— A propos de nous faire remarquer, il te reste un peu de sperme séché sur les cheveux, sur le côté droit.
— C’est vrai ?
— Attends, je vais te l’enlever !
Aussitôt Sabrina prend une mèche de mes cheveux entre son pouce en son index. Ses doigts glissent alors jusqu’à la pointe afin de retirer le sperme séché.
Je la regarde stupéfaite porter ensuite ses doigts à sa bouche. Elle fait une petite moue.
— C’est moins bon que celui de mon chien. En tout cas, je suis contente de t’avoir vue ainsi. Cela te plaisait ?
— Oui, beaucoup
— Surtout l’appellation « chienne en chaleur » ?
— Surtout cela. Je commence à devenir folle de ce fantasme.
Nous commençons à dîner en nous racontant nos après-midis respectives. Côtés formalités, Sabrina a quasiment terminé son parcours. Ne lui reste plus que l’inscription pour le restaurant universitaire.
Je lui raconte mon après-midi et j’évoque la proposition de Conrad à propos de Clara. Sabrina éclate de rire.
— C’est super ! je veux voir ça ! J’espère que Clara va accepter.
Décidément, Clara va avoir des surprises avec sa sur.
— Cela m’excite aussi beaucoup. Je suis quasiment sûre que Clara va accepter. Je lui téléphonerai quand nous serons rentrées.
— Pourquoi pas maintenant ?
— Ici, au restaurant ? Tu me parais être une sacrée vicieuse, dans ton style…
— Tu n’as rien à m’envier ! Alors tu téléphones ?
Je sors mon portable et compose le numéro de Clara. C’est la boîte vocale qui me répond. Je raccroche.
— Messagerie ! Je réessaierai plus tard
— Pourquoi ne laisses-tu pas un message ? Imagine sa tête quand elle l’écoutera. Je suis sûre qu’elle te rappellera aussitôt.
— Pourquoi pas ?
Je demande le rappel du numéro et je laisse le message en essayant de ne pas parler trop fort.
— Bonsoir Clara, c’est Natalie ! Je viens de sortir de mon travail et j’ai une proposition à te transmettre de la part de Conrad. Tu te rappelles ? C’est le producteur du studio. Le scénario est simple : tu devras t’occuper d’une chienne qui doit être saillie, la mettre en laisse et la conduire à ses mâles. Es-tu d’accord ? Rappelle-moi. Bisous !
Je remets mon portable dans mon sac. Nous terminons notre dîner et je demande l’addition. Au moment où la serveuse arrive avec la note, mon portable sonne. Je le ressors de mon sac et décroche.
— Allô ! Ah, c’est toi, Clara ! Bonsoir !
—
— Évidemment, c’est de moi dont il s’agit quand je parle de saillie ! Cela t’intéresse ?
—
— Je m’en doutais ! Tu es presque aussi vicieuse que moi ! À Samedi ! Bisous !
Je raccroche et relève la tête. La serveuse est rouge comme un coquelicot. Elle semble avoir compris en partie le sujet de la conversation.
Je donne l’argent pour la note. Sabrina et moi nous levons alors pour partir.
— Attendez, s’il vous plaît ! Je peux vous parler ?
Je regarde la serveuse, interdite.
— Oui bien sûr ! Que désirez-vous ?
— Sortons dans la rue, si cela ne vous dérange pas.