Je ne m’attends pas à une nourriture aussi bonne toute l’année. C’est la rentrée, le lycée doit bien marquer le coup, tant dans l’accueil que dans la rigueur. Ensuite, je pense que les règles s’assoupliront. Il faut que nous puissions rentrer chez nos parents avec l’éloge de l’établissement, déjà préparé dans nos bouches. Au réfectoire s’étaient installés à notre table Romain et Lucie, en quête de futurs amis. Lui fait du football aussi, ce qui lui a fourni un sujet de conversation avec ma cousine. Pour ma part, je n’y connaissais rien, pas grand-chose, encore moins chez les féminines. Je me suis donc mis à discuter avec Lucie. Elle a cette qualité d’être drôle et de me faire totalement oublier ce qu’il s’était passé avec ma cousine, dans les vestiaires. Désormais, je ne m’intéressais plus qu’à elle. Mais la sonnerie coupa la conversation.
La journée s’est déroulée tranquillement. Le temps de faire les présentations, de remplir des questionnaires et d’écrire le programme sur nos cahiers. La journée de la rentrée, c’est la plus cool de l’année, si on arrive à en évacuer le stress. Fin de la journée et installation dans les internats. Au déjeuner, Romain et Lucie nous avaient appris qu’ils étaient eux aussi internes. Nous voilà en cohabitation avec des personnes que l’on connaissait. Chez les lycéens plus jeunes, les sexes sont séparés selon les étages, mais selon les ouï-dire, il n’est pas difficile de se faufiler. Ceci dit, les restrictions dans notre étage sont quasi inexistantes. On choisit la chambre que l’on souhaite, à deux ou à quatre – qu’elle soit au rez-de-chaussée ou au dernier étage, de même que nos compagnons de chambre – qu’ils soient filles ou garçons. Tout en sachant qu’on pourra sans doute en changer plus tard il y a davantage de lits que de résidents.
J’avoue que je pensais m’installer avec Céline, Lucie et Romain, mais j’ai respecté l’avis de ma cousine qui souhaitait s’installer avec moi dans une chambre convenable et à deux places. De leur côté, Lucie et Romain avaient choisi chacun une chambre. Les intérieurs étaient rudimentaires : un lit une place chacun, des bureaux, un éclairage, des WC et douche, des armoires, le chauffage – le tout moderne. Presque du luxe.
Pendant que Céline était partie aux toilettes, je m’installais. Je déteste les grosses valises et j’ai la fâcheuse manie, de toute façon, de toujours oublier quelque chose. Lorsque ma cousine revint, ma valise était vide. J’avais déjà installé mon PC portable sur mon bureau pour mater des séries. Quel empressement vous me direz, mais je n’avais aucun devoir et l’envie express de me divertir.
Je n’arrive pas à ouvrir cette fichue fermeture.
C’est dommage, répondis-je, tu vas devoir vivre une semaine sans le contenu de ta valise.
Alors que je mimais de repartir, l’air taquin, elle reprit son SOS d’une façon encore plus désespérée. Je m’approchais et m’agenouillais, examinant la valise. J’étais forcé de l’aider, de secourir cette princesse en détresse. Il ne fallait pas que je me rate après cette sortie par contre… Je commence à forcer et mes doigts brûlent, sans résultats. Je la vois se lever.
Je vais appeler Romain.
Que ma cousine choisisse quelqu’un d’autre que moi raviva une jalousie que je n’avais pas connue depuis des années. Je force alors, pied contre la valise pour servir de contrepoids : soit ça passe, soit ça casse. Fort heureusement, sa valise en ressort indemne. Par contre, j’avais forcé si fort qu’elle s’est entièrement ouverte devant moi dans un vacarme. Et ce que je vis fit de moi un heureux surpris. Sur le sol s’étaient déversés depuis son coffre-fort mobile d’inestimables sous-vêtements féminins. Céline accourut fermer sa valise pour cacher le tout. Je levai les yeux et la regardai, gênée :
Tu imagines si c’était Romain qui avait vu ça ?
Je serais morte de honte, je suis déjà étonnée que je ne le sois pas.
Alors qu’une érection se dessine dans mon pantalon, il m’était d’avis de continuer sur le sujet, pendant qu’elle empilait avec rapidité, à nouveau, ses vêtements pour les ranger sur ses étagères.
Ce n’est pas comme si je t’avais vu dedans.
Encore heureux. Tu m’as déjà vu une fois aujourd’hui, ça suffit comme ça.
Et tu as pris ta revanche.
Revanche ? Je n’ai fait que remettre le jeu à parts égales.
Pendant qu’elle pliait, je ne pouvais m’empêcher de l’épier. Elle était si magnifique. Fine comme une branche, un visage sans défauts le petit grain de beauté qu’elle trouvait dérangeant au front lui donnait son caractère propre. Son sourire si éclatant était ajusté par des dents aussi blanches que des nuages. Ses yeux rayonnaient. Je tombais amoureux… Mais elle était ma cousine. Pour moi, ce n’était pas un problème… mais braverait-elle cet interdit ? Mon Dieu, à quoi je pense enfin ! Les chances qu’elle accepterait de me prendre la main sont infiniment minimes, alors sortir avec elle ? Non, il faut que je me concentre sur autre chose. Cette idée dérangeante mit fin à mon excitation. Du moins pour un temps.
Lorsque nous revînmes du repas du soir, chacun retourna dans sa chambre. Lucie semblait beaucoup s’être rapprochée de Romain. Mais en même temps, Céline ne s’y fait pas prier non plus. Finalement, je n’avais pas beaucoup bavardé ce soir. J’étais fatigué, Céline aussi. Il était temps d’aller se coucher. Mais, c’est à ce moment-là que je remarquai la configuration problématique de cette chambre pour deux.
Ah. On a pris une chambre de filles.
C’est-à-dire ?
Eh bien, nos lits ne sont pas séparés par une cloison.
Ça te dérange ? On peut essayer d’en changer, dans la semaine.
Je pense que ça devrait aller, c’est juste que je n’y avais pas pensé avant.
Mais… pourquoi « une chambre de filles » ?
Généralement, une chambre de mecs à deux, c’est séparé par une cloison. Enfin, je crois.
Et, en quel honneur cette différence ?
Je ne sais pas, peut-être parce que les garçons ont besoin davantage d’intimité ?
Pour ?
Par miracle, je réussis à éluder le sujet. La fatigue me fait dire n’importe quoi. Il n’empêche que je n’avais pas pris de pyjama ou de tenue de nuit. Je vous l’ai dit : j’oublie toujours quelque chose. Alors, pendant qu’elle partait se changer dans la salle de bains, je me déshabillai, garda mon t-shirt et mon boxer et m’enfila sous ma couette. Quand elle revint, je déposai mon smartphone sur la table de nuit, programma mon réveil et la regarda. Elle s’était vêtue d’un haut blanc, assez court sur les épaules, qui laissait deviner sa légère poitrine. Comme bas de pyjama, un legging noir de sport qui accrochait son jeune corps et se terminait à mi-tibias. Je frissonnais. Il suffisait d’un coup d’il furtif vers son entrejambe pour pistonner mon levier. Naturellement, on n’y voit rien. Mais ce vêtement moulant octroie une forme d’excitation indescriptible, un fantasme inaudible. Je fus davantage gâté lorsqu’elle se retourna. Son vêtement m’offrait une vue inestimable sur ses fesses.
De ce côté-là, il n’était pas énormément serré, sauf si bien entendu elle écartait les jambes. C’était plutôt une masse informe, mais dont on pouvait relever de fines fesses, adaptées à sa petite silhouette. En plissant les yeux, on distinguait les traits de sa culotte. Je n’en pouvais plus. J’avais glissé ma main dans mon boxer pour sortir mon jouet et je me l’agitais en la fixant. Pour ne pas paraître suspect pendant qu’elle s’embêtait à remettre correctement ses draps, je faisais semblant de me moquer d’elle et j’arrêtais lorsqu’elle se tournait vers moi. Je n’avais rien de prévu, pas de mouchoir, ni d’essuie-tout mais l’excitation était telle que je ne pouvais m’arrêter et je devais à tout prix finir avant qu’elle n’éteigne la lumière : il fallait que je le fasse en l’ayant devant mes yeux. Finalement, elle éteignit les feux pendant que ma main et mon bas-ventre et hélas ainsi que mes draps étaient recouverts de sperme et que j’étais aux anges.