ÉVOLUTIONS
Avis aux lecteurs : Le texte qui suit est sorti de mon imagination fantasmatique. Toute ressemblance avec des faits réels et (ou) des personnes existantes ne serait que pure coïncidence.
Chapitre 02 : Confessions.
Pendant la demi-heure qui suit, nous commençons à faire connaissance, et nous reprenons le tutoiement de façon assez naturelle. Alice m’apprend qu’elle aura 35 ans cette année, qu’elle est maman de deux filles qui sont de fausses jumelles, qui s’appellent Léo et Léa, et qui vont avoir 18 dans un peu plus d’un mois et demi. Elle me l’a dit en rougissant légèrement et en m’observant, s’attendant peut-être à une réaction négative de ma part. Mais elle paraît soulagée lorsque je lui souris, avant de répondre que j’ai 45 ans, que si je suis célibataire, j’ai été moi aussi marié, mais que je suis divorcé, et que j’ai un fils qui pour sa part a 22 ans.
Je ne suis absolument pas choqué par le fait que cette femme ait eu des enfants aussi jeune. Ni lorsqu’elle m’avoue ensuite en s’empourprant encore un peu, que son mari avait 28 ans de plus qu’elle. Qu’elle l’a épousé alors qu’elle n’en avait que 16, après avoir été émancipée par ses parents, qui étaient des amis à lui. Et elle devient carrément écarlate, lorsqu’elle ajoute que jusqu’à aujourd’hui, il a été le seul et unique homme dans sa vie.
Je ne pensais pas que nous irions si vite, pour ce qui est de nous raconter les détails intimes de nos vies respectives, et au moment où je m’apprête à lui parler de moi de manière plus circonstanciée, je reçois un message sur mon téléphone portable. Il s’agit de mon ami Marc avec qui je travaille, et qui me dit :
Elle a l’air canon, la nana que tu es en train de draguer à la terrasse du bistrot d’en face. Mais je te rappelle qu’on a une réunion à 14 heures !
Je regarde alors ma montre, pour constater qu’il est déjà deux heures moins le quart, et je dis à Alice sur un ton désolé :
Cette conversation est passionnante, mais je viens de me faire rappeler à l’ordre, et il faut que je retourne au boulot.
Elle me fait un sourire, avant de répondre :
Ce n’est pas la peine de t’excuser, car tout le monde n’a pas la chance de pouvoir vivre sans avoir besoin de travailler. Mais j’espère que nous aurons l’occasion de continuer à papoter plus tard.
Pris d’une inspiration subite, je lui demande :
Tu es libre ce soir ? Car si c’est le cas, on pourrait aller dîner au restaurant.
Euh… eh bien. Je suppose que mes filles sont à présent assez grandes pour rester seules à la maison…
Je comprends alors qu’elle n’a pas l’habitude de sortir, même avec des amis, puisqu’elle m’a déjà avoué que les hommes sont absents de sa vie. Par conséquent, j’ajoute de peur d’être allé un peu trop vite en besogne :
Ce sera en tout bien tout honneur, juste pour apprendre à mieux nous connaître.
Cette remarque la fait sourire, nous échangeons nos numéros de téléphone, et je la quitte en la laissant payer mon café, comme elle me l’a gentiment proposé.
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L’après-midi se passe pour moi comme si j’étais sur un petit nuage, étant donné que cette réunion qui a son importance ne dure qu’une demi-heure. Et entre deux taquineries de la part de Marc, qui me demande entre autres si j’ai parlé de Charlène et lui, à celle qu’il appelle ma nouvelle conquête sur un ton ironique, j’échange des textos avec cette dernière. C’est moi qui lui envoie le premier :
Quel genre de cuisine tu aimes ?
Toutes, à condition que ce soit sans chichis. J’aime les choses simples.
Moi aussi. Italien ça te va ?
Étant donné que je suis à moitié ritale, ça devrait le faire.
Un peu plus tard, c’est elle qui engage une nouvelle conversation :
Tu aimes les femmes qui se maquillent ?
Non.
Et celles qui portent des chaussures à talons ?
J’adore ! Surtout lorsqu’une fois qu’elles les ont mises, elles sont toujours plus petites que moi…
lol.
Et enfin, un peu avant de terminer ma semaine de travail, je lui envoie un nouveau message :
Si tu veux que je vienne te prendre chez toi, il faudrait que tu me donnes ton adresse…
25 impasse des alouettes.
OK. J’ai réservé pour 8 heures, par conséquent je passerai te prendre vers 7 heures 30.
J’ai hâte d’y être, et je serai prête.
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J’ai de légers doutes en ce qui concerne ce dernier point, étant donné qu’avec les nombreuses femmes qui ont jalonné ma vie, même si aucune d’entre elles ne s’y est arrêtée très longtemps, je les connais quand même un peu… Par conséquent, je suis surpris lorsque j’engage ma Dodge Challenger à sept heures vingt-cinq, dans une impasse d’un quartier de la ville dans lequel je ne suis jamais venu auparavant, de constater que celle avec qui j’ai rendez-vous m’attend déjà devant le portail d’une villa, qui a l’air confortable. J’ai failli ne pas la reconnaître, tant son apparence est différente de celle que j’ai pris l’habitude de voir tous les jours de la semaine, et ce depuis deux mois.
Alice porte à présent une robe rouge, qui met en valeur son teint mat, ainsi que sa chevelure aile de corbeau qui n’est pas attachée ce soir en chignon, mais en une queue-de-cheval haute qui descend jusqu’au milieu de son dos. Son vêtement est léger puisqu’il s’arrête à mi-cuisses, et il est tenu en haut par des bretelles, avec un décolleté qui doit laisser la part belle à sa plantureuse poitrine. Mais pour l’instant, cette dernière est cachée par un châle bleu nuit noué sur le devant. Pour compléter sa tenue, elle a aux pieds des escarpins de la même couleur que sa robe, avec des talons aiguilles noirs qui mesurent pour le moins dix centimètres de haut, et probablement plus par coquetterie que par frilosité, une paire de bas fumés presque de la même teinte que sa peau.
Je réalise alors que dans le but de me plaire, elle a fait un effort vestimentaire, alors que pour avoir l’air cool, j’ai troqué mon costume de boulot, contre un jean, un polo et une paire de mocassins. Cependant, même si je me traite mentalement d’idiot, je ne suis pas pour autant démoralisé, étant donné que je sais qu’elle a pour habitude de s’habiller simplement.
Lorsque je me suis arrêté devant sa maison, je me dépêche de sortir de ma voiture pour aller lui ouvrir la portière passagère, tandis qu’elle s’avance d’une démarche gracieuse, qui montre qu’elle est habituée à porter ce genre de chaussures. Mais une fois qu’elle s’est assise, elle me dit en rougissant avant que je ne referme la portière sur elle :
J’apprécie l’attention, mais je n’ai pas envie d’être traitée comme une petite chose fragile qu’il faut à tout prix préserver. Je ne suis pas en sucre, tu sais.
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Je souris, car bien que je vienne de me faire remettre en place, je suis content de constater que la femme qui m’a fait tomber sous son charme ne s’est pas transformée en poupée de luxe. Même si j’apprécie sa nouvelle tenue vestimentaire, que je trouve terriblement sexy.
Avant d’aller la rejoindre, je regarde la villa dont elle est sortie, et j’aperçois deux personnes qui m’observent par une fenêtre située à l’étage. Je comprends immédiatement qu’il s’agit des filles d’Alice, et alors que je m’attendais à ce qu’elles soient ses clones, je constate que l’une d’entre elles a des cheveux clairs et peut-être roux, tandis que ceux de l’autre sont plus sombres. Cependant, elle n’a pas hérité de la crinière de jais d’Alice, mais elle me semble plutôt être brune. Je leur fais un petit signe amical, pour bien leur montrer que je ne suis pas un vilain Monsieur qui est venu leur enlever leur maman. Si la première en se voyant découverte en train de nous espionner se recule précipitamment, la seconde me répond par le même geste, tout en m’adressant un sourire.
Après que je sois retourné dans la voiture, et tandis que je commence à rouler en direction du centre-ville, Alice me dit amusée :
Elles m’ont posé mille questions à ton sujet. Mais tu n’as pas à t’inquiéter, car c’est surtout parce que depuis que leur père est mort, c’est la première fois que je les laisse seules pour sortir avec un homme.
Inquiet, je ne l’étais pas, et je pense au contraire que si nous commençons une histoire sérieuse avec leur mère, ces filles qui sont presque des femmes seront plus faciles à apprivoiser que si elles n’avaient que 12 ou 13 ans.
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Nous arrivons cinq minutes avant l’heure au restaurant dans lequel j’ai réservé, et une fois à l’intérieur, nous sommes menés directement à notre table par une serveuse. Étant donné que je suis un habitué de cet établissement, j’ai demandé par téléphone à ce que nous soyons placés dans une alcôve, à l’intérieur de laquelle nous pourrons discuter à l’abri des oreilles indiscrètes, à condition de ne pas parler trop fort. Lorsqu’elle s’est assise, Alice enlève son châle en rougissant légèrement, et je découvre son décolleté qui tient toutes ses promesses. Sa poitrine est plus que généreuse, puisque je l’évalue mentalement à un 95F, et je la trouve très appétissante. Lorsqu’elle se rend compte que je l’observe, elle s’empourpre un peu plus, et elle me dit de sa voix douce et grave, qui est devenue légèrement rauque sous le coup de l’émotion :
C’est mon plus gros défaut physique, car comme ça ils ont l’air de bien se tenir, mais lorsque je serai nue, tu verras qu’ils pendent lamentablement. À ce moment-là, tu risques de partir en courant.
Je dois dire que cette nouvelle révélation m’interpelle, non seulement parce que nous nous connaissons à peine, mais qu’en plus elle implique que bien qu’elle ait été chaste pendant des années, Alice a déjà décidé que notre relation allait dépasser le stade de la simple amitié. Tout comme sa franchise, c’est pour moi une excellente nouvelle, et je réplique avec humour :
Attends d’avoir vu mon gros ventre, ou de m’avoir entendu ronfler, et c’est peut-être toi qui auras envie de t’enfuir.
Elle éclate alors de rire, probablement soulagée par ma réaction, et je dois dire que j’aime beaucoup les sons cristallins émis par sa bouche.
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Une fois que la serveuse est venue prendre notre commande et qu’elle est repartie, nous commençons à discuter, et étant donné que je sais l’essentiel de ce qu’elle a vécu avant de me rencontrer, même si elle n’est pas entrée dans les détails, j’estime que c’est à mon tour de me confier. Comme elle a été honnête avec moi, en tout cas c’est ce que j’espère, je suis résolu à l’être tout autant. Par conséquent, je lui parle de mon fils Henry, je lui raconte les relations qui ont suivi mon divorce, toutes ratées et stériles, et je ne m’interromps que lorsqu’on nous apporte pour commencer nos apéritifs, puis ensuite nos entrées et une bouteille de vin blanc. C’est seulement au moment d’intégrer Marc et Charlène à mon histoire, sans avoir l’intention de cacher que j’ai avec eux une relation d’un genre très particulier puisque nous pratiquons le triolisme, que j’hésite de peur de gâcher la complicité qui s’est installée entre Alice et moi.
Mais je finis par me lancer, et étant donné qu’elle se contente de m’écouter en silence, sans avoir l’air d’être choquée, je continue. Ce n’est qu’une fois que j’ai vidé mon sac, et que la serveuse nous a apporté le plat de résistance avant de nous laisser seuls, qu’Alice me demande :
Si j’ai bien compris, cette relation qui est à la fois singulière et plurielle dure depuis une quinzaine d’années ?
17 ans, pour être exact.
Cela veut dire que pendant tout ce temps, tu as trompé celles avec qui tu as vécu ?
Non, car elle a été épisodique. Marc et Charlène ont respecté mes différentes vies de couple, et ils n’ont jamais tenté de s’imposer. Cependant, il y a eu des exceptions, étant donné que je me suis senti assez proche de certaines de mes compagnes, pour leur parler comme je suis en train de le faire avec toi. Mais la plupart du temps, ça a été une erreur, puisque ça a causé notre rupture. Elles se sont imaginé que je les avais trompées, alors que ça n’avait pas été le cas. Et pour deux d’entre elles, ça a été le contraire. Elles ont voulu essayer une relation à quatre, et avec la première, ça a fonctionné, mais nous avons fini par nous séparer pour une toute autre raison. Quant à la deuxième, le fait d’avoir des relations sexuelles avec mon meilleur ami avec mon consentement, lui a laissé croire qu’elle pouvait coucher avec n’importe qui et n’importe quand. Elle a fini par me quitter pour un autre homme, qui lui a fait découvrir les joies des partouzes. Il paraît même qu’à présent, elle est devenue une adepte du gang-bang.
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Alice réfléchit quelques instants au sujet de ce que je viens de lui révéler, le temps que la serveuse débarrasse nos assiettes, puis elle me dit :
Ton ami doit beaucoup t’aimer, pour avoir partagé sa femme avec toi. Car je suppose qu’ils sont épris l’un de l’autre, et qu’entre eux, ce n’est pas juste une histoire de sexe. Sinon, ils ne te ficheraient pas la paix lorsque tu es toi-même en couple.
J’en suis convaincu, et Charlène m’aime beaucoup également.
Et toi, tu me fais assez confiance bien qu’on se connaisse à peine, pour que j’accepte tout ça sereinement ?
Oui. Tu as joué franc-jeu avec moi, alors j’ai décidé d’en faire autant. De toute façon, il ne sera pas question qu’on partage avec eux plus que de l’amitié, sauf si tu en manifestes l’envie ou le besoin. Et si après ce que je viens de te dire, tu penses que je ne suis pas une personne fiable, je ne t’en voudrai pas. Après tout, le fait que je n’aie toujours pas réussi à construire une relation sérieuse à mon âge prouve que c’est probablement le cas.
Alice me fait alors un petit sourire, avant de me répondre :
À moins que ce ne ne soit à cause du fait que tu n’avais pas encore rencontré la personne qui te correspond.
Nous nous interrompons quelques instants, le temps qu’on nous serve les desserts, puis elle me dit :
Tu sais, ma relation avec mon mari n’était pas non plus tout à fait conventionnelle, puisque je suis tombée amoureuse d’un homme qui avait le même âge que mon père. Et qui plus est, je l’ai épousé avec la bénédiction de mes parents. Mais bien qu’il était beaucoup plus vieux que moi, j’en garde un excellent souvenir, parce qu’il était doux et tendre.
Puis elle ajoute, en rougissant encore une fois :
Mais je dois t’avouer une chose, c’est qu’au lit, il n’était pas très original. Il était de la vieille école comme on dit. Par conséquent, il ne faudra pas t’étonner si par certains côtés je te parais un peu inexpérimentée, même si je ne suis plus vierge depuis longtemps. Car je ne suis pas non plus idiote, et je sais que les murs ont beaucoup évolué ces dernières années. Tes amis Marc et Charlène en sont la preuve, je pense, et même si je n’ose pas le faire, j’ai parfois envie d’évoluer moi aussi pour être un peu moins coincée.
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Cette répartie me montre qu’Alice a en plus de l’envie d’entreprendre une relation avec un homme, moi en l’occurrence, celle de changer sa façon d’être afin de devenir une femme libérée. Je pense que son mari, qui à cause de leur différence d’âge devait avoir à ses yeux l’apparence d’un second père, ne lui a jamais donné l’occasion de s’épanouir sur le plan sexuel, bien qu’ils ont probablement dû être amoureux l’un de l’autre.
Cela me donne de nouvelles perspectives quant à la suite des évènements, à condition bien entendu que j’aie analysé correctement la situation.
À suivre…