Cela faisait maintenant bientôt deux ans que Thomas travaillait au sein de cette société de conseil aux entreprises. Chaque conseiller ayant son portefeuille propre de clients, ils disposaient d’une grande autonomie dans leur travail. De ce fait, les interactions entre collègues étaient assez rares, notamment en raison des fréquents déplacements. La cohésion d’équipe s’entretenait essentiellement par les apéros organisés lorsque la majorité des employés étaient au bureau.
Les vendredis après-midi étaient en général assez tranquilles, la plupart des conseillers privilégiant les rendez-vous extérieurs ou récupérant des heures supplémentaires accumulées.
Thomas profitait du calme de cette fin d’après-midi pour avancer dans l’analyse de l’un de ses dossiers. Alors qu’il rêvassait après plusieurs heures passées sur une analyse financière, Laure, de retour de rendez-vous, pénétra dans l’open space et passa devant le bureau de Thomas en le saluant. Il lui répondit machinalement, l’esprit ailleurs. Son regard, quant à lui, se posa sur le corps de sa collègue et il la suivit des yeux alors qu’elle se dirigeait vers son propre bureau. Grâce au reflet émis par la baie vitrée, Laure avait parfaitement remarqué cette attitude et elle esquissa un sourire.
De retour devant Thomas, Laure entama la conversation :
— Tu bosses sur un gros dossier pour être encore au boulot à cette heure ?
— Oui j’aimerais le finir, pour pouvoir passer le week-end tranquille.
— Et c’est en me mattant que tu penses finir plus vite ? demanda Laure avec un sourire.
— Désolé, j’avais l’esprit ailleurs avec tous ces chiffres à étudier et je n’ai pas fait attention que je te fixais.
— Que tu me mattais plutôt, renchérit Laure.
— On peut dire ça, concéda Thomas un peu gêné.
Laure qui était ravie d’avoir pris son collègue en flagrant délit regarda sa montre et reprit :
— Dans une demi-heure, je vais boire un verre avec une amie. Si tu veux te joindre à nous, ça te changera les idées.
Bien que collègues depuis quelques mois, Laure ayant intégrée l’entreprise en mars dernier, ils se connaissaient peu et avaient seulement partagés quelques apéros au cours desquels ils avaient échangés que des banalités.
Thomas qui voyait qu’il ne réussirait pas à trouver la concentration nécessaire pour terminer son dossier, accepta l’invitation.
— Parfait répondit Laure, on se retrouve en bas à 17h55 alors. Puis, elle quitta l’open space en direction du bureau des ressources humaines.
Thomas mit un peu d’ordre dans ces dossiers, vérifia une dernière fois ses mails, puis prit sa veste en direction de l’ascenseur. A la sortie de l’immeuble, Laure l’attendait. En raison de l’automne qui arrivait, elle avait enfilé un perfecto sur sa robe verte. Les deux collègues prirent la direction du centre-ville, pour rejoindre un bar situé à quelques rues de là.
En terrasse, une ravissante brune les attendait un verre de vin à la main. Alors qu’ils s’installaient, Laure fit les présentations. Son amie se prénommait Valentine.
Laure commanda un kir et Thomas un verre de vin blanc. Pendant que le serveur allait chercher leurs commandes, les deux amies prirent de leurs nouvelles respectives. Elles ne s’étaient pas vues depuis la fin du printemps. Valentine, qui revenait de trois semaines de vacances en corse et Sicile, arborait un superbe bronzage. Laure en revanche, n’avait pu profiter de vacances, en raison de son nouveau poste.
Une fois les commandes apportées, la conversation se dirigea sur Thomas :
— Vu que Thomas mettait plus d’entrain à me mater plutôt qu’à bosser, je lui ai proposé de se joindre à nous, attaqua Laure.
— Il ne faut pas exagérer, protesta Thomas.
— Ce n’est pas la première fois que je remarque ton regard sur mon cul ou mes jambes, même si d’habitude tu le fais plus discrètement, renchéri Laure, sous le regard amusé de Valentine.
— C’est vrai, le concède Thomas, mais pour ma défense, c’est dur de résister en te voyant.
Ravi de ce compliment, Laure arbora un grand sourire et jeta un regard complice à son amie, pendant que Thomas masquait sa gêne en reprenant une gorgée de vin. Thomas s’efforça ensuite de réorienter la conversation sur les deux femmes. Cela lui permit d’en apprendre un peu plus sur chacune d’elles. Elles étaient amies depuis le lycée. Malgré la distance durant les études supérieures, elles étaient restaient très complices et profitaient du récent retour de Laure pour se voir régulièrement. Cette dernière était dans une relation à distance, son conjoint n’ayant pas encore eu sa mutation, alors que Valentine, conseillère bancaire, était actuellement célibataire.
Une fois les consommations dégustées, Valentine proposa à Laure et Thomas de venir prendre un autre verre chez elle. Laure accepta, tout comme Thomas, ravi de la tournure que prenait la soirée. Il abandonna les deux femmes le temps d’aller payer les consommations au bar. En revenant, il prit le soin de les observer plus attentivement, alors qu’elles enfilaient leurs manteaux.
Valentine était une jeune trentenaire, aux cheveux bruns assez longs. Sous son manteau pourpre, elle portait un chemisier noir, un jeans et des bottines. Laure quant à elle était blonde. Elle arborait, sous un perfecto noir, une robe verte moulante lui arrivant à mi-cuisses, complétée par des collants noirs opaques et des bottes à talons.
Les trois complices quittèrent le bar en direction du 6e arrondissement. Après une dizaine de minutes de marche, ils arrivèrent devant un bel immeuble bourgeois. Thomas suivit les deux belles femmes qui s’engagèrent dans les escaliers. Il profitait de se trouver derrière elles pour apprécier leur déhanché naturel à chaque marche gravie. Ce spectacle dura les deux étages qui le menèrent jusqu’à l’appartement de Valentine.
Arrivée sur le palier, Valentine introduisit la clef dans la serrure puis invita ses deux convives à entrer. L’appartement donnait sur un vestibule qui tranchait les parties communes. Il avait été entièrement rénové dans un style moderne qui tranchait avec le côté classique de l’immeuble.
Valentine posa sa veste sur la patère puis pénétra dans un grand salon.
— Installez-vous, dit Valentine en désignant le canapé. Je vais chercher des rafraichissements.
Laure prit place dans le canapé, pendant que Thomas opta pour un fauteuil. Quelques secondes plus tard, Valentine réapparue de derrière le bar avec trois verres et une bouteille de rosé. Elle tendit la bouteille à Thomas, pour qu’il fasse le service. Alors que Thomas tendait son verre à Valentine, il ne put s’empêcher de s’attarder sur ses bottines. Elles étaient noires, la pointe assez fine, avec un talon de sept ou huit centimètres. Valentine qui avait parfaitement remarqué la scène, reprit :
— Alors, à par reluquer les jambes de Laure, tu as d’autres déviances ?