27-
L’arrivée de Fabien se fit le plus naturellement du monde. Certes, ce n’était pas comme si elle ne le connaissait pas. Mais il eut la délicatesse de ne pas s’imposer dans ce couple père-fille. Et comme sa mère l’avait dit, Fabien avait la tête sur les épaules malgré son look efféminé.
Anaïs sentit son père presque revivre. La présence de son mari le rendait vraiment heureux. Le soir, elle les entendait faire l’amour. Les gémissements, bien qu’étouffés lui firent comprendre que la part féminine de Fabien allait jusque dans sa place dans le couple. Certes son père était gay, mais il gardait encore son rôle dominant.
Et pour la première fis, Anaïs découvrit de nouvelles sensations au niveau de son intimité. Ce qui la rendit honteuse.
— Tu ne t’es jamais habillé en fille ? osa demander Anaïs à Fabien.
— Non, jamais. En fait, je n’en ressens pas le besoin. Je m’amuse plus à jouer sur mon côté androgyne.
— On ne t’appelle jamais madame ou mademoiselle ?
— Oh que si ! Et ce qui m’éclate c’est de voir leur tête quand je dis que je m’appelle Fabien ou Monsieur Lefort. Enfin Anglade maintenant.
— Pourtant, il y a des dessous en dentelle dans le panier de linge sale qui ne sont pas à moi.
— Oui c’est vrai. C’est la seule concession que je fais au monde féminin. Les sous-vêtements hommes sont moches et inconfortables. D’ailleurs, il y a quelques culottes que je te piquerai bien. Et si tu veux, je te prête les miennes.
— Euh, non, ça ira. Merci, répondit vivement Anaïs, presque choquée par cette demande.
Anaïs comprit que son père et désormais son beau-père rattrapait le temps où il ne se voyait pas, c’est-à-dire une semaine sur deux. Ils faisaient l’amour presque tous les soirs. Fabien se faisait de moins en moins discret.
Aussi, accueillit-elle la semaine chez sa mère comme une détente.
Elle y arriva le vendredi soir, comme d’habitude. Sa mère lui annonça qu’elle avait invité les parents de Sarah à déjeuner le dimanche midi.
— Sarah sera là aussi ?
— Non. Mais si tu veux, je peux l’inviter aussi.
— Non, non. Elle est très bien chez elle.
— Tu pourrais passer l’éponge non ? Elle n’y est pour rien puisque c’est moi qui lui ai demandé de sortir avec toi.
Anaïs haussa les épaules.
Joëlle passa outre l’avis de sa fille et Sarah accompagna ses parents.
Anaïs la toisa d’un regard noir. Et le fait qu’elles soient côte à côte à table n’arrangea pas les choses.
— On va prendre l’air ? proposai-je à Anaïs.
— Vas-y sans moi, répliqua-t-elle sèchement.
— En fait, ça nous arrangerait que vous alliez voir ailleurs si on y est, dit Joëlle, un étrange sourire au coin des lèvres.
Anaïs se leva, dégoûtée. Dégoûtée de devoir passer du temps en tête à tête avec ce travelo de Sarah. Dégoûtée d’avoir été mise à la porte pour que sa mère et son beau-père s’envoient en l’air avec ce couple qu’elle ne connaissait pas.
Nous marchâmes en silence. Seul le claquement de mes talons fins résonnait à nos oreilles.
— Je suis désolée si je t’ai blessée, dis-je. Je n’aurai pas dû insister.
— Tu n’aurais pas dû en effet.
— On pourrait repartir sur de nouvelles bases.
— Pourquoi faire ? On ne va pas se revoir.
— Moi, j’ai envie de te revoir.
— Pour coucher avec moi ?
— Non, pour passer du temps entre copines. Parler, partager nos passions.
— Sans sexe ? Je n’y crois pas un instant ! Tu es comme ma mère.
Je n’insistais pas. Anaïs était en boucle.
Nous fîmes demi-tour. Nous trouvâmes les deux couples discutant de tout et de rien, autour d’une bouteille de champagne. Soit ils avaient été rapide, soit il ne s’était rien passé.
Anaïs fut écoeurée d’avoir été menée en bateau.
— Alors ? Comment ça s’est passé avec Sarah demanda Joëlle.
— Très vite. J’ai pas envie de lui parler et encore moins de la voir.
— Comme tu voudras. C’est toi qui vois.
.oOo.
— Tu as le bonjour de Sarah, dit Joëlle deux semaines plus tard. Elle est venue jeudi soir me tenir compagnie pendant que Patrick était à Bordeaux.
— Tant mieux pour toi, répondit Anaïs sur un ton qu’elle voulait distant.
Malgré tout, entre son père qui baisait trop souvent son mari, et sa mère qui sous-entendait ses ébats sans aucune pudeur, Anaïs commençait à intégrer le fait qu’elle passait effectivement à côté de quelque chose. Il était peut-être temps qu’elle se prenne en main. Mais avec qui ?
Ses copains ? Elle se voyait mal coucher avec l’un d’eux. En fait, aucun n’était célibataire.
Ses camarades de classe ? Elle les avait éconduit sèchement et plus personne ne s’intéressait à elle.
Un inconnu sur un site de rencontre ? Même pas en rêve ! Pour tomber sur un détraqué ou choper une saloperie, non merci !
Elle avait beau tourner le problème dans sa tête, le choix de Sarah comme l’avait déjà évoqué sa mère sonnait comme une évidence. Mais l’orgueil et sa fierté lui interdisaient d’accepter cette solution.
La solution arriva par hasard.
Son père avait invité Joëlle et Patrick pour fêter l’anniversaire de Fabien. Patrick ayant été désigné comme capitaine de soirée, ce fut Joëlle qui se lâcha sur le champagne.
— Oups, je crois que je suis pompette, dit-elle dans un grand éclat de rire.
— Pas mieux ! dit Fabien en roulant sur elle.
— Parfait ! répliqua Patrick en se frottant les mains, imaginant profiter de sa femme.
Toutefois, Patrick jugea que cette crise d’ébriété hilare était le signe du départ avant que ça ne dégénère.
Anaïs resta avec son père pour tout ranger tandis que, pour une fois, Fabien décuvait sur le canapé.
Pompette ! Voilà la solution. Elle n’aurait qu’à faire semblant d’être ivre et entreprendre Sarah. Maintenant restait à trouver une excuse pour approcher celle qu’elle ne pouvait pas voir en peinture.
Et là encore, le hasard fit bien les choses.
Tous les deux vendredis, Anaïs retrouvait sa mère à son salon. Et ce soir-là, j’étais là pour mon épilation.
Anaïs m’accueillit froidement. Comme d’habitude.
— Dites les filles, vous ne voulez pas enterrer la hache de guerre et sortir ce soir ? Je suis crevée, Patrick n’est pas là j’ai encore un peu de compta à faire, je n’ai rien préparé pour dîner et je vais rentrer tard.
— Oui, pourquoi pas, répondit Sarah. Je t’invite même, si ça peut me faire pardonner.
— Bon d’accord, dit Anaïs, faisant bon cur contre mauvaise fortune.
— Tu t’habilles toujours comme ça ? demanda Anaïs.
— Oui. J’ai pas envie que ce soit des gens que je ne connais pas qui dictent ma façon de vivre.
— Et tu n’as jamais eu de souci ?
— Pour le moment non. Tu veux aller où ? Pizza ? Japonais ? McDo ?
— Pizza, trancha Anaïs.
— Je crois que le vin m’est monté à la tête dit Anaïs en sortant du restaurant.
— Le rosé c’est traitre, je te l’accorde. Je te raccompagne.
— Merci. C’est gentil.
Je la trouvai soudainement plus agréable. L’effet de l’alcool sans doute.
Lorsque nous arrivâmes chez elle, toute la maison était plongée dans le noir. Joëlle devait encore être au salon, le nez plongé dans les chiffres de la fin du mois.
Anaïs trébucha et s’accrocha à moi.
— Oups ! Excuse-moi.
— Ça va aller ?
— Oui, oui, t’inquiète.
— Je n’en ai pas l’impression. Je vais peut-être rester en attendant le retour de ta mère.
— Tu es trop chou ! dit Anaïs en réprimant un hoquet.
Je m’installai dans le canapé, la télé en sourdine.
Une demi-heure plus tard, Anaïs me rejoignit.
— Je voulais m’excuser. Je n’ai pas été sympa avec toi.
— Je l’ai peut-être un peu cherché.
— Oui c’est vrai. Mais n’empêche. On fait la paix ? demanda-t-elle en tendant la main.
— On fait la paix, dis-je en la prenant dans la mienne.
Anaïs la garda dans la sienne.
— Merci pour cette soirée.
Et à mon grand étonnement, elle s’approcha, comme pour m’embrasser.
Je me reculai.
— Anaïs, qu’est-ce que tu fais ?
Elle secoua sa tête, comme pour reprendre ses esprits.
— Excuse-moi. J’ai trop bu, je crois.
Elle repartit dans sa chambre. Je n’en revenais pas. Quelques heures à peine plus tôt elle était glaciale, et maintenant, elle était prête à me rouler une pelle.
Soudain, je l’entendis pleurer. Je me précipitai.
— Ça ne va pas ?
— Si, si.
Je m’assis sur le lit et posai ma main sur son épaule nue.
— Qu’est-ce qui te chagrine à ce point ? D’avoir trop bu ? Si c’est ta première cuite, c’est pas grave. Il y en aura d’autre.
— Non, ce n’est pas ça.
— C’est quoi alors ? Dis-moi, si je peux t’aider. Je te dois bien ça, non ?
Anaïs resta silencieuse, reniflant de temps en temps pour ravaler ses larmes
— Fais-moi l’amour, dit-elle tout de go.
— Pardon ? dis-je abasourdie.
Elle se retourna et vint se blottir contre moi en éclatant en sanglot.
— Maman me trouve nunuche parce que je ne m’intéresse pas au sexe. J’ai l’impression d’être une ratée, d’être moche, pas féminine.
— Tu n’es pas moche, tu n’es pas une ratée et pour ce qui est de ta féminité, elle est là. Il te suffit juste de la mettre en valeur.
— Tu dis ça pour me faire plaisir.
— Pas du tout. Je suis sincère.
— Si tu me croisais dans la rue, tu te dirais : « oh celle-là elle est trop bonne : Je me la taperai bien » ?
— C’est pas une chose que je dis en temps normal.
— C’est ça, rattrape-toi aux branches.
— Mais là, maintenant, si tu veux faire l’amour je le ferai avec plaisir.
— C’est vrai ?
— Oui. Tu n’as qu’à me demander.
Elle releva la tête, essuya ses yeux du bout de ses doigts.
— Fais-moi l’amour.
— Tu es sure de vouloir le faire avec moi ?
— Oui.
28-
— Je vais me changer. Je reviens.
Je filai vers la salle de bains, me déshabillai et me démaquillai. Je retirai même mes faux-seins. Seul mon verni, mes seins bourgeonnants et mon string troublaient ma masculinité. Je retrouvai Anaïs. Elle n’avait pas bougée.
— Toujours décidée ?
— Toujours.
Je m’allongeai à côté d’elle. Je caressai son bras, son épaule, son cou. Mes lèvres remplacèrent mes doigts. La respiration d’Anaïs se fit plus forte au fur et à mesure que ma bouche s’approchait de la sienne. Je l’embrassai enfin. Juste lèvres contre lèvres. Je tentai de pousser ma langue. En vain. Je continuai malgré tout de le bisouiller. Ma main reprit son exploration. Menton, cou, gorge, son sein. Je le sentais, moyen mais ferme, le téton poussant le tissu de son soutien-gorge. Je passai sous son tee-shirt, sous la dentelle.
Anaïs gémit.
— Déshabille-toi, demandai-je doucement.
Elle se redressa, passa son haut par-dessus-sa tête tandis que je dégrafai son soutien-gorge. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, encore gênée de se dévoiler autant. J’écartai ses bras doucement.
— Ils sont très jolis. J’espère que les miens seront aussi beaux un jour.
Je repris ses lèvres avant de prendre en bouche son téton, désormais libre et fièrement dressé. Sa poitrine se gonflait sous la forte respiration.
Ma main reprit sa promenade. Elle quitta le sein, presque à regret, glissa sur le ventre légèrement rebondi, atteignit la ceinture de son jean. Elle s’insinua entre la peau et le denim. Anaïs voulut la retirer mais je ne la laissai pas faire. J’ignorai l’élastique de la culotte et arrivai à l’orée de sa toison. Je me frayai un chemin parmi les poils drus, atteignis enfin l’entrée de son sillon.
— Je je
— Chut, dis-doucement. Laisse-toi faire. Laisse-moi faire.
Je déboutonnai le pantalon pour me laisser un peu d’espace et poursuivis ma progression. Mon doigt disparut dans sa fente détrempée, m’arrêtai sur le seuil de son vagin, en ressortit pour remonter vers son bouton.
Anaïs laissa échapper un cri lorsque mon index glissa dessus.
Je me contentai de la masturber, chose que, selon les dires de sa mère, elle n’avait jamais faite. Anaïs répondait à mes caresses, malgré elle. Elle gémissait, haletait, se tortillait pour échapper à la douce torture de mon doigt. Sans succès. Soudain, elle ferma ses cuisses sur main, se raidit et poussa un long cri.
Elle se détendit enfin. Mais je repris de plus belle. Le pouce sur son clitoris, l’index et le majeur dans sa fente.
Elle me supplia d’arrêter, mais je ne l’écoutai pas. Cette fois, l’orgasme fut plus puissant encore.
— Ça t’a plu ? demandai-je.
— Oui, beaucoup. Je n’avais jamais connu ça. J’ai l’impression que ma tête allait exploser de plaisir.
— C’est juste de la masturbation. Quelque chose que tu peux faire toi-même. Tu veux qu’on aille plus loin ? Ou ça suffit pour ce soir.
— C’est quoi plus loin ?
— La pénétration. Est-ce que tu veux perdre ta virginité ? Et si oui, avec moi ? Ne préfères-tu pas la donner à ton futur vrai chéri ?
Elle se renfrogna.
— Bah, d’ici ce que je le trouve, il va passer de l’eau sous les ponts.
— Ça peut aller vite, tu sais.
— Ou pas. Non, finalement, prends-là.
Elle avait prononcé ces mots comme si elle voulait se débarrasser d’un fardeau, d’un air de dire « vite, qu’on en finisse ».
— Bon d’accord. On fait comment ? Je gère tout ? Ou tu veux le faire toi-même ?
— J’en sais rien, dit-elle, un peu désemparée.
— Ok.
Je finis de retirer son pantalon, et caressai distraitement son sexe luisant. Je déchirai un préservatif. Et m’allongeai sur le dos.
— Viens au-dessus de moi.
Je guidai mon sexe à l’entrée de sa grotte. Je sentis une contraction de sa part lorsque lors du contact.
— Maintenant, c’est simple. Tu te laisses descendre sur moi, doucement. Après, c’est toi qui décide.
Ce qu’elle fit, avec maintes précautions. Même si je n’étais pas particulièrement gâtée par la nature, une première pénétration restait délicate. Puis une résistance. Anaïs réprima une grimace. Elle hésita, remonta son bassin et finalement s’empala sur mon sexe.
Elle cria de douleur. Je la serrai dans mes bras.
— Voilà, c’est fini, murmurai-je.
On resta un moment enlacé. Puis doucement, je commençai mes va-et-vient.
Anaïs se laissa aller.
On roula sur le lit pour inverser nos places. Je lui fis l’amour en missionnaire, toujours aussi doucement. Elle commença à gémir, signe qu’elle était réceptive, et pas si passive que ça. Je continuai de la besogner, attentive à ses réactions. Son plaisir et sa jouissance allait crescendo. Je voyais ses mains agripper les draps.
Nous jouîmes presque ensemble. Je m’allongeai sur elle pour l’embrasser. Cette fois, elle était trop affaiblie pour résister à ma langue qui rejoignit la sienne. Elle passa ses bras autour de mon cou, ses jambes autour de ma taille.
— Encore, me dit-elle.
Je lui refis l’amour et on s’endormit collé-serré.
.oOo.
Joëlle arriva enfin. Il était près de minuit. Contrairement à ce qu’avait pensé Anaïs, elle n’était pas allée prendre du plaisir ailleurs. Au contraire, elle s’était pris la tête à rechercher une facture disparue et qu’elle retrouva au milieu de son agenda.
Elle s’étonna de voir la voiture de Sarah devant la porte. La maison était plongée dans le noir. Elle se déchaussa et à pas de loup, gagna la salle de bains. Nouvelle surprise en voyant les vêtements de la transsexuelle étalés sur le sol.
Discrètement, elle passa la tête dans la chambre de sa fille.
Elle referma la porte, un grand sourire aux lèvres.
.oOo.
Du bruit de vaisselle me réveilla. Anaïs dormait encore, collée contre moi. Et dire que moins de douze heures plus tôt, cette fille me détestait. Je pris le temps de la regarder. Si je la trouvai quelconque jusqu’à maintenant, la voir comme ça, les cheveux cachant une partie de son visage, presque un sourire sur ses lèvres, elle devenait plus attirante. Je refermai les yeux, me refis le film de la nuit passée. Mon sexe se dressa.
Anaïs bougea, s’étira. Je fis semblant de dormir. Elle s’écarta vivement de moi, comme si la situation la gênait. Elle se leva et sortit de la chambre en fermant la porte.
Je me précipitai pour écouter la conversation.
— Bonjour ma fille. Bien dormi ?
— Oui, très bien dit-elle.
— Et la soirée ?
— Oui aussi.
Le ton disait clairement qu’elle ne souhaitait pas vraiment poursuivre la discussion, pour ne pas dire l’interrogatoire.
— J’ai vu la voiture de Sarah devant la porte. Y a un problème ?
— Non, aucun. Elle a jugé qu’elle n’était pas en état de conduire et qu’elle avait peur de tomber sur un contrôle de police.
Je pouffai. Anaïs mentait mieux qu’un arracheur de dent.
Joëlle n’insista pas.
J’attendis encore cinq minutes avant de faire mon entrée dans la cuisine, juste vêtue de mon string qui ne cachait pas grand-chose.
Anaïs rougit violemment et manqua de s’étouffer.
— Désolée, dis-je, je n’ai rien trouvé pour m’habiller.
Joëlle éclata de rire.
— Je suis fière de toi, dit-elle en faisant un bisou sur le front de sa fille. Reste-là, ajouta-t-elle pour moi, je vais te chercher un peignoir.
Anaïs me lança un regard noir.
— Alors, c’était bien ? demanda Joëlle
— Maman ! s’indigna Anaïs. Il ne s’est rien passé. Qu’est-ce que tu vas imaginer.
— Oh mais je n’imagine rien. Je constate. En rentrant cette nuit, j’ai vu la voiture de Sarah, je vous ai vus dans le même lit. Alors, jusqu’à preuve du contraire, un plus un égale deux.
Anaïs redevint pivoine.
— Oui bon ça va, capitula-t-elle. On a couché. Ça te va ?
— Et c’était bien ?
Anaïs baissa la tête.
— Oui, répondit Anaïs d’une petite voix.
— On dirait que tu as honte. Il ne faut pas. Il n’y a rien de honteux à prendre du plaisir. D’ailleurs tu devrais recommencer après le petit-dej’.
Anaïs haussa les épaules.
Je pris mon café. Anaïs nous laissa pour aller se doucher.
— Tu peux me prêter une culotte et une paire de bas ? demandai-je à Joëlle
— Oui bien sûr. Je les mettrai avec tes affaires. Va la rejoindre.
Anaïs n’avait pas fermé la porte de la salle de bains. Elle était déjà sous la douche et ne m’avait pas entendue entrer.
Je la rejoignis sous le jet d’eau. Elle sursauta en me voyant.
— Qu’est-ce que tu fais là ? s’indigna-t-elle.
Je ne répondis pas. Je la pris dans mes bras et l’embrassai. Elle me repoussa mais je résistai.
— Non pas maintenant ? J’ai pas envie !
— L’envie, ça se provoque parfois, dis-je.
Elle me repoussa encore. Mais je sentis moins de force. Mon sexe se dressa. Je pris sa main et la posai dessus. Elle me regarda, presque apeurée.
— Caresse-moi, dis-je.
A mon tour, je posai ma main sur son sexe poilu. Et humide. La douche n’y était pour rien.
Elle me branla maladroitement.
Je m’accroupis et embrassai son sexe.
— Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle, presque paniquée.
— La même chose que hier soir mais avec ma langue.
Je constatai rapidement que le clitoris d’’Anaïs était très sensible. La masturbation de la veille, tout comme mon broute-minou du jour la firent grimper aux rideaux, menaçant de décrocher celui de la douche.
Je me redressai et plaquai ma bouche contre la sienne. Nos langues qui ne s’étaient rencontrées qu’une fois passèrent un long moment ensemble. J’ondulai du bassin et la pénétrai.
Je lui fis l’amour contre le mur. Je me retirai au dernier moment et éjaculai sur son ventre.
— C’était trop bon, dit-elle les yeux brillants. Encore !
— D’accord. Mais il va falloir m’aider.
— Comment ça ?
Je montrai du doigt mon sexe qui perdait de sa vigueur.
— Tu veux que
— Oui, Je veux.
Elle hésita un instant, prête à renoncer au plaisir qu’elle réclamait. Mais elle céda.
— Comment il faut faire ?
— Imagine que c’est une glace à la vanille. Ou à la fraise.
Pour une première fois, je trouvai qu’elle se débrouillait pas mal du tout. Ma vigueur revenue, Anaïs jugea que cela suffisait. Elle me fit face, prête à me recevoir.
Sauf que je ne l’entendais pas ainsi. Je la retournai, face au mur et la penchai. J’enfonçai en elle sans problème. Je la baisai ainsi, caressant son petit trou encore vierge, perdu au milieu d’une raie culière envahie par une pilosité légère.
— Bon les enfants, dépêchez-vous. Je bosse moi ! cria Joëlle en passant la tête dans la salle de bains.
Anaïs paniqua à l’idée que sa mère la voie dans cette position scabreuse. Mais je l’empêchai de bouger et la baisait encore plus fort. Anaïs cria. De plaisir.
J’éjaculai sur son cul, étalant mon sperme sur son anus.
On termina de nous doucher et sortîmes de la salle de bains, enveloppés dans nos peignoir.
Joëlle attendait un grand sourire sur ses lèvres. Anaïs passa devant elle, tête baissée.
— File, coquine ! dit sa mère en lui donnant une tape sur les fesses.