Je me nomme Erwan et j’ai 21 ans. Mes parents sont divorcés et je vis avec ma mère. Elle reçoit beaucoup et des gens de tous milieux, de toutes origines. Il y a toujours du monde à la maison, à toute heure du jour ou de la nuit. Et l’on discute de politique, de religion, du dernier bouquin sorti ou d’écologie, d’histoire ou de sociologie. ces débats constants sur tous les sujets avec autant d’opinions m’ont appris à comprendre (au moins essayer)avant de juger.
Mon père est un homme chaleureux et attentionné, mais discret. Avec lui on parle tous les deux mais on ne s’est jamais sentis complices. Il vit à la campagne, ma mère est citadine. Elle est couche-tard, lui lève-tôt. Ils n’ont même pas de goûts similaires en musique et en général. On dit que les contraires s’attirent mais ils ne sont pas restés ensemble deux ans et demi et ma mère était enceinte de moi à leur séparation.
Il est vendredi soir et je quitte mon travail de vendeur de vêtements pour passer le week-end dans la maison de mon père dans un petit village en Picardie. Après deux heures de route, j’arrive à sa maison, récente mais typique. Je me gare près de sa vieille Ford.
Personne sur le perron pour m’accueillir, il a dû aller promener Mina, sa chienne berger allemand à poils longs. La porte n’est pas verrouillée. Je rentre et pose mon sac dans l’entrée. Puis me dirige à la cuisine boire un verre d’eau. Le temps est lourd et le voyage dans la voiture a été pénible. Je suis en train de me servir quand j’entends la chienne de mon père gémir. Inquiet, je vais voir dans la salle. Aurait-il fait un malaise? Est-il tombé? Personne dans la pièce. Sans bruit pour déterminer d’où viennent les couinements, je traverse la maison. La salle de bains est vide. La porte de la chambre de mon père est entrouverte. Et c’est de là que j’entends Mina. Je passe l’embrasure mais les volets sont fermés (?) et je distingue mal dans l’obscurité. Quelque chose me retient de parler et quand mes yeux se sont habitués au manque de lumière, je vois mon père, nu, me tournant le dos. Au bord du lit, ses mouvements de bassin laissent aisément deviner ce qu’il est en train de faire. Je ne lui ai point connu de compagne autre que ma mère. Voilà qui me fait bien plaisir. Mais au fait, où est la chienne? Me décalant le long du mur, je la vois. Elle est devant mon père, qui la pénètre. Interdit, je n’ose plus ni bouger ni articuler une parole. Pendant plusieurs minutes (impossible de dire combien, j’avais l’impression que le temps s’était arrêté), il s’activa en elle. Sa chienne ne bougeait pas, semblant même apprécier ce traitement
Soudain, mon père se raidit, plaqué à elle. Un rictus apparût sur son visage. J’aurais presque dit qu’il souffrait. Mina gémit avec son maitre. Puis ses traits se détendirent. Il ouvrit les yeux et me vit.
Bêtement, je dis "bonjour". Le regard dans le vide, il ne répondit pas. Un silence pesant s’installa dans la pièce. Mina sauta du lit et sortit.
Mon père dit alors :" J’avais oublié qu’on était vendredi. Ca fait longtemps que tu es là ?"
"Non, 5 minutes."
Se dirigeant vers une chaise, il commença à se rhabiller, le visage fermé.
"Je fais ça depuis 6 ans et demi, depuis que Mina est arrivée. Au début, je la caressais juste et elle me léchait. Je ne l’ai jamais forcée. Si elle ne veut pas, j’arrête."
Je lui demandais si c’était pour cette raison que je ne lui avais vu de copine. Sa réponse fût qu’il avait tellement souffert au départ de ma mère qu’il n’avait jamais pu coucher avec une autre femme durant toutes ces années.
Nous retournâmes à la cuisine où la chienne buvait à sa gamelle. Me voyant, elle vint me faire la fête joyeusement. Non décidément, elle n’était pas malheureuse.