Le reste de la nuit s’était déroulé en scènes osées, en câlins plus ou moins feutrés. Claude et Catherine s’étaient données l’une à l’autre, avec une sorte de respect et de tendresse dont seules les femmes étaient capables. Elles avaient joui, plus ou moins, en silence ou non, mais jamais rien n’avait semblé décalé ou faux, aucune n’avait trichée. Claude les traits tirés, assise le dos appuyé à la tête de lit, gardait la main de sa compagne dans la sienne. Catherine les yeux fermés, serrait les doigts fins de la brune avec une sorte de tendresse, celle des amantes repues et contentées par les jeux auxquels elles venaient de se livrer.
Un sourire béat sur les lèvres, Claude et Catherine reprenaient un souffle normal.
C’était tu as été, j’ai adoré te faire l’amour Claude !
Moi aussi, je t’assure que c’était la première fois.
La première fois ?
Oui avec une femme, ça ne m’était jamais arrivé ! Pas même un baiser. Sur la bouche je veux dire.
Alors ? Tu en pense quoi, ma belle ? Tu as joui tout de même ?
Oui je l’avoue, et très violemment à certains moments. Et c’était d’une douceur pas bourrin quoi ! Mais tu dois avoir beaucoup d’expérience, toi, avec les femmes !
Je comment dire, j’aime beaucoup oui ! Je trouve plus facilement mes gestes qu’avec un homme. Ils sont toujours trop pressés. Ils ne savent pas prendre leur temps.
J’en sais quelque chose j’ai eu une expérience malheureuse juste avant
Chut n’en parle plus ! Tu as sans doute misé sur le mauvais cheval ! Pas forcément médiocre, mais un de ces petits jeunes qui sont en apprentissage de leur sexualité.
Tu crois ? Il était tendu et anxieux, chacun de ses gestes me faisaient mal.
Oui ! Mais si tu l’avais seulement guidé un tout petit peu, si tu l’avais entrainé vers des mouvements nouveaux pour lui, si tu l’avais juste rassuré
Mais j’avais besoin que ce soit lui qui me rassure, qui me prouve que j’étais encore une femme, tu comprends ? C’est ce que toi tu as fait et je me sens cent fois plus féminine que ce matin à mon réveil !
Tu oublies sans doute aussi que nos jeunes d’aujourd’hui n’ont pour toutes références que le cinéma porno qui est partout. Pour eux, plus c’est violent, plus c’est fort, mieux c’est. Une image ancrée dans bien des têtes de nos ados la génération internet quoi !
Je dois dire que vu sous cet angle mais toi tu as su me redonner un gout immodéré de l’amour.
Non ma belle ! Pas de l’amour, juste du sexe, simplement du sexe. Et je suis persuadée, intimement même, que tu ne sauras jamais te contenter de séances de « lèche-minou » !
Quoi ? Je ne comprends pas bien là !
Mais si ! Là, tu es sous le coup de l’émotion, de la relaxation de ton corps, du bien-être de ce que nous avons fait, c’est sûr. Mais demain en y resongeant bien, tu mesureras le fossé qui te sépare de la sexualité dite « normale » de nos « jeux de filles ».
On dirait que tu parles pour toi !
Aussi ! C’est vrai que j’adore m’envoyer en l’air avec une nana, surtout quand comme toi elle est bandante. Mais au bout de quelques temps, le truc qui nous fait défaut se remet à me hanter et j’ai besoin aussi de me sentir femme de l’intérieur, d’être prise quoi !
Oui tu veux me faire comprendre que tu es bi et non pas lesbienne ?
Tout à fait ton esprit vif me plait ma Claude Et je suis certaine que toi également, tu vas ressentir ce besoin de possession. Après il suffira que l’amant soit doux et attentif.
Facile à dire aussi tu ne crois pas ?
Ben si les jeunes gens sont trop impétueux, les amants plus murs sauront peut-être te contenter. Tout comme ils le font pour moi. Je dis « les » ! Mieux vaut en disposer de plusieurs, c’est parfois facilement défaillants les hommes sur le retour !
Claude écoutait presque religieusement cette nouvelle amie, souriant aux propos expressifs, voire même excessifs, de cette nana rousse. Mais Catherine était perdue dans les méandres insondables de son esprit. Elle vivait sans doute des choses imperceptibles pour la brune. Ses yeux brillaient et la main qu’elle tenait s’en trouvait presque broyée sous l’intense cheminement de ses idées profondes.
Hey ! Je ne sais pas ce qui te donne une telle force, mais j’ai juste deux mains et j’y tiens vraiment.
Oups ! Pardon. Je revivais des moments
Oui ! Ça devait être intense pour que tu m’écrases les doigts de la sorte. Je ne peux pas en profiter un peu ? Histoire de ne pas mourir idiote.
Bof ! Ce ne sont que des images, des flashs qui me reviennent non c’est juste perso.
Alors tant pis ! Mais je suis certaine que ça devait être excitant.
Un jour si tu veux je te raconterai, ou mieux, je te ferai partager.
!
Oui, partager, avec plusieurs hommes
Tu veux dire que tes amants c’est ensemble que tu les vois ? Pas un par un ?
Pas toujours non ! Et c’est sacrément bien aussi d’être le centre de toutes les attentions, de toutes les caresses.
Mais, ils ne sont pas jaloux les uns des autres ?
Il suffit de bien les choisir. Et puis si l’un ne veut pas, il y en a tant d’autres qui ne demanderaient pas mieux mais un jour si tu es intéressée, pourquoi pas !
Je je ne sais pas si j’oserais ! C’est quand même spécial comme truc.
A toi de voir, mais je sais déjà que tu es à l’écoute, si ce n’est ton esprit, du moins ton corps lui, espère déjà. Tu vois c’est l’histoire du ver dans le fruit. Ce que je te raconte fait son petit bonhomme de chemin dans ta tête.
Mais non !
Oh que si et c’est toi qui me rappelleras pour un jour essayer ce genre de petits jeux !
Tu es folle ? Je n’arrive pas à croire que tu puisses
Que je puisse penser cela ou que je puisse aimer les amants multiples simultanément ? Il te suffirait de tenter une fois pour comprendre mais pas avec des gamins.
Et pour toi la bonne fourchette d’âge, c’est quoi ?
Je dirais entre cinquante-cinq et soixante-quinze ans. C’est là que les choses qu’ils offrent sont très longues à se mettre en place et qu’ils compensent par des caresses exquises. Ils ont déjà vécu beaucoup et prennent le temps d’apprécier la femme. Je t’assure tu devrais essayer une fois.
Arrêtons nos sottises ! Tu veux un café ?
Non ! Nous devrions peut-être dormir un peu, ne crois-tu pas ?
Si si !
Les deux femmes s’étaient endormies côte à côte. La première à rejoindre le pays des rêves avait été Catherine. Dans l’obscurité de la chambre, Claude elle, avait les quinquets grands ouverts. Elle repensait au propos de cette invitée plutôt curieuse. Cette jolie femme n’avait pas de mauvaises manières, loin de là et pourtant, elle donnait l’impression de vivre une sexualité plutôt riche et débordante. Sans s’embarrasser de caste, de sexisme ou autre pudibonderie imposés par la société actuelle. Une femme libérée en somme. Et cette histoire d’amants multiples comment était-ce possible ? Elle avait déjà elle, bien du mal à assumer le fait d’en trouver un seul. Et le dernier n’avait été pas une parfaite réussite.
Elle entendait la rousse qui respirait très doucement. Un vrai signe de son abandon au sommeil. Alors comme pour calmer une excitation à fleur de peau, la brune laissa sa main venir entre ses cuisses. Bien à plat sur le sexe encore chaud et toujours aussi trempé, elle fit faire quelques passages à son index tendu. Au premier frottement, ses sens en éveil, s’enflammèrent de nouveau. Elle remuait le moins possible, pour ne pas sortir de ses songes son invitée. Mais son cur battait à tout rompre et il lui était bien difficile de rester calme. Elle jouissait de nouveau, juste en se caressant. Son corps cette fois encore se révélait aux plaisirs exacerbés.
Puis pour elle aussi le néant vint l’envelopper de son sein ténébreux. Les rayons d’une lumière matinale déjà bien avancée frappaient les interstices entre les lames de bois des volets. Claude s’étira et une seconde chercha où elle pouvait bien se trouver. Puis la forme à ses côtés qui remuait lui rappela qu’elle avait passé la nuit avec Catherine, une naufragée de parking. Sa voiture était toujours près du restaurant. Alors la brune se leva et en préparant un café appela Denis, un de ses amis qui tenait un garage. Celui-ci vint chercher les clés et promit de ramener la voiture chez Claude.
Quand Catherine se leva enfin, onze heures venaient de sonner à l’église. Elle semblait moins fraiche que la veille, le maquillage sans doute ! Elle buvait son café en petite tenue lorsque Denis, en cote de travail grise ramena le véhicule. Claude l’invita à prendre un café.
Voilà, Catherine ! La propriétaire de la voiture. Catherine Denis, mon garagiste il est allé changer ta roue et ta voiture est là, dans ma cour !
Ah c’est super ça ! Et je vous dois combien pour ce dépannage ?
Rien ! Claude est une amie et les amies de mes amies
Ouais, je vois ! Il fait beau on dirait ?
La journée s’annonce plutôt belle, oui ! Vous êtes de passage chez nous ?
Je suis représentante et je sillonne un peu le pays oui.
Ah et vous vendez quel genre de camelote ?
Oh, des babioles pour les femmes sans intérêts pour les mecs. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que je vous paie le dépannage ?
Mais bien entendu vous devrez songer à changer vos pneus ils sont limites question usure et vous risquez d’autres crevaisons.
Oui, je verrai cela ; en tous cas merci à vous alors, Denis. C’est très sympa.
Je vous l’ai dit, Claude est une amie de longue date. Mon épouse et elle ont fréquenté les mêmes classes, alors
Mmmh ! Ceci explique cela !
Sitôt son jus avalé, le gars était reparti. Sur le pas de la porte, Catherine avait entendu les deux amis discuter gentiment. Et quand Claude revint vers elle, la rousse ne put s’empêcher de penser que ce type avait des vues sur cette femme.
Et celui-ci ? Il ne te plait pas ?
Quoi ? Denis ? Tu n’y songe pas ! Il est avec une de mes amies depuis que nous étions grandes comme ça.
De la main elle montrait un point dans le vague, une taille qui devait représenter celle d’un enfant. Après tout, cette Claude respectait ses amies et ça, ça n’avait pas de prix.
Bon, je peux prendre une douche ? Ensuite je file, j’ai un rendez-vous vers douze heures.
Fais comme chez toi ! Ne te gêne pas, voyons !
Claude entendait l’eau qui coulait et elle imaginait la scène aisément. Les ablutions de la rousse durèrent un bon moment puis quand elle sortit de la pièce, elle était en culotte et soutien-gorge. Un vrai spectacle. Elle alla se vêtir dans la chambre d’ami, et après un rapide petit déjeuner, l’invitée reprenait sa route, une nuit interrompue. Elle promettait cependant de donner des nouvelles rapidement à cette amie Vosgienne toute fraiche. Pour Claude qui connaissait la valeur de ce genre de serment il ne faisait aucun doute que cet « au revoir » était un véritable « adieu » déguisé.
oooOOooo
La journée s’était trouvée plus longue que d’ordinaire. La brune avait espéré en vain un appel téléphonique, un signe de cette belle plante avec qui elle avait partagé une intimité frisant l’indécence. Elle s’imaginait sans doute que ces petits jeux pouvaient parfois laisser quelques traces, une attention particulière chez les deux partenaires. Force-lui était de constater qu’il n’en était rien. La mort dans l’âme, elle vit la journée mourir et la nuit engloutir ses minces espérances.
Du reste, les jours qui suivirent n’apportèrent aucune nouvelle de Catherine. La vie trépidante de la jeune VRP avait aspiré celle-ci, l’entrainant sans doute vers d’autres couches, vers d’autres lits tout aussi accueillants que celui du bord du lac. Si les premiers jours s’avérèrent difficiles pour Claude, son esprit se referma sur cette étrange griffure. Elle s’était jurée de ne plus se faire avoir. Mais elle restait consciente que la nature humaine serait toujours difficile à cerner et bien fragile. Puis le temps passant faisait son uvre.
Le gout immodéré pour le sexe au féminin s’était cependant installé au fond du crâne de la brune, et ressurgissait de temps à autre, comme ça, flash-back récurrent qui hantait autant son esprit que son ventre. Claude évitait les hommes, s’interdisant même parfois de regarder dans les yeux ces messieurs trop insistants qui appesantissaient leurs regards sur ses pleins et ses déliés. Non, décidément quelque chose en elle ne tournait plus très rond. Alors, lorsque trois semaines après cette fameuse nuit, un message lui annonçait le passage de Catherine, elle eut l’impression que son cur allait s’arracher de sa poitrine.
Toute la journée ne fut qu’attente, ponctuée de tressaillements au moindre ralentissement d’un véhicule sur la route qui passait au-dessus de son nid. Le coup de sonnette la fit trembler. Et son doigt manuvrant l’ouverture à distance du portail, était presque hésitant. La voiture qui roulait lentement sur le chemin ramenait avec elle quelque chose de confus, une sorte de chaleur interne que la brune n’aurait pas su définir.
Quelque part, une peur mélangée à une envie incontrôlable. Et le choc qui lui crocheta l’estomac fut de voir la rousse arriver sur le pas de sa porte. Toujours aussi belle, aussi fraiche, mais un autre sentiment se mêlait de suite à cette entrée, la jolie Catherine n’était pas seule ! Un type, une quarantaine assurée se tenait un peu en retrait de la VRP.
Oh Claude ! C’est toujours un régal de retrouver ta maison. Je te présente Mario, un représentant qui fait ses premières armes dans le secteur. Mario, je te présente mon amie Claude.
Enchanté de faire votre connaissance Claude. Vous êtes encore plus belle que dans les descriptions de votre amie.
Bonjour ! Entrez ! Parce que cette chipie vous parle de moi ? Et tu sais toi, que j’ai attendu ton appel lors de notre dernière entrevue !
Oui je sais, mais je dois admettre que je suis fainéante. Et puis tu sais ce que c’est, les jours nous filent entre les doigts et plus le temps passe et moins on y pense.
Humm ! Vous dinerez avec moi ou non ?
C’est à Mario qu’il faut demander. Pour moi ce serait avec joie.
Alors si Catherine est partante et puis elle ne tarit pas d’éloges sur vos dons de cuisinière je ne voudrais rater cela pour rien au monde ! Ce serait donc aussi un plaisir.
Mais elle raconte donc ma vie partout, cette sorcière ?
Ta vie ? Non, juste l’essentiel.
Oui je vois !
Tu te souviens de notre conversation de la dernière fois ?
Tu parles tellement que
Allons ne fait pas l’innocente. Cet homme-là n’est pas un gamin du genre de celui qui enfin lui est patient et nous pourrions après le diner
Je ne te suis pas vraiment sur ce sujet !
Ah ? Bon tant pis, nous dinerons avec toi et advienne que pourra !
Claude sentait que le type debout dans l’entrée la détaillait. Tous les trois étaient sensiblement de la même taille. Il avait des cheveux poivre et sel, un regard bleu et souriait en écoutant le bavardage de Catherine. Il n’avait pas le moins du monde l’air gêné. Claude jugea que ce mec était un coureur, un type qui devait plaire aux femmes. Du reste, elle aussi était un peu sous le charme. Il semblait avoir des muscles puissants et sa chemise restait tendue sur sa poitrine. Il la scrutait, comme pour deviner ce qui se cachait sous ses vêtements.
Cette situation la mettait quelque peu mal à l’aise, mais curieusement, elle remuait aussi les sens de la femme qui venait d’inviter ses hôtes à prendre place dans son salon. Le repas serait de toute manière rapide. Une omelette aux girolles, du fromage, enfin pas de quoi s’alarmer. Le gars avait retiré sa veste et il avait pris place sur le fauteuil face au canapé. Catherine elle, avait posé ses fesses sur le divan alors que la maitresse de maison préparait des rafraichissements. Les deux-là parlaient doucement en attendant qu’elle vienne auprès d’eux.
Un plateau et trois verres, une bouteille de Porto et la main qui servait étaient le centre d’intérêt des deux paires d’yeux des invités. La position du buste de Claude, penchée en avant laissait entrevoir deux boules blanches par l’échancrure de son chemisier. Elle n’avait pas pris garde de se tourner vers son amie et Mario pouvait profiter de cette naissance d’une poitrine qui se montrait prometteuse. Catherine lui avait rabattu les oreilles depuis la veille de cette amie et elle semblait si certaine qu’ils pourraient se la partager
Alors que l’odeur de l’omelette aux champignons se répandait un peu partout dans la cuisine, le couple avait quitté le salon pour rejoindre Claude
Ça sent rudement bon, cette affaire-là.
Vous mangerez aussi de la salade ?
Humm ! Je m’en réjouis déjà.
Mario était assis au bout de la table et Catherine tout naturellement était venue poser ses fesses sur ses genoux. Et les mains du bonhomme avaient disparues de la vue de la cuisinière. Il osait la tripoter devant la maitresse de maison, sans même se demander ce qu’elle pouvait en penser ! Décidément ces deux-là étaient sans gêne. Lui de temps en temps venait à la recherche des yeux de Claude. Si elle évitait le plus possible son regard, elle n’en était pas moins remuée de l’intérieur. Ils finiraient par lui donner envie, si elle n’y prenait garde.
Mais n’était-il pas déjà trop tard pour réagir ? Le simple fait de se poser la question prouvait bien que ce qui se jouait sous le crâne de la brune ressemblait bien à une bataille rangée. Un diablotin à queue fourchue avec le visage de ce Mario joutait avec un angelot qui perdait du terrain. Alors pour se donner une contenance, Claude dressa la table à la salle à manger. Le repas simple enchantait les palais et surtout calmait les pattes des deux-là, qui de toute évidence étaient amants. Le vin qu’ils buvaient, un vin du Jura occupa leurs papilles autant que les girolles.
C’était ensemble que les deux femmes desservirent la table. A cette occasion, Catherine dans la cuisine en profita pour glisser quelques mots à son amie.
Tu n’aurais pas envie de passer un moment avec nous deux ?
Comment ça passer un moment ?
Ben ne te fais pas plus bête que tu ne l’es. Tu sais très bien de quoi je parle.
Non je me sentirais plutôt gênée. Non ! Ce n’est pas mon truc de faire ça à trois.
Comment peux-tu dire cela ? Tu as déjà essayé ? Avoue ? Tu l’as déjà fait ?
Non ! Mais inutile d’insister, je ne veux pas.
Je vois. Madame à les chocottes. C’est bien cela, tu as la trouille hein ?
Claude n’avait pas répondu, et Catherine était repartie près de son compagnon du moment. Ils s’embrassaient quand la brune revint vers eux. Mais les yeux du type, grands ouverts, s’appesantissaient sur Claude alors même que sa bouche et celle de Catherine restaient soudées. La maitresse des lieux eut l’impression très nette que ce type-là clignait d’un il, comme pour l’aguicher. Elle baissa le regard et se replia vers sa cuisine. Au bout de cinq minutes, Catherine réapparut.
Tu sais Claude, quand il y en a pour deux, il y en a pour trois. Je suis plutôt partageuse.
N’insiste pas s’il te plait ! Je t’ai donné mon point de vue, il me semble.
D’accord, mais ça me gêne de faire ça ici alors. Nous allons te laisser, dommage.
Elle venait de reprendre son sac et la veste de son ami. Mario lui aussi se retrouvait d’un coup près des deux femmes. Il avait une sorte de sourire qui découvrait des dents de carnassier. Le loup qui se pourléchait les babines en serait pour ses frais. Pourtant, il n’avait pas l’air si déçu que cela apparemment. La nuit emportait les deux amants et Claude se sentit plus seule que jamais. Un court instant elle regretta son refus. Celui-ci n’avait été motivé que par une peur bizarre, celle de ne pas être à la hauteur, celle de ne pas savoir s’y prendre aussi peut-être.
oooOOooo
La fin de soirée maussade pour la brune se passa devant sa télévision. Le film ne l’intéressait que moyennement et sans arrêt ses pensées repartaient vers la rousse, mais elle devait bien se l’avouer vers aussi ce type avec qui elle était venue. Quelque part, ce n’était pas le genre de Claude de désirer le mec d’une amie, mais là, incompréhensiblement, elle ne pensait qu’à cet homme. Elle s’endormit avec des images de sexe dans la tête et c’était toujours sur son divan que le petit matin la trouva. Le feu n’était plus qu’un tas de braises encore rouges.
Elle venait de relancer l’insert et les flammes qui montaient lui paraissaient déjà réchauffer la maison. Elle passa dans sa salle de bain. Et au moment où elle sortait de celle-ci, pimpante et toute fraiche, la sonnette retentissait. Qui pouvait bien venir la déranger à neuf heures du matin ? Elle se rendit à l’interphone et Mario se tenait sur la route en haut du chemin. Elle appuya simplement sur le bouton d’ouverture du portail. Pourquoi diable Catherine et son ami revenaient-ils ? Peut-être avaient ils oublié quelque chose chez elle la veille ?
La brune n’eut pas le loisir de se poser plus longuement la question. L’un des deux frappaient légèrement dans la porte de chêne. Et dans l’embrasure de celle-ci Mario se tenait debout. Il attendait qu’elle l’invite à entrer. Claude tentait de voir derrière lui où se trouvait son amie.
Mais Catherine n’est donc pas avec vous ?
non ! Elle est en rendez-vous jusqu’à midi et le mien s’est trouvé annulé. Je ne connais pas vraiment votre région et j’ai simplement pensé à vous
Bon ! Entrez alors ! Vous la rejoignez à votre hôtel ?
Non ! Nous n’avons réservé qu’une nuit et nous avons rendu la clé en partant ce matin, je suis donc à la rue.
Vous voulez un café ?
Volontiers vous m’accompagnez ?
Oui ! Oui bien sûr !
Pourquoi tremblait-elle en servant deux tasses d’un breuvage noir fleurant bon ? Elle n’aurait pas trop su le dire. Il se tenait assis à côté d’elle, elle qui ne savait plus quelle contenance adopter. Lui avait les mains autour de la tasse, mais ses yeux restaient posés sur son corps. Il ne faisait finalement rien pour la mettre à l’aise. Et une sorte de gêne s’installait là, entre ces deux inconnus finalement. Puis d’un coup, il rompit le silence oppressant et ce d’une manière assez cavalière.
J’ai eu envie de toi Claude.
Pardon ? De moi ?
Oui ! Catherine et moi avons fait l’amour la moitié de la nuit, dans notre chambre d’hôtel, mais c’était avec toi que je baisais.
Vous vous êtes fou ? Je ne comprends pas.
Mais si tu as très bien saisi. Tu dois être bonne et Cathy me l’a rabâché tout au long du chemin. Il parait qu’au lit, tu es un sacré coup. A force de me le dire et redire, j’en suis arrivé à bander plus pour toi que pour elle. Puis je t’ai vu hier soir
Holà, holà ! Stop, c’est mon amie et
Et quoi ? Tu ne veux donc pas partager ? Ça aussi elle me l’a raconté. Tu vois, je sais bien des choses sur toi. Nous avons tout le reste du matin pour assouvir nos faims.
Quoi ? Ça ne va pas la tête vous rêvez là !
Arrête de faire ta mijaurée ! J’ai bien senti hier soir que c’était jouable et Catherine aussi. Du reste c’est elle qui m’a dit de venir te voir ce matin puisque je ne savais plus où aller, suite à l’annulation de mon rendez-vous.
Elle vous a demandé de venir ici ? Elle ne manque pas d’air
C’est ça qui m’a plu chez elle. Mais depuis que je t’ai vu, je crois que ton image me poursuit. Puis j’ai vu tes seins aussi lorsque tu servais le Porto. Et j’en suis raide dingue.
Mais qu’est-ce que
Chut ! Viens donc par-là !
Mario avait attrapé le poignet et il tirait sur le bras lentement. Elle, la tasse de café dans l’autre main ne comprenait pas ce qu’il voulait au juste. Mais comment s’était-elle retrouvée sur les genoux de se sale type ? C’était comme dans un nuage de ouate que les choses venaient d’évoluer. Elle sentit bien sûr que la bouche de ce mec lui arrivait sur la sienne. La langue aussi se frayait un passage entre ses lèvres et curieusement, elle le laissait faire. Puis elle répondit à cet appel incroyable du mâle.
Il lui roulait une pelle et elle en réclamait presque une seconde. Elle n’en revenait pas de cela de se laisser faire ainsi. D’autant que la patte de ce Mario était déjà sur ses cuisses. Il la tripotait sans vergogne et elle ne lui collait pas une baffe, pire, elle entrouvrait les jambes, comme pour lui faciliter l’accès à sa culotte. D’un coup, elle était dans un monde bien chaud, un univers qui la liquéfiait et l’autre ne pouvait que s’en apercevoir. Il venait d’écarter la dentelle pour que ses doigts se frottent sur sa chatte. Et celle-là bavait d’impatience.
Lorsqu’il ramena ses doigts vers son visage, c’était pour les humer et puis il les dirigea vers la bouche de Claude. Elle avait encore les lèvres ouvertes du dernier baiser. Les phalanges s’enfoncèrent dans son gosier.
Goute allons goute c’est ta mouille ! Tu es trempée et tu as envie de baiser.
Mais
Chut ! Allons laisse-moi faire.
La main masculine était à nouveau au cur du sujet. Cette fois, les doigts ne se contentaient plus d’effleurer pour recueillir de l’eau claire, non ! Ils investissaient les lieux avec douceur mais néanmoins une certaine fermeté. Claude rejetait son visage en arrière, savourant les caresses plutôt intimes. Rien ne se passait comme prévu. Ce qu’elle avait refusé la veille au soir risquait bien de se produire là, dans la cuisine. Et Mario la limait de l’index et du majeur réunis en elle. Elle geignait déjà.
Alors, comme dans un rêve ou un film, il la fit se relever et la souleva sur le plateau de la table. Dans un geste malheureux, elle renversa la tasse, heureusement vide, de l’homme qui incrustait son visage entre ses deux cuisses. La culotte était toujours en place et elle sentit qu’il la lui retirait. Pas une seule seconde elle n’eut l’idée de dire non. Cette fois il allait la prendre, mais avant, il s’occupait de lui lécher le minou. Et cette minette était comme un paradis. Elle soupirait, étendue sur la table, se cramponnant seulement au sommet de ce crâne qui disparaissait entre ses jambes.
La langue qui avait fait plusieurs tours dans sa bouche s’en prenait à une autre toute aussi salivante. Et il lui maintenait les hanches sur le tablier de bois pour mieux la lécher. Elle ondulait légèrement, cette fois bien perdue dans les méandres d’une partie de sexe qu’elle ne voulait plus interrompre. Et Mario en était bien conscient. Les gémissements de la brune le renseignaient sur l’avancée de ses investigations. Elle ressentait déjà les premières contractions d’un spasme énorme.
Ça ne pouvait signifier qu’une seule chose, elle allait jouir et il le sentait, le savait le salaud. Cette jouissance montait en elle depuis un bon moment alors que lui s’était redressé et que sans lui faire mal, il l’avait attiré vers lui. Seulement pour lui mettre les fesses au bord de la table, avant de lui relever les jambes par-dessus ses épaules, de part et d’autre de sa tête. Il ne s’était pas déshabillé. Le pantalon à mi-cuisses, il se tenait la queue et la guidait fermement vers sa chatte.
Un long tressaillement accompagnait cette entrée en elle. Et le soupir qui fit place aux précédents n’avait rien à leur envier. Puis il se déchaina. Elle se trouvait secouée de partout. Une furie qui emportait tout sur son passage. Les seuls bruits qui parvenaient encore à Claude étaient ceux des cuisses de Mario qui frappaient en cadence ses fesses. Elle n’était plus qu’un long hululement, un cri de bien-être, preuve qu’elle savourait l’instant présent.
Le coït ne dura sans doute pas une éternité. L’homme se calma et la prit ensuite tout en douceur, ressortant sa queue pour la frotter contre son sexe béant. Oui ! Il ne s’y enfonçait que de quelques centimètres très doucement, se gardant bien de le pénétrer de nouveau, tout entier. Mais c’était pour mieux la bourrer une fois de temps en temps, quand elle s’y attendait le moins, et à ce petit jeu-là, elle restait en transes permanentes. Et elle secouait sa tête de droite à gauche dans un bercement éperdu.
oooOOooo
Les deux amants regagnaient ensuite le salon et encore couchés, ils furent surpris par le téléphone. Celui de Claude qui sonnait sur la table basse proche du canapé. Dans son oreille, la voix qui lui parlait était immédiatement reconnaissable.
Claude ? Alors ? Mon équipier est toujours chez toi ?
Ah ! Catherine ! Mais où te trouves tu ?
Tu n’as pas envie de me répondre ? Je peux comprendre, mais connaissant le lascar à mon avis Mario et toi avez dû passer un bon moment ! Je peux vous rejoindre si le cur t’en dit.
Ben Attends
Mario, c’est Catherine, elle voudrait venir nous retrouver tu en penses quoi ?
C’est à toi de décider ma belle !
La brune n’avait pas masqué le microphone de l’appareil et bien entendu la rousse suivait le dialogue à l’autre bout des ondes.
Alors viens ! Après tout, je suppose que c’est toi qui a provoqué cette situation !
Il n’y avait eu en retour qu’un long rire. Et le bip de fin d’appel criait encore dans l’oreille de Claude que déjà une autre sonnerie se faisait entendre. Celle du portail là-haut, sur le bord de la route. D’un pas décidé, la propriétaire du chalet appuyait sur le bouton commandant l’ouverture et la voiture descendait. Elle était donc devant les vantaux lorsqu’elle appelait. Ni Claude ni Mario n’avait eu le temps de se rhabiller. De toute façon, elle savait déjà ce qui s’était vraisemblablement passé. Pourquoi donc se cacher ?
Dans l’encadrement de la porte la rousse bien vêtue contrastait véritablement avec la femme nue qui venait d’ouvrir. Puis derrière elle, tout aussi à poils, arrivait un Mario hilare. Et Catherine n’eut plus aucun doute. Ces deux-là gardaient les traces de la partie de jambes en l’air qu’ils n’avaient pas fini depuis longtemps apparemment. Et le ventre de la rousse se contractait. Elle savait comment l’homme qui se tenait derrière son amie baisait. Il n’avait pas cessé de toute la nuit de la bombarder de questions sur la brune. Et pourtant toujours en la tringlant savamment, il ne pensait qu’à l’absente.
Elle ne souffrait d’aucune jalousie, cet homme n’était en rien sa propriété et puis cette queue qu’il arborait ne s’userait pas d’un coup avec cette belle plante. Elle ne cherchait pas à faire semblant ! Non ! Elle embrassait directement son amie sur la bouche. Comme ça les choses étaient définitivement plus claires. L’autre surprise répondait presque avec fougue à ce baiser enflammé. Et le mec lui avait la bite qui remontait en flèche. De les voir se rouler une pelle, là, dans l’entrée lui redonnait des forces. Et il entreprenait de déshabiller tout de suite la rousse, avant même qu’elle n’en ait terminé de ses embrassades avec la brune.
L’emmêlage qui s’ensuivait avait tout de l’orgie. Elles se partageaient le pistil, sans animosité, avec une pointe de défi pour l’une ou l’autre. Puis la rousse couchée tête bêche sur son amante lui léchait la chatte pendant que l’homme la pistonnait. Et sous les yeux ébahis de la lécheuse brune, le dard qui allait et venait se trouvait également sous la langue qui s’agitait pour garder sa place. Enfin, notre gaillard changeait de partenaire au gré de ses fantaisies, pour une autre répartition des plaisirs.
Et cette joute triangulaire dura si longtemps que la nuit était tombée depuis un moment sans que personne ne l’ait vraiment remarquée. Tous trois vivaient cette aventure avec un réel plaisir, chaque membre du trio ne refusant rien aux deux autres. Enfin un amas de corps avait fini par sombrer dans un sommeil relativement profond. Aux premières lueurs d’un nouveau jour, café et douches pris, Catherine et Mario avaient repris leur route. L’homme avait insisté un peu, juste pour savoir.
Ça t’a plu ? On recommence quand tu veux ! J’ai eu beaucoup de plaisir à faire l’amour avec toi avec vous deux !
Je ne sais pas ! Je ne crois pas que cette forme de plaisir j’avoue que c’était bon, mais je ne crois pas que je recommencerai.
Ah bon ? Qu’est ce qui ne t’a pas plu dans nos jeux ? Peut-être aurais tu aimé que nous ne soyons que deux ? A moins que tu ne préfères les femmes ?
!
Claude n’avait pas répondu. Elle aurait été bien empruntée pour répliquer. Finalement pour elle l’amour ne pouvait que se vivre dans la passion. Ce qui était arrivé hier n’était que sexuel. Sa grande carcasse réclamait un rattrapage pour toutes ses attentes. Il lui fallait se remettre en ordre de marche et les deux-là y avaient largement contribué. Mais ce n’était pas véritablement de l’amour, non juste du cul à l’état pur et ce n’était pas forcément ce qu’elle espérait.
Les deux partis, elle aussi décidait qu’il était temps de refaire surface. Pour cela, elle commencerait par le tour d’une ou deux boutiques où elle trouverait de quoi remettre à jour sa garde-robe quelque peu défraichie. Quoi de mieux que l’anonymat de la grande ville et elle connaissait un complexe suffisamment bien étoffé pour qu’elle y déniche ce qu’elle voulait. Saint Sébastien et son immense galerie à Nancy était bien le sanctuaire incontournable de la mode Lorraine. Alors, c’était donc là, qu’elle se rendrait ce jour !
oooOOooo
À suivre
