes de notre langueur charnelle. « Je crois que je suis un peu homo sur les bords. »
Elle éclata de son beau rire sans filtre :
« Oh ? Et c’est maintenant que tu me le dis ? Mais quelle catastrophe ! » On se mit à rigoler ensemble, soudées l’une à l’autre, nos visages extrêmement proches, nos mots régulièrement interrompus par de doux baisers.
« Et comment tu comptes annoncer ça à ta mère ? » continua-t-elle. « Tu vas lui dire que ton mariage s’est cassé la figure parce que tu as rencontré une vilaine lesbienne ? »
« Non » dis-je, mes joues s’empourprant, sans trop que je sache pourquoi. « Je vais lui dire que mon ex-mari m’a brisé le cur, mais qu’heureusement, je suis tombée amoureuse d’une personne extraordinaire qui me rend très heureuse et qui me donne plus de plaisir au lit que je n’en ai jamais connu. Oh, tiens, d’ailleurs, tu dois te souvenir de ma copine Laetitia ? Tu l’aimais bien, non ? Bon eh bien c’est ta belle-fille, maintenant. »
« Je suis sa belle-fille ? Ça veut dire que je suis ta femme ? » dit ma Laetitia, avec des étoiles dans les yeux.
« Ma femme, ma maîtresse, ma copine, mon amante, mon amoureuse »
On s’embrassa encore, on s’embrassa toujours. Puis, jetant un coup d’il au soleil d’été qui jouait les intrus par la fenêtre, une idée naquit dans l’esprit de Laetitia : « Et si on sortait ? J’ai envie de me taper un petit resto avec la femme que j’aime »