Sans y prêter garde, Philippe avait mis la lettre de Marguerite dans sa sacoche de travail, et il la découvrit de retour chez lui, dans son studio aux Invalides. Il aimait ce lieu quil sentait chargé dune énergie très particulière. Il navait pas besoin de plus de place, ayant tout sous la main, et suffisamment de volume pour respirer. La vue sur lesplanade des Invalides le ravissait, et il était totalement insensible au bruit de la circulation. Il aimait particulièrement travailler allongé sur son lit, son portable le suivait partout, relié à Internet et à son bureau par une liaison sans fil à haut débit, qui lui permettait de travailler dans les mêmes conditions quà la Défense.
Il reprit les feuillets qui sétaient échappés lorsquil avait retiré son portable de la sacoche. Cela ne le frappait que maintenant, mais elle avait écrit ces 3 pages à la main. Cela faisait très désuet et était très curieux. Etait ce une intention de sa part ? Mais pour signifier quoi ? Il ne connaissait rien en graphologie, mais il retrouvait dans les boucles de ses lettres toute sa douceur. Comme beaucoup de ses propos qui avaient semblé ambigus, la fin de sa lettre pouvait se lire de plusieurs façons :
« Je voudrais, Monsieur, vous remercier de votre accueil et de notre discussion que jai trouvée très enrichissante. Je nai pas de doute que la femme que vous choisirez sera très heureuse de vous servir. Jespère que jaurais le bonheur de peut être recroiser votre route, et peut être cette fois ci quelque chose entre nous sera possible. »
Son instinct de chasseur se remettait en route après cette longue période dabstinence. Pas de doute, il sentait en elle cette sensation qui le faisait craquer. Cétait une femme pour lui, et elle semblait lavoir senti, sinon comment expliquer son attitude, ses mots, pendant lentretien, qui lui revenaient, le désir quil sentait en lui de la prendre, de la dominer, de la domestiquer, lenvie quelle communiquait dêtre utilisée, dressée comme une esclave.
Ceci étant, il ne comprenait pas bien son refus à elle de venir travailler avec lui. De même elle était mariée ! Peut être dailleurs était ce lié, elle était attirée et avait préféré refuser la proposition plutôt que dêtre tentée. Philippe hésita longuement, et narriva pas à sendormir avant davoir décidé de ce quil devait faire. Il relut à plusieurs reprises la lettre, et ce nest que tardivement quil réalisa quelle lui avait laissé toutes ses coordonnées, professionnelles et personnelles, y compris son téléphone portable privé. Cela le décida. Il devait être 3 heures du matin, et sans doute elle dormait. Il voulait lui laisser un message, et préférait ne pas lavoir en direct.
« Bonjour, vous êtes sur le portable de Marguerite. Je ne suis pas là, mais je serais heureuse dentendre votre message après le bip. Je vous rappellerai sans faute.
— Bonsoir Marguerite. Je suis Philippe Dugas. Nous nous sommes rencontrés pour un entretien dembauche il y a quelques jours, et jai reçu votre lettre de désistement. Ceci étant, je voudrais vous revoir. Je vous attends chez moi vendredi soir, à 21h précise. Jhabite au 15 Place des Invalides, le code sur la porte est le 3256, mon appartement est au 7ème étage gauche en sortant de lascenseur. Ne sonnez pas, attendez sur le paillasson, les mains dans le dos, que je vous ouvre. Si vous nêtes pas là, nous continuerons chacun notre vie, dans le cas contraire, nous verrons bien »
Philippe souriait en raccrochant. Les dés étaient maintenant jetés, la suite nétait plus de son ressort. Il savait que sa voix était très agréable au téléphone, aussi si elle hésitait, peut être que cela ferait la différence.
Le reste de la semaine sécoula rapidement comme toujours. Mais Philippe prit soin de simpliquer un peu moins et de rentrer plus tôt chez lui le soir. Il repensait à Marguerite, à ce quil avait envie de lui faire. Et si ce nétait pas à elle, alors ce serait avec une autre. Il était heureux de sentir comme son désir était revenu, désir de contrôler une autre femme. Il se demandait si elle viendrait. Peut être avait il voulu voir tous ces signes ?
*****
Evidemment de le voir partir dès 20h vendredi soir avait surpris quelques uns. Philippe se surprenait à être très fébrile, et il rentrait comme un fou sur sa moto. Il avait depuis longtemps compris que sil voulait pouvoir cumuler plus de deux rendez vous dans la journée à Paris, il lui fallait un deux roues. Et il adorait cela, même la pluie ou le froid ne larrêtait pas. Cétait très jouissif de sentir toute cette puissance et de la domestiquer.
Comme il le lui avait demandé, il navait eu aucune nouvelle de Marguerite. Il était totalement fou de lui avoir laissé un tel message, mais cela faisait bien longtemps quil navait pas été fou comme cela. Lincertitude de savoir si elle viendrait ou pas le rendait encore plus nerveux. Il ferma les volets et les rideaux, prépara de quoi grignoter et boire convenablement, de la musique zen sur la platine, des bougies pour éclairer. Le studio était comme toujours en ordre, cétait un maniaque du rangement et de la propreté, aucune crainte de ce côté-là. Quand tout fut préparé ainsi quil le souhaitait, il prit une douche brûlante quil laissa couler jusque quelques minutes avant lheure fatidique. Il voulait résister et ne pas regarder au travers du judas, la découvrir au même moment où elle le découvrirait, espérant ce même coup de cur, et cette même envie réciproque.
Il laissa passer quelques minutes après 21h00, pour lui laisser la possibilité dêtre en retard. Même sil était certain que si elle avait décidé de venir, elle ne le serait pas. Son cur battait à tout rompre, il imaginait son état à elle de lautre côté de la porte, si elle avait eu cette envie impérieuse de venir. Il était temps maintenant douvrir la porte blindée et de découvrir son paillasson vide ou occupé !
La minuterie sétait éteinte, il faisait réellement très sombre. Il la sentit plus quil ne la vit. Ce fut comme une ondée de chaleur, une présence incroyablement forte, là juste devant lui, une présence sur laquelle il ne pouvait poser ses yeux faute de lumière. Il hésitait entre la faire rentrer ou allumer la minuterie et prendre le temps de la découvrir comme il le souhaitait. Mais la lumière des bougies était sans doute bien plus adaptée.
« Viens ! »
Il la saisit par le cou et la fit pénétrer devant lui dans le petit couloir menant à lunique pièce de lappartement. Elle portait un long imperméable noir, avec les mêmes chaussures fines et à hauts talons que lors de leur unique rencontre. Ses cheveux étaient coiffés avec une longue tresse et un nud bleu clair. Il la distinguait à peine. Sapprochant delle, Il lui prit son imperméable pour mieux la découvrir.
Elle ne bougea pas.
Elle avait remis ses mains dans le dos, sa tête était baissée, il voyait sa poitrine se soulever à un rythme élevé. Sa tension était palpable. Dès la porte ouverte, il avait retrouvé tous ses moyens et ses réflexes. Il sassit sur le lit, la laissant ainsi au milieu de la pièce, prenant le temps de la regarder mieux quil ne lavait déjà fait.
Elle nétait pas très grande, peut être 1m65, et ses talons lui donnaient une très jolie allure. Ses seins étaient lourds. Elle ne portait quun chemisier en soie blanche, et ils étaient libres en dessous, déformant le tissu de leur poids. Il devinait même la pointe des tétons qui saillaient légèrement. Il se demandait quelles seraient la forme et la couleur des auréoles. Il était curieusement assez fétichiste sur le sujet, préférant les petites auréoles foncées. Cétait très excitant quelle ait décidé delle-même de venir les seins libres et offerts, un signe de plus de sa motivation. Mais le fait même quelle soit là ce soir était déjà bien assez fou. Autour du cou, quelle avait très fin, elle avait noué serré un simple lacet de cuir. Cétait également très troublant.
Elle portait une jupe en kilt, assez courte, et cela la rendait très sexy. Il comprenait que le choix de limperméable pour venir était surtout dicté par la sécurité et la peur de se faire ennuyer. Elle était habillée de façon tellement suggestive. Il faisait trop chaud pour quelle mette des bas, mais il se demandait si elle aurait mis un porte-jarretelles ou des collants ? Son souffle sapaisait, peut être sentait-elle latmosphère particulière du lieu ? Philippe poussa un soupir en sentant lérection qui déformait son pantalon. Il ne se souvenait pas quElisabeth ait pu lui faire un tel effet.
Il se mit derrière elle, posant ses mains sur ses épaules, il se mit à lembrasser doucement dans le cou, sur la nuque, sur les oreilles. Il cherchait les endroits qui la feraient défaillir, la rendraient pantelante et pleine de désir. Il nattendit pas longtemps, la moindre pression de ses lèvres sur ses lobes la faisait vibrer de tout son corps. Il descendit ses mains sur son ventre, la caressant doucement au travers du tissu soyeux. Son ventre était un peu mou et il trouvait cela terriblement excitant. Sa peau était un délice de douceur et elle sentait une odeur sucrée de vanille. Cette femme là était bonne à manger. Alors quil se pressait contre elle pour mieux la toucher et la malaxer, Marguerite, les mains toujours dans son dos, partit à la découverte de son corps à lui. Elle saisit son sexe très dur entre ses mains, le pressant en rythme.
« Tu me toucheras quand je ten donnerai lautorisation. Je te veux totalement passive. Cest compris ? »
Elle laissa retomber ses mains, et se livra complètement à ses caresses. Il désirait toujours tout contrôler dans la relation, mais cétait aussi pour la frustrer, quelle se sente dès les premiers instants soumise et à sa disposition.
Les lèvres toujours sur son cou, il défit doucement les boutons de son corsage. Il prenait son temps, savourant chacune des minutes qui passaient en contact avec son corps. Il avait une envie incroyable de senfoncer en elle, tellement forte quil trouvait son pénis bien trop petit pour combler une envie telle que la sienne. Le dernier bouton céda enfin, et il put alors lui caresser la peau du ventre, qui était tendre et chaude comme il limaginait. Il retenait ses doigts pour ne pas descendre plus bas, il avait le temps. Il prit ses seins dans ses mains. Ils étaient moins gros quil ne lavait imaginé, mais bien plus doux. Il navait jamais rien caressé de si doux, cétait un vrai bonheur. Il coinça chaque téton entre ses doigts, et lui malaxa doucement les seins. Cétait incroyable car il ne connaissait rien de cette femme, ils ne sétaient rien échangé, il ne savait pas, au-delà de ses envies évidentes de soumission, si elle était masochiste, et jusquoù elle avait envie daller.
Ny tenant plus il la retourna, et lembrassa tendrement. Elle lui répondit timidement, entrouvrant la bouche, puis de plus en plus active, elle semblait saccrocher à ses lèvres, plongeant sa langue profondément en lui, comme si sa vie en dépendait. Il se colla contre elle, lui faisant sentir comme il avait envie de la prendre, caressant son dos sous son chemisier, pétrissant sa chair avec violence. Plus le baiser durait et plus il avait envie de la battre. Ils se collaient lun à lautre comme des naufragés et sabattirent sur le lit sans que jamais leurs bouches ne se séparent.
Philippe se décala pour pouvoir continuer son exploration de sa main libre. Il caressa doucement la cuisse de la jeune femme remontant doucement, sattardant au creux des cuisses, là où la chair est si tendre, si douce. La jupe était remontée. Il sentit plus quil ne vit que son sexe était libre de toute culotte. Cela le toucha, elle avait vraiment joué le jeu, mais envie de quoi exactement, il lui faudrait le découvrir. Son pubis était doux, elle avait ses poils coupés très court, comme une seconde peau quil prit plaisir à caresser. Il la sentait vibrer à chacune de ses caresses, pourtant peu précises. Elle semblait complètement excitée, perdant la tête, détachant ses lèvres des siennes pour soupirer :
« Sil vous plaît, sil vous plaît. Il avait presque du mal à lentendre parler. Il sapprocha plus près de sa bouche.
— Sil vous plaît, prenez moi. Sil vous plaît. Possédez moi, utilisez moi, dressez moi. Sil vous plaît. Vous voulez bien ? »
Bien sur quil voulait bien. Elle avait frappé à la bonne porte ce soir. Il allait soccuper delle.