CHAPITRE 12 : LA GAFFE
Je métais à peine rendormie quAhmed et Hassan firent irruption dans ma chambre. Ils marrachèrent de mon lit douillet pour me plonger dans un jacuzzi parfumé.
Un céleste massage huileux exécuté par quatre mains me remit rapidement en condition. Mabreuvant de compliments sur ma plastique et de « petite Jade » répétés intentionnellement, ils remirent promptement ma libido au niveau scientifiquement souhaité.
Les deux compères avaient changé de comportement : ils semblaient clairement épris de leur jouet. Hassan, surtout, devenait de plus en plus enflammé dans ses débordements licencieux, malgré mes réticences. Ce qu’hier encore j’avais accepté des amis de Pascal me rebutait aujourd’hui. Nadia était passée par là.
Tu peux me couper la gorge avec ton coutelas, je ne te toucherai pas.
Epuisée par ma prestation gymnique de la nuit, ma délicate musculature ne pesa pas bien lourd quand Ahmed m’emprisonna les poignets dans le dos. Une fois jetée sur le lit, ils me lièrent en croix avec un coussin sous les reins, exposant ma vulve tourmentée à leurs gifles outrancières.
Les ceintures se défirent et les pantalons glissèrent ; mon cri strident leur fit exploser les tympans avant qu’un bâillon ne me réduise au silence.
Nadia et ses deux esthéticiennes, attirées par le remue-ménage, déboulèrent dans la pièce.
Elle échangea quelques gentillesses avec mes deux violeurs en puissance qui s’enfuirent sans demander leur reste en beuglant un prémonitoire : « Nous te revaudrons ça ! »
Et en plus, ils me menacent Je peux compter sur vous, les filles, pour m’épauler dans la plainte que je ferai au prince ?
Naturellement, Mademoiselle : ils ont juré, comme nous toutes, de ne pas s’écarter des termes du contrat.
Nadia me détacha d’un air détaché. Stupidement, je ne pus résister à la tentation de lui voler sa bouche devant ses collègues outrées. Elles manifestèrent leur grande réprobation et leur intention d’en référer immédiatement. Je venais, à linsu de mon plein gré, de lui donner le baiser de Judas.
Si tu ne te sens pas capable de nager deux jours de suite vers la côte, cela va mal se passer pour nous deux. Habille-toi en vitesse !
Jeus à peine le temps de passer une courte blouse échancrée quHassan et Ahmed firent exploser la porte. Attachée sans ménagement par les poignets à la tringle du rideau de douche, jassistai impuissante à lenlèvement ma bien-aimée. Ils se jetèrent sur Nadia, la giflèrent et la traînèrent par les cheveux en la rouant de coups pour la séquestrer dans une geôle à larrière du bateau.
Quelle faute avait-elle commise pour mériter pareil traitement ?
Ce fut la dernière fois que je vis Nadia de toute la croisière.
Une fois leur sale besogne achevée, ils revinrent me chercher pour memmener sans un mot à linfirmerie pour une prise de sang de routine.
Après mavoir laissée refroidir une demi-heure comme un rond de flan dans la salle dattente improvisée, les deux assistantes de Nadia vinrent me chercher pour me conduire devant le comité scientifique. Les jeunes femmes mavouèrent tout de go me désirer.
Elles me coincèrent entre deux portes et me pressèrent un citron sur le clito.
Si tu nous avais dit plus vite que tu étais lesbienne, ma petite Jade, tu n’aurais pas eu besoin de te rabattre sur Nadia.
Tes seins de velours sont non seulement superbes, mais ils se raidissent au moindre effleurement. Jadore.
La redoutable perfection de leurs succions conjuguées au superlatif me faisait déjà tanguer.
Si vous avez décidé de mhonorer les seins jusquau petit matin, j’aime autant être prévenue de ce qui m’attend. Je préfère vous le dire de suite : le coup de l’hypnose est éventé, même si une partie du cerveau de votre "petite Jade" n’a pas l’air de le savoiiiir !
Mes gémissements étouffés nen fouettaient que davantage leur ardeur.
Merveilleux ; cétait vraiment merveilleux ! Mon vagin serré tressaillait, et elles ne n’avaient pas encore touché mon petit poisson qui pétillait sous la morsure citronnée.
Mon orgasme nétait quà un pas que mes deux tyrans ne me laisseraient pas franchir.
Ma voix implorait une pitié illusoire que mon inconscient refusait.
Ma résistance de façade sévaporait peu à peu pour faire place à un désir ignoble.
Pour être franche, jaurais donné la Terre entière pour sentir leurs mains entre mes jambes.
Une caméra, placée au-dessus de la porte au pied de laquelle je me vidais de mes sucs, tourna sur son support. Il me sembla entendre une conversation qui provenait de la pièce d’à côté.
Voilà ! J’ai l’image. Nous pouvons commencer. Madame Renaud… Je vous en prie. Madame Renaud ?
Elle est vraiment stupéfiante ! Cette beauté respire la force sensuelle, la pudeur contrariée, la femme-enfant désirée
Madame Renaud !
Attendez ! Regardez : elle écarte les jambes Oh ! Elle a posé sa cuisse sur lépaule de Fatia. Rachida a compris. Elle sempare de lautre, la soulève et la plaque contre la porte. OUI ! Comme ça ! Elles frottent son clitoris entre leurs mains. Elle gémit scandaleusement Que dit-elle ?
Goal !
Pardon, Richard
Elle dit : « Tuez-moi ! Dépecez-moi ! Contraignez-moi à vous obéir ! » mais ce nest pas le propos de notre réunion, Madame Renaud.
Bien sûr, bien sûr Que disais-je ? Ah oui : les résultats préliminaires de lobservation.
Chloé a été choisie par le prince Nabil pour ses proportions parfaites et sa réceptivité à toutes les pratiques perverses qui feront merveille en son palais. Sa capacité orgasmique singulière nous laissait supposer quelle sécrétait une quantité conséquente de lhormone du plaisir que nous sommes parvenus à synthétiser. Or, son taux de lubyvérine est relativement stable dans tous les prélèvements, voire plutôt bas. Paradoxalement, quand elle est en souffrance, en état dépuisement physique ou lorsqu’elle vient de passer une nuit avec une personne qu’elle apprécie, un pic se dessine assez nettement. Je suppose que vous avez également remarqué pareille évolution dans son comportement sexuel, sur vos écrans de contrôle ?
Cest beau la science. Évidemment que javais remarqué lexcitation que me procuraient la douleur et la fatigue physique. Je préférais nettement quand la Renaud parlait de mon anatomie plutôt que de mes hormones. Ses paroles me faisaient lamour que son corps ne pouvait prodiguer. Je me dis souvent que je fonctionne à linverse dune personne normale.
Le Richard avait une petite remarque salace à ajouter :
Quand on lui fait mal, elle devrait se bloquer, mais cest tout le contraire qui se produit : elle donne l’impression de senvoler vers dautres sphères. Pareil lorsque sa partenaire est de sexe féminin, comme ses deux charmantes accompagnatrices qui ont attaqué son fondement. Elle éjacule par petits jets et
Richard ! Je ten prie. Lobservation est déjà suffisamment pénible à supporter.
Chers confrères, la conclusion simpose delle-même : dautres médiateurs doivent entrer en jeu dans lémulation de la libido. La lubyvérine nen serait quun des acteurs. Accessoirement, jattribuerais pour le moins des tendances masochistes et lesbiennes à notre Chloé. Tendances, ou qualités ? Je ne doute pas que le prince saura en tirer parti, voire à en abuser. Faites-la entrer, sil vous plaît !
Assise entre mes deux courtisanes, face au staff au grand complet, je n’avais aucune intention de m’en laisser compter. Fatia remonta ma courte blouse sur mes cuisses tandis que Rachida me déboutonnait pour offrir ma poitrine à cinquante centimètres des mains avides de deux messieurs.
Immédiatement, je fus accablée de questions sur mon passé et mon ressenti instantané lorsqu’on m’oblige à m’exhiber en public.
Je n’ai aucun problème avec la nudité ; en tout cas, beaucoup moins que vous en avez à me regarder dans les yeux. Je vais être claire : faites ce que vous voulez de mon corps, mais je ne répondrai pas à vos questions tant que je n’aurai pas eu des nouvelles de Nadia.
Belle réponse de masochiste en manque d’affection ! Regarde bien ; ce hublot offre une vue panoramique sur le pont arrière.
Une fille dévêtue attendait fébrilement son supplice sur le pont ; chacune de ses deux chevilles emprisonnées dans un nud coulant fut reliée aux poulies les plus distantes du mât dartimon.
Brutalement, son corps fut propulsé dans les airs, au risque de disloquer ses jointures. Les poignets menottés dans le dos, elle ne pouvait plus esquisser le moindre mouvement.
Échevelée, luisante de sueur, elle était accrochée et disjointe, les cheveux lustrant le vernis de la plate-forme.
Ahmed lempala gentiment sur un, puis deux doigts.
La main dHassan prit à son tour possession de son entaille béante. Ils étaient en elle et remuaient son ventre en y puisant à pleines mains. Nadia se tordait, hoquetait et je retenais mon souffle. Soudain, un plaisir délirant lemporta. Magnifique, irraisonnable et sonore.
Je me redressai comme un ressort pour lui porter secours.
Laissez-la en paix ! Elle est à moi.
Et tu es à elle, je suppose. Cette insolence est à mon goût… Fatia ! Attache-lui les mains derrière son dossier ; et toi, Rachida, écarte ses jolies cuisses et ligote-les aux pieds de sa chaise !
Deux hommes soulevèrent la chaise et son occupante pour me transporter à l’arrière du bateau. Le vent s’était levé ; une forte houle commençait à animer le navire. Les vagues se brisaient par-dessus la rambarde, éclaboussant nos deux corps d’écume marine. Le tableau était vraiment d’une intensité dramatique insoutenable.
Ahmed s’empara d’un cordage marin. Il le tressa et le fit osciller devant le visage de Nadia qui brailla sa désapprobation. Hassan faisait tournoyer une lourde chaîne au-dessus de la tête.
Que vont-ils lui faire ? Vous n’avez pas le droit ! Nadia n’a succombé qu’à ses sentiments. Je suis la seule responsable. Tout est de ma faute. Mes pulsions malsaines m’ont poussée à comploter pour devenir la cible des tortures de l’équipe du Globe Trotteur.
Le premier coup de cordage zébra l’abdomen de la malheureuse. Elle se replia sur elle-même et retomba lourdement, à moitié inconsciente.
Si tu souhaites qu’Ahmed la dépende, j’ai peut-être quelque chose à te proposer qui dépasse le cadre de ton contrat.
Mes cerbères femelles annoncèrent la couleur en martyrisant à tour de rôle mes globes fermes aux bouts hérissés.
Alors, ma petite Jade, tu réponds au monsieur ?
Hassan catapulta sa chaîne sur les cuisses écartelée de Nadia qui injuria les deux hommes avant de perdre conscience.
Assez ! Lâchez-la !