(Nda : Les lecteurs auront intérêt à lire ou relire l’Envol des tourterelles’ afin de mieux saisir le sens de certains passages)
Début de soirée. Catherine venait de quitter ma chambre après nos derniers échanges et notre entretien au sujet d’Alicia. Mal à l’aise dans son micro-bikini dont le haut lui semblait de plus en plus serré, elle se hâtait de regagner le Service de Santé et sa patronne, la docteure LeBel. Elle parcourut d’un pas rapide les halls et les couloirs du complexe hôtelier de StoryX Island. Tentant de s’esquiver des nombreux membres Sélects du Club qui l’abordaient sur son passage, elle dut répondre aux requêtes qui lui étaient adressées :
« Jeune femme, êtes-vous disponible maintenant ?
— Désolée, Monsieur. Je ne suis pas en service ! »
« Hey, la jeune ! dit une femme portant comme seul vêtement un paréo, ça me prend une salope tout de suite pour mon party d’anniversaire. Tu viens ?
— Impossible ! Je m’excuse, je fais partie du personnel. »
Elle se fit ensuite arrêter par deux hommes. Cette fois-ci, impossible de se défiler :
« Stop Mademoiselle ! Où allez-vous comme ça, sans aucune identification ? »
Deux G. A. S. (Gentils Agents de Sécurité), habillés de noir, gode-injecteur de T. I. R. (tranquillisant intra-rectal) à la ceinture, se trouvaient devant elle, dressant un mur sur son passage. L’un d’eux, un colosse de deux mètres, visiblement d’origine haïtienne, avait posé sa main sur sa frêle épaule. Son collègue, moins imposant, exprimait cependant un regard plus sévère. Ce dernier s’adressa sèchement à Catherine, effrayée :
« Ma petite, sans ton appareil mobile, tu passes difficilement pour un membre Sélect. Il faudra t’identifier comme membre Actif. Penche-toi et montre-nous ton cul, on va vérifier ton mouchard. »
Il commença à tirer la culotte de Cathy vers le bas. Celle-ci, désespérée, tenta de se défendre d’un mouvement de recul. L’Haïtien arrêta l’homme et, de sa voix grave :
« Attends, Roger. Tu vois bien que c’est une nouvelle venue. Notre rôle est de maintenir l’ordre ici, pas de terroriser les gens.
— Tu connais la procédure, Jean-Moïse, répond l’autre ! Pas d’identification, contrôle immédiat !
— Je sais. Laissons-lui quand même une chance. »
S’adressant à la jeune femme :
« Vous êtes nouvelle ici, mademoiselle ?
— Ou…, oui, Monsieur, balbutia Catherine, remontant sa culotte.
— On peut vérifier votre mouchard ? demande à son tour l’Haïtien.
— Je ne le porte pas ! répond Catherine, de plus en plus mal à l’aise et surtout inquiète du traitement qui l’attendait probablement.
— Je te l’avais dit que c’était une délinquante ! reprit le deuxième G. A. S.
— Un instant, rétorqua Jean-Moïse. Quel est votre matricule ? demanda-t-il alors à la femme.
— Euh…, 537.
— Voyons voir… »
Le colosse consulta son mobile…
« 537 : désactivé.
— Je travaille au Service de Santé, sous les ordres de Dre LeBel.
— Elle raconte n’importe quoi, dit Roger. Amenons-la au poste ! Un beau gros plug l’y attend et elle aura bien appris sa leçon !
— Moi, je veux bien la croire, répondit l’autre et, s’adressant à Catherine :
— Je vais vous accompagner chez Dre LeBel. Elle me dira bien si vous mentez ou non.
— Tu laisses trop de chances aux gens, Moïse, dit l’autre, visiblement frustré. Je vais porter plainte auprès de la Grande !
— Tant que je suis Chef de la Brigade, c’est moi qui décide ici, répondit le Noir. Si tu veux porter plainte à la Grande, eh bien, bonne chance à toi, car j’ai toute sa confiance ici. En attendant, poursuis ta patrouille. Moi, j’accompagne la demoiselle. Sans escorte, elle est en danger. »
Catherine reprit son chemin vers ses quartiers, toujours sous le choc. Malgré ses tremblements, elle respirait un peu mieux. Le G. A. S. Jean-Moïse l’accompagnait en lui parlant d’une voix grave mais paternelle :
« C’est très imprudent de votre part, mademoiselle, de circuler sans identification dans nos installations. À l’avenir, soyez sûre de porter votre mouchard et de le faire réactiver si vous devez circuler hors de votre secteur.
— Bien, Monsieur, répondit Cathy à voix basse. »
Les deux se présentèrent au bureau d’Alicia LeBel :
« Cette demoiselle vous appartient ? demanda l’Haïtien à l’omnipraticienne.
— Oui, répondit Alicia, assise à son pupitre. En fait, c’est ma collaboratrice. Il ne lui est rien arrivé ?
— Simple contrôle, docteure. Elle n’avait pas son mouchard en elle.
— Merde ! J’avais oublié. Je suis désolée, Jean-Moïse.
— Pas de problème, Madame. »
L’agent de sécurité alla fouiller le frigo d’Alicia :
« Docteure LeBel, je vérifie chaque jour vos provisions. Vous ne prenez rien ! Il faut manger, Madame ! Les gens ont besoin de vous ici. Il faut vous alimenter, c’est important !
— Oui, merci, Jean-Moïse. Je vais faire un effort. »
Enfin seules, Catherine se jeta dans les bras d’Alicia:
« Oh Alicia ! J’ai eu tellement peur !
— Je suis désolée, Catherine, c’était un oubli de ma part. Si tu n’étais pas tombée sur Jean-Moïse, tu te faisais replugger avec un big one’.
— Il semble gentil ce monsieur.
— On se connaît bien, tous les deux. Il fait partie de ceux qui, comme moi, commencent à se douter de ce qui se passe vraiment ici.
— Je pense que je suis OK maintenant, soupira finalement la jeune stagiaire. »
Durant l’étreinte entre les deux femmes, Alicia sentit sur elle la dureté de la poitrine de Catherine.
« Que s’est-il passé avec tes beaux petits nichons, ma belle ? On dirait qu’ils ont doublé de volume ! T’as attrapé un coup de soleil ? T’es toute rouge !
— Ils me picotaient depuis cet après-midi. C’est vrai, j’ai l’impression qu’ils sont plus gros. Je sais pas pourquoi… »
À l’invitation de sa patronne, Cathy retira son haut et s’installa sur la table d’examen. Alicia se mit à tâter les mamelles de Catherine du bout des doigts.
« Pas de gynécomastie. Pas d’induration. Je ne sens pas de nodule. Tu serais pas enceinte, par hasard ? Tes petits tétons sont maintenant plus foncés, on dirait.
— Moi ? Du tout ! Et d’ailleurs, je suis vierge de ce côté.
— Tiens tiens… En tout cas, ils sont durs…
— Et sensibles, fais attention, je te prie.
— Tu es vraiment belle, Catherine. Ça te met vraiment en valeur !
— Tu veux pas me les pétrir un peu ? Je les sens de plus en plus lourds.
— Pas question maintenant ! La docteure ne mêle pas profession et affaires personnelles. Mais peut-être plus tard ce soir ? répond-elle, sourire en coin. »
Alicia avala un supplément alimentaire. Catherine, un sandwich sorti du frigo. Il était 20h30. Alicia, épuisée de sa journée, se mit au lit, suivie de Catherine qui s’était complètement calmée sous la douche.
Les deux femmes se faisaient face, dans la couchette :
« Cathy, fit valoir Alicia, j’ai eu un après-midi exténuant et je me sens très affaiblie, si longtemps privée de toi. Tu permets que…
— Tu me broutes le minou encore ? répond Catherine sans attendre. Pourquoi penses-tu que je suis là ? Pour te chanter une berceuse ? dit-elle en gloussant de rire. »
Alicia rabattit les couvertures. Elle s’apprêtait à déculotter sa stagiaire lorsque, d’un geste bref, celle-ci agrippa son vêtement et le retint en place :
« Pas tout de suite, Docteure, on commence par le haut, ce soir ! »
Avec un petit sourire, Alicia laissa le slip de Catherine et posa ses mains sur le T-shirt vert couvrant la poitrine de la jeune, pour le remonter afin de lui exposer la poitrine.
« Plus haut, encore plus haut ! intima une Catherine taquine. »
Alicia comprit finalement. S’approchant du visage de son assistante, elle lui frotta amicalement le nez. Effaçant son doux sourire, elle déposa ses lèvres sur celles de Catherine qui ferma les yeux. Sa langue chercha celle de sa compagne. Les bouches se scellèrent. Une étreinte naquit entre les deux femmes. Elles se rendirent compte que leur courte séparation les avait marquées. Les cuisses trouvèrent le sexe de l’autre partenaire, faisant gicler la mouille de l’une comme de l’autre, alourdissant leur fond de culotte respectif. Alicia quitta la bouche de sa partenaire. Elle explora son cou, ses épaules. Catherine haletait et soupirait de plaisir.
« Sophie, Sophie, ma biche, murmurait Alicia. »
Catherine entendait sa compagne fantasmer. Elle restait silencieuse, sauf pour exprimer de faibles gémissements de plaisir. Elle ne voulait pas remplacer sa Sophie, juste l’aider à patienter jusqu’au jour où…
Dans la pénombre, les amoureuses ne s’étaient pas rendu compte que les vêtements de Catherine étaient maintenant mouillés à trois endroits : un sur sa culotte et deux sur son haut. La jeune leva les bras, laissant Alicia la défaire de son T-shirt. Puis le bas suivit. Les pièces de vêtement des deux filles se retrouvèrent sur le sol. Deux corps chauds et brûlants de désir se collèrent l’un sur l’autre.
Alicia explora avec la bouche la poitrine de plus en plus généreuse de Catherine qui entremêlait ses doigts dans ses cheveux noirs. Ses lèvres effleurèrent le mamelon gauche complètement en érection pendant que deux doigts pinçaient doucement l’autre. La bouche se referma sur le mamelon dur et pointu.
Moment de grâce et d’érotisme entre deux amoureuses brusquement rompu par un toussotement discret de la part d’Alicia qui se retira soudainement. Un filet blanc s’écoulait de ses commissures. Elle avala une gorgée douce et tiède.
« Catherine ! C’est…, c’est du lait ! Tes nichons regorgent de bon lait sucré !
— Quoi ! Oh non, c’est pas vrai ! soupira l’autre, surprise au début mais comprenant rapidement le sens de sa métamorphose.
« Fais-moi goûter, Alicia. »
Retétant goulûment le sein nourricier de Catherine, Alicia se remplit la bouche du blanc liquide et la porta à celle de Cathy pour un baiser de partage. Cette dernière constata le goût lacté du nectar, avec un soupçon d’érable, adoucissant le produit secrété par ses mamelles de vierge.
« Aucune erreur. Simon a laissé sa marque en moi.
— Simon ? Qui est-ce ?
— C’est cet homme spécial dont je t’ai parlé hier. Je suis allée le voir cet après-midi, sur la plage.
— Tu t’es aventurée hors du complexe sans ton mouchard ? Étais-tu consciente des risques que tu prenais ?
— Je l’ai appris tantôt, en revenant, sa voix tremblant presque de peur à l’évocation de ce souvenir. Cet homme, ce Simon, dit vouloir te protéger et te soutenir.
- ???
— En fait, il se sert de moi. Ma mouille qui te fortifie, c’est de lui que vient cette énergie.
— Et le lait ? interrogea Alicia, quelque peu perplexe.
— Eh bien, hésita Catherine, eh bien…, je lui ai fait savoir que tu ne t’alimentais plus. En tout cas pas assez. D’ailleurs, le garde de sécurité l’a bien confirmé quand il s’est présenté avec moi tantôt.
— T’es pas obligée de raconter toute ma vie à ce Simon, fit Alicia, quelque peu offusquée, qui se remit aussitôt à téter les nichons de sa nourrice, passant de l’un à l’autre.
— En fait, je pense qu’il t’a confiée à moi. Et d’ailleurs, il semble en savoir beaucoup plus que moi sur toi.
— Humm, humm, suçant les mamelles lactées qui la nourrissaient délicieusement. Comme quoi, par exemple ?
— Bien euh…, il m’a dit que tu avais un tout petit trou de cul. Je veux dire un petit trou très serré, ou un tout petit trou fermé bien serré, ou quelque chose du genre… Au cas où tu me demanderais de te sodomiser.»
Étonnée mais surtout insultée de savoir sa vie privée ainsi connue d’un parfait inconnu, Alicia sauta presque une coche. Elle se retourna brusquement sur le lit, présenta son derrière au visage de Catherine et :
« Oui, c’est vrai que j’ai la rondelle serrée, regarde ! Mets un doigt pour voir ! Je suis née comme ça. C’est de l’hypertonie bénigne, c’est pas une maladie. T’es fière de toi, maintenant ? Oh, ma patronne est très spéciale, elle a un tout petit trou de cul très serré, mais c’est une personne quand même très bien !’ On parle de quoi maintenant, sur la plage de StoryX Island ? Du trou de cul du docteur de la place !
— Fâche-toi pas, Alicia, je te rapporte seulement ce qu’il m’a dit. Moi je lui ai juste dit que je m’inquiétais pour toi. »
Alicia s’était calmée. Son ton baissa :
« Excuse-moi Cathy, j’ai encore les nerfs à fleur de peau. Pour ce qui est de m’enculer, on en reparlera. Mais c’est un personnage bizarre ce monsieur Simon. Donc la force que tu me transmets, ça viendrait de lui. Et le lait, c’est pour me faire reprendre du poids, je suppose ?
— Il m’a dit que je serais plus attirante pour toi. Il a peut-être dû penser que ça t’aiderait à te réalimenter de façon plus adéquate…
— C’est vrai que tu me sembles plus chouette, mon bébé, fit Alicia avec un sourire coquin. Je devrais même plutôt t’appeler Maman’ ? Tu es à croquer, Catherine ! J’ai tellement envie de toi ! fit-elle en caressant la joue de Catherine. »
Elle se remit à pétrir et aspirer le contenu des seins de Cathy qui sentait d’agréables vibrations dans son bas-ventre. Ce lunch impromptu s’étira sur une dizaine de minutes. Alicia revint sur le dos, adossée à son oreiller. Elle émit un rot bruyant et réprima un mouvement de régurgitation de son repas’.
« C’était délicieux, merci Maman ! dit-elle enfin. Un milkshake n’aurait pas été meilleur. Ton Simon, il t’a provoqué une méchante décharge de prolactine, à ce que je vois. Cette hormone fait grossir les seins, produire le lait et…
-… possède un effet boostant sur la libido, compléta l’étudiante en nursing. Il a vraiment pensé à tout ! »
Le ventre d’Alicia gargouillait de joie. Depuis longtemps maintenant elle n’avait pas eu la panse si bien remplie. Elle émit un nouveau rot, presque euphorique devant sa nourrice. Catherine ricanait de la situation. Elle était surtout soulagée de savoir que son état n’était pas pathologique. Elle se réjouissait de cette façon additionnelle de soutenir sa patronne qui, il y avait encore un jour, s’en allait à la dérive.
« Puisqu’on parle d’hormones, reprit Catherine, un peu d’endorphine, cette hormone du bonheur, te serait bénéfique. Ce n’est pas régulier que ce soit seulement moi qui connaisse des orgasmes quand on commence à se gouiner. Tu as grand besoin toi aussi de sentir un bien-être lors de nos ébats.
— Tu veux me faire jouir ? Je suis partante. Tu as déjà utilisé un gode-ceinture ?
— Euh…, non, jamais. Tu es la première femme avec qui j’ai couché. J’ai jamais touché à ça… »
Alicia se leva, toujours nue. Elle tira Cathy par la main et l’amena à sa commode. Ouvrant un tiroir, elle lui montra son attirail : un pénis artificiel, de couleur naturelle, équipé de gros testicules et armé d’un gland rouge tout luisant. Elle ceignit sa partenaire de la ceinture qui l’accompagnait et y fixa le gode.
« Voilà. Maintenant tu as l’air d’un vrai beau mâle prêt à servir sa demoiselle en chaleur. »
Cathy se sentait un peu grotesque avec son nouvel appariement :
« Tu vas me guider, me dire quoi faire ?
– Ben, ça va où une bite, d’habitude ? T’as pas lu le livre ’Le gouinage pour les nulles’ ?
— Bon, ça va, je suis pas si niaiseuse que ça. Je veux dire quelle position ?
— Pour te faciliter la tâche, je crois que la levrette, c’est bon pour commencer. »
Tout excitée, Alicia prit position sur le lit, fesses en l’air, tête bien tournée sur l’oreiller afin de garder un il sur son élève.
« Approche. Mets-toi à genoux derrière moi. C’est ça, maintenant, lèche-moi bien le minou, ça va faire venir ma mouille. Vas-y, ma belle, fais-moi sentir ta belle langue sur mon bouton d’amour. Fais-le grossir comme si c’était le tien.»
Cathy s’exécuta, hésitant quelque peu. Le bout de sa langue effleura légèrement le petit capuchon dans lequel, encore timide, se cachait le clito d’Alicia. Elle se revoyait à Montréal. Elle se revoyait dans l’avion, à une époque pas si lointaine où elle était encore loin de s’imaginer se retrouver dans cette posture, sur le point d’engoder une lesbienne. Rapidement, elle sentit une bosse apparaître sur sa langue qui frottait maintenant, et d’une façon plus assurée, la féminité de sa patronne. Elle explora la grotte d’Alicia qui était de plus en plus humide. Cette dernière se surprit à fermer les yeux, perdant le contrôle de l’apprentissage de Catherine. Celle-ci la rappela à l’ordre :
« Je peux te le rentrer maintenant ?
— Oui, vas-y. Imagine que tu es un macho fringant qui va dépuceler la vierge qu’il vient de conquérir par ses sérénades et la démonstration de ses muscles puissants. Je t’appartiens et tu veux me faire mourir de plaisir !»
Le gode pénétra avec moult précautions dans la grotte ouverte d’Alicia, qui anticipait le moment avec excitation. Sa mouille s’échappait de son sexe et coulait sur le faux pénis que lui enfonçait Catherine. Cette dernière, rassurée de ne pas avoir fait de faux mouvement, entreprit de tirer puis de pousser dans le tunnel d’amour de sa partenaire, d’abord avec la non-assurance d’une skieuse qui en est à sa première descente, puis avec de plus en plus d’aplomb. Les coups de bassin devinrent vite plus naturels et Catherine commença vraiment à ressentir non seulement le plaisir qu’elle procurait à Alicia, mais également le sentiment de communion entre son corps et le sien.
Le jeu dura un bon moment. Alicia fut prise d’un énorme spasme, poussant un gémissement de plaisir qui lui provoqua une décharge d’endomorphine des plus bienfaisantes. Son orgasme fut si fort que Catherine eut craint, un court instant, de lui avoir fait mal.
[Maintenant, je me dois de faire ici un aparté en m’adressant à mes collègues auteurs et super auteurs. Je désire en effet vous mettre en garde contre un piège qui nous guette souvent et qu’on a encore tendance à oublier : le (faux) sentiment de bien connaître les personnages que nous créons dans nos récits. Cet excès de confiance peut non seulement nous occasionner des surprises en cours de route mais également créer des situations inconfortables pour d’autres personnages. Aussi je dois vous confesser que je suis moi-même tombé dans ce piège, comme vous le constaterez dans les échanges qui suivent.]
Les deux femmes se retrouvèrent côte à côte, dans le lit. Alicia, assise, mouillait les draps sous elle. Catherine, assise à ses côtés, portait encore son attirail qu’elle caressait des doigts.
« Oh Cathy, c’était merveilleux ! Je n’avais pas joui comme ça depuis que Sophie et moi avons été séparées. Et toi, comment t’as trouvé ?
— Comme première expérience, c’était bien, je dirais. D’après toi, j’ai bien fait ça ?
— Et comment ! J’ai vraiment perdu la carte à un moment donné ! Trouves-tu que je me suis complètement abandonnée à toi ?
— Oui, mais il y avait quelque chose de moins…, de moins romantique dans ton abandon’.
— C’est-à-dire ?
— Tu pétais tout le temps ! À tout moment je voyais ta rondelle travailler et m’envoyer des vents dans la figure ! Et ça puait ! Il m’aurait fallu une troisième main pour me ventiler.
— Désolée… Je fais de l’intolérance au lactose. Tu n’aurais pas pu le dire à ton monsieur Simon ?
— Est-ce que je le savais, moi, qu’il provoquerait chez moi une montée de lait ? »
Les deux pouffèrent de rire.
« En tout cas, conclut Catherine, tu as beau avoir un trou de cul serré, ce n’est pas ça qui l’empêche de travailler ! »
[Pour corriger mon erreur, j’ai donc dû inclure dans mon scénario un horaire bien précis.]
« Alors voici ce qu’on va faire, proposa Alicia. On se livre à nos ébats d’abord, c’est le traitement aux endorphines, et je retiens mes vents. Ensuite, je prends mon repas’ comme un petit bébé. Ça c’est pour les protéines. Finalement, je complète sur ton minou en léchant ta cyprine, te laissant profiter des bienfaits libidinogènes de ta prolactine. Ça ira comme ça ? »
La stagiaire restait concentrée, semblant compter sur ses doigts :
« Bon : endorphine, protéines, cyprine, prolactine. La séquence me semble OK !
— Parfait, donc tout ira bien. Et comme un bon lait chaud et sucré favorise le sommeil, je laisse tomber immédiatement les somnifères.
— Mais c’est dans le lit que tu vas péter, alors ! Je ne suis pas loin, moi !
— C’est vrai, on déplace le problème, mais au moins je te pèterai pas en pleine face !
— Oh, ça ira, conclut Cathy. Ils sont pas si malodorants finalement. Je suis juste heureuse que tu reprennes du poids, que tu dormes mieux et que ton moral reprenne le dessus. »
C’est ainsi que les jours suivants, Catherine vit sa protégée reprendre des forces et augmenter ses espoirs. Les traitements intensifs ne furent cependant pas sans effets secondaires : peu à peu, Sophie tomba dans l’oubli. Ni Alicia, ni Catherine n’évoquaient plus son nom. Son souvenir était bien sûr toujours dans la mémoire de sa conjointe, mais ce souvenir reposait dans un de ces tiroirs qui se referment doucement jusqu’à ce qu’on ne sache plus ce qu’il contient.
Sophie, de son côté, errait le jour sur la plage, dans l’attente d’être sollicitée par les Sélects du Club. Et le soir, c’est en pleurant, assise sur le bord du lit, qu’elle priait le Ciel de bien vouloir mettre fin à cette cruelle période de séparation. Son amour pour son Ali ne s’était jamais refroidi.
(À venir : Nouvel appel de détresse)