Durant des années ma vie étant assez plate, j’ai lu beaucoup de témoignage sur ce site. Ils m’ont fait voir le monde différemment, m’ont élargi le champ des possibles. Il me semble juste, maintenant que j’ai davantage vécu, de partager aussi mon expérience.
Nous sommes mariés depuis presque trente ans. Premier amour de jeunesse, consolidé par un mariage, et six enfants. Vie classique du cadre sup, expatriation, enfants sans problème, pas mal d’occupations.
Sentimentalement, nous n’avons pas connu de nuages. On était très occupé par la famille bien sûr.
Objectivement, nous n’étions pas très portés sur la libido. Juste ce qu’il faut. Je ne suis pas vraiment beau, simplement grand et élancé, type un peu Italien. Ma femme un peu du même type, des jambes très longues et belles, un très beau corps, avec un visage et un sourire qui m’ont toujours fait craquer. Elle a toujours eu beaucoup de succès, mais juste ce qu’il faut. Elle est très classe, et sait tenir la distance. Amusante, piquante parfois, jamais vulgaire. Personne n’a jamais essayé de mauvaises plaisanteries devant elle. Par contre, j’ai dû subir plusieurs fois la question « comment une femme comme elle peut être avec un type comme toi ? ». Comme quoi certains ne voient pas la force réelle qui unit un couple.
Je n’ai pas eu d’aventure. De solides amitiés féminines, oui. Mais pas plus. L’une de ces amitiés avait pris pas mal de place il y a quelques années dans ma vie. Je ne cache pas que cela avait pas mal énervé Sylvie, mon épouse. Elle rentrait dans une période un peu compliquée pour les femmes à la fin de la quarantaine, donc était très sensible. Sa jalousie a pris des formes un peu excessives. Pour ma part, je ne voyais pas où était le mal. Est-ce la transformation quelle vivait, cette jalousie, en tout cas, elle témoignait de désirs sexuels bien plus pressants, quoique toujours très conventionnels. Son imagination était très active. Elle voulait absolument savoir si je l’avais déjà trompé. J’avais beaucoup de mal à la rassurer, la vérité n’est pas toujours la chose la plus facile à défendre. A force d’être ainsi questionné, je lui ai posé la question inverse. J’ai alors compris qu’elle avait eu une aventurette, à une époque où j’étais parti dans un pays d’expatriation quelques mois avant elle.
J’ai aussi compris qu’elle craignait que je l’ai su, et que je l’ai trompé ensuite par vengeance. Lorsque je lui ai demandé s’ils avaient fait l’amour, elle a répondu négativement. « Mais il ne t’a pas caressé intimement ? Non. Même pas les seins ? Juste effleurés… ». Je suis sûr qu’elle était sincère, mais cet effleurement de ses seins m’a mis en émoi. Un homme effleurer ses seins, voilà qui ne me rendait pas jaloux, mais au contraire m’excitait prodigieusement. Je ne m’attendais certainement pas à ma réaction… Et ensuite, souvent, en lui faisant l’amour, j’imaginais cela et ça me donnait plus de forces…
J’ai réalisé qu’en plus d’être ma femme, c’était une très belle femme, désirable, à qui je ne donnais peut-être pas le meilleur. Bien sûr, je faisais mon maximum, mais je sais bien que je ne suis pas un super amant. Cela me semblait accessoire jusque-là.
Puis-je l’avouer ? C’est dans cette période, où elle était très demandeuse, qu’est arrivé un grand choc pour moi. Nous faisions l’amour, elle avait vraiment pris les choses en main. Je n’étais plus que passif, surtout je devais la laisser faire. Et elle a fait durer, tant et plus qu’à la fin, elle a eu un plaisir extrême, avec des réactions de son sexe que je n’avais jamais ressenti… Le lendemain, elle m’a dit « je crois que j’ai eu le premier orgasme de ma vie… ». Dur à entendre après 27 ans de mariage…
Cela ne s’est pas beaucoup renouvelé…
Il y a deux ans, nous sommes allés à un mariage dans notre région d’origine, près de Rennes. Entre la cérémonie et la soirée, nous sommes allés passer le temps dans un bar, assez désert. Je pars aux toilettes, et en revenant, je vois ma femme assise sur un tabouret haut, le barman discutant avec elle, mais jetant des regards peu ambigus sur les jambes croisées assez dénudés de Sylvie. Elle riait, visiblement elle trouvait le gars sympa. Je me suis arrêté un peu, voir ce type désirer le corps de Sylvie, elle détendue, ne voyant rien peut être…
Je me suis approché, me suis aussi assis, et j’ai participé à la conversation. Le barman était un homme de la cinquantaine, ancien champion sportif militaire, super bien bâti. Je lui ai fait remarquer que personne ne devait l’embêter, costaud comme il était. Il insistait alors sur l’importance de la douceur, qu’il était un homme certes très solide, mais tout en gentillesse et douceur. Il me semblait qu’il voulait caresser ma femme de ses mots, et cette intention me plaisait.
Il a fallu partir au mariage. Dans la voiture, j’ai fait l’éloge du barman. Sylvie aussi le trouvait très sympa. « Il te plait, avoue », lui disais-je en caressant sa cuisse. « Et toi, cela te plait aussi … » me répondait-elle en caressant à son tour ma cuisse… très vite, nous nous sommes retrouvés à caresser nos sexes… Sans pouvoir aller plus loin, car nous arrivions à la cérémonie.
Dans les mois qui ont suivi, souvent, en lui faisant l’amour, je lui parlais de ce barman… Cela l’excitait, mais de moins en moins… surtout parce que je crois qu’elle avait de moins en moins envie de sexe, ce qui me désole…
Depuis trois moins nous habitons Rennes. A quelques dizaines de kilomètres de ce village. Evidemment, cela me fait réfléchir… Oui, j’aimerais qu’on aille le revoir, sentir son désir de ma femme, son plaisir à elle de plaire…
J’ai pris une résolution : demain je vais aller le voir, essayer de discuter, voir s’il se souvient de nous, comprendre si une suite est possible… Il va me prendre pour un fou, mais qu’est-ce que je risque ?