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Les Beltaynes – Chapitre 4

Les Beltaynes - Chapitre 4



Plus tard, quand elle se remémorerait ce moment de sa vie, Jeanne n’en garderait qu’un souvenir extrêmement flou. Elle se rappellerait bien plus de la dureté du masque sur la peau de sa joue que de la texture des lèvres de l’Ultima Sororis, et ne se remémorerait le baiser que l’Ultima Sororis sur sa vulve que comme un fait vague, abstrait, très distant. Elle ne se souviendrait qu’avec beaucoup de difficultés avoir elle-même embrassé les parties du corps de l’Ultima Sororis que Chloé lui avait énumérées quelques minutes plus tôt, dans la salle de bains. Les mensurations prises par les Parfaites, la lecture de la Règle, le triple serment, la demande formelle de Noviciat, Jeanne les oublia même du tout au tout, et ne se les rappellerait que lorsque, plus tard, elle assisterait à d’autres recrutements. Dans son esprit, elle restait étrangère à ses actions pendant ces quelques minutes où, de jeune femme, elle devint en effet Novice. Elle en restait spectatrice. Des mois plus tard, par une amie psychologue, elle comprit : cette amnésie partielle, cette impression de distanciation, prouvaient une terreur panique. Elle se croyait calme et décidée, alors qu’elle mourait de peur.

Elle se souvenait, en revanche, fort bien de ce qui allait suivre. Pour la troisième fois, l’Ultima Sororis, toujours debout, s’exclama :

« Voulez-vous rejoindre le chapitre de Nanterre de l’Ordre des Beltaynes, pour que vous emporte la débauche ?

— Oui, je le veux de toute mon âme ! », s’exclama Jeanne.

Alors qu’elle finissait de prononcer la formule, les trois Parfaites se levèrent d’un bond en criant à pleins poumons :

« Tu vas le prouver sur-le-champ, Novice ! »

Elles se saisirent de Jeanne par les bras pour la tirer jusqu’au canapé, et l’asseoir de force près de l’Ultima Sororis, qui venait d’y reprendre place en souriant. Jeanne sentait la chaleur du corps de la supérieure près d’elle, les angles de ses coudes, le grain de sa peau, alors que l’Ultima Sororis relevait les cuisses pour les ouvrir largement face à l’assistance.

Pendant que les Parfaites déplaçaient Jeanne pour la faire asseoir, Laetitia s’était approchée du canapé et s’était agenouillée devant Jeanne, le visage à hauteur de son pubis. Sans la moindre hésitation, la Complie posa sa bouche sur le clitoris de Jeanne, et laissa dégouliner un filet de salive qui semblait ne jamais devoir finir. « Elle a dû se forcer à saliver depuis le début de la cérémonie », songea Jeanne, mais elle n’eut pas le loisir d’examiner cette idée : déjà Laetitia la pénétrait de son majeur tendu, pour caresser la face interne du clitoris. Jeanne feula en se cambrant vers l’arrière, la nuque appuyée sur le dossier du canapé. Ses seins levés vers le ciel attirèrent des mains, des bouches, dont Jeanne, les yeux à demi-clos, ignorait l’identité. Elle s’offrait à toutes les caresses.

Un mouvement, à la porte, attira son attention et Jeanne rouvrit les yeux. Un gaillard de plus de deux mètres, à la musculature irréprochable, venait de faire son entrée sous la conduite de Chloé, qui le menait par l’érection, que Jeanne évalua en un éclair comme un peu moins alléchante que celle de Guillaume, mais tout de même fort estimable.

« Pendant qu’il va me mettre, Novice », dit l’Ultima Sororis, « tu vas me couvrir de baisers.

— Ultima Sororis, oui.

— Il faut dire : "Selon votre désir".

— Ultima Sororis, selon votre désir.

— Bien. Novice Chloé, qui officiez ce jour aux intromissions, à votre meilleure convenance.

— Ultima Sororis, selon votre désir », répondit Chloé en s’approchant, tirant toujours le colosse derrière elle.

« Frère Matthis », le salua l’Ultima Sororis, « quel plaisir de vous retrouver.

— Ultima Sororis, selon votre désir.

— Je sais que cette fois encore, vous ne me décevrez pas, alors ne me faites pas languir. Et faites vite, car j’ai grand hâte que nous procédions à la suite de cette cérémonie.

— Pour que nous emporte la débauche », répondit Matthis en s’agenouillant devant l’Ultima Sororis.

Chloé, le poing fermé sur la base de la verge, en abaissa le gland jusqu’à ce qu’il touche la vulve de l’Ultima Sororis.

« Maintenant, Novice, il faudrait m’embrasser », dit l’Ultima Sororis.

« Ultima Sororis, selon votre désir », répondit Jeanne. Elle se contorsionna pour renverser le torse au-dessus de sa voisine, sans pourtant trop déplacer le bassin : elle commençait à apprécier le traitement que lui prodiguait Laetitia, qui n’avait pas cessé de la lécher.

Les seins de Jeanne se pressèrent contre ceux de l’Ultima Sororis. Jeanne sentait les arêtes du costume rouge et or toucher ses flancs, mais elle savait qu’elle ne devait rien en montrer. Elle se pencha sur le visage de l’Ultima Sororis, plongea son regard au fond de ses yeux, et, sans un mot, l’embrassa. Ses lèvres s’ouvrirent, laissant le passage à sa langue. Celle de l’Ultima Sororis venait à sa rencontre. Les sens mis à l’unisson de ceux de l’Ultima Sororis par le fabuleux baiser qu’elles échangeaient, Jeanne sentit monter dans sa partenaire, à mesure qu’elle se cambrait sous elle, le soupir de plaisir que lui arrachait la pénétration. L’Ultima Sororis, tendue comme un arc, accueillait Matthis en elle alors même que Laetitia faisait entrer son annulaire, en plus de son majeur, dans le vagin de Jeanne, qui souffla son émoi dans le cou de l’Ultima Sororis. Elle dut se concentrer pour reprendre leur baiser. À l’instant où ses lèvres s’unissaient à nouveau à celles de l’Ultima Sororis, Jeanne la sentit se relâcher soudain. Le Frère était entré jusqu’au fond et son pubis venait de toucher le clitoris brûlant de l’Ultima Sororis. Il resta quelques secondes ainsi, et commença à refluer.

« Ouiiii… », gémit l’Ultima Sororis entre les lèvres de Jeanne.

« Mmm… », gémit Jeanne sous les caresses de Laetitia, alors que les Parfaites couvraient ses seins, son ventre, son cou, de baisers légers comme une brise de printemps.

Maître de lui, le Frère accéléra son mouvement. Soudain tout son corps se durcit sous le spasme de l’éjaculation qui se répercuta dans le corps de l’Ultima Sororis, lui arrachant le frisson de la jouissance à l’instant où les doigts et la langue de Laetitia amenaient Jeanne au sommet du plaisir. Dans un même cri, Matthis, Jeanne et l’Ultima Sororis se rejoignirent. Jeanne, les yeux exorbités de surprise et de joie, perçut soudain l’odeur douce du sperme mêlée au parfum piquant de la cyprine. Elle n’en revenait pas, de sa propre audace, de sa propre débauche. C’était elle, elle, qui s’abandonnait ainsi dans cette orgie à l’organisation maniaque, aux détails policés, aux rôles définis… et elle entrait tout juste dans son Noviciat. Chloé avait-elle éprouvé la même impression de triomphe sur elle-même, le même appétit pour l’avenir ?

« Une nouvelle fois, Frère, vous m’avez donné satisfaction », dit l’Ultima Sororis.

« Ultima Sororis, par votre grâce et selon votre désir », répondit Matthis.

« Créez maintenant Novice de notre Ordre la Recrue ici présente.

— Ultima Sororis, selon votre désir. »

Lent, majestueux, Matthis se dégagea de l’Ultima Sororis. Jeanne regardait la verge épaisse, luisante de cyprine, étincelante dans les lumières du salon, sortir, sortir, sortir sans fin. Il ne débandait pas. Enfin, il fut dehors. Au bout du gland perlait encore une dernière goutte de foutre.

« Il faut le sucer au sortir de ma chatte, Novice », dit l’Ultima Sororis.

Jeanne regarda l’Ultima Sororis, éberluée. Un frisson d’hésitation la parcourut. Elle n’était pas bien sûre de vouloir mettre dans sa bouche ce membre souillé de sécrétions.

« Novice, c’est un ordre ! », insista l’Ultima Sororis.

La voix, qui avait claqué comme un fouet, ramena aussitôt Jeanne à la réalité. Elle devait le faire. Elle devait le prendre. Elle devait… Jeanne inspira, emplit ses poumons, une sensation de vertige dans le ventre. Elle n’avait jamais sauté en parachute, mais elle se disait que cet effroi excité qu’elle éprouvait à présent devait être exactement celui d’une femme qui lâche la carlingue et saute vers le sol pour la première fois. Matthis prit appui d’un genou sur le canapé, entre l’Ultima Sororis et Jeanne. Jeanne déplaça son bassin, courba le buste, ouvrit la bouche. Le gland franchit ses lèvres. Sur sa langue, le goût du sperme mêlé à celui de la cyprine hérissa les papilles, brutalisa le palais. Impossible, devant la nouveauté de l’expérience, de démêler les saveurs. « Mais tu auras d’autres occasions », dit une petite voix au fond de l’esprit de Jeanne. Cette idée la décida une bonne fois. Elle sortit la langue, l’enroula autour de la verge, et happa le tout au fond de sa bouche.

« Novice Chloé, approchez afin que je vous crée Tutrice », dit l’Ultima Sororis.

« Ultima Sororis, selon votre désir », répondit Chloé.

Sans hésiter, la sur de Jeanne s’agenouilla devant l’Ultima Sororis, se pencha à la rencontre de la vulve pantelante.

« Faites vite, Novice », précisa l’Ultima Sororis.

Du coin de l’il, sans cesser sa fellation, Jeanne vit les lèvres de Chloé s’aboucher, hermétiques, sur la fente de l’Ultima Sororis. De l’endroit où elle regardait la scène, Jeanne ne pouvait pas voir les détails, mais elle comprenait très bien. Chloé était en train de boire le sperme de Matthis qui dégoulinait, visqueux, crémeux, épais, hors de l’Ultima Sororis. Cette dernière reprit :

« Altérée d’éternité, torturée par la soif, la Novice s’abreuve à la source de toute jouvence, celle qui jaillit de la débauche. Qu’elle la quitte, stimulée dans ses passions et raffermie dans sa résolution. Moi, l’Ultima Sororis de l’Ordre des Beltaynes, chapitre de Nanterre, je te crée Tutrice de Jeanne M…, Novice reçue ce jour en notre sein. »

Chloé avait tout avalé. Elle se redressa, les mains posées sur les cuisses de l’Ultima Sororis, et vint déposer un baiser encore mouillé de sperme sur les lèvres souriantes.

« Grâce soit rendue à l’Ordre, à notre Ultima Sororis, et à la débauche, pour qu’elle nous emporte », dit Chloé.

« Félicitations, Novice », dit l’Ultima Sororis. « Et maintenant, achevons cette cérémonie par la consécration définitive de notre nouvelle Novice.

« Ultima Sororis », intervint Chloé.

« Je vous écoute.

— En tant que Tutrice de la nouvelle Novice, j’ai une phrase à dire au Frère ici présent, et une proposition de punition à formuler. »

Jeanne, la bouche toujours pleine de la bite de Matthis, s’aperçut qu’en un éclair, toute l’attention était focalisée sur sa sur. Les Parfaites, Laetitia, l’Ultima Sororis, fixaient Chloé du regard.

« Nous t’écoutons », dit l’Ultima Sororis avec un geste d’encouragement du bout des doigts.

« Comme punition, je demande que le Frère, pour témoigner de la satisfaction que lui aura donnée la Novice, éjacule sur son ventre. »

Un silence glissa sur l’assistance, pesant.

« C’est contre notre Coutume », dit l’Ultima Sororis, glaciale. « Et vous le savez fort bien, vous-même ayant été reçue en notre sein voici peu.

— Ultima Sororis », reprit Chloé, « je connais la Coutume et je l’approuve de tout cur. Mais ceci n’est que la première part de la punition que je médite. »

L’Ultima Sororis, l’air contrariée, jeta un regard vers les Parfaites. Celles-ci devisèrent quelques secondes en chuchotant, puis l’une d’entre elle s’approcha de l’Ultima Sororis et lui glissa une phrase à l’oreille.

« Soit », dit l’Ultima Sororis. « Sur avis conforme du Conseil des Parfaites, je te fais confiance. Et ta phrase à l’adresse du Frère Matthis ?

— Ultima Sororis, elle est bien simple. » Savourant ce moment, un sourire narquois aux lèvres, Chloé se tourna vers Matthis, et lui dit : « C’est ma petite sur que tu vas t’envoyer, alors assure avec elle comme tu as assuré avec moi. »

Les yeux soudain pétillants de gourmandise, Matthis hocha la tête. Jeanne, tétanisée de stupeur, comprenait soudain. Bien sûr ! Elle e souvenait à présent ! Sur le certificat initial de Chloé ! C’était Matthis qui était mentionné, Matthis K… ! Jeanne laissa Matthis sortir de sa bouche, saisir ses hanches, replacer son corps assis sur le canapé. Il s’agenouilla devant elle. Jeanne sentait le gland contre sa vulve. Les hanches de Jeanne bien en mains, le Frère tira Jeanne à lui. Elle s’appuya sur ses avant-bras pour soulever le buste et regarder le spectacle de cette bite en train d’entrer en elle, splendide.

« Oui… », feula Jeanne. « Oui… »

Bientôt, il fut tout entier en elle. « Il me remplit complètement », se dit Jeanne, avant de rectifier : « Non, c’est mon vagin qui le serre de toutes mes forces. C’est moi qui épouse sa forme. Oh, là, là… Comme Chloé, bon sang, exactement comme Chloé… Oh, je suis une salope, une vraie salope… » Jeanne s’abandonnait au va-et-vient que Matthis continuait d’un coup de reins expert, et soudain une autre idée lui traversa l’esprit : « Il faut que je sois aussi serrée sur Guillaume ! Il faut que… Guillaume… »

L’orgasme qui lui remplit le corps et l’âme à cet instant atteignit une intensité telle qu’un spasme violent la secoua. Dans un coup de reins fabuleux, qui remonta le long de sa colonne vertébrale, elle se cambra à se rompre, puis projeta les bras et le buste vers le torse de Matthis. Elle s’était jetée sur lui sans appui. Seule une gymnaste aurait pu réussir ce tour de force inouï. D’instinct, Jeanne entoura ses bras autour du cou de Matthis, et ses jambes autour de ses hanches. Matthis saisit les fesses de Jeanne pour la maintenir verticale, et reprit ses coups de bassin.

« Oui ! Oui ! Oui ! »

Jeanne jouissait à chaque mouvement, sans discontinuer. Orgasme après orgasme, elle se laissait glisser vers l’abandon complet, vers le plaisir pur. Tout à coup, ç’en fut trop pour Matthis. Soutenant Jeanne par les épaules, il la déposa sur le siège du canapé, sortit d’elle et propulsa un jet de sperme dont la première goutte vint s’écraser entre les seins de Jeanne. Une longue traînée, ininterrompue, traçait un sentier gluant jusqu’au nombril, où s’accumulait déjà une petite flaque blanc crème.

« Ne bouge pas d’un pouce, Novice ! », ordonna aussitôt Chloé.

Jeanne leva les yeux vers sa sur. Chloé la regardait, l’il allumé par une excitation redoutable, que Jeanne interpréta aussitôt comme celle d’une imminente vengeance.

« La Novice a-t-elle donné satisfaction, Frère ? », demanda l’Ultima Sororis à Matthis.

« Ultima Sororis, entière.

— La jugez-vous digne de rejoindre notre chapitre ?

— Ultima Sororis, sans réserve.

— C’était aussi, je crois, votre avis de la Novice Chloé ?

— Ultima Sororis, votre mémoire ne vous trompe pas.

— Fort bien. Parfaites, si vous voulez bien procéder à la rédaction du certificat de notre nouvelle Novice ? Quant à vous, Frère, nous vous remercions de votre apostolat. Vous pouvez aller vous doucher à l’étage. »

En un même geste, Matthis et les Parfaites se levèrent et quittèrent la pièce. Jeanne était toujours affalée sur le canapé, dos contre le siège, nuque appuyée contre le bas du dossier, les pieds au sol soutenant son bassin qui dépassait juste des coussins. La coulure de sperme perdait peu à peu de sa viscosité, et Jeanne sentait que d’ici peu de temps, la semence commencerait à dégouliner le long de ses côtes.

« Pas un geste, Novice ! », dit Chloé.

Il fallut un effort mental à Jeanne pour ne pas employer le prénom et s’adresser à sa sur par son titre.

« Tutrice, je… Ça va couler…

— Le Frère t’a-t-il donné satisfaction ?

— Tutrice, plusieurs fois.

— Pas la peine de m’appeler Tutrice à tous bouts de champ non plus. » Chloé tourna la tête vers la femme masquée. « Ultima Sororis ?

— Novice ?

— Ultima Sororis, puis-je exposer à présent l’autre partie de la punition à ma Novice ?

— Je vous en prie.

— Ma Novice va attendre, dans cette position, que sèche le foutre du Frère qui lui macule le ventre. Si elle le souhaite, je l’autorise à en lécher un peu, et à étaler le sperme sur son corps, pour accélérer le séchage.

— Punition bien légère.

— Quand tout sera sec, elle quittera cette maison, sans autres vêtements que son manteau, ses chaussettes et ses chaussures. Je prendrai son téléphone portable et son sac à main avec moi. Elle les retrouvera dans sa chambre à son retour chez nos parents.

— Entendu. Et ?

— La Novice se rendra ensuite sans délai à l’adresse suivante. »

Le front de Jeanne rougit en entendant Chloé réciter sans faute, jusqu’à l’étage près, et même au numéro de studio, l’adresse de Guillaume. Comment Chloé pouvait-elle être au courant ?

« Elle y retrouvera Guillaume N…, son actuel compagnon », continua Chloé.

« Son actuel compagnon ? », demanda l’Ultima Sororis. « Il faudra me fournir une déclaration de relation suivie dans les meilleurs délais.

— Ultima Sororis, j’en ai préparé une », répondit Chloé, « que je ferai signer à la Novice dès qu’elle aura signé son certificat d’aptitude et la Règle de l’Ordre.

— Sage précaution.

— Ultima Sororis, merci.

— Continuez.

— La punition de la Novice consistera à s’exposer à son compagnon, dans l’état qui sera le sien en sortant d’ici, avant de lui expliquer ce qu’elle vient de vivre, en détail et sans omettre surtout avec quelles délices elle a joui du Frère. Bien entendu, elle gardera le secret absolu sur notre Ordre et notre cérémonial. La manière dont elle formulera le tout reste de sa responsabilité, et constitue en partie la punition. Pour finir, elle devra persuader Guillaume N… de lui donner encore au moins une fois satisfaction, et ce sur-le-champ.

— Intéressant », sourit l’Ultima Sororis. « Et comment comptez-vous vous assurer que cette punition exemplaire sera effectuée ?

— Ultima Sororis, si vous et ma Tutrice y consentez, je pensais prêter mon DEIMEA à ma Novice.

— Ultima Sororis, j’approuve ! », s’exclama Laetitia, très enthousiasmée.

« J’approuve également, Novice », ajouta l’Ultima Sororis, « sauf si votre Tutrice envisageait de vous faire utiliser votre DEIMEA ce soir ?

— Ultima Sororis, rien de tel prévu », répliqua Laetitia.

« Et comment la Novice se rendra-t-elle ainsi à Nanterre, sans argent, sans téléphone, et sans aide ? », demanda l’Ultima Sororis.

« Ultima Sororis, cela fait également partie de la punition », compléta Chloé.

L’Ultima Sororis se tut un moment. Puis soudain, elle se leva, et déclara :

« Novice Chloé, Tutrice de la Novice Jeanne, par ma voix l’Ordre approuve la punition imaginée par vous, dans toutes ses dispositions. L’exécution en aura lieu selon les modalités que vous avez indiquées, et nous en tiendrons chronique dans nos archives à la date de ce jour. Je tiens à préciser, à titre personnel, que je n’aurais pas imaginé meilleure sentence, et que votre ingénieuse combinaison compense fort bien toutes les entorses à notre Règle que cette affaire m’a poussée à tolérer. Je vous exprime donc mes félicitations. Cela, ajouté au fait que vous avez réalisé un premier recrutement cette année, et sous réserve que la Novice Jeanne continue de donner satisfaction au cours des prochaines semaines, vous ouvre le droit à solliciter votre inscription sur la liste d’avancement pour le prochain festival de Beltaine. Permettez-moi de vous conseiller, avec beaucoup de chaleur, de faire inscrire votre nom auprès du Conseil des Parfaites, car l’Ordre est content de vous. »

Puis, alors que les Parfaites revenaient dans le salon :

« Ah. Le certificat est-il prêt ? »

Sans un mot, une des Parfaites présenta un sous-main ouvert à l’Ultima Sororis, pendant qu’une autre lui tendait un stylo. L’Ultima Sororis relut le texte et le signa. Relevant la tête vers Chloé, elle demanda :

« La déclaration de relation ?

— Ultima Sororis, tout de suite », répondit Chloé qui s’éclipsa aussitôt et revint, une minute après, avec une feuille de papier qu’elle déplia.

L’Ultima Sororis la parcourut des yeux et la signa, avant de tendre le stylo à Chloé.

« À vous, Tutrice, de signer le certificat. Vous effectuerez les formalités d’usage, et vous remettrez dans les meilleurs délais un double de chacun à votre Novice, ainsi qu’un second aux archives.

— Ultima Sororis, avec plaisir. »

Elle signa les documents requis, puis les tendit à Jeanne, qui signa son certificat, la déclaration de relation suivie avec Guillaume, et la Règle de l’Ordre. Pendant ce temps, l’Ultima Sororis posait un regard amusé sur Jeanne.

« La preuve de votre triomphe sera bientôt sèche, Novice », dit-elle.

« Ultima Sororis, oui », répondit Jeanne.

« Le temps que votre Tutrice installe son DEIMEA sur votre manteau, vous pourrez prendre congé. Vous avez compris les instructions relatives à votre punition ? »

Alors que Chloé s’éclipsait pour déposer le DEIMEA dans la poche du manteau de Jeanne, cette dernière répondit :

« Ultima Sororis, oui.

— Acceptez-vous ces termes ?

— Ultima Sororis, je n’ai pas le choix. »

En un pas, l’Ultima Sororis se posta au-dessus de Jeanne et lui expédia une gifle retentissante.

« Nous avons-vous donné lecture de notre Règle, Novice ? », rugit l’Ultima Sororis.

« Ultima Sororis, oui », répondit Jeanne.

« Vous souvenez-vous de notre article huitième ?

— Ultima Sororis, oui.

— Vous avez toujours le choix, Novice. Il s’agit là de notre principe le plus précieux. Il ne tient qu’à vous de refuser la punition, de monter à l’étage vous doucher, de revêtir vos vêtements, et de repartir comme vous êtes venue. La seule conséquence pour vous sera que vous serez radiée de l’Ordre. Vous avez donc le choix.

— Ultima Sororis, je comprends la différence, et je vous présente mes excuses.

— Alors je renouvelle ma question, Novice. Acceptez-vous votre punition ?

— Ultima Sororis, oui.

— Bien. Fort bien. »

L’Ultima Sororis s’écarta du canapé, alors que deux Parfaites, s’approchant d’elle par-derrière, allaient revêtir ses épaules d’une longue cape rouge à motifs dorés, dont la frange frôlait le sol.

« Bonne chance, Novice. Ne me décevez pas », dit encore l’Ultima Sororis avant de tourner les talons et de sortir du salon, les Parfaites en ordre derrière elle. À l’étage, la douche avait cessé de couler, songea soudain Jeanne, revenue à la réalité. Elle tendit le cou et regarda son ventre. Le sperme était presque sec, à présent. Il avait dégouliné de part et d’autre de son ventre, et quand elle se lèverait, un résidu encore un peu liquide lui dégoulinerait jusqu’à son mont de Vénus, désormais glabre. Chloé revint dans la pièce, le manteau de Jeanne sur l’avant-bras gauche, la paire de chaussures et ses chaussettes dans la main droite. Elle posa le tout près de Jeanne.

« Debout, Novice », lâcha Chloé.

« Tutrice, oui », répondit Jeanne en s’exécutant.

« Tu t’habilles et tu files chez ton tourtereau.

— Oui. »

Les marches de l’escalier craquaient sous les pas de Matthis, qui descendait de l’étage. Une serviette autour des reins, il entra dans le salon.

« Je n’ai pas encore eu l’occasion de te le dire », déclara-t-il à l’adresse de Chloé, « mais, félicitations, Tutrice.

— Merci », dit Chloé.

« Oui, félicitations, vraiment », renchérit Laetitia. « J’ai pensé depuis longtemps que tu saurais gravir les échelons de notre Ordre, mais pas si vite, j’avoue. Quatre mois de Noviciat, et déjà Tutrice, chapeau !

— Justement », reprit Chloé, avec un air de triomphe. « Cette maison nous est encore disponible quelques heures, et… »

Elle s’approcha de Matthis, se glissa sous son bras droit, lui posa une main sur le torse, et reprit, levant vers son visage des yeux suppliants :

« Vous n’allez pas nous quitter comme cela, Frère Matthis ?

— Ce n’est pas tous les jours qu’on se trouve en présence du Frère préféré de l’Ultima Sororis », ajouta Laetitia, en s’approchant.

Matthis leur sourit, et répondit :

« Mais qu’est-ce qui vous dit que je…

— Ta queue », trancha Laetitia, en dénouant la serviette qui tomba à terre, révélant un net début d’érection.

« Il ne faudrait pas que tu oublies », ajouta Chloé « que je fuck mieux que ma sur.

— Hem ! », toussa Jeanne.

« Oui, oui », dit Chloé en tournant les yeux vers elle, « je sais que tu es là, Novice. Mais il me semble que tu as quelque chose à faire, alors, hopopop, hors d’ici. »

Jeanne baissa la tête et dit :

« Tutrice, oui. » Puis elle ajouta dans un souffle : « Pour que nous emporte la débauche. »

Elle sortit du salon, rejoignit la porte d’entrée, et allait l’ouvrir quand la voix de Chloé lui parvint du salon :

« Eh, bonne nuit, petite frangine chérie ! »

Trois gloussements conclurent cette saillie. Jeanne serra son manteau contre elle, redressa le col, et ouvrit la porte. Elle sortit de la maison, claqua la porte derrière elle, enfonça les mains profond dans les poches, et descendit le perron. Le sperme encore un peu visqueux humectait le pan droit du manteau. Il faudrait le laver, songea Jeanne, qui marchait déjà en direction de la rue de Paris. Marcher jusque chez Guillaume ? Vingt kilomètres, à vue d’il. Quatre bonnes heures de marche. Pas impossible, mais pas très agréable. Jeanne avait perdu la notion du temps. Il devait tout de même être au moins huit heures du soir. Peut-être même neuf.

De nombreuses voitures vrombissaient sur l’avenue de Paris, mais peu de flâneurs s’aventuraient sous les frondaisons des platanes. Et le froid commençait à pincer en ce tout début d’année. Si elle n’imaginait pas un moyen de rejoindre Nanterre, elle serait bientôt frigorifiée.

Elle marcha en direction du château et atteignit la place d’armes. C’est alors que la chance lui sourit. Une voiture, qui roulait sur la chaussée juste derrière elle, à allure modérée, ralentit à quelques mètres de Jeanne, et s’arrêta contre le trottoir, au milieu de la courbe qui contourne le château. Les warnings du véhicule lancèrent leur avertissement rouge dans la nuit. La portière du passager s’ouvrit et une femme d’une quarantaine d’années, assez boulotte, enrobée dans une épaisse doudoune, écharpe nouée autour du cou et bonnet enfoncé sur les oreilles, remercia son chauffeur.

Jeanne, du coin de l’il, repéra l’autocollant apposé sur le coffre : « Gnâgnâ Cars ».

La passagère fit un petit signe de la main au chauffeur, et claqua la portière. Jeanne se mit à courir. La voiture était à une dizaine de mètres devant elle. Déjà la passagère tournait le dos au véhicule et s’éloignait vers les rues du centre-ville.

« Hé ! Hé ! », cria Jeanne du plus fort qu’elle put.

Les warnings de la voiture s’éteignirent, et dans un grondement, le moteur se remit en marche.

Jeanne accéléra sa course. La voiture commençait à avancer quand la main de Jeanne, à plat, frappa de toutes ses forces contre la tôle du coffre.

La voiture pila net, et Jeanne faillit tomber contre les portières. Elle parvint à se rattraper, saisit la poignée de la portière avant, et l’ouvrit.

Au volant se tenait un homme d’une quarantaine d’années, en pantalon de toile noir, en pull marron à col roulé.

« Bonsoir, Monsieur », dit Jeanne.

« Mademoiselle ? », demanda l’homme.

« Vous êtes Gnâgnâ Car ?

— Euh… Oui, oui.

— Monsieur, je suis désolé de vous demander cela, mais est-ce que vous pourriez me dépanner ?

— Euh… Ça dépend… Il faut que je rentre chez moi, et…

— S’il vous plaît ? »

Jeanne lui lança son plus beau sourire. Il la regarda en silence, et lui demanda :

« Vous allez où ?

— Attendez, Monsieur, il faut que je vous prévienne, je n’ai pas d’argent sur moi, mais je vous payerai la course, je vous le promets, c’est juste que…

— Vous avez fait une mauvaise rencontre que vous me raconterez en route.

— Non, pas vraiment, je…

— Que vous me raconterez en route », répéta l’homme. Et comme Jeanne ne cillait pas : « Bon, ben, montez, quoi. Je vous dis qu’il faut que je rentre chez moi. »

Jeanne le regarda, s’assit sur le siège, claqua la portière et dit :

« Merci.

— Vous allez où ?

— Nanterre.

— Nanterre, mais où ? Parce qu’avec votre tenue, il ne faut pas que vous fassiez de mauvaises rencontres. »

Décidément, il n’a que ça à la bouche, songea Jeanne. Elle lui donna l’adresse de Guillaume.

« Eh bah on est partis », dit l’homme, qui enclencha la première vitesse, lança le clignotant et démarra, avant de tendre la main vers elle. « Firmin », dit-il. « Enchanté.

— Jeanne », répondit la jeune Novice en lui serrant la main.

« Vous pouvez y aller, maintenant, Jeanne.

— Y aller à quoi ?

— À vous moquer de mon prénom. Je vous en prie.

— Hein ? Ah mais non, vous vous appelez comme vous voulez, je vous garantis… »

Firmin coula un regard en coin vers elle, mi-amusé mi-méfiant.

« Je vous promets de vous payer », dit Jeanne après un silence embarrassé. « C’est juste que là tout de suite, je n’ai vraiment rien, même pas mon téléphone, et…

— Donnez-moi toujours votre numéro », dit Firmin qui, profitant de l’arrêt à un feu rouge, venait de tirer son propre appareil du vide-poche.

Firmin composa le numéro à mesure que Jeanne le lui dictait. Alors que le feu passait au vert, et que Firmin embrayait, le message de répondeur de Jeanne s’égrena, étouffé, dans l’habitacle. D’abord quelques notes de Haydn, puis : « Bonjour, c’est Jeanne. Désolée, je suis occupée. Laisse-moi un message et je te rappelle asap. Bisous. »

Firmin, qui conduisait toujours, tendit le combiné à sa passagère. Le « bip » retentit. Sur une moue incitative de Firmin, Jeanne dit :

« Euh… c’est Jeanne, euh… je suis, euh… dans la voiture de Firmin, et je… euh… »

Une idée lui traversa l’esprit. Elle continua :

« Et comme je m’appelle de son téléphone, maintenant, il a mon numéro. Ça tombe bien, puisqu’il faudra que je le remercie pour sa gentillesse. Je veux dire, je lui payerai la course, mais il n’était pas obligé de me prendre en stop, à Versailles, en pleine nuit, pour m’emmener jusqu’à Nanterre, ce qui n’est pas son chemin… »

Elle tourna la tête vers Firmin, qui confirma d’un signe de tête.

« Non », continua Jeanne, « pas son chemin du tout, et alors je me disais qu’il faudrait lui offrir un petit cadeau en plus, mais bon, je ne sais pas ce qu’il aime, je ne le connais pas bien… »

La voiture s’engagea sur l’A86. Pendant un moment, plus de feux tricolores ni de stops pour interrompre le trajet.

« Qu’est-ce qu’une fille comme moi pourrait offrir à un homme comme lui, franchement ? »

De sa main libre, elle dénoua la ceinture de son manteau.

« Je veux dire, c’est vraiment dommage que j’aie une priorité impérieuse, ce soir, parce que sinon je pourrais m’efforcer de trouver une idée, mais j’ai l’impression qu’il faudra que ça attende demain. Ou quand il voudra, puisque de toute façon, il a mon numéro, donc il peut réclamer son cadeau quand il veut. »

Jeanne posa le pied droit sur le tableau de bord. Firmin sourit. Elle se tourna légèrement vers lui, le téléphone toujours dans la main gauche, la main droite dans la poche de son manteau pour éviter qu’un routier à bord d’un gros camion, doublé par Firmin, ne puisse se rincer l’il autant que son chauffeur. Firmin posa sa main sur la cuisse de Jeanne, qui s’exhibait maintenant devant lui sans la moindre retenue. Un il sur la route, un il sur sa passagère, l’homme observait les seins, le mont de Vénus rasé, le ventre plat, la vulve ardente. Dans la poche de son manteau, Jeanne sentait le poids du DEIMEA, qui enregistrait toute la conversation. Le débriefing avec Chloé promettait beaucoup d’amusement.

« Bon, après, je ne sais pas ce qu’il aime, non plus, mais tu sais, ce que je crois, c’est qu’il est très attentionné. Les hommes comme lui, tu sais, ça ne court pas les rues, et je connais beaucoup, beaucoup de mecs qui auraient, genre, profité de la situation, et lui pas du tout, mais genre, pas du tout. »

La main de Firmin remonta le long de la cuisse, caressa la peau toute sensible qui marquait la limite entre la jambe et la chatte de Jeanne, qui soupira.

« Il faut que je te laisse, maintenant », continua Jeanne dans le téléphone, « il faut qu’il se concentre sur la route. »

Elle raccrocha, soupirant de plus belle alors que la main de Firmin se posait tout entière sur sa vulve.

« Quand je veux ? », demanda Firmin.

« Quand tu veux, mais une seule fois », répondit Jeanne, qui reposa le téléphone dans le vide-poche.

« Rhabille-toi, on va quitter la voie rapide », dit Firmin.

Jeanne reposa son pied au sol de la voiture, et s’emmitoufla dans son manteau, dont elle renoua la ceinture.

Après un dernier « merci » à son chauffeur, Jeanne s’avança vers le digicode de Guillaume. Elle se souvint sans difficulté de la série de chiffres qu’elle avait composée le matin même. Avant son initiation. Avant l’examen. Ce matin. Il y avait mille ans.

La porte cliqueta. Jeanne entra.

Monta au quatrième étage.

S’arrêta devant la porte du studio de Guillaume.

Toqua trois fois.

Un froufrou de tissu remua à l’intérieur.

« C’est qui ? », demanda Guillaume sans ouvrir la porte.

« C’est moi », répondit Jeanne.

La porte s’ouvrit aussitôt sur un Guillaume, radieux.

« Jeanne ! », l’accueillit-il, s’effaçant pour la laisser entrer.

« Il faut que tu saches, Guillaume.

— Que je sache ? Que je sache quoi ? Entre, tu me fais peur, à rester debout comme ça.

— Guillaume. »

Son ton impérieux doucha les enthousiasmes du garçon. Quand elle eut toute son attention, Jeanne dénoua la ceinture de son manteau. Guillaume la regarda, charmé, puis quelques détails attirèrent son attention, et son visage se transforma. Jeanne reprit à voix basse, dans le couloir silencieux :

« Je viens à toi maculée du sperme d’un autre homme qui m’a fait jouir de toutes mes forces, Guillaume. Je suis venue jusqu’à toi en m’exhibant devant un mec qui a bien voulu me prendre en stop jusqu’ici. Je suis une vraie salope, Guillaume, et les filles comme moi finissent toujours par faire du mal à des garçons comme toi. Beaucoup de mal. »

Guillaume la regardait, scrutant son visage, s’efforçant de ne pas laisser ses yeux dégringoler vers les seins, vers le sexe rasé, faisant mine de ne rien avoir remarqué. Il s’humecta les lèvres, regarda Jeanne au fond des yeux, secoua la tête comme s’il voulait chasser une hallucination et répondit :

« Pardon, mais je ne comprends pas. Tu es venue me dire que c’est fini entre nous ? »

Jeanne regardait Guillaume. Elle aurait voulu lui embrasser les paupières, les lèvres, les joues, mais elle restait immobile, raidie, debout.

« Non », dit-elle enfin en baissant la tête. « Non, je ne suis pas venue rompre avec toi. Sauf si tu ne veux plus de moi. Ce que je comprendrais. »

Guillaume tendit la main vers son menton. Lui releva le visage. Lui caressa la joue.

« Tu recommenceras ? », demanda-t-il.

« Avec ce mec-là ? Peut-être.

— Et avec d’autres ?

— Oui. Beaucoup d’autres, Guillaume.

— Tu as pris ton pied avec ce mec d’aujourd’hui ?

— Oui.

— Plus qu’avec moi ce matin ?

— Oui.

— Alors écoute bien, espèce de petite conne. »

Jeanne le regarda droit dans les yeux. Il reprit.

« Moi aussi je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi. Alors tu sais ce qu’on va faire ? Tu vas entrer. Tu vas te déshabiller. On va faire l’amour. Et tu vas m’apprendre.

— T’apprendre ?

— Tu vas m’apprendre à te faire jouir de toutes tes forces. »

Jeanne tremblait, à présent. Dans la résidence bien chauffée, dans son manteau épais, elle grelottait. Des larmes coulèrent sur ses joues.

Guillaume avança d’un pas vers elle. Son torse reçut l’étreinte de la jeune femme comme une plage reçoit une vague venue du haut large, du fond des temps. Elle déferla sur son épaule, fondue de pleurs de gratitude.

La serrant dans ses bras, Guillaume recula d’un pas, de deux, et referma la porte sur eux.

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