Pour quelle obscure raison ai-je accepté de participer à ce repas ? Jaurai dû me douter que retrouver mes anciens camarades du lycée nétait pas une bonne idée. Malheureusement, il a fallu que je me laisse convaincre par lune des rares amies que jai gardées de cette époque. Un jour, ma générosité me perdra ! La plupart des personnes rassemblées autour des tables est venue accompagnée. Certaines ont même amenés leurs enfants pour nous faire létalage de leurs formidables vies de famille. Malgré la qualité incontestable du repas, la célibataire que je suis, peine à apprécier la soirée. Comble de lhorreur, la moitié des convives installés à ma table a réussi de brillantes études supérieures. Ils occupent désormais des postes à responsabilités. Je ne suis pas dupe quant au fait quils exagèrent superficiellement leurs importances dans leurs sociétés respectives. Néanmoins, je dois admettre que les subtilités de leurs conversations méchappent.
En définitive, je ne me sens pas à ma place dans cette soirée. Mes anciennes copines sont devenues affreusement ennuyeuses. Nous avons évolué dans des sphères différentes et navons aujourdhui, plus grand-chose en commun. Aussi, je profite dune pause entre le plat principal et le dessert pour quitter le restaurant et prendre lair. La fraîcheur de la soirée me tire de ma léthargie et je décide de faire quelques pas sur le bitume pour me dégourdir les jambes.
Javise un banc public situé à proximité du parking. Je compte my installer quelques instants pour profiter de la beauté du ciel étoilé lorsquune voix me hèle : « Tu es Tobin Williams, nest-ce pas ? » Je pivote sur les talons de mes escarpins pour faire face à un jeune homme plutôt séduisant, mais dont le visage mest totalement inconnu. Jacquiesce dun hochement de la tête en répondant : « Oui, cest moi. Etions-nous dans la même classe au lycée ?
— Non, je suis le mari dOphélie ? Cest avec elle que tu es allée en cours.
— Cest possible, avoué-je avec un haussement dépaules. Je ne me souviens pas de tous les prénoms.
— Je comprends, dit le jeune homme en me tendant un paquet de cigarettes que je décline. Je suis sorti pour allumer une clope lorsque je tai vu marcher. Je me suis dit quil fallait absolument que jaille te parler. »
Les paupières plissées, je le dévisage avec suspicion avant de demander : « Pourquoi ?
— Il y a une question qui me brûle les lèvres. Es-tu la même Tobin Williams qui a écrit Une prof sous chantage ?
— Tu as lu mon livre, mexclamé-je !
— Jai fait plus que le lire, je lai adoré. Lhistoire ma tenu en haleine de la première à la dernière page. Le chantage auquel est confrontée lhéroïne est terriblement excitant. Quant au mystère qui plane sur lidentité du maître-chanteur, cest une jolie trouvaille. Tout au long du livre, tu donnes des indices et pourtant, cest à la fin que la réponse apparait comme une évidence. Je suis vraiment conquis par ton récit et tu peux dors-et-déjà me considérer comme ton plus grand fan.
— Je suis sincèrement ravie que mon roman érotique tait plu, dis-je quelque peu gênée par ces compliments. Jespère que le prochain témerveillera tout autant.
— Jen suis certain. »
Le jeune homme range son paquet de cigarettes dans la poche intérieure de sa veste sans même en prendre une. Il jette un rapide coup dil vers le restaurant, puis ajoute : « Maintenant que jy pense, il me semble y avoir un exemplaire de mon ouvrage dans la boite à gants de ma voiture. Est-ce que tu accepterais de my accompagner pour me le dédicacer ?
— Je ne sais pas. Notre absence risque dêtre remarquée.
— Je te promets de faire vite, Tobin. »
Je réfléchis un instant avant daccepter de le suivre. Je lui emboite le pas jusquau fond du parking où est garée son véhicule. Je trouve cela surprenant quil ait précisément un exemplaire de mon livre avec lui, mais lidée de faire plaisir à un lecteur dissipe mon scepticisme légendaire. Les bras croisés sous la poitrine, je le regarde déverrouiller la portière, puis louvrir. Il fait mine de se pencher vers lhabitacle, mais se retourner au dernier moment pour menlacer. Je nai pas le temps de pousser un cri de protestation que déjà, ses lèvres se pressent contre les miennes. La stupeur annihile toutes mes velléités de résistance et je me laisse embrasser.
Les mains du jeune homme se referment sur mes hanches. Il sarrache à mes lèvres en me regardant droit dans les yeux, puis me confie : « Je suis vraiment désolé.
— Pas moi, répondis-je en le poussant à lintérieur de la voiture. »
Je devine à son air effaré quil ne sattendait pas à une telle réaction de ma part. Son visage vire au rouge et ses yeux sécarquillent lorsque je lui lance dun ton autoritaire : « Allonges ton siège et installes-toi dessus ! » Le jeune homme sexécute docilement en me souriant. Je ne tarde guère à me pencher vers lui pour déboutonner son pantalon et le faire glisser jusquà ses genoux en emportant son boxer dans le mouvement. Je suis impressionnée par la splendide érection quil me voue.
Je me redresse pour vérifier que personne ne nous voit, puis je grimpe à mon tour dans le véhicule. A force de contorsions, je parviens à passer mes jambes de chaque côté du siège. Je prends soin dassurer mon équilibre avant de retrousser ma robe en lenroulant autour de ma taille. Sans quitter le jeune homme du regard, jécarte le tissu de mon string sur le côté pour découvrir mon intimité imberbe. Les yeux de mon fan menacent de jaillir de leurs orbites.
Dune main experte, je mempare de son phallus gonflé dexcitation pour lorienter vers lentrée de mon sexe. Lentement, je descends dessus pour my empaler. Un gémissement séchappe de mes lèvres, tandis quil senfonce profondément dans mes chairs brûlantes de désir. Mes fesses se posent sur ses cuisses velues et musclées. Je magrippe à lhabitacle avant donduler doucement du bassin.
Les mains du jeune homme me caressent lintérieur des cuisses, palpant ma chair nue et délicate, puis remontent sur mes hanches. Jaccélère progressivement le mouvement et mes ondulations deviennent bientôt de rapides coups de reins. Mon rythme est énergique et saccadé. Mon amant empoigne mes seins à travers le tissu de ma robe, tandis que son visage est déformé par une grimace de plaisir. Il ne ma pas menti en affirmant quil ferait vite.
Pris dune envie furieuse de ne pas le laisser jouir seul, je me déchaine comme un diable sorti de sa boite. Jai récemment pris des cours de zomba et ceux-ci minspirent dans mes déhanchements et mes sautillements. Je sens poindre lorgasme et me mords les lèvres pour rester silencieuse. Cest peine perdue, car mes gémissements rauques emplissent presque aussitôt la voiture. Une décharge électrique me parcourt de la tête aux pieds et je pousse un long cri de jouissance.
Galvanisé par lintensité de mon plaisir, le jeune homme se laisse emporter par ses émotions. Il se tend comme un arc et je manque de me cogner au plafond du véhicule, tandis quil se répand généreusement en moi. Quelques instants me sont nécessaires pour reprendre mon souffle avant de pencher vers lui pour lembrasser fougueusement.
Nous retournons séparément au restaurant après avoir obtenu laveu que mon livre se trouve à son domicile et non-pas dans sa voiture. Toutefois, je suis convaincue quil a obtenu la plus belle des dédicaces et quil ne loubliera probablement jamais. Dun air passablement hautain, je lignore le reste de la soirée et ce, malgré ses regards insistants. Il est marié et je ne suis pas une briseuse de couple !