Après, les lèvres laissent très vite la place à nos langues qui se cherchent, se touchent, s’entortillent, s’emmêlent… nos souffles se confondent.
Dans ma tête, les éléments redoublent de fureur, ce baiser vient fouler au pied tout le romantisme et les idées fleur bleue qui jusque-là avaient orienté ma vision de l’amour, et donc mes échecs cuisants : j’embrassais une fille dont je ne savais rien, et dont je ne voulais rien.
Mais j’étais certain d’une chose : nous allons coucher ensemble.
Pas de sentiment, pas de discours, pas de plan sur l’avenir, juste de la baise entre deux adultes qui ont envie l’un de l’autre, c’est tout.
Nos visages se détachent, je regarde la salle, à la fois surpris de ma réussite et fier de ce qu’il venait de se passer, j’arbore un sourire et un regard victorieux à l’ensemble du groupe.
Mon ami est estomaqué, le relou du début fait la gueule, d’autres n’ont rien remarqué ou s’en foutent.
Jessica reste assise sur mes genoux, on continue de participer à la soirée, tout en s’embrassant régulièrement, mais nous ne tenons plus. La salle pourtant immense nous étouffe, l’assistance m’ennuie, il faut qu’on parte.
Semblant entendre mes pensées, elle me dit à l’oreille qu’elle en a marre et qu’elle habite à côté.
La suite de la soirée s’annonce prometteuse… Ni une, ni deux, on décide de partir, elle se lève de mes genoux et ma main accompagne sa cuisse une seconde de plus que nécessaire, je la retire à regret, mais dans quelques instants, je sais que je pourrais la laisser aussi longtemps que je le voudrais…
On prend nos affaires, on dit au revoir très rapidement au groupe, mon ami me fait un sourire, le relou est déjà parti apparemment.
Puis, on se retrouve dans la rue.
Naturellement, Jessica pose sa main sur le bas de mon dos.
J’ai beau me convaincre que ce ne sera qu’une relation très passagère, voire un coup d’un soir, je ne peux m’empêcher de me sentir fier… A peine entends-je la petite voix de sorcière dans ma tête qui de loin me chantonne :
Marie-Maude, Marie Maude, tu te mets dans la merde avec Marie-Maude…
Le chemin vers son appartement est en effet assez court. On en profite pour parler un peu de nous, ce que l’ambiance bruyante de la salle ne permettait pas vraiment de faire.
J’apprends donc qu’elle est infirmière, et qu’elle aime son métier, exigeant, éprouvant, mais enrichissant. Je découvre aussi qu’elle a plusieurs frères et sur, qu’elle aime le métal et qu’elle n’a pas eu de relation depuis un mois environ.
Je lui avoue que ma dernière histoire s’est terminée il y a quatre mois.
Tout en discutant, sa main finit de glisser doucement sur mes fesses, me prouvant qu’il n’y a pas d’équivoque sur ses intentions.
On arrive devant chez elle. C’est un petit immeuble récent, plutôt moderne et bien entretenu, on monte dans l’ascenseur, tout en profitant pour s’embrasser une nouvelle fois.
Puis on pénètre dans son appartement.
Passé l’entrée, nous arrivons directement dans son salon, par politesse (et parce que nous ne sommes pas des bêtes sauvages), elle me propose un verre.
Je prends un coca, elle une bière.
Pendant qu’elle s’affaire dans la cuisine, j’observe l’aménagement de la pièce : un canapé confortable, une table de salon venue tout droit de chez Ikéa, un baladeur qui traîne, quelques bouquins et surtout… sur les murs, plusieurs photos de Jessica posant en sous-vêtements.
Il y en a pour tous les goûts : en string et soutien-gorge, en guêpière, en porte-jarretelles… etc.
Je trouve le photographe très talentueux puisqu’il a réussi à faire des photos très stylisées, très érotiques, sans pour autant tomber dans l’indécence ou la vulgarité.
Et je ne peux m’empêcher de trouver le corps de Jessica sublime, bien que quelques tatouages le gâchent un peu, en me demandant à quel point les photos sont retouchées.
Jessica revient, et pose les verres. On s’assoit, je lui fais immédiatement remarquer que je trouve les photos très réussies.
« Merci, me dit-elle, c’est un ami à moi qui les a faites, elles sont importantes pour moi. Je les ai faites il y trois ans, quand je me suis séparé de mon copain de l’époque.
C’est un connard que j’ai pris pour le grand amour… il s’est foutu de moi à plusieurs reprises, puis m’a quittée quand il s’est lassé.
Hum, c’est dur, je suis désolé pour toi.
Merci, mais le pire, c’est que, très courageux, il m’a plaquée par SMS…
En effet, c’est un con, et vous êtes restés ensemble combien de temps ?
Quatre ans.
Je comprends, ça laisse le temps d’y croire et de faire des projets…
Comme tu dis… mais cette histoire a été révélatrice pour moi. J’ai compris une chose, ou plutôt, je me le suis promis : je n’ai pas besoin d’un homme, et si je ne m’interdis pas de tomber amoureuse, je ne passerai plus ma vie à constamment rechercher le grand amour.
Sur ce point, pensais-je, je ne peux pas lui donner tort, enviant même sa façon de voir les choses.
Après ma rupture, comme beaucoup de monde, j’ai donc décidé de m’amuser, et c’est là que j’ai découvert qui j’étais réellement.
Ah bon ? Ne voyant absolument pas où elle voulait en venir.
Tout en portant le verre à ses lèvres, et sur un ton aussi neutre que si elle me donnait la couleur du papier peint qu’elle venait d’acheter, elle me dit :
« Oui, je suis libertine et bisexuelle. »
Si on avait été dans un dessin animé, c’est le moment où j’aurais recraché tout le contenu de mon verre… tant, cette phrase m’est tombée dessus comme une station spatiale russe en perdition…
Mon excitation venait d’un coup crever le plafond, et celui de l’appartement du dessus… Tout un tas de possibilité et d’expériences sexuelles s’ouvrait devant moi : plan à trois, échangisme, partouzes… tout ce que mon esprit pervers, nourri au porno et résigné à ce que tout ça ne soit jamais qu’un fantasme malsain tout à coup, prenait corps devant moi… Si je restais un peu avec cette fille, j’aurais de quoi m’amuser…
C’est alors que mon cerveau envoya à ma bouche la meilleure réponse que je pouvais formuler, et qui ferait sans doute date dans toute l’histoire de la répartie :
Ah ?
Tremble Michel Audiard !
Elle semblait amusée de ma réaction.
« Bon sinon, tu cherches quoi comme relation ? me demanda-t-elle. Tu veux t’amuser, ou tu cherches quelque chose de sérieux ?
Mec, c’est le moment d’assumer tes envies.
C’est donc naturellement que je lui répondis :
« Quelque chose de sérieux bien sûr… »
Et c’est là que l’avion se crashe… Quel abruti ! Tu sais très bien qu’elle n’est pas du tout ton genre, que tu n’en tomberas jamais amoureux, mais pourtant, incapable de résister à ta bonne éducation qui t’interdit d’être un mec qui cherchait autre chose que l’amour, tu viens de t’engager sur un tapis roulant avec un champ de mines au bout, entouré d’un lac rempli de requins et de piranhas affamés…
Et Marie-Maude dans tout cela ?
Foutue sorcière…
J’ai à peine le temps de réfléchir qu’elle se lève, me prends la main pour m’emmener dans la cuisine.
Là, elle se colle à moi, m’entoure de ses bras et m’embrasse fougueusement, collée à la table de la cuisine.
Mon esprit envoie balader toutes ces considérations, je plante ma langue dans sa bouche, et la danse entamée dans le club reprend de plus belle, mais de façon plus bestiale cette fois. Ce n’est plus un premier baiser, c’est un préliminaire.
Mes mains ne restent pas inactives, de derrière ses épaules, elles descendent le long de son dos, glissent sur ses fesses, elles sont rebondies et fermes, j’aime ça.
Je bande comme jamais, mes mains remontent, passent devant, sur ses seins, et caressent le fin tissu de son haut et de sa dentelle. Je peux sentir ses tétons qui cherchent à perforer le tissu.
Elle gémit, elle halète…
Dans le même temps, elle me caresse aussi, ses mains sur mes fesses sont agréables. Mon boxer se tend de plus en plus dans mon jean. Elle passe ses mains sous ma chemise, leur contact sur ma peau me fait frémir, elle remonte le long de mon dos, puis redescend. Ses mouvements sont saccadés et désordonnés, elle est déjà prise dans la tourmente.
Je fais de même, et remonte mes doigts dans son dos et effleure l’agrafe de son soutien-gorge.
Elle me repousse doucement, fais un pas en arrière, et, d’un geste rapide, et furieusement érotique, enlève son haut.
Je suis dans un autre monde, j’ai toujours trouvé terriblement excitant de voir une femme qui se déshabille devant moi. Comme une façon de me dire qu’elle est à moi, qu’elle s’abandonne.
Je la regarde, ses dentelles violettes sont splendides et mettent formidablement en valeur son buste.
Je la saisis rapidement, l’attire vers moi pour l’embrasser à nouveau, elle geint.
Très vite, ma bouche glisse dans son cou.
Oh… oui… susurre-t-elle.
Puis de son cou, je descends jusqu’à ses seins, j’embrasse la partie laissée libre par son soutien-gorge, la lèche…
Sa dentelle me gêne, mais je ne veux pas l’enlever tout de suite, je veux d’abord la voir tout entière en sous-vêtements.
Grisées par l’excitation, ses mains déboutonnent ma chemise, nous sommes maintenant presque à égalité.
Elle en profite pour m’embrasser sur le torse, mordille mes tétons. C’est bon, vraiment bon.
Puis elle descend, s’agenouille, et commence à baisser le curseur de ma braguette.
Elle me regarde dans le blanc des yeux, avec avidité, avec appétit même…
Mon boxer est déformé par l’énorme érection qui est la mienne, mon sexe est comprimé et attend comme un supplicié qu’elle le libère de sa prison de coton et d’élasthanne.
Au lieu de ça, elle frotte sa main dessus, enchaînant les caresses de bas en haut.
La salope ! me dis-je. Elle veut me torturer.
Puis elle pose sa bouche sur le tissu, on ne m’avait jamais fait ça auparavant, et je ne l’avais vu que dans les films pornos.
Je ne tiens plus.
Elle me demande :
C’est bon ça ? Tu aimes ce que je te fais là ?
Oui… mais… je n’en peux plus… il faut… lui répondis-je difficilement.
Il faut quoi, qu’est-ce que tu veux que je te fasse ? Ca ? dit-elle en abaissant mon boxer, dévoilant ma queue raide et gonflée.
Oui, mais surtout AHHHH !
Pas le temps d’achever ma phrase qu’elle m’avait saisi le sexe et commencé à le branler énergiquement, bon sang, elle savait y faire : ce n’était qu’une branlette, mais c’était la plus incroyable qu’on m’ait jamais faite…
Ohhh… Ahhhh… oui, continue…
Tu aimes ça hein ? Quand je te branle comme ça ?
Ohhh oui… Ahhh.
Tu veux que je te suce ?
Oui… Vas-y… Je ne tiens plus…
Alors, demande-le-moi gentiment…
Quand je vous disais qu’elle prenait plaisir à me torturer…
Suce-moi Jessica, s’il te plaît, je ne tiens plus !
D’accord, si c’est ce que tu veux…
C’est alors que je vis sa bouche engloutir mon sexe.
Ahhhh ! Ohhh ! Oui !! C’est bon ce que tu me fais !
La sensation est indescriptible, une vague de plaisir envahit mes entrailles à chaque coup de sa langue sur mon frein, je sens que mon gland va exploser.
Elle sait sucer et à la regarder, elle aime ça, c’est incroyable… Je n’ai jamais été aussi bien… D’autant plus, qu’elle plante son regard dans le mien, pour contempler son uvre, c’est-à-dire le rictus de plaisir qui déforme mon visage.
Elle alterne entre les phases plus lentes et celles d’accélération. Elle aspire, elle lèche, elle mordille parfois très légèrement…
Elle dégage parfois sa bouche pour respirer tout en continuant à me sucer… C’est divin.
Puis, sans prévenir, elle se met à me lécher les testicules !
Je ne peux me retenir de crier :
Ahhhh ! Oui, c’est génial…
C’était la première fois qu’on me faisait ça, et c’était terrible, j’y prenais déjà goût.
La pipe continua ainsi une bonne dizaine de minutes, mais ça aurait tout aussi bien être trente secondes ou deux heures, j’étais hors du temps…
Puis, sentant que le point de non-retour approchait, et voulant aussi m’occuper d’elle, je lui dis :
Jessica… oh… arrête, arrête, je vais jouir sinon…
Elle ne semblait pas m’entendre, emportée par sa frénésie…
Jessica, attends, si tu continues, je vais éjaculer dans ta boohhhhhh !
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que je propulsai plusieurs jets puissants de sperme dans sa bouche, c’était terriblement bon, mais, de suite, un sentiment de culpabilité m’envahit : elle ne s’attendait certainement pas à ça, et je n’ai pas pu lui donner de plaisir.
Pour une première fois, c’était pour le moins inélégant…
Hummmm, fit-elle, c’est délicieux, j’adore ça…
Elle venait de tout avaler…
Je n’en revenais pas.
C’est alors qu’elle se leva, en soutien-gorge et en jupe, me tend la main et me dis :
Viens.