La cure 9
Le réceptionniste est assoupi. Marco et Julie rhabillés font écran à Robert, Paul et René. Ouf, la sortie est réussie. Je remonte à ma chambre, je prends mon sac et je redescends aussitôt, Les autres ont quitté le hall d’entrée, j’appuie sur le timbre, le gardien sursaute, me sourit, je le salue et sors. Paul, René et Julie ont disparu, Robert et Marco s’éloignent du parking, Marco me nargue :
— Tu manques de chance, Amélie ne t’a pas attendu.. Tu restes notre invité, la suite se déroulera sur la plage, du côté de la retenue d’eau. C’est plus pratique pour se laver à marée basse après une partie de cul.
J’ouvre mon coffre, je dépose mon bagage. Une ombre se lève tout près : c’est Amélie.
— Jean, c’est toi ? Je m’étais assise sur ce banc, derrière ta voiture. Marco et Robert se sont arrêtés à l’avant et discutaient. Ils n’étaient pas tout à fait d’accord. Robert disait :
— Non, Marco, arrête, tu t’es vengé, cela suffit. Elle est crevée, tu ne peux pas lui faire plus de mal. A force de tenter le diable, tu te feras prendre par les flics.
Marco lui a ri au nez et a répliqué
— Ne t’en mêle pas. je te demande juste une ou deux bouteilles pour les saouler, elle et son cocu. On s’amusera d’eux, après on les foutra à poil et on les attachera l’un à l’autre comme deux amants et on les couchera à la limite des vagues. Je me serais bien envoyé la petite Amélie pour la punir dêtre une petite pute. Quand on les découvrira , ils devront sexpliquer. Tu as vu comme elle s’est soumise : par peur du scandale j’ai réussi à lui imposer une orgie et ce n’est pas fini. Eh! Bien elle l’aura quand même ce scandale redouté. Je vois les titres de la presse :
« Un homme et une femme saouls copulent nus sur la plage et sendorment»
— Ce n’est pas raisonnable. Baise-la encore si tu veux, humilie le mari jaloux mais trouillard et laisse les tomber. Fais pas le con.
— Contente-toi de me refiler ta bouteille de Ricard. Je ne veux rien d’autre. garde tes bons conseils pour toi. Tu as pris ta part de plaisir sur la bête. Toutes des salopes. Celle-là va payer pour les salopes.
— Bon, accompagne-moi, je te donne la bouteille, mais ne compte plus sur moi pour la suite. Je serai quitte.
Amélie craint que Marco ne fasse des bêtises avec ma femme.
— Tu ne peux pas le laisser faire. Toute la journée il a parlé de vengeance, de ta femme, de sa mère, de son père, de son meilleur copain. Comme je n’écoutais pas toujours, je n’ai pas compris. Mais là, il y a quelques minutes son délire m’a fait peur. Il faut aller aider ta femme. Je viens avec toi. Pour l’instant elle est partie seule avec Paul et René. Rattrapons les.
Je m’adresse au réceptionniste, je lui remets les clés de la chambre et celles de l’auto " A ne remettre qu’à moi et surtout pas au fils de ma femme". Le pauvre homme somnolent doit se demander pourquoi le fils de la femme n’a pas droit au clés du mari. Je lui confie mon petit secret :
— Marco fait trop de bêtises. Je me méfie. Ne le laissez plus entrer. Il a bu et ne doit pas conduire.
— Ah ! Bon, comme c’est vous qui payez.
Avec Amélie nous allongeons le pas, empruntons la dalle de béton en pente, arrivons dans le sable.
— C’est par ici, je les distingue, devant nous. Oho ! Paul, attendez-nous.
Les trois silhouettes s’arrêtent, nous attendent. Deux gardiens seulement pour ma femme, le tour est jouable.
— Amélie, décide de séparer les deux types.
— Marche plus vite avec l’un et je m’occuperai de l’autre.
— Ah ! Tu n’es pas le trouillard décrit par Marco. Ça marche, Paul a le béguin pour moi. Je vais plutôt le freiner.
-Parfait.
Julie a besoin d’un appui pour avancer. Amélie tire sur la main de Paul, lui murmure à l’oreille. Il s’arrête. Ils s’embrassent debout dans le sable. Le poids de Julie repose sur le bras de René. Celui-ci marque une pose, se retourne et s’indigne :
— Hé, fais ton boulot, tu rouleras des patins quand on sera à la place prévue. Il te les faut toutes. Amélie, garde ça pour après. De toute façon Marco a prévu une fête pour toi aussi. Ce n’est pas la peine de prendre de l’avance. Et merde, la mémé devient lourde, Paul arrive ou je la laisse tomber.
Amélie redouble d’ardeur. . Je m’adresse à René :
— Avance, je vais t’aider, il est normal que je soutienne ma femme . Zut, mon lacet s’est dénoué.
Je me baisse, je ramasse une poignée de sable sec
-J’arrive,
René ricane et me dévisage avec mépris :
-Enfin, tu te décides à l’aider. Le spectacle t’a émoustillé et tu veux ta part. Là où il y en a pour quatre, il y en a pour cinq. Et si tu savais ce que Marco lui réserve, tu te dépêcherais de …
Il se tait, crache, se frotte les yeux, laisse tomber Julie. Je viens de lui envoyer la poignée de sable dans la figure. Il est aveuglé. Je me souviens du récit d’un soldat grec contre les barbares ( oi barbaroi). « Tu frappes dans l’estomac : l’adversaire se plie en deux et pendant que son visage s’abaisse, ton poing remonte et va cueillir la pointe du menton. » Je nai jamais vérifié, tant pis, je risque le tout pour le tout.
Ça marche ! La lointaine version grecque, enfouie au fond de ma mémoire depuis environ vingt-cinq ans, vient de m’inspirer. René plie les genoux, part la tête en avant. Au passage je l’achève d’un coup du tranchant de la main derrière la nuque : c’est un souvenir de close combat resté vain jusqu’à ce jour. Julie est assise dans le sable et regarde le tas d’os couché à ses pieds:
— Oh! Jean ! Marco va te faire du mal.
Marco n’est pas là. Mais Paul s’est dégagé d’Amélie et n’écoutant que son courage se précipite vers nous. J’ai juste le temps de ramasser une autre poignée de sable, de la lancer sans trop viser. Ouf, Paul tousse, crache. Le guerrier grec revit en moi: l’estomac, le menton, un corps s’effondre, Je l’achève . Ça fait mal à la main.
— Amélie me saute au cou, me voit comme un guerrier antique. Julie se redresse et supplie, :
-Sauvons-nous! Oh, mon chéri j’ai si peur pour toi. Si tu savais , jai si peur pour toi.
— C’est sans raison. Marco subira le même sort si nous réussissons à immobiliser assez longtemps ses deux complices. Je retrouve mes vingt ans, qu’il vienne, ce lâche qui avait besoin d’une troupe. En premier déshabillons-les. Je les veux nus.
Les filles savent comment dépouiller un homme en peu de temps. Mon couteau suisse taille des lanières dans les jeans et les tee shirts. Ces bandes servent à nouer les chevilles et les poignets des vaincus séparément, puis à solidariser leurs jambes. Lun ne partira pas sans lautre, ils sont liés comme des frères siamois. Comment se lèveraient-ils ? Que faire de ce qui est inutilisable : des chaussures, des montres ou du contenu des poches ? Un cadeau à Poséidon : pieds nus je cours à l’eau, et je jette mon offrande au dieu de la mer. Je retourne près des deux femmes. La mienne pleure dans les bras de la jeune.
— Il faut neutraliser plus complètement ces barbares. Amélie entreprends Paul, il appréciera peut-être, Julie tu t’occupes de l’autre. Vous les videz de leurs forces, vous leur faites cracher leur dernière goutte de sperme. Usez de vos mains, masturbez les au sang et si cela ne suffit pas sucez -les. Vous pouvez même les prendre en vous et les chevaucher si nécessaire. Faites vite. Quand Marco se pointera simulez une union charnelle. Amélie es-tu d’accord ?
— Je sais quel sort ce porc nous réserve à Julie, à toi et à moi. Ses deux lieutenants doivent payer leur complicité. Je vais les faire cracher.
Julie s’informe.
— Quel sort nous réserve Marco?
Julie répète ce qu’elle m’a raconté sur le parking de l’hôtel. Je lui demande si elle veut revivre ce qui sest passé dans la chambre. Elle comprend :
— Ah ! Dans ce cas, vous avez raison. Pas de pitié. déclare Julie
Le traitement de faveur que prodiguent les deux femmes réveille nos deux gardiens. Évidemment les mains des femmes menacées ne sont pas douces aux misérables. Il faut les voir s’acharner à deux mains sur ces pieux . Ils ont beaucoup servi en chambre. Leur érection a tardé. Amélie plonge avec la bouche. Paul lui réclame une faveur :
— Pitié, Amélie, pas avec les dents. Ça fait mal.
Julie tourne la tête vers moi, hésite. je l’encourage :
-« Une fois de plus ou de moins, ça ne change rien, » m’as-tu dis à notre arrivée à l’hôtel. Tu peux encore aujourd’hui faire ce qui te plaît, mais demain tu ne le feras plus en ma présence. Va, suce-le ! Tu les as si bien sucés dans la chambre, pourquoi t’arrêter ?
-J’étais forcée. Je texpliquerai
-J’ai lu le plaisir dans tes yeux. Ne perdons pas de temps à discuter. Epuise-le.
Les types se mettent à gémir. Leurs plaintes mettront Marco en garde.
-Amélie as-tu un soutien-gorge ? Il faudrait leur bourrer la bouche pour les faire taire.
— Hélas, non, ils me l’ont volé dans la soirée. Attends, j’enlève ma culotte et j’en fais une boule. Tiens mon petit Paul, renifle. Tu en as de la chance cette nuit. Tu n’osais pas rêver de sentir mes odeurs intimes. Tout arrive. Tu as fais le salaud avec Julie, tu m’as déçue, tiens, bouffe ma culotte. Si tu n’ouvres pas la bouche, je te mords la queue. Ah! Ah! Ah !Comme mon agneau est docile.
Julie branle et suce. René est absolument silencieux. Garde-t-il son souffle pour crier et avertir Marco? Amélie rappelle ma femme à l’ordre :
-Dis, Julie, tu tiens vraiment laisser une chance à Marco. Les cris de René pourraient le mettre en garde. Veux-tu vraiment que Marco se batte contre Jean?
— Ah ! non, surtout pas. Mais si je fais comme toi, je n’aurai plus de culotte.
— Dans la chambre, ils t’en avaient laissé une ? Ça m’étonnerait. Alors fais comme moi. De toute façon il fait noir, personne ne verra ton cul. Et si Marco bat Jean, ta culotte ira nager sur les flots. A toi de choisir ton camp.
A mes pieds, Julie remue, fourre la culotte dans le bec de René, sans commentaire. Le dégoûtant connaît parfaitement les odeurs des orifices de ma femme. Le supplément est gratuit
— Ah, c’est bien Paul, pour la première fois tu me fais cadeau de ton sperme, se réjouit Amélie. Faut-il pour te faire redémarrer te frotter la queue au sable ? Comment ça va chez toi Julie ?
— J’ai trop mal aux mâchoires.
— Prends ma place sur Paul. Je fais cracher le tien.
L’échange se fait. Amélie prend René en main, se laisse glisser le long de son sexe et se lance dans une chevauchée échevelée. En me penchant je vois ses fesses blanches déculottées monter et descendre à toute vitesse. Et hop elle saute en bas de René et rit : je l’ai eu. J’en ai plein les mains.
-Moi, je ne peux plus, se plaint Julie, brisée par les assauts précédents avec les quatre salopards.
Je m’approche d’elle, je la repousse, je prends sa place et pour la première fois de ma vie, j’empoigne la verge d’un homme. J’ai bien vu comment Julie les masturbait tout à lheure sur le lit et comment elle les suçait. Je limite. je serre la hampe, je monte, je descends, je secoue le sexe, j’y vais hardiment, brutalement. Malgré un profond dégoût javale sa couleuvre, je pompe. Il pleure et son regard implore pitié. Malheureusement pour lui, mon coeur a séché ce soir, quand, à quatre, ils n’ont eu de cesse d’avilir ma femme. Je n’ai plus une once de pitié. J’ai des envies de sang. C’est étrange de masturber un homme, de sentir palpiter dans la main une bite. Aurais-je des tendances gay ? Je manipule, je secoue, j’obtiens un écoulement ridicule.
Amélie m’avertit :
— Voilà Marco. Julie mets-toi à cheval sur la bouche de Paul. Je suis déjà assise sur celle de René. Marco est seul. Robert ne l’a pas suivi. C’était prévisible. Jean méfie-toi, il doit avoir une bouteille.
Ma main est pleine de sable. J’attends mon rival, bien résolu à lui faire regretter ses actes passés et ses projets infâmes. A la dernière minute, j’ai un doute : il se pourrait que Julie crie et me trahisse. Marco appelle :
-Ho ! où êtes-vous? Paul, René
-Ici, viens vite, nous nous amusons bien, répond Julie .Il serait temps que tu me fasses l’amour, j’en meurs d’envie.
Le contenu du propos est révoltant. Mais Julie ne m’a pas trahi : Marco approche sans méfiance.
— Ah ! les putes! Vous auriez dû m’attendre. Et toi, grosse larve, ça te plaît de voir ta femme défoncée, dit-il en me bousculant. Tu as de la veine, je vais lui faire passer le goût de l’adultère. Julie, espèce de chienne, rampe, viens au pied, je t’apporte à boire..
Julie ne se déplace pas. Il veut aller vers elle, passe à proximité de ma main gauche. Le sable l’aveugle, le fait tousser, il étouffe. Mon poing atteint le mou de l’estomac, prend un élan et frappe à la pointe du menton le barbare plié . A son tour il s’effondre achevé par le tranchant de l’autre main. Bon sang que ça fait mal.
Les vêtements de Marco taillés en pièce lient les poignets et les chevilles du chef. Nous le traînons nu près des deux malfrats de son escorte et nous attachons ensemble les pieds des trois dégouttants personnages. Reste a récupérer les culottes. Dans les bouches vidées je verse une bonne rasade de Ricard puis j’arrose les corps. On les jettera en cellule de dégrisement. J’efface mes empreintes en frottant la bouteille dans le sable. Que font les deux femmes agenouillées de part et d’autre de Marco ? Quatre mains sur un pipeau, elles vident les couilles du fanfaron. Sexuellement épuisés, abreuvés généreusement au Ricard sec, ces trois bandits nus vont vite s’endormir. La marée montante les réveillera si personne ne les voit avant le lever du jour. Je doute fort que Marco aille se plaindre à la gendarmerie où il devrait s’expliquer sur les tenants et aboutissants de sa mésaventure.
-Bien, nous pouvons aller. Amélie es-tu de la région ?
— Non, je repars ce samedi avec mes parents. Je suis contente de vous avoir aidés. Puis-je vous embrasser?
C’est fait. Julie ne réussit pas à quitter la plage.
-On ne peut pas les abandonner comme ça, ils auront froid.
Amélie lui rappelle les intentions de Marco :
-Sans le courage de Jean, nous serions nus, tous trois, à leur place. Ils n’ont que ce qu’ils méritent. Allez, bonne nuit.
Nous ne reverrons plus cette précieuse auxiliaire. A l’hôtel le réceptionniste me remet mes clés et me signale qu’il a dû résister à la demande pressante du" fils de madame". Il réclamait la clé de la voiture.
La nuit sera courte. J’aide Julie à se doucher. Aussitôt couchée elle s’endort. Nous aurons des heures de voyage cet après-midi pour les mises au point nécessaires. Nous passons peut-être notre dernière nuit dans le même lit. J’ai longuement savonné mes mains.
A suivre