21 jours après cette nuit alcoolisée où j’ai failli supprimé la seule étincelle de vie qui me restait, après tous les tourments que m’avaient infligés mes collègues et chefs de ma boite, j’avais été convié à une soirée très spéciale
Celle-ci allait être intégrée à mon plan de vengeance…
Roulant de façon relativement cool sur la A 15, direction Pontoise, je me remémorais la bizarre lettre que j’avais reçue par courrier:
Cher Ami.
Suite aux diverses perturbations et chicaneries dont ta vie récente fut le théâtre, moi le "seigneur de Gisors", t’invite pour une soirée en mon château, qui restera à jamais ancrée dans ta mémoire.
Quoique je ne regrette nullement d’avoir profité des charmes de ton épouse, sur le conseil de mes deux lieutenants Jean-louis et Didier, sache que je comprends que tu ressentes une certaine haine et ressentiment à mon égard
Je ne saurai jamais comment tu as eu en ta possession les documents comptables concernant le projet Philiae, un gigantesque ensemble immobilier sis sur la côte d’azur, dont par ma bêtise j’ai laissé mes deux conseillers, que le Diable les emporte, organiser la plus belle escroquerie fiscale et financière des dix dernières années. Pour eux et leurs proches ce sera bientôt le "jour de la Crucifixion".
Crois bien que je m’en morde les doigts aujourd’hui… ma dette fiscale étant estimée à un milliard d’euros, comprenant remboursement des sommes dues à l’état, pénalités de retards, et amendes diverses.
On ne m’y reprendra plus crois le bien; j’ai d’ailleurs décidé après avoir organisé la petite soirée dont tu es le cordial invité d’honneur, et après avoir réglé les affaires courantes, de fermer ma société et de m’exiler vers des cieux fiscaux plus propices. Si tu aimes l’or et le chocolat, tu seras mon invité quand il te siéra.
Vois-tu je n’ai aucune animosité envers toi, qui a exercé une saine vengeance envers moi et tes anciens amis perfides. Au contraire j’aime les hommes d’action qui savent se relever après leur déchéance et qui, par leur intelligence, arrivent à terrasser un adversaire cent fois plus puissant qu’eux. En ce sens, tu me rappelles l’homme que j’étais il y a 15 ans , mais qui s’est beaucoup endormi sur ses lauriers, faisant confiance à des imbéciles perfides, incompétents et cupides.
Je n’aurais jamais dû me laisser entraîner dans leurs magouilles financières, ni accepter de piquer par des moyens délétères, la femme de l’un de mes meilleurs vendeurs
Dans une semaine, le vendredi 13 octobre, tu pourras te venger de tes ennemis de façon originale et cruelle. Jean-louis et Didier, ainsi que leurs épouses et la tienne vont être soumis à un dilemme cornélien. Rien ne leur sera imposé, mais je crois savoir, connaissant bien la nature humaine lâche et cupide, qu’ils laisseront leurs femmes "payer pour eux". Et le prix sera gratiné, tu peux me croire ! Elles devront "donner" plus que de leur personne …
Quant à la tienne tu décideras de son sort.
Et cela se fera dans les geôles du château de Gisors, que j’ai loué une nuit et un jour pour l’occasion. Je ne t’en dis pas plus, mais une chambre seigneuriale a été installée dans le donjon principal, avec un assez grand lit pour y recevoir au moins 3 ou 4 personnes. Des carcans ont été fixés dans le mur en face du lit, pour y emprisonner deux hommesTon imagination fera le reste.
Mais cela constituera la nuit que tu voudras bien organiser, pour ton seul plaisir. Avant, tu auras le plaisir d’assister au jugement de tes ennemis et à l’application de la Peine…en salle de tortures. Peine qui, je le crois ne le concédera en rien aux charme piquant et brulant des séances de l’Inquisition. J’en suis l’organisateur , tu en seras le décideur..
L’on m’a dit que tu aimais beaucoup les jeux de rôle en grandeur nature, basés sur l’époque médiévale, dont tu es un fervent amateur, voire un spécialiste accompli. De même, que tu avais des goûts sexuels et fantasmes un peu piquants et violents à l’égard des femmes en général. Crois bien que je ne me permettrais pas de juger tes fantaisies sexuelles, chacun ayant les perversions qu’il peut… Je crois que lors de cette soirée, tes rêves les plus fous et les plus pervers seront réalisés, au delà de ton imagination…
Assisteront aux "agapes", le guérisseur de ta femme , ainsi que votre ami commun, le sémillant Jérôme P., inspecteur des impôts de son état, qui m’apporta ma déchéance sur un plateau, ainsi que fut amenée la tête de Saint Jean Baptiste à Salomé; plus quelques invités triés sur le volet.
Quoique me faisant plus penser à un obersturmführer ( lieutenant) de l’Ordre Noir de la Gestapo, avec son aspect germanique, ses yeux bleus et sa coupe de cheveux blonds en brosse, il fut ma Némésis…sans doute ma réussite sociale fut-elle trop pétrie d’orgueil et d’arrogance, pour me faire connaître l’ivresse de l’Hybris.
Voilà donc la Sanction des Dieux, sous forme d’un chèque d’un milliard d’euros, payé à l’État
Voici donc tout ce que j’avais à te dire. Ma contrition est honnête, il n’y a aucune fourberie de ma part, derrière cette invitation… j’ai, comme on pourrait le dire de façon grivoise, "les couilles dans un étau", ton ami le SS, m’ayant fait comprendre qu’il avait été relativement clément sur ta recommandation expresse
Tu en seras remercié par les "supplices" de nos amies, au cur des hurlements de ces dames…
Sans rancune
Ton repentant ex-boss, Frédéric.
S’ensuivaient des recommandations sur l’itinéraire jusqu’à Gisors à partir de Paris, le mot de passe, pour pénétrer dans le château, et l’ordre non négociable de garder le silence et de porter en permanence, sauf épisode érotique ( j’aimais bien la précision), une cape et un masque donnés par les gardes à l’entrée.
Tout cela me faisait penser au film Eyes wide shut et commençait à m’exciter beaucoup. D’après la lettre de mon ancien patron, j’allais pouvoir tirer vengeance de Jean-louis et Didier, par l’intermédiaire de leurs femmes. Le principe me semblait simple à comprendre: le boss allait mettre en balance leurs indemnités de départ de la société en liquidation judiciaire, contre la soumission et l’avilissement devant public de leurs épouses
Quel allait être leur choix, je pensais comme mon ex-boss que la question ne se posait pas. Barbara, blonde sculpturale aux cheveux courts, très bien gaulée, la femme de Jean louis, et Aline, celle de Didier, brune aux yeux bleus, cheveux longs, un peu plus gironde avec une très belle poitrine, allaient accepter tous les tourments , leur déchéance morale et sexuelle, contre la garantie de percevoir l’argent…
Quant à ma femme je me disais que j’allais lui faire payer tout ça aussi.
Les interactions entre les trois femmes étaient d’ailleurs fascinantes: Barbara était vénale à en mourir, Aline ne s’imaginait pas toutes les turpitudes sexuelles de son mari Didier, et en plus elles méprisaient tant ma femme, petite télépro de merde selon elles, femmes de chefs, que cette dernière leur vouait une haine farouche. Ma femme, de son côté, n’hésiterait pas à obéir aux moindres caprices sexuels de Fred, son nouvel amant, ainsi que des miens, pour conserver argent et situation sociale
Tout cela promettait bien du plaisir et beaucoup de douleurs… car la soirée était sans nul doute à caractère SM, peut être même bien prononcé, vu le lieu, la salle de tortures de la tour des prisonniers, qui avait été le lieu de supplice des templiers, enfermés là, au début du XIV° siècle.
Des femmes nues et jolies en plus, attachées sur des chevalets de torture…ça excitait dangereusement mon imagination. Il faut avouer que c’était plus excitant que d’imaginer ces pauvres templiers c’est aussi cela la parité !
J’allais à la fois pouvoir tirer vengeance de mes deux chers responsables directs, et en plus tirer du plaisir du spectacle. Imaginer ma femme prendre du plaisir à fouetter les deux épouses de Didier et Jean louis…hummm !! Ou alors Fred allait-il faire appel à une équipe de professionnels du BDSM ? Ça pouvait être intéressant aussi.
Après toutes mes interrogations et pensées intimes, muries durant le trajet, j’arrivai enfin sur le parking à 21h00 pétantes, ainsi que recommandé dans les instructions écrites.
Il y avait bien une vingtaine de voitures. Je reconnaissais 2 quatre-quatre puissants, véhicules des vigiles et gardes du corps du boss… à cette vision je ne pus m’empêcher de penser à un guet-apens. Et si c’était moi qui allait me retrouver nu, enchaîné et fouetté et ensuite sodomisé par des gros blacks? Certes il y aurait toujours un risque, mais je pensais que le boss ne pouvait plus jouer au plus fin, et ensuite je ne pouvais rater le spectacle des trois femmes avilies, violentées, fouettées avec leur consentement. Ah ! L’appât du gain, la cupidité, on comprend pourquoi cela représente un péché capital !
Je reconnus aussi la voiture du guérisseur, qui m’avait indiqué comment utiliser les documents comptables frauduleux fournis par Marc, suite à son coup de fil…ainsi que celle de l’inspecteur des impôts qu’il m’avait présenté: Jérôme P. l’instrument foudroyant de ma vengeance
Ah ! Également les véhicules de Didier, Jean louis, ceux de leurs épouses, plus quelques autres membres de la direction…Il y aurait du beau monde ce soir !
Montant le chemin escarpé qui entourait la motte castrale de 15 mètres de haut, je me retrouvai devant un imposant portail en bois, et fer forgé et tapai trois fois avec le loquet en acier. Un petit volet pivota, révélant une petite grille en fer forgé, avec un interlocuteur derrière.
Qui es tu , que veux tu ?
-Je suis Maximus Decimus Meridius, "le Gladiateur qui désire la vengeance", en ce monde ou dans l’autre. ( Toujours suivant les indications écrites… ah! Fred connaissait bien ses "classiques".)
-Quel est le mot de passe ?
-"Timeo Danaos
-Et dona ferentes" ! Bien, je t’ouvre, tu passeras la cape ainsi que le masque à ta disposition…et consigne de silence absolue. Tu suis cette personne en cape blanche qui te mènera dans la tour des prisonniers au 3ème niveau, celui de la salle de tortures, ah aha ha !!
Bon, super scenario, ambiance très pesante, lieu qui se prête très bien au SM, gardes très baraqués en mantel bleu nuit ne laissant même pas voir le visage, de vrais Nazguls. Voix de stentor et rire à la Fantômas… j’imaginais la tête des trois femmes, que Fred avait prié de venir seules, leurs maris étant déjà sur place.
Timeo danaos et dona ferentes… Guillaume de Tyr à la cour de Constantinople, années 1160 ; véritable panier de crabes de hauts dignitaires grecs fourbes et cruels, ( rien que leur façon d’arracher les yeux des suppliciés)… J’ai peur des grecs même quand ils me font des cadeaux Heuuummm ! Tout est dit, je me demande si je ne viens pas de faire une grosse connerie quand même !
La personne en cape blanche, certainement une femme d’après son physique, m’invita à entrer dans la salle ronde de la tour des prisonniers. Je poussai la porte et …
