Je suis très amoureux de ma fiancée Brigitte, qui me le rend bien. Nous nous sommes rencontrés ça fait deux ans lors d’une soirée chez son amie d’enfance, elle avait 17 ans, j’en avais bien plus, 24. Nous avons plusieurs points communs dont celui d’être des enfants uniques de parents tôt divorcés puis remariés ailleurs et ayant depuis plusieurs enfants, ce qui les avaient amenés à nous délaisser quelque peu. Du coup nous nous sommes sentis très proches, soudés, menant une vie simple dans cette petite ville du sud-ouest. Brigitte travaille à la supérette, et, après des études spécialisées, je travaille dans une petite entreprise d’informatique qui se développe bien.
Notre vie amoureuse est aussi simple, nous faisons l’amour régulièrement avec plaisir, mais sans fantaisies particulières. Brigitte a ceci de particulier qu’elle n’a guère besoin de longs préliminaires, mouillant très vite et abondamment, et qu’elle a de nombreux orgasmes, plutôt bruyants, ce qui m’excite évidemment au plus haut point. Mon seul manque est qu’elle n’apprécie pas que je la prenne en levrette, ma position préférée, me disant qu’elle voulait voir mon visage pour ne pas avoir l’impression d’être pénétrée par un inconnu. Ce qui au fond me rassurait, pensant qu’elle n’était donc pas une «baiseuse» à tout va, et tranquillisait ainsi ma jalousie.
Parce que j’ai de quoi être jaloux de cette jeune femme, si bien foutue, un petit «canon», blonde aux seins haut perchés, aux fesses bien formées sur de fines jambes élancées. Quant à son visage il est à se damner de sensualité, ses yeux, et surtout sa bouche, du genre d’Emmanuelle Béart ou de Vanessa Paradis, vous voyez ce que je veux dire, qui font instinctivement penser au premier mâle venu que c’est une femelle, une salope… Ce que je ne saurais imaginer vraiment. Pourtant…
C’est arrivé un an après notre première rencontre. Brigitte me parlait souvent de son oncle Serge, frère aîné de son père, pour qui elle avait beaucoup d’affection parce qu’il ne l’avait pas laissé tomber quand son père avait divorcé. Son oncle prenait encore régulièrement de ses nouvelles, et lui avait dit qu’il se réjouissait de notre rencontre, puisqu’elle était manifestement heureuse de vivre avec moi. Le printemps se fit précoce, ensoleillé, et Brigitte me dit joyeusement que son oncle nous invitait pour le prochain week-end, ravi de faire ma connaissance. Elle me décrit cette belle maison moderne, à l’écart d’un petit village, à une demi-heure de route. Et de la piscine où elle avait été de nombreuses fois. Tout ça me plaisait bien.
Ce samedi dans la matinée le sac est vite fait, les maillots de bain en premier. Brigitte est délicieuse, avec un t-shirt blanc, sans soutien-gorge (ses seins n’en ont pas besoin), une petite jupe blanche évasée et des tennis bleu pâle. À croquer… Sauf que sur la route je vais déchanter.
— Il faut que je te dise quelque chose Marc.
— Oui chérie ?
— Tu sais, c’est Serge qui m’a initiée…
— Initiée ? À quoi donc ??
— À l’amour…
— Comment ça ? Qu’est-ce que tu me racontes ?
— Ben… Il m’a appris à faire l’amour…
Je suis en rage, furieux. Ce Serge est un salaud. Il a abusé de Brigitte. Elle avait 16 ans. Et c’était l’année dernière… Je ne décolère pas.
— Ton oncle est un salaud ! Et pourquoi tu ne m’as rien dit, hein ?
— Parce que tu n’aurais pas voulu venir. Et ce n’est pas un salaud, j’étais consentante.
— De mieux en mieux ! Tu as donc baisé avec ce type plus vieux que ton père ! Et tu as aimé ça !
— Oui… Mais tu devrais le remercier. Si je suis si bien avec toi c’est qu’il m’a appris à être femme.
— En tout cas il n’a pas fait ça que par bonté d’âme ce vieux cochon !
—
— Est-ce qu’il a joui, hein ?
— oui.
Je n’en peux plus de rage et de jalousie. Je m’arrête sur le bas-côté et sort fumer une cigarette. Brigitte me rejoint.
— Je t’en prie Marc. Ça s’est fait comme ça. Il n’y a rien de plus.
— Tout de même. Tu aurais dû me le dire avant.
— Mais tu ne serais pas venu. Serge se réjouit de te rencontrer tu sais.
— Moi pas! Je suis devant le fait accompli, c’est pas cool.
— Je comprends Marc. Mais calme-toi. Je t’aime, vraiment.
— …
Je me dis que je n’ai plus le choix et que si je fais demi-tour je risque fort de briser quelque chose entre Brigitte et moi.
— Bon…
— Merci mon Marc!
Nous reprenons la route…
(à suivre)