Je ne réponds pas. Nous entrons dans le restaurant thaï et commandons les même plats, potage aux crevettes puis poulet épicé au lait de coco et à la coriandre fraîche. Je sélectionne un verre de Sancerre blanc pour Mandy et de leau pétillante pour moi.
Tu ne prends pas un verre toi-aussi ? Même pas ça ? demande-t-elle, interloquée.
Même pas, non. Comme pour les cigarettes, cest trop présomptueux de croire quon peut reprendre « un peu » sans replonger. Et ça, je ny tiens pas, je suis passé trop près.
Cest vrai. Pardon, Pat.
Je souris ; elle a gardé cette manie de mappeler Pat, ou Patrick, comme Nastya. En fait, ses premiers mots audibles étaient maman et Pat. Je trinque avec elle et nous mangeons en silence, respectant les pensées moroses de lautre. Mais je vois aussi que le doux visage de Mandy sassombrit peu à peu.
Essaie de ne pas ressasser, ma puce. Concentre-toi sur le présent.
Jai vu que le serveur enlevait une assiette quand nous sommes arrivés. Tu avais réservé pour trois. Et pourtant tu nas jamais aimé Serge.
Tu laimais, cétait tout ce qui comptait pour moi. Je ne lui faisais pas confiance, je crois.
Et tu avais raison. Que jai été conne, bon dieu. Et si tu mavais donné tes impressions sur lui…
Je ne lai pas fait, je ne me men sentais pas le droit. Tu venais de perdre ta mère et tu cherchais du réconfort.. Tu en as trouvé avec lui, cest tout ce qui mimportait.
Oui… Sans compter que si tu mavais dit que tu te méfiais, je taurais rembarré…
Probablement. Et même pire. Tu as hérité du tempérament de Nastya, et il fallait parfois mettre le gilet pare-balles quand elle explosait.
Pat, arrête avec ça. Tu pleures. Arrête, sil te plaît…
Désolé. Je te fais pleurer aussi. Quel père pitoyable tu as. Alcoolo, faible et….
Stop ! Je naurais pas voulu avoir un autre père, jamais de ma vie. Tu as été, tu es génial et je taime. Tu nes pas obligé de te déguiser en Iron Man, tu sais.
Nous partons peu après, je suis déprimé et Mandy commence à subir les effets du décalage horaire. Elle se serre contre moi et cest enlacés que nous revenons à lappartement. Elle file se doucher après mavoir embrassé, nous savons tous les deux quelle est capable de passer une heure sous la douche, tant que leau est chaude et parfois même au-delà. Je me couche tout de suite, le lit me semble trop grand, trop vide ; jéteins la lumière, les yeux grands ouverts dans le noir. Seule lheure du radio-réveil perce lobscurité dune teinte verte. Je glisse dans le sommeil en entendant Mandy chantonner une berceuse russe dans la salle de bain. Je souris, apaisé. Ma princesse est de retour.
Un léger bruit me réveille, Mandy est debout près du lit, elle vient dallumer une applique murale et me regarde dun air suppliant, ses mains empoignent le maillot de rugby qui lui sert de chemise de nuit et le tordent nerveusement. Cest moi qui le lui ai offert il y a un an, un maillot rose du Stade Français frappé du numéro 10 de Jules Plisson.
Je peux dormir avec toi ? Je me sens mal, seule, idiote, nulle.
Euh… Je suis nu, Mandy. Attends, je vais passer quelque chose.
Je men fous, ne bouge pas ! Et merci, Pat.
Et elle se glisse dans le lit, sa tête vient se poser sur mon épaule, sa main gauche, légère comme un oisillon, glisse dans la toison drue de ma poitrine.
Cest plus agréable que mon vieux Teddy bear, quand même. Et pose ta main sur mon dos, je ne suis pas en sucre. Cette nuit, je veux sentir que je suis aimée, serre-moi contre toi… Voilà !
Elle soupire et colle son corps tiède et doux contre le mien. Je réalise que je suis bien, pour la première fois depuis quAnastasia est partie. Sans le savoir, Mandy sest positionnée comme le faisait sa maman, au chaud, en sécurité dans le creux de mon épaule. Sa respiration sapaise lentement, un petit souffle régulier que jécoute avec ravissement, moment de grâce et de paix.
Lorsque je mendors à mon tour, cest avec lâme sereine. Ce corps menu contre le mien, ce cur qui bat paisiblement à lunisson, ce souffle tiède qui balaie mon torse, sont le baume qui soigne mon esprit malade.
À mon réveil, je réalise aussitôt que je ne suis pas seul. Jai une trique matinale carabinée, dautant quune main caresse lentement le fût tendu à lhorizontale. Je me demande juste un instant si Mandy est éveillée, car elle susurre, dune voix un peu rauque mais indéniablement taquine :
Bonjour, Pat. Jai limpression que tu émerges dun rêve érotique bien chaud…
Bonjour, ma puce. Tu devrais arrêter ça, je nen suis pas encore à faire lamour à ma fille.
Tu ne me trouves pas assez belle pour toi ? rétorque-t-elle en caressant mes testicules.
Oh si, tu es belle. Mais tu es aussi ma fille, et je nai pas envie de…
Ce nest pas ce que dit ton corps. Dis donc, jai limpression que tu es vraiment énorme.
Mandy, sil te plaît. Tu le regretteras, et moi aussi. Cest de la folie, nous sommes dans une mauvaise passe mais il ne faut pas.
Daccord, mais si je te taillais simplement une pipe ? Mon connard dex était un excellent prof…
Mandy, si tu continues tu vas recevoir une fessée.
Elle est prise dun tel fou rire quelle interrompt ses caresses, puis elle se soulève, fait passer son maillot de rugby au-dessus de sa tête et madresse le sourire le plus angélique qui soit.
Oh oui, une bonne fessée pour la vilaine Amandine qui embête son papounet !
Que voulez-vous que je fasse ? Je ris aussi. Elle est trop belle, trop fraîche, trop candide malgré ses gestes et ses outrances de bimbo obsédée de sexe. Elle se laisse à nouveau glisser contre moi et pose sagement sa main sur mon torse, agaçant mon mamelon droit.
Tu nen as pas envie, alors.
Tu plaisantes, jespère. Jen ai une envie monstrueuse, oui. De te culbuter et de te prendre, ici et maintenant. Mais je persiste à penser que ce serait une très mauvaise idée.
Tu crois que ton amour pour moi ne résisterait pas, ou un truc comme ça ? Parce que, le tabou de linceste, cest surtout religieux, non ?
Ce nest pas que religieux, cest aussi et surtout un tabou social et moral.
Tu te rappelles Clinton et son « sucer, ce nest pas tromper » ?
Mais où elle va chercher tout ça, avec ce minois innocent en prime… Et ma queue qui reste congestionnée et raide à faire mal…
Tu as peur de quoi ? insiste-t-elle. Que je ne me rappelle plus que tu es mon père ? Que je ne taime plus comme un père mais comme un amant ? Que je veuille vivre avec toi maritalement ?
Un peu de tout ça, javoue. Non ; en fait, je sais bien que tu es solide dans ta tête, que tu proposes ça pour maider, parce que tu maimes et que tu es prête à te sacrifier
Me sacrifier ? Mais non, jen ai envie moi aussi, je voudrais que tu me bouscules et me prennes tout de suite, je suis toute mouillée denvie. Mais je suppose que tu vas refuser encore. Je suis désolée, je suis trop conne.
Et elle se met à pleurer silencieusement, de grosses larmes qui coulent sur mon épaule, qui me nouent les tripes. Je caresse sa blonde chevelure et cherche mes mots, en vain. Je me soulève un peu pour embrasser son front, ses joues, buvant le fruit salé de sa tristesse. Mes yeux plongent dans les iris noyés et brillants de souffrance, une souffrance qui reflète la mienne et lamplifie. Ses lèvres sécrasent sur les miennes, nos dents sentrechoquent alors que nos langues senlacent.
Cest un baiser irréfléchi, violent, entre deux êtres mus par le désespoir. Mandy gémit comme jexplore sa cavité buccale, jouant et gouttant sa salive. Je me recule enfin et la voit reprendre son souffle, ses yeux troublés éperdus damour comme ses lèvres entrouvertes gonflées témoignent de son émoi profond.
Tu es sûre, ma puce ? Nous pouvons tout arrêter, tu sais.
Je sais. Non, je ne suis pas sûre du tout. Mais jai désespérément envie quun homme me prenne, me cajole, me guérisse, me comble.
Dieu me pardonne, jai envie de me perdre en toi comme je nai plus ressenti cela depuis si longtemps
Laisse Dieu au ciel, et décroche le septième pour moi, sil te plaît.
Elle glisse sur mon torse quelle parsème de baisers humides et je ne résiste plus. Elle embrasse mon sexe dressé, décalotte le gland quelle lèche comme elle ferait dune glace, puis lembouche. Comme un gamin, de voir ses lèvres gonflées de nos baisers gainer mon pieu turgescent me fait presque éjaculer. Je suis obligé dintervenir.
Sil te plaît, arrête sinon je vais tinonder, je suis près dexploser.
Trop longtemps à jouer au moine, cest normal, juge-t-elle, une lueur coquine dansant dans ses prunelles. Viens, jai envie de te boire. Dis-moi, tu es monté comme Rocco, au moins ! Je nai pas une grande expérience mais je crois que je vais aimer.
Sur un clin dil elle mavale presque à fond, jusquà linstant où je sens mon gland buter contre le fond de sa gorge. Elle déglutit alors et avance jusquà toucher mon pubis. Là, elle pompe et lèche ma lourde colonne de chair, les mains sur mes hanches me collant à elle. Comme si javais eu envie de partir ! Je tremble un peu, je tremble comme la jouissance menvahit.
Chérie, je Tu nes pas obligée
Elle se recule et inspire fort, le visage rougi, et reçoit dans se bouche ma semence en rasades épaisses qui semblent ne jamais cesser. Les yeux dans mes yeux, elle accepte tout et déglutit, bouche grande ouverte, avant de lécher le méat en récoltant quelques gouttes blanchâtres. Puis elle se redresse avec grâce pour sallonger à côté de moi, cuisses impudiquement écartées sur son intimité nacrée et délicate. La tête posée sur un oreiller, elle sourit rêveusement et glisse les mains sous sa nuque, les plongeant dans la masse de sa chevelure emmêlée.
Je me glisse lentement entre ses jambes. Je suis un peu nerveux, ma fille soffre sans afféterie à moi. Je ne veux pas la décevoir, cet instant est magique et ne se reproduira sûrement jamais. Je caresse lintérieur de ses cuisses, là où la peau est si douce, je souffle sur les fins poils qui ne masquent pas les replis de sa conque rose.
Elle tremble de la tête aux pieds quand ma langue se glisse entre les lèvres dans la moiteur carminée de son vagin, elle pousse un long gémissement mêlé de soupirs lorsque son bouton damour roule puis est aspiré entre mes lèvres. Je ralentis le rythme, comprenant que sinon elle jouira trop vite. Je pose les mains à lintérieur des cuisses pour les écarter largement, mes doigts ouvrent ensuite la vulve délicatement rose et dévoilent crûment le puits damour dans lequel je rêve de mengloutir. Jy glisse la langue aussi loin que je peu et un orgasme balaie Mandy, son bassin décolle du lit mais je reste soudé à elle, jaspire à nouveau le clitoris et le tète, enfonçant deux doigts crochés dans le sexe bouillonnant.
Quelle est belle quand elle jouit ! Un liquide brûlant et iodé inonde ma bouche, je le lape avec joie, continuant à baratter son sexe torride et maintenant Amandine sur une vague dorgasme qui la font trembler et crier. Puis je sens quelle nen peut plus et je me retire, elle sécroule alors sur les draps froissés, sa cage thoracique se soulève au rythme de sa respiration hachée. Je viens poser ma tête à son côté et nous nous sourions, apaisés et heureux.
Alors, Mister Clinton, cette pipe ?
Miss Lewinsky, vous êtes une des plus douées de votre génération. Merci beaucoup.
Vous mavez déjà remerciée, et cétait parfait.
Pour la douche, tu y vas ? Je moccupe du petit déj. Et ensuite je file bosser.
Forçat ! Tu ne peux même pas rester avec ta fille chérie ?
Pas aujourdhui ; tu sais que jarrête vendredi, plus que deux jours avant les vacances. Alors il me faut être sérieux.