5 – ADDICTION
Je repris une douche une fois de plus sans que François ne vienne plus me déranger. Je tentais de me calmer. Je restais sous la douche durant quasiment une heure comme pour me purifier de mes pêchés. J’avais une appréhension en sortant pour le rejoindre mais je balayais vite mes pudeurs : je nouais une serviette autour de mes cheveux mouillés puis, je lui empruntais un peignoir. Lorsque je revins dans la chambre déserte, mes vêtements avaient disparu. Comme pour prévenir mon étonnement, François me lança du salon :
— J’ai envoyé tes vêtements au pressing. Tu ne repars pas tout de suite ?
Evidemment non ! En voilà une idée qui ne m’a pas traversé une seule seconde l’esprit ! Mille idées m’assaillirent l’esprit. Que va-t-il advenir de mon mariage ? Avais-je seulement envie de rentrer chez moi ? Avais-je envie de retourner attendre mon mari ? Là, à cet instant, si François me demandait de rester définitivement, j’engagerais séance tenante une procédure de divorce. C’était fou : je ne connaissais même pas son nom de famille. Lorsque je me suis mariée, je pensais avoir trouvé l’homme de ma vie mais maintenant, rien n’est moins sûr. Ce qui était sûr, c’est que rester le plus longtemps possible auprès de mon amant me semblait vital. La fin du week-end, c’est certain mais à partir de lundi ? Je chassais ces pensées incertaines …
— Non bien sûr … Ca ne te dérange pas ?
— Non
’Non’ ? C’est tout ? Ni encouragement ni rien ? Et lui ? M’aimait-il ou étais-je juste un coup passager pour lui ? J’ose espérer que je représentais un peu plus. Je le rejoignis dans le salon : il avait revêtu un t-shirt blanc et avait remis son boxer. Assis sur le sofa, il regardait le film de nos ébats de la salle de bain sur son home cinema. Je rallumais mon portable et constatais que mon mari m’avait déjà laissé trois messages. Cruellement, l’idée de lui parler me faisait horreur. J’éteignis mon portable avant de le ranger dans mon sac à main.
Je rejoignis François dans le salon. Je m’assis à ses côtés et sans un mot, nous prîmes notre petit-déjeuner. J’étais juste amoureusement appuyée contre lui qui matait distraitement la télé grand écran qui diffusait en boucle mon film, où j’étais baisée sous toutes les coutures par mon amant. Mes cris et gémissements emplissaient la pièce.
Puis je m’écartais de lui pour ranger dans la cuisine les restes de notre petit-déjeuner. Lui s’était vautré pour de bon dans le canapé et je le rejoignis bientôt pour finir de me préparer … Pourquoi ? Je ne sais pas … Je voulais juste être la plus belle possible pour Lui. Je m’assis devant lui qui était allongé sur le sofa. Il me passa le bras autour des hanches comme pour affirmer sa propriété. J’étais toujours en peignoir avec une serviette nouée sur la tête et je sortis ma trousse de maquillage. Il eut un sourire en me voyant m’affairer et je lui rendis son sourire :
— Ca ne te dérange pas ? Je veux être la plus belle pour toi …
Il hocha simplement la tête en guise d’assentiment. Je commençais à me vernir consciensieusement les ongles des pieds. Il jettait de temps en temps des coups d’oeil sur mes ongles qui prenaient une teinte noire brillante et impeccable.
— Tu aimes ?
Il ne répondit pas mais j’avais besoin de parler pour oublier que bien que je ne veuille plus quitter cet endroit, je n’y étais pas à ma place.
— C’est joli non ?
J’étendis mes jambes fines devant moi pour lui faire admirer le travail. Il jetta furtivement un coup d’oeil puis se reconcentra sur le film où à quatre pattes, je finissais de recevoir l’’extrême onction’ de la part de François. Il glissa la main entre mes cuisses et distraitement, il joua avec l’anneau qui ornait mon clitoris. Moi, je m’attaquais à mes mains pour leur appliquer également une impeccable couche de vernis. J’avais étendu mes jambes devant moi, les doigts de pieds en éventail pour les faire sécher … Et bientôt, mes doigts finirent par être assortis à mes orteils. Devant attendre patiemment que tout cela sèche, j’appuyais mon dos contre le torse de François qui continuait à jouer avec mon clitoris extrait. Il caressa d’une si douce manière ce sensible organe que je sentis le plaisir monter doucement. Je fermais les yeux en me mordant la lèvre inférieure. C’était bon … Je reposais doucement ma boîte de fond de tein pour ne pas la renverser lorsque je senti s un orgasme me vriller le clitoris. Je lâchais un petit cri. C’était fini.
Je repris mes occupations comme si je n’avais pas été interrompue. Sans un mot, je me poudrais le visage, puis avec un crayon, me colorais légèrement les paupières. Un dernier coup de gloss sur les lèvres et je lui exposais mon visage frais et souriant :
— La la laaa … Alors ?
Il ne répondit toujours pas, regardant son film … Vexée, je me levais en tapant du talon.
— Tu préfères mater ton film ? Tu ne préfères pas regarder l’originale ?
Je dénouais la ceinture du peignoir pour lui exhiber mon corps. Il tourna enfin la tête.
— On va se balader …
— Où ça ?
— Je ne sais pas … En Normandie par exemple …
— Je te rappelle que je n’ai rien à me mettre : tu as envoyé mes frusques au pressing.
— Ah oui … Il doit rester des vêtements de mon ex dans l’armoire de la chambre.
Je revins dans la chambre, témoin de nos ébats et me mis à inspecter l’armoire en question. Il y avait effectivement des vêtements de femme … et qui faisait à peu près ma taille … sauf pour les soutien-gorges : son ex devait faire un bonnet E. Tant pis, je laisserai mes seins libres.
Je dénouais la serviette autour de ma tête puis laissais mes cheveux blonds en cascade sur mes épaules, ondulés par l’humidité. Je pris mon temps : tiens, un string en dentelle vert. Elle avait visiblement bon goût, cette ex. Le mettais-je ? Oui ? Non ? Quelle humiliation de partager les dessous d’une femme ! Qui plus est de l’ex de mon Homme … Je fronçais les sourcils puis je haussais les épaules … Après tout, j’étais assez mal placée pour faire une crise de jalousie, n’ayant moi-même pas réglé mes propres problèmes. Je choisis une robe chinoise rouge à motifs, boutonnée jusqu’au cou, sans manches, fendue jusqu’en haut des cuisses. Au niveau chaussures, il y avait le choix : mais comme elle chaussait plus grand que moi, je dus me rabattre sur des sandales à talons dont on pouvait régler un peu plus les lanières. Par ce froid hivernal, ce n’était pas très judicieux mais tant pis … Puis mieux, comme ça je pourrai exhiber mes pieds joliment vernis. ’Il faut souffrir po ur plaire ma chérie’, me dis-je en mon for intérieur. Je revins dans le salon pour afficher le résultat à mon amant :
— Comment tu me trouves ?
A nouveau cet horripilant mutisme : il se contenta de s’enfermer dans la chambre à son tour pour s’habiller. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour ressortir vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche ouverte, sans aucune fausse note. Je me collais à lui câline, une jambe passée derrière ses cuisses :
— Je te trouve très beau
Il décrocha nos manteaux et me tendit le mien. Son chauffeur nous attendait patiemment dans la cour.
*-*-*-*-*
Il était presque une heure de l’après-midi lorsque nous étions arrivés à Deauville. Nous nous sommes baladés longuement sur la plage, presque sans échanger un mot … juste quelques rares banalités … Des gens s’étaient étonnés du couple que nous formions, étrangement assortis : un géant noir tenant une petite blanche par la main, déambulant amoureusement ! D’autres regardaient François avec envie : j’avais ce sentiment grisant d’être l’élue qui les regardait avec pitié. Le froid était vif mais comme j’étais heureuse d’être avec mon amant, ce genre de désagrément me passait par dessus la tête. Les talons de mes sandales s’enfonçaient dangereusement dans le sable à tel point que je dus les retirer pour marcher pieds nus sur le sol glacial. Le vent m’agressait la peau. Au bout d’une heure, je finis par lui murmurer :
— J’ai froid mon chéri …
François me souleva du sol et me porta alors dans ses bras jusqu’à la route. Enfin je pus remettre mes chaussures pour marcher sur le bitume. Je ne savais pas où nous allons : je me contentais de suivre François qui me tenait par la main. Mes pieds me faisaient mal à force … Je le tirais vers l’entrée d’un hotel :
— J’ai envie de toi
Je ne me reconnaissais plus : comment était-il possible que je sois obsédée par le sexe à ce point là ? Ou plutôt, la vraie question est : comment était-il possible que je sois obsédée par un homme à ce point là ? Certes, mon mari et moi sommes obsédés mais sur la coucherie, c’était toujours lui qui était à l’initiative. Et en tout cas, jamais je n’aurais interrompu une balade amoureuse en cours pour tirer un coup. Là, j’avais ce besoin irrépréhensible ; j’avais besoin qu’il me réchauffe dans ses bras, à l’abri des regards ; j’avais besoin d’aimer ; j’avais besoin de jouir pour étouffer ma culpabilité.
François réserva une chambre et comme des adolescents en quête de notre première expérience sexuelle, nous grimpâmes les escaliers en vitesse pour nous enfermer dans la chambre. Dès la porte refermée, je sautais au cou de François pour l’embrasser goulûment. Il me portait par mes fesses jusqu’au lit avant de se coucher sur moi. Nos langues dansaient la gigue tantôt dans sa bouche, tantôt dans la mienne. François me dépoitrailla en déboutonnant ma robe longue jusqu’au nombril, à tâtons. Mes seins sautèrent hors du vêtement pour s’écraser contre sa large paume qui en engloutit un. Puis tout en continuant à nous embrasser, il insinua sa main dans la fente de ma robe et me caressa à travers le string que j’avais emprunté à son ex. Un picotement de jalousie me prit au coeur en y pensant puis je levais une jambe pour lui permettre de dégager le fragile tissu hors de son support : il resta accroché à mon autre cuisse mais n’était plus désormais un rempart à ma féminité, prête à ê tre outragée. Je mouillais comme une fontaine. Il abandonna ma bouche pour engloutir un sein. Je soupirais :
— Je t’aime … Ohhh … Je t’aime …
J’étais emportée par la passion qui m’envahissait comme un raz-de-marée.
François écarta le pan de ma robe fendue pour ouvrir mes cuisses et s’y installer. Entretemps, il s’est dézippé le pantalon et avait sorti son arme absolue. Il cala son pénis contre ma vulve et poussa lentement. Mon corps fiévreux et frissonnant l’engloutit et il put profiter enfin de ma chaleur intime, tout au fond de mon vagin. J’entourais sa taille avec mes jambes, posant mes talons aiguille sur ses fesses musclées, clouée comme un papillon. Il m’embrassait la bouche, la joue, le front, obligé de reprendre son souffle entre deux. J’avais la tête renversée en arrière, la bouche ouverte, recherchant mon souffle. Il me besogna longtemps … Il se releva tout en me relevant en me tenant par le cou. J’eus la vision de ma chatte plissée écartelée par cette matraque noire ce qui m’excita encore plus : je poussais un cri car une jouissance lourde m’emporta, dévastant mon ventre jusqu’au moindre de mes muscles. Je m’effondrais tandis que François se recoucha sur mon corps en rep renant son piston. J’avais mal aux cuisses écartelées par la masse de François mais je voulais qu’il continue. Il me fit encore jouir lourdement … Je jouissais sur commande … Je jouissais rien qu’à l’idée que François me possède. Mes orgasmes devinrent assez pénibles à avoir : ils devinrent un mélange sulfureux entre douleur et plaisir. C’est seulement après une heure de sauvages empoignades que François se déversa enfin dans ma chatte, inondant les jeunes parois de mon vagin de son mâle jus. Moi, je ne suis plus arrivée à compter mes orgasmes. J’avais mal sur tout le corps comme si un rouleau compresseur avait déchiqueté chacun de mes membres.
François s’écroula en soufflant bruyamment. Moi, incapable de me tenir sur mes jambes, je restais à quatre pattes pour retirer ma robe et mon string. Délacer mes chaussures à talon était au dessus de mes forces aussi, je restais ainsi juste chaussée lorsque je revins m’allonger près de mon homme. Il me prit dans ses bras et je me sentais bien.
(à suivre)
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