Tandis qu’elle écrasait toujours sa bouche contre la sienne, Olivier glissa la main le long de sa hanche et écrasa ses paumes sur l’arrondi des fesses, dures comme du granit, une chair délicatement veloutée qui le rendit fou de désir. Un état réciproque alors que Coralie frémit aussitôt de tout son être au contact des mains viriles sur sa peau nue et, du coup, elle se mit à fouiller sa bouche d’une langue encore plus vorace. Poursuivant sa progression, il remonta lentement sur la chair palpitante, faufilant enfin le bout de ses doigts sur le fin duvet du pubis soigneusement épilé.
Brûlante de désir, elle creusa les reins en lui ouvrant les jambes, se soulevant du sol pour se porter au devant des doigts masculins. Tendue comme la corde d’un arc, elle frissonna longuement tandis qu’il coulait sa main à l’intérieur d’une vallée lubrifiée, taquinant au passage le clitoris de façon sournoise. S’infiltrant sans peine au cur de la soyeuse toison féminine, il ne cessa d’effleurer d’une longue caresse les bords du calice de chair en train d’éclore, arrachant à la jolie asiatique un feulement de plaisir.Surprise par sa dextérité, elle l’encouragea de longs mouvements du bassin, entretenant l’excitation en portant fébrilement sa main sur la virilité palpitante, une caresse si habile et directe qu’il gémit à son tour. Un râle qui se transforma en cri de surprise lorsque, brusquement, elle se pencha en avant, avec une incroyable souplesse, et prit sans ménagement son sexe entre ses lèvres, l’affolant d’habiles circonvolutions de la langue, l’attirant peu à peu au fond de sa bouche, avec une gourmandise presque féroce. Malgré ses lèvres distendus par l’énorme sexe qui lui déformait la bouche, Coralie ne pu réprimer un sourire satisfait. Non seulement elle avait repris l’initiative des opérations avec un amant plein de promesses, mais elle savourait par avance le succès d’un plan qui se déroulait à la perfection. Bientôt, Jessica ferait semblant d’apparaitre par inadvertance au pas de la porte, accompagnée par la douce et innocente Maud. Et cette dernière, certainement bouleversée par le spectacle de son mari avec une autre femme, serait dans un état si fragile et vulnérable que Jessica arriverait facilement à la consoler d’une manière si particulière que la pauvre hétéro ne s’en remettrait jamais. Jessica était une femme à briser des curs et détourner du droit chemin les hétéros les plus convaincues, ce genre d’expérience à perturber toute orientation sexuelle de façon irrémédiable. Surtout si la lesbienne en question usait et abusait de son pouvoir de séduction, motivée par des sentiments nouveaux. Jamais Coralie n’avait vu Jessica si déterminée et éprise à ce point d’une autre femme. Littéralement subjuguée. Et prête à tout pour arriver à ses fins. Elle l’avait vue lui faire un rentre-dedans inimaginable, tissant sa toile avec raffinement. Maud n’avait aucune chance. C’était une jeune femme naïve et inconsciente, sans doute inexpérimentée au lit, ce qui la rendait d’autant plus vulnérable aux manigances de Jessica.
Une proie perdue d’avance.
Terriblement excitée à la pensée d’une Maud pâmée et frémissante dans les bras experts de la volcanique Jessica, Coralie engloutit de sexe d’Olivier jusqu’aux bourses, ressortant aussitôt pour effleurer la pointe du sexe, taquinant le dôme exacerbé, avant de le posséder encore jusqu’au fond de sa gorge, allant et venant avec un art consommé, faisant durer le plaisir. Olivier criait de plaisir et de frustration, fou de désir en se sentant happé dans les exquises profondeurs de la bouche humide et chaude. Il connaissait la légende des femmes asiatiques qui, en matière de caresses buccales, étaient d’incomparables artistes, et il apprenait maintenant à ses dépens que cette légende n’était pas usurpée, sachant par avance qu’il ne pourrait plus jamais se passer d’un tel traitement. Une faveur que lui refusait sa propre femme, peu audacieuse et imaginative au lit, et voilà qu’il goûtait enfin à la plus adroite des fellations avec une délicieuse libertine… Maintenant, accroc à cette caresse, il y reviendrait, avec ou sans Maud. Mais l’image de sa femme s’estompa très vite lorsqu’il se sentit trop excité pour résister plus longtemps aux formidables élancements qui embrasaient sa chair, ébloui par l’intensité du plaisir qui montait. Et, encore, cria de frustration lorsqu’elle cessa brusquement la caresse buccale, picorant son bas-ventre de baisers affamés avent de se redresser pour l’embrasser de nouveau.
Décidément, cette Coralie était pleine de surprise, aussi espiègle que sadique, et lui réservait la nuit la plus longue et physique de toute son existence…
Malgré sa volonté de ne pas craquer, Maud se laissa submerger par un torrent d’émotions qui prit vite le dessus. Le souvenir de son mari avec Coralie était insoutenable. Elle s’en voulait d’être venue ici sans en peser auparavant les conséquences, elle en voulait à son mari d’être si faible… Bref, elle en voulait à la terre entière, maudissant son inconscience et maudissant aussi tous ces libertins et libertines qui voulaient les pousser à la tentation.
Sa colère monta à son tour, aussi impétueuse que son chagrin. Par fierté, elle se détourna de Jessica qui voulut la prendre dans ses bras pour la consoler, fixant le rideau d’une fenêtre, lui tournant le dos. Elle essuya des larmes de rage sur ses joues. Jessica s’approcha d’elle, lui parlant doucement.
— Je suis désolée, Maud… Mais ne le prends pas comme une trahison, mais plutôt comme le début d’une nouvelle aventure, un amour libre qui vous rendra encore plus fort et uni.
Maud ne broncha pas, ne parla pas, son dos tourné vers elle comme un mur infranchissable.
— Il faut que tu prennes du recul, et que tu acceptes son choix, continua Jessica. Et que tu en fasses autant, prendre le plaisir comme il vient, sans attache, une parenthèse merveilleuse que vous devez vivre tous les deux dans l’osmose et la complicité.
Brusquement, Maud se tourna vers elle et la fixa d’un air de défi.
— Faire comme Olivier ! C’est à dire coucher avec toi je suppose, comme tu le souhaites depuis le début ! En tout cas, bravo ! Si ton but était de briser notre couple tu as réussi, tu peux être fière maintenant !
Le sang monta au visage de Jessica alors qu’elle éleva à son tour la voix.
— Oui, c’est vrai, c’est ce que je veux depuis le début, parce que je suis tombée sous ton charme ! Mais ne fais pas comme si tu ne le savais pas, ne joue pas la sainte nitouche, c’est là un petit jeu de séduction qui te plaisait et auquel tu te prêtais avec délectation ! Tu n’as pas cessé de m’allumer et tu savais très bien à quoi t’attendre !
Titubante, Maud s’assit sur le canapé qui était posé contre le mur, au bout du couloir. En état de choc, elle ne faisait aucune attention aux gens qui riaient et se poursuivaient à moitié nus en sortant des chambres, ou en y entrant, un aller retour incessant et bourdonnant.
Maud la fixa d’un regard perdu et les larmes lui vinrent à nouveau aux yeux. Cette fois, elle ne les essuya pas, et elle roulèrent le long de ses joues pour atterrir sur sa robe, sur sa poitrine, où elles formèrent une large auréole qui rendit le tissu presque transparent, dessinant avec agressivité les pointes de ses seins qui semblaient se tendre davantage. Fascinée par ce délicieux spectacle, Jessica n’arriva pas à en détacher les yeux. La voix rauque, elle reprit la parole.
— Excuse-moi, Maud, mais tu me fais perdre la tête, je ne sais plus où j’en suis avec toi… dit-elle avec une extrême douceur.
Maud acquiesça en silence, perturbée par les mêmes sentiments, et elle détourna le visage pour pleurer. Elle prit une profonde inspiration qui fit trembler sa superbe poitrine, d’un galbe parfait, toujours moulée dans un érotisme troublant par une robe de plus en plus humide, la collant comme une seconde peau.
— Moi aussi, Jessica, je ne sais plus où j’en suis, et cela m’effraie…
— Alors laisse-toi guider par tes sentiments, ne repousse pas notre attirance l’une pour l’autre.
— Je ne peux pas, Jessica. Je n’ai jamais couché avec une femme, c’est contre mes principes, cela ne me ressemble pas, ce genre d’attirance…
— Cela ne te ressemble pas mais tu en as terriblement envie. Alors je ne vois pas où est le mal.
— Le mal, c’est d’aimer ça, à la folie ! A perdre le contrôle et tomber follement amoureuse de toi, à devenir lesbienne, à trahir mon mari, mes convictions hétéros, mes convictions religieuses, à perdre mon fils et tout ce que j’ai bâti durant toutes ces années ! Bon sang, Jessica, cela ne te suffit pas comme raisons !
Sa voix se cassa alors qu’elle sanglotait plus violemment. Émue au plus profond de son être, Jessica lui tendit ses bras d’instinct et Maud s’y réfugia aussi naturellement, s’accrochant à elle comme une enfant perdue et effrayée. Ses larmes ruisselaient dans le cou de Jessica et pendant un moment elle restèrent immobiles et silencieuses sur le canapé, isolées du reste du monde, indifférentes à l’agitation, au vice et au stupre qui les entourait.
— Jessica, on doit en rester là, ne pas aller plus loin, je t’en prie ! la supplia t-elle en l’étreignant, baignée de larmes.
— Tu m’en demandes trop, je ne sais pas si je pourrai, lui répondit franchement Jessica, le cur battant à se rompre.
Elle la serra davantage contre elle, se grisant de son parfum, délicieux et capiteux, subtil et délicat, qui lui chatouille agréablement les narines.
Alors qu’elle lui caressa la nuque, elle sentit un frisson voluptueux la parcourir. Bref mais intense car Maud s’arracha aussitôt à son étreinte, réalisant le danger de rester trop proches l’une de l’autre. Mais Jessica n’avait pas l’intention de la laisser fuir encore. Elle se rapprocha et lui releva le menton. Fiévreuse, Maud avait le feu aux joues, le regard trouble, fuyant, comme cherchant à échapper à son emprise. Mais Jessica gardait son visage entre ses mains jusqu’à ce qu’elle se décide à la regarder enfin.
— Non, Maud, je ne peux pas refouler mes sentiments, c’est-au dessus de mes forces, j’en suis incapable.
Elle plongea son regard dans le sien avant de lui déposer un baiser sur le front brûlant de fièvre. Puis, sans pouvoir se retenir, picora ses joues humides de petits baisers doux et appuyés, descendant doucement jusqu’au menton qu’elle lécha goulûment, avalant les larmes qui continuaient de perler. Elle fit de même sur la gorge nue, lapant comme un peit chaton affamé chaque goutte qui humidifiait encore la peau, avant de glisser jusqu’au lobe de l’oreille qu’elle mordilla sensuellement. Maud se laissa faire, bien que crispée, raide comme un piquet. Elle sentit ses yeux la brûler encore, clignant des yeux pour laisser passer d’autres larmes, horrifiée de se découvrir aussi vulnérable. Et plus elle pleurait et plus Jessica buvait ses larmes, se délectant de ce doux nectar qui semblait la bouleverser tout autant. Mais, quand elle s’attarda sur le lobe de l’oreille, elle sentit le corps tendu de Maud tressaillir violemment. Comme un choc électrique. Celle-ci, désorientée, était soulagée que Jessica ne put voir son visage, figé et bouleversé par une émotion indescriptible. Une chaleur insidieuse montait en elle, la faisant trembler bien qu’elle tentait de contrôler ses nerfs. A sa grande honte, elle réalisa vite qu’elle ne maîtrisait plus rien. Une charge érotique la parcourut comme un éclair, elle rougit, sentant in fourmillement envahir tout son corps, l’emportant vers un chemin terriblement dangereux, celui d’un désir interdit qui risquait vite de la dépasser.
Réalisant son trouble, Jessica décida de passer à l’étape supérieure. Tous ses sens électrisés, elle prit ardemment le visage féminin entre ses mains, fascinée par le grain délicat de la peau légèrement hâlée et la fraicheur duvetée des joues pleines. Elle se rapprocha davantage, attirée maintenant par la sensualité pulpeuse des lèvres satinées qui, tout prés, frissonnaient. Jessica n’y tint plus. Elle entrouvrit ses lèvres, darda une langue vorace, frôlant la bouche de Maud.
— Que ta peau est douce ! s’extasia Jessica d’une voix enrouée.
Sa contemplation s’acheva sur un soupir profond lorsqu’elle atteignit la bouche fruitée qu’elle dévora de baisers fiévreux, intenses, avec des coups de langue appuyés et insistants. En même temps, elle enlaçait plus étroitement la taille souple et évasée, glissant jusqu’au dos cambré, montant et descendant avec une fièvre croissante, s’arrêtant sur la nuque qu’elle immobilisa pour obliger Maud à garder la tête droite, à se laisser faire, quand elle sentit celle-ci se crisper alors qu’elle réussissait, d’une langue agile, à forcer la barrière des dents pour explorer avidement l’intérieur de sa bouche, un contact intime qui sembla sortir Maud de sa torpeur.
— Non, Jessica, on a dit qu’il ne fallait pas.
Jessica n’avait jamais rien dit ni promis et elle insista alors que les deux mains de Maud se crispaient sur ses épaules, cherchant à la repousser. En même temps, elle détournait également la tête, échappant à l’audace de la bouche féminine.
Ses yeux étaient dilatés par la panique, pathétiques et suppliants, alors que ceux de Jessica ressemblaient à deux fentes lumineuses et incendiaires, brûlant d’un feu dévorant. Déterminée à ne pas laisser échapper sa proie, elle raffermit son étreinte, obligeant Maud à se rapprocher d’elle en l’empoignant par les fesses. Puis, sans prévenir, baissa la tête, enfouissant son visage sur la poitrine de Maud, saisissant entre ses lèvres la pointe d’un sein qui pointait sous la robe, le taquinant de la bouche et de la langue, agaçant le bourgeon de frôlements insidieux, caressant la chair nacrée. Là, le feu aux joues, tremblante de la tête aux pieds, Maud se sentit au bord du gouffre, une chute à la fois enivrante et dangereuse dont elle ne pourrait jamais se remettre. Faiblement, elle tenta de la repousser, mais Jessica porta le coup fatal en lui malaxant également la poitrine de ses deux mains libres, griffant la peau délicate. Les pointes des seins durcirent quand les ongles s’y incrustèrent. Heureusement, elle portait encore sa robe, faible protection qui lui permettait encore de ne pas s’avouer totalement vaincue. Un espoir qui se brisa aussi net quand Jessica, lui relevant les bras, lui fit passer avec hâte la robe au-dessus de sa tête. Des frissons sur tout le corps, Maud se retrouva à moitié nue, le visage cramoisi, les cheveux en bataille, possédée d’une fièvre érotique qui la laissait sans force. Jessica en profita pour dénouer son soutien-gorge qui prit le même chemin que la robe, jeté au sol sans ménagement. D’instinct, un dernier geste de révolte et de pudeur l’obligea à vouloir croiser ses bras sur sa poitrine nue, mais il était trop tard. Jessica était déjà penchée sur ses seins et mordillait délicatement les aréoles troublantes de la somptueuse poitrine. A travers ses longs cils, elle contemplait à loisirs l’incroyable beauté des jeunes seins fermes et insolents qui se tendaient au devant de la caresse, avec des petits bourgeons érigés d’une longueur provocante. Sadiquement, sa bouche se fit pressante, douce et chaude, butinant habilement les deux seins en allant de l’un à l’autre. La sensualité incroyable de ce traitement arracha à Maud une plainte animale, vite étouffée par la bouche charnue de Jessica qui s’écrasa sur ses lèvres, cherchant de nouveau le baiser que la jeune femme lui avait refusé jusqu’ici. Mais, enfin, Maud ne s’y déroba plus.
— Non, Jessica, il ne faut pas, haleta t-elle alors que leurs lèvres se touchaient enfin dans une exquise douceur.
Leurs bouches se pressèrent brusquement l’une contre l’autre, s’ouvrant aussitôt pour un baiser ardent qu’elles avaient toutes deux désiré. Avides de s’explorer, leurs lèvres se butinèrent avec une passion frénétique tandis que leurs langues s’affolaient mutuellement dans une série de glissades enivrantes, se relançant avec une fougue sans cesse grandissante. C’est sans aucune appréhension que Jessica passa à l’étape supérieure. Elle avança sa main droite, glissant entre les jambes de sa partenaire, descendant jusqu’aux genoux, puis remontant vers les cuisses, puis plus haut, tout doucement. Les jambes étaient longues et fermes, délicatement fuselées. Jessica s’y attarda, fascinée, tremblante, gémissante. Jamais elle n’avait vu pareille beauté, pareille perfection, bouleversée par l’exquise douceur de la peau qui lui brûlait les mains. Impatiente, éperdue de volupté, Maud avait oublié toute retenue et ondulait fébrilement contre Jessica en lui nouant les bras autour du cou, lui dévorant positivement la bouche, hors d’elle. Un feu sacré s’était éveillé, la rendait ardente et sensuelle, comme un déclic révélateur qui allait tout emporter sur son passage, balayant toute conscience, toute morale, toute pudeur. Elle se savait perdue et acceptait sa défaite, s’abandonnant à sa vraie nature qui remettrai toute sa vie sexuelle en question. Peu importe. Elle n’était plus en état d’y résister. Totalement à la merci de sa redoutable amante qui savourait cet instant tant désiré. Ses doigts à l’intérieur des cuisses, elle caressait la peau satinée jusqu’à l’orée du string, le long de l’aine, effleurant et provoquant la naissance d’un trésor intime qui serait bientôt exploré jusqu’à ses recoins les plus secrets. Avec un râle de bonheur, elle enfonça ses doigts dans la toison bouclée, écartant le tissu trempé du sous-vêtement, pour amorcer un savant mouvement de va-et-vient dans une habile progression. Les doigts, avec une infinie douceur, senfoncèrent au creux d’un chaud sillon déjà trempé, réceptif, qui s’écartait davantage, se mouillait davantage, se transformant en calice moite, où au centre grossissait un tendre bouton rose que le désir faisait éclore. Émerveillée par cette découverte fabuleuse, constatant dans quel état d’excitation se trouvait sa jeune amante, Jessica poussa un râle extasié, qui se mêla aux gémissements de Maud. Celle-ci, pour lui faciliter la tâche, se tordit sur le canapé pour écarter davantage ses cuisses, s’ouvrant toute entière, affolée par les doigts qui se vrillaient en elle. Jessica, comme une forcenée, la caressait avec une passion grandissante, une fébrilité incontrôlée. La force de son désir était incroyable et anéantissait Maud, la pénétrait, la brûlait, dans une ardeur communicative. Elle s’abandonna toute entière, renversée en arrière, la bouche ouverte sur un râle extasié, les yeux fermés, ne réalisant même pas que certains voyeurs et spectatrices les entouraient peu à peu, profitant à volonté de ce délicieux tableau saphique.
Sa tête roula à la renverse, elle gémit plus fort. Elle s’accrocha désespérément à sa partenaire, geignant comme une éperdue, incapable de contenir les spasmes qui prenaient naissance dans son bas-ventre pour l’ébranler toute entière. En proie au délire, elle se frotta furieusement contre les doigts sur lesquels elle avançait le bassin. Elle se tordait, se cambrait, s’agitait comme une possédée. Plus rien n’existait, sauf son corps qui fondait, vibrait, s’éveillait à un désir jamais atteint, aspirée dans un gouffre où elle se laissait noyée, s’enfonçant dans les limbes d’un plaisir absolu. C’était merveilleux, si incroyable, si intense. Elle redécouvrait son corps et s’ouvrait à une nouvelle libido qui la transformerait à jamais, entre les mains d’une véritable experte qui faisait tout pour la faire chavirer, l’initier à de nouveaux plaisirs trop délicieux pour ne plus pouvoir s’en passer.
Jessica avait une technique fabuleuse, diabolique, irrésistible, tournant autour du même point sensible, titillant le clitoris sans pitié, et alternant le plaisir en s’enfonçant après au plus profond du vagin, attisant les parois intimes, au cur de voluptueuses moiteurs, s’attardant sur les zones les plus réceptives avec un sadisme raffiné.
Un traitement spécial qui fît ses preuves quand Maud cria, avec l’impression qu’une grande flamme la traversait, embrasant son ventre. Elle fût agitée de tremblements convulsifs, se cabra, se tordit, roula du ventre en empoignant la tête de Jessica pour la regarder dans les yeux alors qu’elle lui dit en haletant :
— Oui, continue, je vais jouir ! Mon dieu, Jessica, c’est si bon !
Jessica accéléra encore les mouvements de ses doigts, lui embrassant le ventre qui s’agitait, avant de s’emparer de ses seins qu’elle dévora littéralement. C’en était trop. Maud se cassa soudain en deux, anéantie par une boule de feu qui irradia dans son sexe, hurlant de plaisir et de surprise alors qu’un deuxième orgasme successif l’emportait aussitôt après, encore plus intense, l’obligeant à agiter furieusement son bassin au rythme des vagues brûlantes qui déferlaient dans son bas-ventre. Désarçonnée par tant de fougue, Jessica lâcha prise et se retrouva écartelée sous une Maud méconnaissable, comme possédée par le démon de la luxure. Sans hésitation, elle la déshabilla avec une hâte fébrile, comme si sa vie en dépendait, impatiente et gourmande. Quand elle fit glisser le string de Jessica le long de ses jambes, le spectacle qui s’offrit à cet instant à elle la laissa interdite, figée, émerveillée. Ses seins aux pointes dressées appelaient les caresses interminables. Sa fente délicatement taillée en triangle semblait être une invitation, déjà humide, brillante…
Les mains de Maud écartèrent ses cuisses, les soulevèrent et les posèrent de chaque côté de son visage, sur ses épaules. Son intimité, nue, entrouverte, lubrifiée dun léger désir, soffrait à elle, le spectacle le plus érotique qu’elle ait jamais vu. Autant un homme nu, avec son sexe dressé, ne lui avait jamais fait trop d’effet, autant ce sexe de femme la mît dans tous ses états. Avec Olivier, elle avait hésité six mois avant de lui faire sa première fellation, et voilà qu’elle avait déjà envie de goûter à ce sexe de femme, parce que rien n’était aussi beau, aussi aphrodisiaque, comme la plus tentatrice des gourmandises. Troublée, avec une délicatesse presque religieuse, elle se pencha, posa ses lèvres sur la toison brune, effleurant le haut de sa fente, s’y posant, s’y frottant, dardant une petite langue pour la parcourir sur toute sa longueur.
Sa vulve ouverte était un vrai régal. Son goût de femme, son goût de miel, était le plus délicieux des nectars, comme une offrande magique dont elle n’arrivait pas à se rassasier
De la pointe de la langue, elle dessina des cercles puis, mue par une soudaine impulsion, prit l’initiative dinsérer un doigt dans sa fente brûlante et trempée. Jusqu’ici, Jessica ne cessait de râler comme un fauve blessé, mais à cette dernière caresse plus précise elle cria de surprise. Impitoyable, Maud saisit aussi le clitoris frémissant entre ses lèvres, l’aspirant et le taquinant avec une insistance diabolique, gagnée par une perversité sans nom, une audace qui ne lui ressemblait pas. Avec Olivier, elle s’était toujours montrée sage, traditionnelle, docile même, sans aucune imagination. Et là, de l’imagination, elle en débordait, cela lui venait naturellement, comme si elle était faîte pour les caresses homosexuelles.
Elle avait une furieuse envie de la faire jouir, la faire crier, la rendre heureuse, la surprendre et se l’attacher sexuellement de façon définitive, comme par peur de la décevoir ou la perdre… Alors, tout en continuant de lui lécher avidement le clitoris, elle réussit à glisser deux doigts, puis trois, dans sa fente béante. Jessica n’en pouvait plus de se tordre comme une limace prise de folie, sa tête ballotant nerveusement sur le rebord du canapé. Elle perdit pied, supplia, crispant ses mains dans ses cheveux, lui donnant le rythme, son bassin se collant contre sa bouche et imprimant un mouvement de va-et-vient incontrôlé. Et, alors qu’elle se libérait dans sa bouche en hurlant son plaisir, laissant couler un torrent de liquide succulent, Maud se sentit exulter de joie, fière et satisfaite, buvant jusqu’à la source le nectar, en voulant plus, toujours plus. Un plaisir dont elle ne pourrait jamais plus se passer.
Les hauteurs de Mougins, six mois plus tard.
Assise à la table de la cuisine, Maud attendait que les tartines sautent du grille-pain, jetant un regard distrait sur les pins qui se mouvaient doucement, agités par un léger mistral matinal.
Jessica entra, toujours en chemise de nuit. Elle passa devant les portes-fenêtres, en contre-jour sur le soleil levant, ce qui dessina les formes voluptueuses de son corps splendide. Alors qu’elle saisissait sa tasse de café, Maud ne cessait de l’observer.
— Tu es radieuse.
Elle lui rendit son sourire, écartant une mèche rebelle qui tombait sur ses yeux.
— Merci. Toi aussi, ma chérie.
Elle attrapa au vol une tartine qui sauta du grille-pain. Ce geste de réflexe provoqua un éclat de rire qui s’éternisa alors qu’elle saupoudra le pain d’un zeste de chocolat en poudre, sur une fine pellicule de beurre. C’était son rituel matinal et Maud ne se lassait jamais de la contempler.
— Tu as des nouvelles de Coralie ?
Jessica haussa les épaules d’un geste désinvolte.
— Elle a enfin trouvé l’appartement de ses rêves à Cagnes-sur-Mer. Enfin, leur appartement de leur rêve je devrais dire… Olivier a aussi craqué dessus.
— Très bien. Je suis contente pour eux.
En remuant son café, les pensées de Maud vagabondèrent. Olivier et elle, après cette fameuse nuit chez les libertins, avaient fait semblant de s’aimer et s’accrocher à un passé commun durant deux mois. Sauver les apparences, surtout pour préserver leur fils. Deux mois interminables, basés sur le mensonge et la trahison. Olivier revoyait en douce Coralie qui, ravies des prédispositions et de la fougue de son jeune amant, l’initiait au libertinage. De leur côté, Maud et Jessica se retrouvaient aussi souvent qu’elles le pouvaient. Parfois, un ou deux jours passaient entre leurs rencontres, et cette attente enflammait leur passion. Des instants magiques et précieux qui s’enfuyaient trop vite, où elles restaient dans les bras l’une de l’autre en faisant l’amour avec une impatience fébrile, comme si c’était la dernière fois. Entre deux étreintes, elles parlaient sans reprendre haleine de leurs projets d’avenir, ce qu’elles attendaient l’une de l’autre, jusqu’au jour où elles décidèrent de concrétiser leur bonheur, prendre ensemble la même route. D’un accord commun, sans cri et sans larme, elle se sépara d’Olivier qui n’attendait que cela pour rejoindre définitivement sa douce et perverse amante. Seule ombre à leur bonheur, la garde de leur fils qui restait encore un point sensible à résoudre.
Leur appartement de Nice étant en vente, Maud avait trouvé avec Jessica la vie dont elles rêvaient, un coquet appartement prés de la forêt de Valbonne, où elles allaient souvent courir ensemble. Une vie normale les attendait, sans les tracas de la ville, la pollution, et encore moins sans la vie nocturne et trépidante des clubs libertins. Par amour, Jessica avait tourné le dos à cette vie dissolue, déterminée à mener une vie normale. Tranquille, trop tranquille, Maud devait le reconnaitre. Il demeurait en elle une faim sexuelle presque effrayante, inassouvie, comme une nouvelle libido dont elle venait tout juste de connaitre l’existence mais avec encore un vaste terrain à explorer. Le monde du libertinage la fascinait toujours et elle pensait un jour y revenir, guidée par Jessica, une aventure à partager ensemble. Restait à convaincre cette dernière qui, pour l’instant, se montrait encore trop amoureuse et possessive pour partager son amoureuse avec qui que ce soit. Mais cela viendrait le moment venu.
Maud s’approcha de son amante et plaça son bras autour de ses épaules. Ses cheveux lui balayèrent le visage. Elle en respira le parfum, qui la troublait encore. Tandis qu’elle embrassait son cou, elle ne pu s’empêcher de penser à la nouvelle voisine, une rousse délicieuse qui venait demménager avec son mari, se demandant encore comment cette rousse splendide faisait l’amour. C’était horrible mais, depuis qu’elle aimait les femmes, elle les regardait comme un homme le ferait, avec curiosité et désir, se posant mille questions intimes, sur leur façon de se comporter au lit, de gémir, de crier lorsque l’orgasme les saisissait. Avec la délicieuse certitude que chaque femme se comportait différemment et que chaque nouvelle conquête féminine devait être une aventure exceptionnelle. Une envie d’en savoir plus, de connaitre d’autres femmes, satisfaire sa curiosité et sa libido excessive, des questions qu’elle trouvait normales alors qu’elle renaissait à peine à une autre forme de sexualité. Elle avait tant à apprendre.
Ses pensées érotiques furent interrompues lorsque Jessica plaça un bras sur ses épaules. Avec un ronronnement de bonheur, Maud se blottit contre elle. Elle lui adressa un regard si empli d’amour que Jessica lui attira la tête contre son sein et la maintena contre elle en lui caressant les cheveux, d’un air à la fois protecteur et maternel.
— Je t’aime tant, Maud.
— Moi aussi…
Elle leva la tête et sut qu’aucune autre parole ne pourrait traduire la force de leur amour. Elle l’attira dans leur chambre et le lui prouva sans retenue, encore une fois… Des actes bien plus forts que des paroles.
FIN.