Un peu plus d’une semaine s’était écoulée depuis l’arrivée des deux spécialistes québécoises à Dallas. Dorénavant concentrées sur des thèmes médicaux plus pointus, Alicia et Louise-Josée étaient (presque) parvenues à faire complètement abstraction des événements à la fois torrides et troublants qu’elles avaient vécus dans leur suite d’hôtel lors de leur première journée de révision de leurs techniques de RCR. De retour à l’American Heart Association, cet organisme qui détermine aux États-Unis, en accord avec le consensus de l’ILCOR, les lignes directrices en matière de réanimation cardiorespiratoire, les deux femmes avaient réintégré leur groupe de formation en vue d’obtenir chacune le titre de maître-instructeure en Soins d’Urgence Cardiovasculaire (SUC).
Cette nouvelle fonction de formatrice qui les attendait exigeait d’elles, entre autres, de bien connaître la structure ainsi que le rôle de cet organisme, l’International Liaison Committee on Resuscitation ou ILCOR.
Ce dernier, fondé en 2000, demeure jusqu’à ce jour responsable de l’élaboration des recommandations internationales en matière de SUC, à la lumière des plus récentes études couvrant un éventail d’environ deux cents thèmes de recherches scientifiques en lien avec le sujet.
Les lignes directrices en matière de Soins d’Urgence Cardiovasculaire sont donc ainsi révisées et rééditées sur une base régulière, soit aux cinq ans, afin de favoriser la mise en place de procédures garantissant le meilleur taux de survie possible pour les victimes d’arrêt cardiorespiratoire.
Arythmies diverses, cardioversion vs défibrillation, urgences associées aux prises d’opioïdes, RCR chez la femme enceinte, accident vasculaire cérébral, syndromes coronariens aigus, tous ces thèmes et nombre d’autres sujets connexes meublaient donc les journées de travail des candidates à cette importante certification.
L’esprit fortement alourdi par l’assimilation et l’intégration massives d’une foule de notions plus complexes les unes que les autres, Alicia accueillit comme une bouffée de fraîcheur la missive que sa tendre Sophie lui fit parvenir en réponse à sa lettre du 5 courant. De retour à l’hôtel, la jeune femme s’installa au bord du lit et, sourire aux lèvres, ouvrit délicatement l’enveloppe. Une immense vague de joie envahit son cur comme elle amorçait sa lecture :
Saint-Hyacinthe, le 9 septembre
Chérie, JE SUIS ENCEINTE !!
J’avais tellement hâte de te l’annoncer ! Si ce n’avait été de Catherine qui, pour m’encourager à continuer de jouer ce jeu, m’avait promis une baise tous les soirs, je crois que je t’aurais contactée par WhatsApp, téléphonée ou encore télégraphiée pour te dire ma joie.
Blague à part, Cathy était aussi follement heureuse que moi quand elle m’a montré le résultat du test-maison qui confirmait bien l’arrêt de mes règles. Un petit bébé s’en vient !!
Comment se déroulent tes stages ? J’ai hâte que tu reviennes, minet, les soirées sont longues ! J’ai lu et relu ta belle lettre, et j’ai beaucoup mouillé en revivant nos derniers moments passés ensemble. J’essaie d’être sage en ton absence (sauf avec Cathy, évidemment :P) mais l’autre soir, alors que j’étais seule, je n’ai pu résister à la tentation de me faire du bien en revoyant cette vidéo que j’avais tournée à ton insu, alors que tu prenais ta douche.
Tu te souviens ? Tu m’avais annoncé que tu montais pour te rafraîchir, alors je t’ai suivie discrètement jusqu’à la salle de bain, mon iPhone à la main. Je n’espérais qu’une chose : que, conformément à tes habitudes, tu laisses la porte entrouverte afin de mieux évacuer l’humidité produite par le jet d’eau chaude.
Alors là, sans que tu ne soupçonnes ma présence, je me suis tenue à l’entrée et j’ai lancé l’enregistrement. Ta jupe, ton haut, tout ça est parti rapidement puis, plus lentement, tu as retiré ton soutif. T’étant approchée du miroir, tu t’es amusée à pincer tes tétons. Comme j’étais tentée de te demander si tu avais besoin d’aide ! (mdr).
Tu as ensuite fait un quart de tour, me faisant maintenant face. Ça y est, elle m’a vue ! m’étais-je alors dit, mais non ! Un demi-tour, et tu baissais tranquillement ta petite culotte aux papillons tout en te penchant en avant. Quel beau cul tu m’offrais à ce moment, alors je t’ai zoomée ! L’as-tu fait exprès ou c’est par hasard que tu as soudainement écarté tes belles fesses, m’exposant ton joli petit trou de cul (excusez mon langage !)? Toujours est-il que je me résolus à mettre la vidéo sur pause’ lorsque je t’ai vue saisir le déodorant en aérosol et prendre place sur la toilette (décence oblige !).
Tu t’es relevée, soulagée, et j’ai reparti la vidéo. Tu as retiré tes lunettes. D’un geste sexy, tu as défait l’attache de tes cheveux et fait ton entrée dans la cabine de douche. Que tu étais belle, ton corps dégoulinant d’eau et de mousse, tes beaux cheveux noirs lissés sur ta tête, alors que tes mains parcouraient tes beaux nichons, ton ventre et tes fesses musclés !
J’avais trouvé que tu t’attardais un peu trop sur ton bas-ventre, surtout ton beau minou. C’est correct de lui donner quelques petits coups de rasoir pour le garder à mon goût mais j’ai trouvé ça un peu long et ton petit bouton de rose me semblait très congestionné. Malheureusement, je n’ai pas été capable de zoomer comme j’aurais voulu afin de vérifier tout ça.
Une fois sortie de la douche, tu t’es rapidement enveloppée de ta serviette. Voilà, m’étais-je dit, le show est terminé, et je suis redescendue avec mon téléphone.
Tu te souviens de la fois où je t’ai montré ce clip ? Tu n’avais qu’une pensée en tête : m’administrer une solide fessée ! Et tu l’as fait ! Ce que j’ai moins aimé alors, c’est quand tu as demandé à Catherine de nous filmer. Je l’avais pourtant suppliée de ne pas le faire, mais c’était ma punition, alors j’ai dû l’accepter.
Tout compte fait, je crois que ça en valait la peine…
Tu as fait un bel effort avec ton petit mot de poésie. Quatre vers, cela a dû te prendre la journée (mdr)! Mais plus sérieusement, je sais que tu es plus à l’aise avec la prose.
À mon tour, alors, de t’adresser un petit poème d’amour. C’est tout à fait sans prétention :
Ode à notre amour
Mes désirs dans mes yeux tu lis, Et ton éros au mien se lie, Se consommer jusqu’à la lie, Que nos lèvres ne se délient.
Tes seins reposent sur les miens, Tes lèvres sur mes seins se collent. Elles en aspirent la corolle, Fraîche comme l’est le matin.
Ta langue approchée de mon antre, Entre mes nymphes tu me visites. Un frisson sur moi, elle y entre, Tu me fais fondre par ce rite.
Pourquoi je ris, je pleure, je jouis ? On se regarde, tu me souris, Car mon nectar t’est un festin. Pour toi je m’écoule sans fin.
Ta langue frétillant en moi Remet tous mes sens en émoi, Puis du bout de tes jolis doigts Tu me fais regoûter ma joie.
Je t’embrasse fort, gros minou, et j’ai très hâte de te revoir. Je te vois déjà, la main sur mon petit bedon, à l’affût des premiers mouvements de notre poupon.
J’oubliais : Cathy retournera en Suisse la semaine prochaine, dans le cadre d’un programme d’échange avec des infirmières de l’endroit. Elle t’embrasse très fort également.
Bisous. Je t’aime.
Ta belle biche d’amour,
Sophie XXX
Rejointe par Louise-Josée qui s’était discrètement approchée, Alicia ferma les yeux, replia la lettre en souriant et soupira.
— De bonnes nouvelles ? demanda Louise-Josée.
— C’est officiel, Sophie est enceinte ! lui annonça joyeusement la nouvelle co-maman, maintenant fixée sur l’état de la situation.
Les deux femmes s’approchèrent et, dans un câlin amical, se firent la bise sur la joue.
— Je vous félicite, toutes les deux ! C’est un moment important dans votre vie de couple, sembla se réjouir l’autre femme.
Au fil des jours, les rapports entre l’urgentologue et la nouvelle intensiviste avaient maintenant pris tous les aspects d’une amitié sincère. Toutes deux travaillaient de concert, dans le plus grand respect mutuel, à atteindre les objectifs de leur plan de perfectionnement, y mettant tous les efforts requis à ces fins. Profitant de leurs périodes de repos et de leurs journées de congé, elles s’adonnaient ensemble à des séances de shopping ou tout simplement relaxaient devant un rafraîchissement servi à la terrasse d’un bistrot.
N’étaient plus rares les occasions où les filles s’échangeaient quelques confidences tirées de leurs vies professionnelles et même personnelles. C’est ainsi que Louise-Josée se fit raconter la longue histoire d’amour de nos deux tourterelles.
La femme originaire de Québec finit par avouer, quant à elle, ses déceptions reliées aux expériences qu’elle avait connues avec certains hommes, et confia finalement à Alicia la période dépressive qu’elle avait vécue suite au décès de sa dernière copine lors d’un accident de plongée sous-marine.
Vendredi, fin d’après-midi. Revenant de leur journée de formation en ATLS (Advanced Trauma Life Support), Alicia expédia dans un coin son sac à dos, déposa par terre son attaché-case et s’affala dans un fauteuil.
— Je suis crevée ! annonça-t-elle à Louise-Josée qui, la suivant de près, faisait de son côté une entrée moins théâtrale dans leur suite d’hôtel.
— Moi aussi, tu sais, répondit-elle. Les instructeurs nous plongent dans une atmosphère hautement stressante. Je crois qu’ils veulent connaître notre niveau de tolérance face aux situations extrêmes.
— Traumatismes crâniens et cervicaux, pneumothorax, hémorragies internes, quasi-amputations, j’espère ne pas avoir à revivre tout ça avec autant d’intensité, de retour au boulot. Mais c’est débile ! Ces profs sont traumatisants ! ajouta l’urgentologue à la blague.
— Ça ira, Ali. C’est maintenant le week-end, alors on va en profiter pour décompresser un peu.
— J’dis pas non. T’as des idées ?
— Je ne sais pas si tu es comme moi, mais je me sens un peu en manque de sexe. Que dirais-tu d’une petite sortie ? Il paraît qu’il y a de très belles filles au Laurie’s Girls’.
— C’est quoi, un club de danseuses ?
— Tout à fait mais mieux que ça : c’est un bistro-bar où on sert les meilleures ailes de poulet de Dallas, paraît-il. Les serveuses y sont absolument sexy !
— Nan, ça me tente pas de sortir. J’préfèrerais m’évacher sur le canapé et regarder la télé.
— Allons, remue tes fesses un peu, Ali ! On passe tout notre temps entre ici et le centre de formation. Le club est à cinq minutes à pied. Il y a aussi une piste de danse. On pourra se dégourdir un peu !
La proposition devenait de plus en plus tentante pour la maskoutaine. Danser : ça faisait bien des lunes ! Cédant à l’idée, la femme souscrivit à la suggestion en ignorant, toutefois, qu’elle allait révéler à l’autre son ultime élément de vulnérabilité : une tolérance à l’alcool avoisinant le niveau zéro :
— OK, dac. Je me change et je te suis…
Comme l’exige l’usage dans ce type d’établissement, le portier accueillit les deux femmes moyennant un généreux billet de banque. S’étant installées à une toute petite table, ces dernières s’acclimataient lentement à cette pénombre qui, ciselée par des flashes stroboscopiques et des lumières multicolores, baignait dans les accords assourdissants d’une musique alternant entre le techno et le pop-rock.
De plus en plus enjouée, Alicia semblait maintenant apprécier cette coquine récréation que les deux femmes médecins s’offraient.
— La musique est forte un peu, tu trouves pas, Ali ?
— Quoi, m’as-tu parlé? répondit celle qui lui faisait face à la table.
— Je dis que la musique est un peu forte ! insista Louise-Josée en haussant le ton.
— Pardon ? lui cria presque Alicia.
— LA MUSIQUE EST FORTE !!
— J’comprends pas. Parle plus fort, LA MUSIQUE EST TROP FORTE !
Une serveuse sexy, vêtue d’un aguichant bikini aux motifs du drapeau américain, vint leur servir un plat d’ailes de poulet. Un immense pichet de bière compléta le service.
— T’as soif, à souère? s’exclama celle aux cheveux d’ébène.
– À souère, on s’éclate, ma fille ! répondit l’autre en brandissant bien haut son bock de boisson d’orge et de malt.
La soirée fut festive, un peu trop, peut-être. Un à un, les pichets de Budweiser servis à la table se vidèrent, faisant oublier aux filles leur dure semaine de formation. Le spectacle des danseuses qui se trémoussaient en s’effeuillant devant les clients des tables avoisinantes semblait de plus en plus retenir l’attention des yeux convoiteurs d’Alicia, ce que ne manqua pas de remarquer Louise-Josée, celle-ci devinant chez sa voisine de table une nouvelle faiblesse dans la cuirasse.
– Alcool et nanas… pensa-t-elle en gardant un il sur sa proie. Cette fois, je crois bien te tenir.
Sournoise, elle tendit la perche :
— Aimerais-tu qu’une fille vienne danser à notre table ? proposa-t-elle à Alicia.
— Quoi ? Mais que vont penser les gens ?
— Hi hi ! Qu’on est deux gouines, évidemment, mais on s’en fout ! Comme partout ailleurs, c’est l’argent qui mène, ici.
Sans plus attendre Louise-Josée héla une fille qui passait par là :
– Hey, babe, come by here !
Une fois de plus, l’intensiviste sortit un gros billet de son gousset et le tendit à la serveuse qui, toute souriante, le plia et le glissa sous la sangle de son escarpin. Écrasée sur sa chaise, de plus en plus engourdie par l’alcool et son énième verre de bière à la main, Alicia se laissa bercer par le spectacle envoûtant de cette jeune femme de dix-neuf ans qui, au son d’une musique disco, dévoilait ses charmes au rythme de ses mouvements lascifs.
À présent complètement nue devant les deux femmes, la fille qui ne portait plus que ses escarpins (et son billet de banque y accroché!) se trémoussait à trente centimètres à peine de l’urgentologue, tournant sur elle-même en se penchant alors que l’autre matait un sexe à peine sorti de sa puberté et un cul qui ferait baver d’envie autant un macho qu’une bonne gougnotte.
– Wanna touch, baby ? You may if you want ! l’invita alors la jeune femme de sa voix douce et juvénile.
Ayant perdu ses repères, Alicia déposa les mains sur les fesses chaudes et charnues qui se présentaient à sa vue. L’avait-elle fait sciemment ? Elle effectua un geste sur la fille que cette dernière perçut comme une invitation à s’asseoir sur les cuisses de sa cliente. Les yeux fermés, Alicia sentit durcir sur ses doigts les tendres tétons de la jeune femme comme elle tripotait à deux mains sa généreuse poitrine. Maintenant obnubilée par le spectacle, elle sentait son slip de plus en plus mouillé comme elle appréciait la chaleur de ce cul exhalant d’invitantes phéromones et se dandinant sur des cuisses à peine cachées par sa minijupe.
Sourire en coin, Louise-Josée sirotait lentement son verre en regardant avec satisfaction Alicia se perdre dans cette douce luxure, sachant que bientôt elle n’aurait plus qu’à tendre la main pour cueillir le fruit, juteux et bon à croquer, qui arrivait à maturité.
Une heure du matin. C’est une Alicia complètement saoule, titubant au bras de Louise-Josée, qui cheminait lentement et péniblement en direction de leur hôtel.
— Je crois… (burp), je crois que j’ai… j’ai un peu… trop bu, ce soir. Trouves-tu, Loulou ?
— Arrête de parler, Ali, t’es ronde comme une balle ! Aide-moi plutôt à te ramener à notre suite. Et puis tu pues la pisse et la bière !
— Elle était pas pire, la p’tite fille, hein… celle que t’as demandée en premier pour une … une danse privée. Elle avait… des beaux p’tits nichons, tu… tu trouves pas ?
Alicia se déplaçait en zigzag, risquant à chaque pas d’entraîner Louise-Josée dans sa chute. Les deux femmes s’allouèrent une pause en prenant place sur un banc public situé près de la chaussée.
— Mais pourquoi elle a… pissé sur ma belle minijupe, la… la garce ? Je voulais juste qu’elle me laisse, alors… alors je lui ai juste dit Peace on me’.
— Ben j’pense que c’est pas tout à fait ça qu’elle a compris, la pauvre fille, rétorqua l’autre.
— La sal… la salope. Tu penses que c’était mon… mon accent ? Ah, c’est pour ça qu’elle m’avait d’abord répondu Are you sure ?’
Louise-Josée allait répondre mais, d’un geste assuré, retint plutôt Alicia qui, penchée sur le côté, s’était mise à dégobiller sur le pavé son dernier pichet de bière.
— M’excuse, Loulou. J’crois que j’ai fait… j’ai déconné… ce soir.
— Je ne te le fais pas dire, grande idiote ! fit l’autre en riant. Tu t’es donnée en spectacle jusqu’à la toute fin, lorsque t’as voulu embrasser la dernière fille qui a dansé pour nous.
— Ben, juste un p’tit bec, c’était pas… (burp) méchant !
— On n’avait pas le droit, c’est interdit ! Le bouncer t’avait avertie deux fois avant de nous inviter à quitter les lieux. Tu m’as fait honte, ajouta-t-elle. Jamais je n’aurais imaginé te voir agir de la sorte avec cette fille. T’es une vraie conne, Alicia LeBel !
– Need help, Madam ? s’enquit le portier de l’hôtel, alors que les deux femmes gravissaient lentement les marches menant à l’entrée.
– That’s all right, we will manage, thanks ! répondit Louise-Josée en souriant gentiment à l’homme.
Arrivées à leur suite, Alicia se fit guider par l’autre vers la douche :
— Entre ici, maintenant ! À présent, tu sens la bière, la pisse et le vomi.
— Désolée… Loulou. J’ai fait une folle de moi, à souère, hein ?
Louise-Josée fit asseoir Alicia sur un tabouret et entreprit de la dévêtir:
— Allez, lève les bras, grande souillonne, que je puisse retirer ton pull, l’invita-t-elle doucement.
— C’était une soirée agré… agréable, hein, Loulou ? Benses-tu, benses-tu qu’on a… qu’on a trop… bu… toé pis moé?… Hey, qu’essé qu’tu fais ?
— Je te déshabille. Une bonne douche te fera du bien.
— Ben, ch’capab’ toute seule, pas besoin… pas besoin d’nounou.
Louise-Josée fit lever Alicia et la dépouilla de sa minijupe.
— Putain, c’est quoi cet accoutrement ? Voulais-tu que la boîte de ce soir t’embauche comme serveuse ?
À la surprise de l’autre, en effet, la femme en état d’ébriété avancée portait comme sous-vêtements un affriolant ensemble de dentelle fuchsia composé d’une petite culotte transparente ainsi que d’un soutif de même acabit laissant aisément paraître des tétons turgescents et pointus. Des bas mi-cuisses assortis suspendus à des jarretelles complétaient l’aguichante tenue.
— Ben, j’voulais essayer mes nouvelles fringues avant de les montrer à… ma belle biche… de Sophie.
— Sais-tu que tu es craquante, ma chérie, attriquée de la sorte ?
— Ben j’espère… Je veux plaire à ma p’tite biche, tu sais. Tu vois comme je pense encore à elle ?
Alicia ajouta, complètement désinhibée:
— Moi aussi, j’aime ça, des fois, me faire prendre comme une… comme une salope, une belle pute, ajouta-t-elle en se mettant brièvement à rire.
— Tu me fais mouiller, Ali. T’aurais jamais dû mettre ça, pas ce soir en tout cas, fit l’autre en faisant lever la femme saoule afin de lui dégrafer les bas.
— Ben ça prouve juste une chose: que t’es une authentique bonne gouine, une…, une… vraie de vraie. Autrement ta belle moule serait restée aussi… aussi sèche qu’un coquillage… perdu… au milieu du désert.
La repoussant d’une façon nonchalante, elle chassa Louise-Josée hors de la salle d’eau:
— Ça… ça ira, maintenant, je peux gérer.
Entrée dans la douche, Alicia fut d’abord surprise par le jet d’eau froide qui l’accueillit. Toujours instable sur ses pieds, elle ajusta finalement la température de l’eau.
À peine avait-elle commencé à se savonner qu’elle crut entendre des pas approcher. Se tournant la tête, elle reconnut l’autre occupante de la suite qui l’avait rejointe, complètement nue également, sous l’apaisant jet d’eau tiède.
— Qu’est-ce que tu fais là, Loulou ? Je peux faire ça toute seule…
— Pas question ! fit l’autre sur un ton autoritaire. Tu risques de chuter en glissant. Je dois te protéger. Passe-moi le pain de savon.
Soudainement troublée malgré son état d’ébriété, Alicia tenta de se frayer un chemin vers les toilettes.
— Laisse-moi passer, enfin ! J’ai envie de pisser !
— Pas question. Tu sortiras d’ici seulement quand tu seras redevenue propre à mon goût. Maintenant, tu vas te laisser faire.
Se plaçant derrière l’objet de sa quête tout en bloquant son passage, Louise-Josée entreprit de savonner le brûlant corps d’Alicia, cette dernière s’étant finalement résolue à se soulager sur place dans une miction libératrice. Passant et repassant ses mains sur des seins et des fesses qui semblaient de plus en plus apprécier le traitement, la prédatrice voyait lentement sa victime abandonner ses dernières défenses :
— Mais arrête, Loulou. Il ne faut pas, tu le sais bien… Oh Loulou… Loulou, comme c’est bon. Comme tes mains sont douces et ton souffle chaud ! Mais s’il te plaît, arrête…
*** Dix heures trente du matin. Alicia émergeait d’un rêve au cours duquel elle se voyait prisonnière d’un immense étau qui lui écrasait l’encéphale. Prise d’un effroyable mal de bloc qui lui fendait le crâne, elle se mouvait lentement dans ses draps, roulant lourdement une tête donnant maintenant l’impression de peser cent kilos. Un objet dur et oblong fit sentir sa présence dans son dos.
— C’est quoi ça ? Un gode ? se demanda-t-elle en levant le sex-toy devant ses yeux.
— Notre princesse a bien dormi ? demanda une voix familière.
Louise-Josée venait de faire son entrée dans la chambre. Portant un plateau de service qu’elle déposa sur une table basse, elle s’approcha du lit.
— Voyons voir : toasts-fromage avec confitures, jus d’orange, café, et deux comprimés de Tylenol. Je crois bien que tout y est.
Les traits tirés, la femme aux cheveux d’ébène se redressa lentement dans le lit, se couvrant toutefois la poitrine :
— Mais que fais-tu comme ça, Loulou, complètement à poil devant moi ?
Une courte pause, puis :
— Et puis merde ! Ce n’est pas MON lit ! Mais qu’est-ce que je fous dans TON lit ?
— Tu me poses la question ? fit l’autre en riant. Ce serait pourtant à toi de répondre, puisque c’est toi-même qui, la nuit dernière, m’y as entraînée !
— Quoi, qu’est-ce que tu dis ?!
(À venir : Amies ou amantes)