ça y est, j’ai perdu. Je suis debout, nu; les autres me regardent. Le jeu est déjà fini, loin, oublié, seul mon corps les intéresse. Il est à eux. C’était la règle. Je m’y conforme.
On a joué la partie au monopoly.
La partie débute normalement mais, dès qu’on n’a plus d’argent, on paie sa dette avec un vêtement. On le donne à la banque qui verse, en contrepartie la somme correspondante au propriétaire chanceux. Si je tombe sur la rue de la paix à 2000 , et que je n’en ai que 1 400, je les verse à l’heureux propriétaire et je donne mon sweat-shirt à la banque pour 600 qui vont rejoindre la poche du vainqueur.
Puis je vais y laisser mes chaussettes, mon polo, mon jean et mon slip. Quand mes roustons seront à l’air, il faudra juste que quelqu’un soit à poil aussi et se trouve avant moi en faillite pour espérer me sauver. C’est clair pour tout le monde, on compte le même nombre de fringues à chacun et on joue.
On joue frénétiquement et sans se faire de cadeaux.
J’ai accepté parce que j’aime ce jeu, je suis généralement assez fort au monopoly, généralement mais pas ce soir. On dirait que les dés sont pipés…. pipés, les garçons vont l’être aussi. Ils s’approchent de moi. Ils bandent. Ça va commencer.
Jérôme recommande quand même à ses potes de faire attention. Ses deux potes, enfin presque.
Il y a Mathis que je connais bien effectivement. C’est l’un des meilleurs amis de Jérôme, 22 ans comme nous, gay comme Jérôme dont il est le pote de cul quand l’un ou l’autre reste célibataire trop longtemps.
L’autre mec est déjà presque un vieux, 34 ans, recruté pour l’occasion sur un site de rencontres pour homos. Il a répondu, à l’annonce de Jérôme : " cherche mec TBM initié au SM pour plan jeu gang-bang à 4 ou plus".
Christian, c’est son prénom, a répondu. De nous quatre c’est le seul qui a déjà fait du SM, en dominateur mais il a bien voulu prendre le risque d’être soumis ce soir. Il le fait d’ailleurs parfois avec son mec, Alexandre, qui devait venir aussi mais qui n’est pas là, pas encore. Jérôme et Christian se sont déjà rencontrés, ont baisé à la satisfaction réciproque manifestement. D’après Jérôme, ce grand type blond au physique de viking est un très bon actif, monté 20 X 5 et très endurant. L’éclate totale. En plus il est beau et sympathique; Et c’est vrai, il est beau et sympathique. Il vient de gagner la partie. Il a amené son matos de SM et il s’apprête à m’enculer, d’ici peu certainement, avec une gourmandise manifeste.
Quand je vois la taille de sa bite, la recommandation de Jérôme n’est pas superflue.
Il va falloir faire très attention en effet. Je n’ai fait l’amour qu’une fois avec un garçon, Jérôme le sait, et pour cause, c’était lui.
Comment l’"hétéro" que je suis… j’étais… je ne sais plus très bien… entre les deux ?, comment donc me suis-je trouvé à forniquer avec mon meilleur pote, gay ? Et comment l’ayant fait une fois en suis-je arrivé ce soir à un jeu qui débouche sur une petite touze dont je suis le passif désigné par le sort ?
J’ai connu Jérôme au lycée. Nous sommes devenus amis, les meilleurs amis du monde même, très vite, et je suis celui qui a reçu en premier son coming out. Je l’ai accepté évidemment.
A la fin du lycée, chacun a pris une orientation scolaire différente mais tous les deux dans la même ville et donc en colocation. Nous y sommes toujours. Il amène ses copains, ses amants ses coups d’un soir ou d’un week-end, j’amène mes copines ou mes plans cul, chacun mène sa vie comme il l’entend du moment que cela ne dérange ni l’un ni l’autre.
C’est à la fin de l’été dernier, il y a juste quelques semaines, dans les derniers jours d’août, que nous avons fait l’amour. Nous sommes tous les deux célibataires en ce moment. Lui venait de rompre avec un connard qui lui faisait des cornes de cerf. Il devait aller voir Mathis pour une soirée calin-consolation :
– Tu peux venir si tu veux !
– Bien sûr… On en reparle quand Mathis se sera laissé pousser les seins et qu’il aura une bonne chatte.
– Oh mais il a une bonne chatte et je vais en profiter !
– Bonne soirée alors.
Et il est parti.
Je devais passer la soirée seul, trop seul moi aussi. Alors j’ai pris l’ordi portable et je me suis passé un bon porno, allongé sur le lit, à poil très vite la queue dans la main.
Il faisait chaud, la fenêtre était ouverte; alors j’ai mis les écouteurs pour que les voisins n’entendent pas les gémissements des nanas à l’écran. J’aurais pu tout simplement baisser le son mais j’aime bien tout entendre des dialogues et des cris.
Les yeux sur l’écran, écouteurs vissés sur les oreilles, bite dans la main, je n’ai pas entendu Jérôme entrer, frapper à la porte de ma chambre, l’ouvrir, me mater (pendant combien de temps ?)
Je ne l’ai vu que lorsqu’il est arrivé à poil, la queue bien tendue, à côté de moi. J’ai enlevé les écouteurs.
— Putain t’es con ! Tu m’as fait peur ! Qu’est-ce tu fous là ?
– Et, toi… ouh c’est joli tout ça !
– T’es déjà rentré ? T’es pas avec Mathis ?
– Pffff. Sa frangine a débarqué à l’improviste ! J’suis vénère ! Tu me fais une place à côté de toi ?
– Tu veux mater le boulard ? J’te préviens c’est pas pour toi; ça va pas te plaire.
– M’en fous, je regarderai que les teubs des mecs, ou la tienne… ça me suffit… beau morceau d’ailleurs.
– Ouais ? ben on touche avec les yeux. Ferme la fenêtre.
Alors il s’est allongé à côté de moi puis il a commencé à se masturber au même rythme que moi.
Puis, sans ambages, il m’a demandé si je voulais bien faire l’amour avec lui, juste une fois comme cela…au moins que j’essaie, tu vas voir c’est super…. etc, etc, etc… non pas moyen, pas gay moi, tu sais bien… juste une pipe , non, si, non, si, non… juste une minute, t’as qu’à fermer les yeux ça te fera comme un meuf, mieux même…si tu n’aimes pas j’arrête.
Bon j’étais excité, j’ai cédé. Je crois que je voulais surtout qu’il me lâche pour que je puisse finir mon film pépère jusqu’à l’orgasme masturbatoire. Et puis une pipe, c’est bon une pipe, rien qu’une petite pipe, ça fera pas de moi un PD.
– OK, tu me suces mais trente secondes, après tu te casses… Et pas une mot à personne.
– Cool !
– Promis ?
– Juré !
Il s’est approché de ma bite, j’ai eu un mouvement de repli, mon corps qui ne pouvait pas reculer (c’est difficile, assis sur un lit), s’est contracté comme si j’allais recevoir une décharge électrique ou un choc… et c’en a été un ! Putain quelle bouche ! J’étais bras tendus appuyés sur le matelas, jambes figées, muscles du visage crispés et tout à coup, les sensations qui me venaient de ma bite m’ont vaincu. Je me suis décontracté, apaisé, détendu, laissé, laissé, laissé faire… Ouah ! Quelle pipe, quelle putain de bordel de merde de magistrale pipe ! Jamais une meuf en effet ne m’a bouffé la queue comme ça ! Les trente secondes sont vite dépassées et la minute et les cinq minutes… J’oublie que c’est un garçon qui me suce, c’est une bouche, une bouche experte, un garage à bite formidable, je suis bien dedans. Trop bien.
J’appuie ma main sur sa tête, je le guide, je balance le PC pour m’allonger tout à fait. Il s’allonge aussi, tête-bêche, me suce la queue, joue avec le prépuce et le gland, passe sa langue entre les deux, me mange les couilles… j’écarte les cuisses, il cherche mon anus.
– Plie tes jambes vers toi s’te plait.
Je m’exécute parce que c’est trop bon, parce que j’ai oublié que c’est un mec qui me pompe si bien. Il faut (enfin, il faut ! rien ne l’y obligeait mais je laisse faire, ne songeant pour le moment qu’à mon propre plaisir) qu’il m’enjambe et se mette au-dessus de moi pour que je m’en rappelle. J’ai son paquet en visuel direct. Nouveau mouvement de recul mais court, très court parce que là il me lèche la rondelle. C’est la première fois qu’on me le fait ! Un truc de dingue, c’est hyper bon… gland, manche, couilles, rondelle… Je me fais bouffer le trou duc cul et j’adore ça. C’est peut-être même meilleur que de se faire pomper le dard.
Sa bite dure ne peut pas faire autrement que de toucher mon corps, encore fait-il attention pour ne pas m’effleurer le visage. J’en ai conscience. Il se maintient au dessus de moi pour ne pas m’imposer la pression de son sexe turgescent. Si c’était une fille, en 69, je lui boufferais la chatte illico, sans discuter.
Je ne sais pas quoi faire de mes mains, alors je les pose sur son dos, puis sur ses fesses, je gémis de plaisir. Il y voit un encouragement, s’abaisse graduellement et son sexe touche mon visage. Sa belle tige, ses boules toutes épilées sentent bon, alors je pose délicatement mais lèvres, un tout petit baiser furtif sur sa chair puis je sors la langue et je goûte, timidement, je goûte sa peau, la sueur qui perle légèrement entre ses couilles et son anus, je goûte son intimité douce et chaude et je perds toute notion des choses. Il se déchaîne sur ma verge, je suis au bord du délire, mes mains agrippent ses globes fessiers, les écartent, il se repositionne et je suis face à son trou. J’y plaque ma langue dans une pulsion irrépressible. C’est lisse comme de la soie. Et je mange, je mange, je mange, je me délecte de ce trou du cul, j’essaie d’y enfoncer ma langue le plus loin possible, je la tends jusqu’à m’en faire mal et je la roule dans tous les sens pour lui rendre tout le plaisir qu’il me donne.
J’aurais pu en rester là, attendre de jouir dans sa bouche et le congédier…
Si je l’avais fait, je ne serais pas ici ce soir nu face à lui, lui et deux autres garçons qui finissent de se dessaper et qui déjà tendent leurs mains vers moi, vers leur proie.
A suivre