J’étais en classe de terminale dans un lycée parisien situé près du jardin de Luxembourg. Dans une filière littéraire et artistique, nous étions cinq garçons sur une classe composée de vingt quatre élèves. Nous aurions pu être enchanté de cette situation mais les filles nous ignoraient royalement, nous laissant fantasmer sur certaines d’entre-elles sans autre espoir que de recevoir de leur par un vague bonjour lancé par inadvertance.
Magali faisait exception, du moins presque. En journée je n’existais pas pour elle. Par contre, après les cours, habitant tous deux en banlieue, nous cheminions ensemble jusqu’à la gare Saint Lazare, en bus ou en métro selon l’humeur. Durant ce trajet d’une belle demi-heure, nous bavardions de choses et d’autres. Elle n’était pas très grande, peut-être un mètre soixante, rousse à la longue chevelure ondulée, les yeux bleus et fins, et s’habillait selon un style inspiré des années soixante dix, se partageant de façon égale entre pantalon et robes achetées dans des magasins de fripes. Elle ne correspondait pas vraiment à mes canons de beauté mais elle était jolie et on pouvait même lui trouver une certaine sensualité, appuyée par une paire de seins généreusement ronds.
Parfois n’ayant pas grand-chose à nous dire, nous restions chacun plongé dans nos propres réflexions, limitant le dialogue à quelques commentaires sur les cours et les profs. C’est au cours du second trimestre que notre relation devint plus intéressante. Nous évoquions plus facilement nos camarades et l’ambiance morose qui régnait en classe. Lorsque je lui fis part du dédain dont semblait faire preuves les élèves féminins à notre encontre et que je les soupçonnais d’être relativement coincées sur les sujets liés à la sexualité, Magali me rit littéralement au nez et me tint ces propos :
— Ben si tu savais ! Parmi celles que tu appelles miss ’ prout prout ’, il y en a trois qui passent leurs journées à se gouiner en cachette, il y en a deux qui lors des soirées sont toujours les dernières à partir car elles se tapent les mecs encore valides au matin, un par un ou ensemble selon leur nombre, une qui drague les pères de famille et aucune de vierge, contrairement à vous les garçons !
Magali m’avait bluffé et j’en restais bouche bée. Que se fut dans le fond ou la forme, je n’avais jamais entendu une fille parler d’une façon aussi directe et ses mots m’avaient littéralement foudroyé sur place. Je déviais la conversation, en devinant parfois l’amusement moqueur de ma camarade de classe et nous finîmes sur diverses banalités. Je finis par être persuadé qu’elle avait inventé ces histoires pour me faire tourner en bourrique, mais le soir, dans mon lit, je me touchais et mouillais mes draps deux fois de suite en imaginant les filles de ma classe sur lesquelles je fantasmais régulièrement, dans les situations décrites par mon amie rousse.
Le lendemain nous nous retrouvions une fois de plus dans le métro. J’avais passé la journée à scruter les visages de mes camarades, essayant de percer le moindre signe pouvant trahir leur face cachée. Il y avait Anne-Laure, blonde décolorée aux jupes courtes hivers comme été, aux jambes cependant trop fines à mon goût, Isabelle, au look sophistiqué, blonde aux yeux bleus, froide et guindée, Sophie, grande brune au grand yeux qui portait généralement des jean moulant mettant en valeur un magnifique déhanché et des petites fesses bien rondes? J’avais fait part des confidences de Magali à Olivier, qui m’avait rejoint dans mon jeu. Ce dernier était en fait devenu un prétexte pour exprimer nos diverses attirances pour telle ou telles filles et nos divers fantasmes.
J’étais donc dans le métro avec Magali, élaborant une stratégie afin qu’elle m’en dise davantage sur l’identité des filles évoquées la veilles. Même si elle ne voulait rien me dire, parler de sexe avec elle aurait suffit à alimenter ma libido. Elle comprit vite où je voulais amener la conversation :
— Je suis sure que tu ne penses plus qu’à ça depuis hier !
Elle souriait en attendant ma réponse qui tardait.
— Oui et non. Ca m’intrigue un peu, c’est normal non ?
— Intrigué ? C’est comme ça que disent les mecs lorsqu’ils bandent ?
Machinalement et stupidement je baissai mon regard pour regarder entre mes jambes si on pouvait voir l’érection dont j’étais pris depuis le début de cette discussion, pensant que c’était cela qu’elle évoquait directement. Observant mon attitude et visiblement surprise de ma réaction, elle se mit à rire soudainement, si fort que j’avais l’impression qu’on pouvait l’entendre dans toute la rame. Ainsi s’achevait une nouvelle journée de frustration.
Le lendemain, nous étions de nouveau dans le métro et marqué par mes gifles successives, surtout par celle de la veille, je restais prostré dans un profond silence. Nous avions fini une trente plus tard, nous étions au c?ur des heures de pointes. Magali me raconta à l’oreille une anecdote, certainement pour me taquiner une fois de plus.
— La dernière fois que j’ai prit le transport en commun avec autant de monde c’était le bus parce qu’il y avait grève sur cette ligne de métro. J’étais au fond, là où il n’y a pas de place assise, on était tous collés les uns contre les autres et je me suis retrouvée contre un type lui-même appuyé ou écrasé sur la vitre. Un moment j’ai senti des mouvements étranges dans mon dos. Il m’avait repoussé légèrement en avant, je me suis dit qu’il voulait respirer un peu, puis il s’était collé contre moi. Là j’ai senti qu’il bandait comme un âne le mec. Je ne savais pas quoi faire. Après tout on ne pouvait pas vraiment bouger et je sais que vous avez souvent du mal à contrôler vos réactions messieurs !
Elle marqua un bref instant de pause attendant peut-être une réaction de ma part. Elle était à mes côtés, me parlant à l’oreille. Je craignais deux choses : que les personnes devant nous n’entendent notre conversation et qu’il me prenne une érection alors même que j’étais collé à une quadragénaire qui fort heureusement n’était pas spécialement jolie, ce qui m’aida grandement dans ma maîtrise de soi. Je répondis à la remarque de Magali par une moue boudeuse. Elle reprit son récit.
— Donc le mec était contre moi, dans mon dos et cela a duré une quinzaine de minutes sans qu’il débande ! C’est lorsque j’ai senti des petits spasmes en haut de mes fesses, à l’endroit précis ou s’appuyait sa queue, sur toute sa longueur, que j’ai réalisé ce qui se passait ! Je n’ai pas bougé, lui est descendu sans se retourner et moi j’ai reculé jusqu’à la paroi du bus. Ce saligaud avait sorti sa bite, s’était branlé contre moi, sans les mains, et m’avait laissé pour tout cadeau du sperme en haut de mon pantalon ! Tu te rends compte!
Non je ne me rendais pas compte. Je me demandais juste pourquoi elle m’avait raconté cette histoire. Je pensais à sa poitrine et me disais que je me taperais bien cette fille, maintenant même en public, que j’enviais le type qui avait laissé sa marque sur ses vêtements. Bref je divaguais et je me sentais à l’étroit dans mon pantalon.
Du monde supplémentaire entra et le mouvement nous obligea à nous reculer. Je ne sais pas si elle avait calculé son coup mais je me retrouvais appuyé contre la paroi tandis que Magali, devant moi, plaquait son derrière contre mon bassin. Elle ne pouvait que sentir mon émoi et je repensais à son histoire. Je m’attendais à ce qu’elle se retourne en colère ou moqueuse, ou à ce qu’elle essaie de changer de positon mais elle ne bougea pas et j’eus même l’impression qu’elle accentuait la pression et exagérait les divers frottements provoqués par le tangage du métro. J’étais tendu à l’extrême, j’avais les nerfs à vif. Je voulais me soulager et j’avais l’impression de perdre tout self contrôle. C’est pourquoi je ne cherchai pas non plus à modifier quoi que ce soit à notre situation. Ses fesses se décollaient quelques secondes de mon bassin puis revenaient, se balançaient légèrement à gauche ou à droite, caressant ma verge à travers le tissu. Je pouvais sentir la raie de ses fesses s’emboîter légèrement sur ma hampe. J’aurais voulu lui soulever sa robe, baisser sa culotte, glisser mon sexe entre les lèvres de son vagin tout en lui prenant les seins à pleines mains. C’est sur cette image que j’éjaculai dans mon pantalon, satisfait et particulièrement gêné. Cinq minutes plus tard nous arrivions à destination et nous nous sommes dit au revoir comme d’habitude. Je ne vis rien dans son expression qui puisse trahir une émotion en lien avec ce qui venait de se passer. Je restais cependant persuadé qu’elle avait volontairement provoqué cette situation, et même si je me trompais sur ce point, qu’il était impossible qu’elle ne se soit pas rendu compte du plaisir que j’y avais pris.
Le lendemain matin je racontais à Olivier ce qui m’étais arrivé. Il eut une réaction d’adolescent attardé, poussant des cris, me demandant davantage de détail. Il me demanda enfin :
— Que comptes tu faire avec elle ?
— Rien. Elle ne me plaît pas des masses.
— Hé ho ! Si c’est une chaude faut en profiter. Lance-toi !
Je n’étais sûr de rien et désirais arrêter là cette conversation. Nous retournâmes en cours. Je fus surpris de voir Olivier s’installer à côté de Magali en TD de physique. Il avait même pris soin de devancer Margerie, la voisine habituelle de ma camarade de banlieue, tout cours confondus. J’étais à deux rangées derrière, prêt à observer son manège. Dix minutes plus tard il lui fit passer un petit papier sur lequel il avait griffonné. Magali le lui rendit quelques secondes plus tard après y avoir elle aussi inscrit un dessin ou un message. Ce petit jeu dura toute la durée du cours, près une heure trente ponctuée par des petits fous rires étouffés d’un côté comme de l’autre, et se prolongea ainsi certainement jusqu’à la fin de la journée. Olivier et Magali étaient ensemble en cours d’Espagnol alors que moi je pratiquais l’Allemand. Je n’aimais pas cette situation, j’étais jaloux sans vouloir l’admettre. Attendre le moment du retour en métro fut une torture.
Je l’attendis à la sortie du lycée en vain. Je rentrais seul ce soir là. C’est le lendemain, près du distributeur de café, qu’Olivier m’alpagua.
— Tu sais quoi mon p’tit gars ?
Il souriait et irradiait le bonheur.
— Ta Magali est une chaude comme tu ne l’imagines pas !
— Hein ? Précise un peu.
J’étais sur le qui-vive et l’angoisse jalouse se mélangeait à la curiosité et à l’étonnement.
— Il n’a pas été nécessaire que je la travaille longtemps hier pour qu’en fin de journée on se retrouve dans une salle de classe avec sa main dans mon caleçon.
— Comment t’as fait ? Qu’est-ce que tu lui as dit ?
— Ben j’ai parlé de toi.
Il semblait gêné, hésitant. Je fronçais les sourcils.
— Continue
— Pour faire court je lui ai raconté comment t’avais pris ton pied entre ses fesses dans le métro.
— Quoi !!? Rassure-moi, tu plaisantes là ?
Je savais qu’il était sérieux et je revoyais la scène des petits papiers échangés entre deux fous rires. J’étais ivre de colère.
— Si ça peux te rassurer elle s’en était rendu compte et elle a ajouté que d’après ce qu’elle avait pu sentir, tu semblais plutôt bien monté. Mais bon, elle a fini en disant qu’elle t’avais trouvé un peu trop sensible et rapide, qu’elle attendait d’autres choses d’un mec.
En même temps qu’une furieuse envie de lui mettre mon poing dans le figure, un lourd sentiment de honte et de regret m’envahit.
— Et après que s’est-il passé ?
— Je l’ai joué provoc’. Je lui ai dit que moi aussi j’étais bien gaulé et que je lui aurais fait des choses si j’avais été à ta place.
— Et ?
— Elle a voulu des détails. Je lui en ai donné. A la fin du cours d’Espagnol nous sommes restés dans la salle prétextant que j’avais des cours à rattraper. La prof a accepté de nous laisser seuls. La suite tu devines?
— Non je ne devine pas ! Continue
Nous nous étions éloignés de la machine à café. Il paraissait fier de pouvoir me raconter tout ça.
— La prof est à peine sortie que Magali m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé à voir de quoi je parlais. Je lui ai sorti mon engin, je bandais déjà. Elle m’a demandé si j’avais une capote. J’ai dit non, elle a répondu dommage. Nous nous sommes embrassés et elle a posé sa main sur ma queue tandis que je glissais la mienne sous sa robe. J’étais fou. Je dois t’avouer que c’était la première fois qu’une fille me touchait ainsi. Je suis encore puceau.
Je l’interrompis.
— Et vous êtes allé jusqu’à ?
— J’avais deux doigts dans sa chatte, elle m’a branlé énergiquement. Elle est ensuite venue s’asseoir sur mes genoux, face à moi. Elle a appuyé son bassin contre le mien et elle s’est littéralement frottée à moi en roulant des reins. Je n’ai pas tenu plus longtemps et j’ai lâché mon jus sur sa culotte.
— Elle ne l’avait pas enlevée ?
— Non elle devait craindre que je la pénètre sans protection. Ou peut-être qu’elle prend son pied comme ça, va savoir?
— Vous sortez ensemble alors ?
— Non, elle m’a embrassé une dernière fois et elle m’a dit que je ne devais pas espérer une suite à cette histoire. Elle a ajouté que ce qui venait de se passer ne concernait que nous deux.
Je souriais. Elle devait quand même se douter que ce bavard d’Olivier me raconterait tout et peut-être même à d’autres.
— Qu’as-tu dis ?
— Dommage. Mais bon ça me va. J’essayerais de la relancer plus tard, peut-être. J’aurais une capote cette fois !
Nous avons ensuite rejoint la classe. Magali est restée avec son amie Margerie toute la journée et nous nous rejoignîmes en fin de journée pour prendre le métro. C’est elle qui engagea véritablement la conversation.
— Je suis sûr qu’Olivier t’as tout raconté.
— Raconté quoi ?
Je feignais l’ignorance plus par réflexe que par calcul.
— Tu mens mal. Il t’a raconté ce qui c’est passé hier. J’en suis sûr !
— Il ne m’a rien dit mais j’aimerais bien savoir?
A suivre?
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