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III – À corps perdu – Chapitre 26

III - À corps perdu - Chapitre 26



Les jours qui suivent, Florian a repris les habitudes qu’il avait avant son voyage. L’hôpital est devenu sa seconde maison, et quand il n’est pas chez lui, c’est là-bas qu’il se trouve.

Lors d’une fin d’après-midi, il se rend à son appartement. Son frère lui a dit qu’il avait quasiment fini les travaux et il veut donc y jeter un il. Ça lui donnera aussi l’occasion de récupérer encore deux trois choses qui traînent. Lorsqu’il arrive, il voit Shama et Xavier en train de discuter sur le canapé, bien plus proche l’un de l’autre que ne l’exige une conversation normale. Quand l’Indienne aperçoit Florian, elle s’écarte de Xavier avec un air gêné.

 Oh, frérot, ça va ? dit Xavier en se levant.

Florian salue son frère en observant Shama du coin de l’il ; il trouve son comportement suspicieux. Il discute un peu avec Xavier qui lui montre les différents travaux effectués.

 Bon, j’y vais. Je passerai demain aprèm’ pour récupérer les outils, dit Xavier en s’adressant à Shama.

 OK, pas de soucis ! répond-elle, toujours aussi gênée.

Xavier s’en va et Florian se tourne alors vers Shama.

 Bon, tu m’expliques ?

 T’expliquer quoi ? demande-t-elle innocemment.

 Il y a quelque chose que je dois savoir par rapport à mon frère et toi ?

 Mais mais non, il n’y a rien.

Florian ricane.

 Arrête, Shama, pas à moi ! Je te connais très bien.

Il s’assoit près d’elle.

 T’en pinces pour mon frère ?

Elle sourit timidement.

 Non, c’est il est sympa, c’est tout.

 On ne rougit pas pour quelqu’un qu’on trouve juste sympa.

La tête basse, Shama ne dit mot.

 Eh, Shama, il n’y a aucun problème ! Mon frère est célibataire et toi aussi, donc si ça te tente, fonce ! En plus, c’est le mec idéal pour la nouvelle direction que tu veux prendre dans ta vie privée.

Elle relève la tête en souriant timidement.

 Juste, sois sûre de ce que tu veux avec lui, ne lui promet pas des choses que tu n’es pas certaine de pouvoir lui offrir. Mon frère a beaucoup souffert sentimentalement, ajoute-t-il.

 Je ne compte pas le faire souffrir, promet-elle, il me plaît beaucoup, mais je veux prendre mon temps.

 Alors va à ton rythme. Je suis certain que vous ferez un très beau couple.

Florian lui donne un petit coup d’épaule amicale.

 Si on m’avait dit qu’un jour tu deviendrais ma belle-sur, lui dit-il.

Shama se met à rire.

 Rien n’est fait, Flo.

 Ce n’est qu’une question de temps, j’en suis sûr !

 Justement, euh au cas où tu aurais raison, est-ce que je peux te demander un truc ?

 Quoi donc ?

 Si tu pouvais éviter de lui parler de tout ce que j’ai pu faire avant, niveau sexuel, je veux dire. Je n’ai pas envie qu’il pense que je suis une chaudasse qui le trompera dès qu’il aura le dos tourné.

 Xavier n’est pas comme ça, et puis tu as le droit d’avoir eu une vie avant lui.

 Je sais, mais bon, je préfère attendre avant d’aborder ce sujet. Je peux compter sur toi ?

 Mais bien sûr, ma belle !

Tous les deux décident de manger ensemble ce soir-là et après avoir parlé un peu de Jenny, la discussion a beaucoup tourné autour de Xavier, Shama voulant en savoir le plus possible sur lui. Durant cette soirée, il a longtemps hésité à lui avouer tout ce qu’il sait sur Fred et son père, mais il a finalement gardé le silence. Non pas qu’il ne lui fasse pas confiance, mais il préfère attendre que les choses reprennent un certain équilibre avant de l’en informer.

                                                                                      ***********

Nous sommes deux jours après.

Comme tous les matins, une fois à l’hôpital, Florian prend un café et se dirige vers la chambre de Jenny. Sur le chemin, il est interpellé par une infirmière.

 Mr Cortet ?

À force de passer sa vie à l’hôpital, presque tout le personnel soignant le connaît.

 Bonjour ! On a déplacé votre petite amie dans une autre chambre, dit-elle.

 Un problème ? s’inquiète-t-il.

 Non non, juste une petite réorganisation, c’est tout. Elle est au deuxième, chambre 242.

 Ah, d’accord. Merci !

 Je vous en prie.

Florian regagne l’ascenseur, direction le deuxième étage où il croise rapidement Magda.

 Alors, on se réorganise ? dit-il.

 Eh oui ! Les joies de l’hôpital, que voulez-vous !

 Comment ça va, aujourd’hui ?

 Très bien. Un autre jour au paradis, comme dirait Phil Collins !

 Au paradis, carrément !

Elle lui sourit.

Ils arrivent devant la porte de la chambre et avant de le laisser entrer, Magda lui prend le café des mains.

 Qu’est-ce que vous faites ? s’étonne-t-il.

 C’est mieux que je le garde avec moi. Rentrez.

Florian entre dans la chambre et quand il pose ses yeux sur Jenny, il s’immobilise instantanément.

 Salut, toi, lui lance Jenny d’une petite voix.

Une intense émotion le submerge et après avoir réussi à vaincre sa paralysie, il se précipite vers Jenny qui a déjà ses bras grands ouverts. Ils fondent en larmes tous les deux et s’enlacent durant un long moment.

 Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé, ne cesse de répéter Jenny.

 Arrête de dire ça, tu n’as pas à être désolé !

Il prend son visage entre ses mains et le regarde avec attention, comme pour le redécouvrir. Son sourire et les expressions de son visage lui ont tellement manqué qu’il pourrait rester des heures à scruter chaque parcelle de sa peau.

 Mon amour, si tu savais à quel point tu m’as manqué, chuchote-t-il.

 Toi aussi. Je t’aime, Florian, je t’aime, répond-elle.

Il écrase ses lèvres sur les siennes.

Maintenant que sa petite amie est de nouveau consciente, Florian se sent si léger et si bien ; enfin, sa vie reprend tout son sens. Il laisse derrière lui sa frustration, sa peine, ses angoisses et le mal-être qu’il se coltinait depuis près de trois semaines, depuis ce jour où il a failli la perdre.

 Tu t’es réveillée quand ? demande-t-il entre deux étreintes.

 Euh je sais plus je, balbutie-t-elle.

 Il y a un peu plus deux heures, lance Magda qui les a rejoints, je savais que vous alliez venir, c’est pour ça que je ne vous ai pas appelé de suite. Les émotions trop violentes, quand on se réveille d’un coma, ce n’est pas vraiment l’idéal, dit-elle à Florian.

 Je me doute, répond-il en dévorant sa belle du regard.

 Je vais prévenir vos parents, dit Magda en sortant de la chambre.

 Je reviens dans quelques secondes, mon cur, lance Florian en se levant.

Il lâche la main de Jenny au tout dernier moment et se précipite pour rattraper Magda dans le couloir.

 Magda ?

 Oui ?

Il la prend dans ses bras.

 Merci pour ce que vous avez fait, lui dit Florian.

 Elle s’est réveillée toute seule, vous savez.

 Oui, mais vous avez été là pour elle quand j’étais absent.

 Je suis heureuse pour vous qu’elle soit enfin de retour.

 Votre mari a beaucoup de chance de vous avoir.

 J’imagine que s’il était encore là, c’est ce qu’il penserait, répond-elle.

 Comment ça ?

 Il n’a pas survécu à son coma.

 Mais, pourquoi m’avoir dit que

 Parce que vous n’aviez pas besoin de l’entendre, il vous fallait de l’espoir, pas une mauvaise nouvelle. Et puis que mon mari ne se soit pas réveillé ne voulait pas dire qu’il en serait de même pour Jenny, mais c’est immanquablement ce que vous auriez pensé.

 Vous n’avez sans doute pas tort. Alors de là où il est, je suis sûr qu’il doit être fier de vous.

Magda sourit.

 Allez, filez la rejoindre, vous avez du temps à rattraper !

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Peu après, les parents de Jenny arrivent. Comme Florian, quand Hélène voit sa fille, elle fond en larmes avant d’aller l’étreindre. Jean-Pierre Dutellier affiche un sourire qui semble sincère et il fait un petit signe de tête à Florian sans pour autant avoir l’air énervé.

Une fois qu’Hélène s’écarte de Jenny, son père s’approche d’elle.

 Papa, je je suis désolé pour, commence-t-elle.

 Tu n’as pas à être désolé, ma chérie, tout va bien, l’interrompt-il avec un tact qui n’est pas dans ses habitudes, prend soin de toi à partir de maintenant, et remets-toi vite sur pied, tout le monde attend ton retour avec impatience !

Il enlace doucement sa fille avant de déposer un baiser sur son front. Jenny est étonnée du comportement de son père et elle jette un regard à Florian qui lui lance un petit clin d’il.

 J’ai prévenu ton frère, il est en rendez-vous avec un client, mais il viendra dès qu’il sortira, dit Hélène.

 Florian, je peux vous dire un mot, s’il vous plaît ? lui demande Jean-Pierre.

 Bien sûr.

Les deux hommes sortent de la chambre.

Jean-Pierre Dutellier pousse un long soupir. Florian ressent un changement dans le comportement de son beau-père, mais sans qu’il ne soit vraiment sûr de lui.

 Concernant ce qu’il s’est passé chez moi, certaines choses sont parfois difficiles à entendre, mais il faut les accepter. Je ne vous ai pas non plus remercié quant à votre implication pour sauver l’entreprise.

 Je l’ai fait avant tout pour Jenny, précise Florian.

 Et c’est ce qui donne encore plus de poids à votre action. Merci, dit Jean-Pierre en tendant la main.

Florian la lui serre.

 Il va sans dire que l’on vous attend à la première heure au bureau, demain matin.

 J’y serais, confirme-t-il.

Sur le point de repartir dans la chambre, son beau-père l’arrête.

 Pour tout ce qui a été dit l’autre jour, je pense qu’il est préférable que Jenny n’en sache rien.

 Il faudra bien qu’elle l’apprenne un jour ou l’autre, prévient Florian.

 Je sais, mais de nombreuses épreuves l’attendent encore et elle a surtout besoin d’être sereine pour se remettre sur pieds dans de bonnes conditions.

 Oui, vous avez raison.

Florian a du mal à déterminer le degré de sincérité de son beau-père, il sait que c’est un homme très intransigeant, donc il prend ses belles paroles avec de grosses pincettes. Seul l’avenir lui dira si oui ou non, il faut le croire.

                                                                                  ***********

Après le réveil de Jenny, les médecins lui ont fait une batterie d’analyse pour s’assurer que tout va bien, ce qui est le cas, tout du moins, globalement. Elle souffre d’un léger mal de tête récurrent, causé sans doute par son traumatisme crânien ; pour le moment, impossible de dire si ça passera ou non. Pour sa blessure à la colonne vertébrale, elle n’a occasionné aucune paralysie, mais elle va malgré tout devoir passer par une longue période de rééducation, ne serait-ce que pour sa jambe droite, fracturée en deux endroits. En attendant, c’est déplacement en chaise roulante, ce qui ne l’enchante pas du tout, car elle déteste être assistée, mais elle n’a pas le choix.

C’est lors d’une promenade dans les jardins de l’hôpital que Florian raconte à Jenny tout ce qu’il s’est passé durant son coma. De comment il a retrouvé l’auteur de ce chantage à la méthode utilisée pour l’arrêter, Florian n’a rien omis, si ce n’est ses galipettes avec la rouquine.

 Bordel de merde, c’est pas possible, souffle Jenny, le regard dans le vide.

 J’étais pas seul, sans Shama et Typhaine, je n’aurais rien réussi du tout, précise-t-il.

 J’ai mis tout le monde en danger, dit-elle ensuite en baissant la tête.

Il s’agenouille devant elle.

 Arrête de dire ça, chérie, ce n’est pas vrai. La seule personne qui nous a mis en danger, c’est cet enfoiré qui a voulu te piéger, et personne d’autre !

 Si j’avais pas fait cette vidéo

 Avec des « si », il y aurait la paix dans le monde ! Écoute, Jenny, tu n’as pas à te sentir coupable, tu m’entends ? Regarde-moi.

Elle pose ses yeux remplies de larmes sur lui.

 Tout ça, c’est du passé, tout ce qui compte à présent, c’est que tu ailles mieux et qu’on reprenne notre vie là où on l’avait arrêté, qu’on la reprenne ensemble, d’accord ?

Elle sourit et lui caresse la joue.

 Mon héros, murmure-t-elle.

 Ma princesse, répond-il avant d’aller l’embrasser.

Leur baiser est alors interrompu par une voix qui s’élève derrière eux.

 Eh bien, on peut dire que vous étiez bien cachés, on a eu un mal fou à vous trouver !

Ils se retournent et voient Typhaine.

 Il y a quelqu’un qui voulait absolument voir Jenny, ajoute-t-elle.

Ludivine se cache derrière sa mère, ses petites mains agrippées à sa jambe.

 Ma chériiiiie, pépie Jenny en apercevant la fillette, viens voir ta tante adorée !

Elle tend les bras et Ludivine, d’abord hésitante, court vers elle avec un grand sourire. La petite fille grimpe sur Jenny qui grimace de douleur quand elle heurte sa jambe blessée.

 Fais doucement, Ludivine, tata a mal, dit sa mère.

 T’en fais pas pour ça, j’ai survécu à un accident de la route, c’est pas une crevette qui va m’achever ! glousse Jenny avant de câliner sa nièce.

Ils discutent tous ensemble un petit moment.

 Ma puce, tu veux bien aller avec tonton Florian me chercher quelque chose à manger au distributeur ? Comme ça, en même temps, tu te prendras des bonbons, t’en dis quoi ? propose Jenny à Ludivine.

La petite accepte avec joie et s’en va avec Florian. Il est limpide que Jenny veut discuter en tête à tête avec sa belle-sur, reste à savoir ce que va être le ton de la discussion. Il est malgré tout confiant, car si sa compagne a parfois un sale caractère, elle sait aussi être reconnaissante quand on lui est venue en aide.

Il s’attendait à retrouver les deux femmes avec une mine fermée et une distance de sécurité réglementaire entre elle, mais c’est avec de grands sourires, et même des rires, qu’il les voit venir vers lui, Typhaine marchant aux côtés de Jenny, assise dans son fauteuil roulant.

 Alors, ma chérie, tu m’as pris quoi de bon ? demande Jenny à Ludivine, qui se précipite de nouveau vers elle pour lui tendre un paquet de quatre madeleines à 3,50 Euros le bout.

Florian jette un regard à Typhaine qui lui donne un sourire sincère ; la bonne humeur qu’elle affiche n’a rien de feinte.

Après avoir réussi à convaincre sa fille qu’il était temps de rentrer, Typhaine quitte l’hôpital, laissant Jenny et Florian regagner la chambre.

 Dis, j’ai bien vu tout à l’heure, tu rigolais avec Typhaine, n’est-ce pas ?

 En effet, répond-elle avec un petit sourire.

 Excusez-moi, mademoiselle, pourriez-vous me dire où est ma petite amie, s’il vous plaît ?

Sa réflexion arrache un rire à Jenny.

 T’es bête ! dit-elle.

 La dernière fois que tu l’as vu, tu l’as traité de garce, j’ai le droit de me poser des questions, non ?

 Oui, mais entre-temps, je suis passée à deux doigts de la mort et ça fait relativiser beaucoup de choses.

 Ça fait pas un peu cliché le coup de sortir du coma et de voir la vie en rose ?

 J’ai pas dit que je voyais la vie en rose, simplement, je n’ai plus envie de perdre du temps et de l’énergie avec des chamailleries qui ne mèneront à rien. Tu l’as dit toi-même, tout à l’heure, il faut laisser le passé derrière et c’est ce que je veux. Et puis elle t’a aidé, et moi, par la même occasion, donc c’est qu’elle ne doit pas être si terrible que ça, cette nana ! Repartir sur des bases nouvelles me paraît être une bonne décision. Maintenant, si tu préfères que je continue à l’insulter, dis-le-moi !

 Oh non, surtout pas !

Il l’arrête et se penche vers elle.

 Je t’aime, toi, lui chuchote-t-il avant de l’embrasser.

 Moi aussi, sourit-elle.

Jenny s’est réveillée de son coma avec un état d’esprit tout neuf, ce qui lui sera une aide précieuse le jour où elle apprendra tout ce qu’elle ignore.

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