13 mars :
Cela faisait bientôt un mois que Léo avait acquis son pouvoir. Il n’avait pas retenté l’expérience d’une baise d’un soir à la boîte de nuit. Le manque d’enthousiasme dont avait fait preuve sa conquête l’avait poussé à s’interroger sur sa propre performance. La taille était-elle insuffisante ? Ou bien était-ce la technique ? Ou pire : les deux ? A vrai dire, le jeune homme avait peur de sa prochaine expérience. Peur que cela confirme les doutes qu’il éprouvait. Il préférait attendre que les beaux jours arrivent pour dévoiler son corps d’éphèbe et charmer patiemment Angélique. La laisser mijoter et fantasmer. Mais pour l’instant, Léo rongeait son frein. Littéralement. Il se masturbait chaque matin avec les deux mains maintenant-, à la faveur d’une trique d’enfer, et chaque soir. Il avait commis l’erreur d’omettre la branlette vespérale une fois. La conséquence a été de se réveiller dans des draps trempés. C’était la première fois qu’une pollution nocturne lui arrivait. Bien qu’il se jurât de ne pas recommencer, il avait été troublé, et même excité, de baigner dans une quantité conséquente de son propre sperme.
Il était temps pour lui de rentrer voir ses parents, qui habitaient à la périphérie de l’agglomération ; le sac de linge sale débordait. En outre, tous ses slips étaient tâchés de blanc à cause du liquide pré-séminal qui avait tendance à suinter en fin d’après-midi. Il avait fait le choix de garder le rythme de deux branlettes quotidiennes afin d’éjaculer plus de volume, et donc décupler le plaisir. Mais sa physiologie lui faisait payer cette fréquence encore trop basse. Il aurait pu réduire sensiblement la taille de ses testicules. Cependant après avoir goûté à la jouissance qu’ils lui procuraient, il était hors de question de reculer, dût-il en accepter les inconvénients. Et tant pis pour la réaction de sa mère à la vue de son linge maculé.
Il arriva chez ses parents, lesquels l’accueillirent dans l’entrée. Juste après les bises d’usage, son père s’étonna :
— Ben dis donc, tu as vachement forci. C’est du muscle tout ça?
— Euh, oui ! Je me suis mis à la salle de sport grâce à l’abonnement qu’Alex m’a offert. Et ça marche du tonnerre, inventa le fils.
— Je vois ça, oui. Ben tant mieux, tu vas toutes les tomber !, se félicita le père.
Ses parents le connaissaient comme s’ils l’avaient fait. C’était d’ailleurs le cas ! Et la modification de son physique ne pouvait passer inaperçue. Le problème était que Léo n’avait jamais mis les pieds dans cette salle, et serait démasqué tôt ou tard s’il ne s’y rendait pas fréquemment. Il ajouta pour parachever son mensonge :
— D’ailleurs j’y retourne cet après-midi. Faut que je prenne des forces.
Le repas était justement prêt. Léo n’en fit qu’une bouchée, sous l’il surpris mais ravi de ses parents. Le jeune homme prépara ensuite un sac et se rendit à la salle de sport pour la première fois. Il fut impressionné par le nombre de mâles testostéronés qui s’y entraînait. Il y avait tous les échantillons de physiques : grand, petit, sec, gras, maigre, musclé, et même un colossal. Pourtant, quand il se promenait dans la rue, même l’été, il ne lui semblait pas voir de tels spécimens. A croire qu’ils ne sortaient de chez eux que pour s’entrainer. Il se contempla dans une glace et se sentit soudainement minuscule à côté d’eux. Bah, pas la peine de devenir un monstre pour draguer, pensa-t-il. Il ne se trouvait là que pour faire acte de présence, pas pour viser le titre de Mr Olympia.
Il balaya du regard le matériel varié de la salle et choisit une machine qui avait l’air d’entrainer les pectoraux, apparemment. Il s’assit dessus, devina instinctivement comment elle fonctionnait, et c’est là qu’il le vit sur la machine d’à côté : l’homo qui avait commencé à le draguer au Moonlight. Un blond de taille moyenne qui fréquentait la salle depuis pas mal de temps, visiblement. Il devait avoir son âge mais avait une musculature plus développée en tous points, sans être exceptionnelle. Il ne l’avait pas remarqué dans la boîte de nuit, à cause de la lumière basse et des vêtements amples qu’il portait à ce moment.
Tandis que le regard de Léo s’attardait sur le blond, ce dernier le repéra à son tour. Merde ! L’avait-il reconnu ? Léo fit mine de commencer à s’entrainer sans s’intéresser à autre chose. « La vache, c’est lourd ce truc », pensa-t-il pendant la première série. Il ne savait rien de la musculation et de la diète. Il n’avait préparé aucun programme et d’ailleurs, pourquoi l’aurait-il fait ? Il pouvait devenir ce qu’il voulait en quelques secondes. Pour s’en sortir, il observa les autres personnes. Les techniques des uns et des autres étaient assez différentes, alors fit une moyenne : 5 séries de 10 répétitions avec 1 minute de pause. Il sut plus tard que ce n’était pas très bon. Mais son principal souci était l’homosexuel. Il ne voulait pas être vu en sa compagnie, de peur d’être catalogué. Et à la vitesse où se propagent les ragots dans cette petite ville, il ne voulait pas causer du tort à son entourage. Pas de chance, le blond semblait l’avoir à la bonne, lui lançant des coups d’il insistants. Et l’érection arriva. Léo avait honte de bander à cause du regard d’un garçon. Il refusait d’admettre être excité par l’attractivité qu’il exerçait chez les deux sexes. Pas de panique, le short était large et on ne devinait pas la verge gonflée. Mais le blond n’en démordait pas, et à la fin de son exercice, il se leva et se tourna vers Léo pour engager la conversation :
— Salut ! Je peux te demander si je t’ai déjà croisé au Moonlight ?
— Euh, je ne sais pas. Je ne crois pas. J’y vais très rarement, répondit Léo, le visage rubescent.
— OK. Tu viens souvent ici ? C’est la première que je te vois.
— C’est mon premier jour !
— Vraiment ? Mais tu as fait de la muscu avant ? Parce que t’es bien taillé, si je puis me permettre.
— Non, je suis gâté par la nature, à la base.
Ce compliment acheva de gonfler sa verge. Il avait pourtant pris la précaution de se vider jusqu’à la dernière goutte avant de partir pour chez ses parents, mais l’excitation était bien là. Le regard du gay sur lui était devenu comme incandescent. L’étalon se souvint avoir suggéré la taille de son pénis pour l’allumer, au Moonlight. Et maintenant, avoir prétendu être naturellement musclé n’allait pas arranger son attraction. Peu importe, il le repousserait si ce gay tentait quoi que soit. Mais il n’avait pas l’air méchant ou vicieux. Il était avenant, et même agréable à l’il.
La trique étant à son maximum, Léo noya ses pensées dans l’effort. Il augmenta la charge et se défoula sur la machine, continuant les répétitions au-delà de ce qu’il s’était fixé, jusqu’à ce que ses bras ne répondent plus. Au bout de la quatrième série, le blond siffla son admiration. Bon sang, il l’observait toujours. Sentir ce regard brûlant de désir fit montée la sève à tel point que les premières gouttes de liquide séminal apparurent. Le short étant bleu marine, cela ne se verrait pas. Mais le temps de récupérer entre deux séries, Léo ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce gay en train de gober son phallus et de le sucer vigoureusement. Son instinct lui dictait même des petits mouvements du bassin, comme pour pénétrer un trou invisible. Ses bras n’ayant toujours pas assez récupérés, et la pression augmentant dangereusement, le jeune étalon se dirigea vers les toilettes.
Une fois dans une des cabines, il libéra le monstre et se masturba en se focalisant sur Angélique. Il voulait se rassurer quant à son hétérosexualité pure et dure. Il l’imaginait avec lui, dans cette cabine, à genoux en train de lui prodiguer une sublime fellation. Ses douces lèvres se délectant de chaque centimètre, sa langue titillant avec habileté son gland proéminent. Ces longs cheveux blonds comme ceux de l’homo d’ailleurs. Non, pas l’homo, Angélique ! Rester sur Angélique ! Merde, impossible d’effacer la tête de ce type la jouissance qui monte L’orgasme ! Et c’est avec la vision de cet homosexuel que Léo éjacula malgré lui. C’était comme ne pas penser à un éléphant rose.
Remis de ses émotions, le jeune homme essuya la flaque sur la cloison et par terre, puis sonda son corps. Ses bras n’arrivaient pas à récupérer ; il avait dû y aller vraiment fort. Il décida donc de conclure cette brève mais intense séance de sport en ramassant bouteille d’eau et serviette restées près de la machine. Et ce blond qui continuait de l’observer du coin de l’il. Léo hâta le pas à sa voiture et rentra chez lui. Il avait du mal à tenir le volant, tellement ses muscles étaient vidés de toute énergie.
Avant de s’endormir, il testa son pénis avec des pensées coquines, n’étant pas sûr de pouvoir fermer l’il sans craindre une pollution nocturne. Son membre ne mit pas longtemps avant d’être au garde à vous. Léo comprit le message. Mais le souvenir du beau blond l’obsédait encore, et il se résigna à penser intégralement à lui tandis qu’il astiquait son gros manche dans une chaussette. L’orgasme vint. Il fit attention de ne pas émettre de bruit suspect et s’y prit plutôt bien. Il jeta la chaussette dégoulinante au sale et put s’endormir, tout en culpabilisant d’avoir pu jouir en pensant à un homme.
L’adonis se réveilla, chatouillé par les rayons du soleil qui filtrait à travers les volets. Il consulta l’heure, même si c’était dimanche : 9h30. Mince ! Il avait dormi 13 heures ! Il ne se souvenait pas d’une telle durée depuis son enfance. Et la sensation dans son corps était étrange. Comme s’il avait fait peau neuve. Il avait assez bien récupéré de sa séance explosive et voulut examiner son corps. Il prit quelque pose de bodybuilding, puis voulut mesurer ses bras. Il emprunta discrètement le ruban de couture de sa mère : 38,5 cm de tour de bras ! Il n’en revenait pas. Avait-il vraiment pris 1,5 cm de bras en une journée ? A vrai dire il ne s’était pas mesuré depuis le jour de sa transformation. Il n’était pas impossible que le haut niveau de testostérone dans lequel il baignait depuis un mois eût contribué à entretenir et développer davantage sa musculature. Passé l’effet de surprise, il fut finalement ravi du résultat, le plaçant encore un peu plus haut sur l’échelle de la « bogossitude ». D’ailleurs, la trique du matin qui s’était fait désirée revint au galop. Le jeune étalon fonça sous la douche et se branla comme un fou en pensant à son corps plus puissant et désirable que jamais. « Non, penser à soi n’est pas homo », se convainquit-il.
Il essaya plusieurs vêtements et chacun le serrait au niveau des manches. Il adorait cette sensation de dépassement des standards. Bordel, c’est que la trique reviendrait, même pas 30 minutes après la dernière vidange! Il décida de l’ignorer. Il y avait une autre sensation également. Comme une chose inassouvie, un manque. Ses muscles le démangeaient. Il fallait qu’il s’entraîne. Encore. La salle était ouverte 7 jours sur 7, alors ce n’était pas un problème.
Il prévint ses parents et partit à la salle sous les coups de 14h. Il pria de ne pas y retrouver le gay, mais visiblement la ligne de Dieu était occupée ; ce type était encore là, dans un débardeur rouge d’où débordaient de beaux muscles dorsaux latéraux. Il avait un beau corps et aimait le montrer. Léo s’arrangea pour s’installer à une machine assez éloignée de cet homme. Peine perdue, il se rapprocha dangereusement quelque minutes plus tard. Il jouait avec lui, c’était certain. Et pendant que Léo s’entrainait sur la machine des dorsaux, il se souvint de cette citation d’Oscar Wilde : « Le meilleure moyen de se débarrasser d’une tentation, c’est d’y céder. »
Le jeune homme était prêt à franchir l’étape. Il ne pouvait pas se permettre de fuir à chaque fois qu’il voyait cette sangsue. Ca décrédibilisait son alibi à la salle. Le blond tourna brièvement la tête vers lui. Putain, ce regard On aurait dit des yeux de biche soumise. Il voulait sa queue, c’était certain. Son instinct lui dictait de la lui foutre dans la bouche tout de suite, devant tout le monde, tandis que sa conscience le suppliait de ne pas céder à une relation homosexuelle. L’énorme érection qui s’agitait dans son short l’empêchait de se concentrer sur l’exercice. Ses muscles voulaient être tués à la tâche. Et sa bite voulait pénétrer cette bouche. C’en était trop. Il se redressa sur le banc et fixa de façon lascive le beau blond suffisamment longtemps pour provoquer une réaction chez lui :
— Salut !
— Salut ! Je me rends compte que je ne connais pas ton nom.
— Cédric.
— Enchanté, moi c’est Léonard. Mais tout le monde m’appelle Léo.
— Joli prénom.
« Attends de voir ma bite », pensa-t-il. Mais c’était encore trop tôt pour ça. Il poursuivit, assez bas pour ne pas être écouté par les autres :
— Tu te souviens, tu m’avais demandé si on s’était croisé au Moonlight l’autre jour. C’est bien le cas. C’est moi le gars que t’as branché sur le canapé.
— J’en étais sûr.
— Et désolé si je t’ai allumé gratuitement en te montrant la bosse de mon jean. J’étais frustré, et je l’ai reporté sur toi. Mais sache que maintenant, j’ai bien envie
Il n’alla pas plus loin pour voir la réaction de Cédric. Celui-ci refit ses yeux de biche soumise avec un sourire plus que gourmand. Léo enfonça le clou alors que du liquide préséminal commençait à suinter de son gland.
— Cédric, je ne veux pas te forcer ou te brusquer, mais là, je suis hyper chaud, et j’ai envie que
Léo mima discrètement une fellation. Et lut dans les yeux de son interlocuteur que l’envie était réciproque. Ni une, ni deux, l’étalon se leva et se dirigea calmement vers les toilettes. Cédric l’y rejoignit une minute plus tard. Une fois tous les deux dans l’étroite cabine, Léo laissa ses pulsions prendre le dessus et embrassa avidement son partenaire. Celui-ci le lui rendit en caressant ses muscles biens secs et toniques. Il s’attarda sur les abdominaux. Puis il plongea la main dans le short pour y découvrir la bête. Ce beau gros engin lui fit monter la tension d’un cran. Il quitta la bouche de Léo, se mit à genoux, sortit le bestiau et l’avala délicatement. La sensation que cela procura à Léo était divine.
Putain qu’il ne regrettait pas ! Cédric, visiblement expert, lui massait les couilles et le pompait de façon sensationnelle, en donnant des coups de langue idéalement placés. Il aurait voulu que cela dure plus longtemps, mais la sève était déjà bien montée, et le liquide préséminal coulait de plus en plus. Son amant savait que l’éruption était proche, et se tenait prêt à tout avaler. Léo lui prit la tête, la poussa sur sa bite au plus profond puis fit des mouvements du bassin tandis que l’orgasme éclata. Avec un râle bien viril, il explosa dans la bouche de Cédric qui peinait à tout avaler, lequel recracha même deux fois le surplus. Puis il se redressa, le menton dégoulinant, embrassa fougueusement l’étalon et lui souffla :
— Putain, je te kiffe trop. Ton corps est superbe, ta bite est superbe, et ton jus ! Putain, t’en produis des litres. Je t’aime.
Léo comprit ce « je t’aime » comme un « je te veux pour des plans cul réguliers ». Cela lui plut. Au moins ce garçon ne cachait pas son plaisir, contrairement à l’allumeuse de l’autre soir. Et le meilleur, c’est qu’il ne se sentait pas sale d’avoir eu cette relation. « On est homo que si on tombe amoureux », se persuada-t-il. Avoir vu ce jeune homme étouffer à cause de sa bite et de son sperme lui avait fait remonter l’estime de lui-même. « Je suis une putain de bête de sexe », pensa-t-il avec satisfaction, tandis que les deux hommes regagnèrent la salle pour terminer leur séance.