Le retour à la réalité le lendemain matin fut bien moins féerique que la nuit pour le frère et la sur. L’inceste était consommé et l’interdit franchi de manière irrémédiable. Un sentiment proche de la honte les habitait. Ils avaient commis l’irréparable. De plus, ils avaient été clairs avant même l’acte charnel, celui-ci serait unique. Pas question de recommencer, s’étaient-ils promis. En plus de leurs remords, se mêlait paradoxalement une frustration. La découverte de ces sensations fabuleuses avait inévitablement ouvert leurs appétits sexuels respectifs. Ils s’étaient à peine découverts qu’ils devaient déjà renoncer l’un à l’autre.
Louis lui se referma sur lui-même pendant toute la matinée, tandis que Marie elle de son côté n’osait pas aborder le sujet avec lui, de peur de le brusquer. Ils n’échangèrent pas un mot jusqu’à midi, lorsque Louis revint du phare où il s’était cloîtré pendant plusieurs heures.
— Carottes râpées et pommes de terre à l’eau, dit Marie. Tu peux installer la table ?
— Oui. Pas de soucis.
Premières paroles de la journée assez sobres par rapport aux images et aux pensées plus qu’érotiques qui trottaient dans leur tête depuis le réveil.
En mettant le couvert, Louis se surprend à regarder le postérieur de sa sur. En s’en rendant compte, il rougit. Marie le remarque. Leurs regards se croisent alors. Pour les deux ce moment de flottement est gênant. Mais ils répriment tous deux leurs désirs de parler de la veille. En parler maintenant c’est trop tôt se disent-ils. C’est encore trop frais dans leur tête. L’envie aurait raison d’eux. Ils se le sont juré, ils n’ont pas le droit.
Le repas terminé, Louis retourne au phare. Il n’a pas vraiment grand-chose à faire mais l’atmosphère du foyer est trop tendue. Marie se retrouve à nouveau seule. Elle n’arrive pas à se sortir toutes ces images de la tête. Plus elle y pense plus, plus elles s’ancrent dans son esprit. Elle réfléchit à la soirée de la veille, à comment ils en sont arrivés à cette union charnelle interdite. Lorsqu’elle se repasse en tête la rhétorique qu’elle a utilisée pour arriver à ses fins, elle se dit qu’il serait encore plus simple d’arriver à convaincre Louis de recommencer. S’ils l’ont fait une fois, pourquoi pas une deuxième ? Non. Il reste encore une maigre chance que cet acte reste unique. Une fois réitéré, il n’y aura plus de limite.
Seulement, elle ne le sait pas mais la limite n’existe plus. Ils l’ont tous les deux brisée en même temps que leurs virginités et leur relation de simple frère et sur. Ils sont amants maintenant, mais ils ne s’en sont pas encore rendu compte entièrement.
Marie retourne dans la chambre unique de la maison. Elle doit remettre la literie de Louis sur le sommier de la salle commune. Elle hésite. Elle n’a pas envie de dormir seule ce soir non plus. Mais laisser les choses en l’état serait une demande on ne peut plus claire. Seulement elle n’a pas envie de désunir ces deux matelas, tout comme elle ne voulait pas se désunir de Louis quand il était en elle. Marie ne prendra pas cette décision toute seule. Elle se dirige donc vers le phare pour demander à Louis son avis sur la question.
— Louis, appelle-t-elle en montant les escaliers en colimaçon, tu es là ?
— Oui, monte.
A chaque marche, l’estomac de Marie se noue un peu plus. Ce qu’elle va demander à son frère n’était pas exactement de lui refaire l’amour, mais cela pouvait être interprété ainsi. Devait même l’être se dit-elle à elle-même se rendant de plus en plus compte de l’audace de la question qu’elle allait poser. Elle ne voulait pas prendre cette décision toute seule mais elle obligeait son frère à choisir. Elle se mettait aussi, à son avis, dans une posture qui montrait qu’elle voulait recommencer. Ou au moins qu’elle hésitait. Cela influencerait donc forcément Louis du côté du désir, et non du côté de la raison.
Elle arrivait bientôt en haut des escaliers, et elle était carrément nerveuse maintenant. Dans sa tête la question qu’elle allait poser se traduisait d’elle-même par : « Louis, est-ce qu’on peut s’aimer encore ce soir ? ». Elle sourit de nouveau en entendant dans sa tête l’expression employée par Louis la veille. Cela la détendit un peu. Et cela mélangé à l’excitation lui donna le courage nécessaire pour vaincre l’inquiétude et la peur en elle et ainsi franchir la dernière marche, et faire face à son frère.
— Ça va comme tu veux ? commença-t-elle, ne sachant pas vraiment par où commencer.
— Oui, et toi ? Ça fait longtemps que tu n’étais pas montée ici. Ça doit être important, dit-il intrigué.
— Non pas vraiment, mentit Marie. Je voulais juste savoir si tu voulais que je refasse ton lit dans la salle commune ?
C’est bon le pavé était lancé dans la mare. Advienne que pourra !
— Oui bien sûr, c’est ce qui était prévu non ? lâcha-t-il du tac au tac, sans comprendre ce que lui demandait réellement Marie.
— D’accord, répondit-elle.
De son côté, c’était la douche froide. Elle s’était imaginé des choses sans doute… Elle tourna le dos, et commença à descendre les marches.
— C’est tout ? T’es montée en haut seulement pour ça ?
— Oui.
Elle lui répondit amèrement et continua sa descente. En y repensant, c’est vrai que Louis avait été distant toute la journée. Il n’avait peut-être pas aimé, ou alors était-il juste plus fidèle à ses promesses qu’elle ne l’était-elle.
De son côté, Louis était perplexe. Il trouvait ça bizarre que Marie soit montée jusqu’en haut du phare pour lui demander si elle devait faire quelque chose qui était déjà prévu. Il ne comprenait pas. Mais au moins il comprenait maintenant qu’il n’avait pas réellement compris la question que sa sur lui avait posée… Ce qui l’obligea à réfléchir. Si elle lui redemandait s’était pour savoir s’il était sur de vouloir dormir dans la pièce à vivre. Donc… Il se dit qu’il était vraiment un imbécile de ne pas avoir compris. Elle lui demandait s’il ne voulait pas dormir avec elle ce soir finalement ! Il se maudit. Elle était déjà partie… Il fit mine de descendre pour la rattraper, mais se ravisa. Et si ce n’était pas ça. Si c’était vraiment à prendre au pied de la lettre. C’était peu probable. Elle ne serait pas montée jusqu’en haut du phare. Mais il avait un doute. Il ne voulait pas faire l’erreur de briser sa promesse. Bien que la chance soit infime pour que sa sur ne vienne pas à l’instant de lui demander de dormir avec elle ce soir, il ne bougeait pas. Toute la journée il avait pensé à cette nuit, et toute la journée il avait souhaité une seule chose, refaire l’amour à Marie. A midi, il avait failli craquer, quand il avait regardé les fesses de sa sur, il les avait imaginées nues, et il n’avait qu’une envie, les caresser. Il avait voulu la déshabiller, embrasser tout son corps magnifique, et par-dessus tout, la prendre. Il n’avait été en elle que trois fois, mais à ce moment-là, il n’avait qu’une envie, y retourner.
Et malgré tout ça, lorsqu’elle avait fait l’effort de venir jusqu’en haut du phare pour lui dire qu’elle le voulait elle aussi, il n’avait pas compris.
L’infime hésitation avait maintenant disparu, il n’allait quand même pas passer à côté de ça seulement pour l’ombre d’un doute. Il n’est pas lâche et peureux à ce point. Il la veut, elle le veut.
Louis se lève précipitamment, dévale les marches trois pas trois, et court jusqu’à la maison.
Marie vient juste de rentrer dans la chambre, et s’apprête à contrecur à déplacer la literie quand elle entend la porte d’entrée s’ouvrir violemment. Quelques secondes plus tard Louis est devant elle, haletant. Elle le regarde.
— Pourquoi est-ce que tu es venue en haut pour me demander si tu devais déplacer mon lit ? On avait dit une nuit, donc ça allait de soi non ?
— Oui, mais je voulais être sûre.
— Sûre de quoi ? Que c’était que pour une nuit ?
— Oui.
— Et bien si tu n’es pas sûre, sache que moi non plus…
Il y eut un silence. Il était tout aussi tendu que celui du midi, mais pas gênant du tout. L’atmosphère n’était pas remplie de gêne mais de désir.
— On avait dit une nuit. Mais casser cette promesse ce n’est rien par rapport à la limite qu’on a cassée hier soir. Le seul problème cest que si on narrive pas à ne pas le faire ce soir, on n’arrivera jamais à s’en empêcher, dit Louis.
— C’est vraiment un problème ?
C’est bon. Maintenant ils le savent qu’ils sont amants. Et ça ne leur a même pas pris une journée. Ils sont amants, mais pour autant ils sont toujours frère et sur. Leur relation n’a rien perdu. Si ce n’est en pudeur. Mais elle a gagné en intimité et en proximité, ce qui pour eux est le plus important.
Pour toute réponse Louis s’approche de Marie et pose ses lèvres sur les siennes, tout en la poussant sur le lit. Il tente de la déshabiller mais elle l’en empêche. Elle se relève et baisse le pantalon de son frère. Elle prend en main son sexe qui est déjà presque bandé et le porte à sa bouche. Elle n’est pas experte elle le sait mais elle essaye d’enduire la tige avec un maximum de salive en la léchant sur toute sa longueur et en faisant des va-et-vient maladroits. Elle essaye de l’enfoncer plus profond dans sa bouche, mais Louis bande maintenant totalement et elle ne peut introduire que quatre ou cinq centimètres. Elle sort le sexe de sa bouche et se rallonge. Elle remonte ses jambes et enlève sa culotte dévoilant sa vulve qui commence déjà à gonfler et à mouiller. Louis se penche alors vers le sexe de sa sur, mais à peine a-t-il posé ses lèvres dessus qu’elle lui dit de se relever.
— On aura tout le temps cette nuit pour ça ! Je veux te sentir dedans, maintenant !
Louis, loin d’être déçu, dirige son sexe vers celui de Marie. Il caresse la vulve de sa sur avec son gland gonflé et rouge. Cette action fait légèrement gémir Marie qui s’impatiente. C’en est trop pour lui aussi. Il rentre doucement, mais sûrement. Son sexe est gainé dans ce vagin étroit. Il continue d’avancer, lentement. C’est bon. Les toisons pubiennes des deux amants ne font qu’une. Ils se regardent dans les yeux intensément. Ils sont aux anges. Louis voudrait rester là, le sexe dans le ventre de sa sur pour l’éternité. Marie veut le sexe de son frère au fond d’elle pour l’éternité. Seulement rien nest immuable, et certainement pas deux corps pleins de désirs. Marie bouge légèrement les hanches pour faire comprendre à Louis qu’il est temps. Lui ne se fait pas prier. Il lance un premier va-et-vient, ressortant presque entièrement, et replongeant aussitôt au plus profond. Le coup est puissant, plus puissant qu’il ne l’aurait sans doute voulu. Il n’a pas le temps de se le demander une fraction de seconde supplémentaire car Marie lâche un cri d’extase. Il réitère donc l’opération, et le cri de Marie se répète. Louis accélère le rythme, tandis que Marie joue de ses hanches à chaque mouvement pour aller à la rencontre du pubis de son frère pour agrandir encore la sensation de profondeur. Louis pilonne maintenant sa sur avec force, ce qu’elle adore de son côté. Le plaisir se propage en elle, presque insoutenable. Un vague de chaleur envahit son corps. Elle sent un orgasme arriver. Mais Louis retire son sexe, et elle le sent bien revenir en elle. Le plaisir retombe peu à peu. Elle se relève vers Louis.
— Qu’est-ce qu’il y a, demande-t-elle ?
— J’allais venir… Désolé.
Elle avait complètement oublié. S’il n’y avait pas fait attention, elle ne lui aurait en aucun cas rappelé. Et elle aurait le sperme de son frère au fond du ventre. De quelle inconscience avait-elle fait preuve se dit-elle à elle-même. Ils avaient frôlé le risque d’une grossesse. Mais elle se dit quils avaient aussi frôlé l’orgasme en même temps. Quelle sensation magnifique cela aurait pu être.
— Désolé ? Ne sois pas désolé ! Tu n’as rien fait de mal au contraire ! Viens !
Elle lui dit ça en ouvrant outrageusement les cuisses et en se mordant les lèvres.
— Je sais pas si je vais encore tenir longtemps, lui dit Louis.
— Continue autant que tu peux.
Marie est folle de désir, elle veut ce beau membre luisant au fond de ses chaires. Louis l’embroche alors à nouveau. Son sexe glisse sans aucune difficulté dans ce vagin suintant de mouille. Mais son sexe est tout de même serré dans le conduit. Il sent très bien les parois contre son frein et son gland tout particulièrement. Sans compter sur les contractions du vagin de sa sur lors de ses pénétrations. Inégales et irrégulières, il a presque l’impression de se faire masser le sexe à l’intérieur. Il essaye de tenir le plus longtemps possible, mais les cris de jouissance de Marie et le rythme soutenus des va-et-vient ont raison de lui. Il se retire et son pénis palpite. Il est au bord de l’explosion. Et Marie l’a bien compris. Elle se relève du mieux qu’elle peut et insère la tige dans sa bouche. Elle suce et ses papilles sont submergées par le goût de ses propres sécrétions. Elle le sent beaucoup mieux que la nuit dernière. Elle en a produit en plus grande quantité cette fois-ci aussi il faut dire. Mais son goût à elle est très vite remplacé par celui de Louis qui envoie à grands jets son sperme au fond de la bouche de Marie. Il se vide en poussant en râle presque bestial. Marie essaye dans un premier temps de contenir l’éjaculation dans sa bouche, mais le flot est trop important. Elle en recrache la majorité. Mais en avale un peu. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle a fait ça. Mais Louis remarque, et cela l’excite, si du moins il peut l’être encore plus qu’il ne l’est. Il ne sait pas non plus pourquoi ça l’excite. Un mystère pour les deux.
Louis, abasourdi par sa jouissance, s’allonge sur le lit, lessivé. C’est pourtant le moment qu’a choisi Marie pour finir de se déshabiller. Louis regarde l’effeuillage du coin de l’il. Il aurait dû s’en douter. Sa prestation, aussi intense qu’elle a été, n’a pas duré beaucoup plus de dix minutes. Et Marie en voulait encore. Aujourd’hui, il n’y a plus la timidité d’hier. Elle veut du plaisir. Quitte à casser les codes de la société, autant que les sensations soient les plus intenses possible.