Paris le 2/07/00
Mon cher Jean,
J?espère que tu te portes bien et que ce stage à New-York ne t?est pas trop pénible.
A vrai dire, je t?écris surtout pour te donner des nouvelles du film amateur dont je suis la vedette, dont tu es le scénariste-dialoguiste et dont nos amis Roger et Guylaine sont les preneurs de vue. A ce propos, je te signale qu?ils viennent de s?offrir un matériel de montage ultra-perfectionné. Ce sont vraiment des passionnés de vidéo.
Comme toi de l?écriture.
Et, comme moi, de comédie1.
Tu vois, à nous quatre, on arrive quand même à faire quelque chose.
Pour en revenir au film, Xavier s?est proposé pour tenir le rôle de Georges. On a fait des essais, c?est vrai qu?il se débrouille bien. Ce n?est pas Alain Delon, bien sûr, mais je ne suis pas non plus Isabelle Adjani.
Il est dommage que tu ne sois pas là pour aider à la mise en scène. Tu sais qu?on essaie de faire pour le mieux avec nos petits moyens et ce n?est pas évident. Les acteurs, on les a: Yannick dans le rôle de Jacques et Fanny dans celui de Françoise. Enfin, ça, tu le sais puisque nous les avons choisis ensemble avant que tu partes.
Par contre, nous avons remplacé Vincent dont les horaires de travail ne lui permettaient pas toujours d?être présent aux prises de vue. On l?a remplacé par un gars que tu ne dois pas connaître. Il arrive de Bretagne et s?appelle Loïc (normal pour un Breton). Il est sympa et travaille à la BNP avec Roger. Sa femme est chouette aussi. On lui a proposé un rôle dans le film mais, un peu timide, elle a refusé.
Je te les présenterai dans un mois, à ton retour.
Ce qui est chouette, c?est qu?ils ont aussi un camescope et que cela nous en fait trois, maintenant; c?est génial et vachement pratique.
Bref, nous espérons avoir terminé pour ton retour.
Tu sais, nous bossons comme des pros et refaisons plusieurs fois la même scène de façon à ce que tu puisses choisir celles qui te paraissent les meilleures (après tout, l?idée est de toi!). Nous en avons même rajouté quelques unes de notre cru, on ne sait jamais, peut-être te plairont-elles.
Quant au scénario (à part les quelques scènes rajoutées), nous n?y avons rien changé. Loïc l?a lu et le trouve assez original dans l?ensemble bien que quelquefois manquant de piquant. Mais je pense qu?en se prenant au jeu nous parviendrons, nous LES ACTEURS, à le rendre ’piquant’, comme il dit.
Je t?écris de nouveau dès que possible pour te tenir au courant.
Je t?aime.
Gisèle.
***
Paris le 5/07/90
Mon Jean,
Comme promis, je t?écris pour te narrer la suite du tournage. Aujourd?hui, nous avons commencé les scènes d?amour. Ce n?est pas évident à faire et je dois t?avouer que nous avons bien rigolé. En ce qui me concerne, j?étais un peu gênée.
Bref, je te raconte (c?est assez cru, je te préviens, mais, après tout, c?est toi qui a écrit le film):
D?abord, c?est la scène où je suis censée me trouver nue dans le lit avec Georges (alias Xavier). Tu comprendras que je n?avais absolument pas l?intention de me mettre à poil devant tout le monde. Je me suis donc vêtue d?un jogging (c?est pratique) et me suis enfouie sous les draps, ceux-ci remontés jusqu?au cou; Georges, ayant ôté sa chemise (pour faire ’plus vrai’, laissait voir sa virile poitrine.
On tourne, on regarde ensuite.
Exclamation de l?assemblée: ’c?est nul!’
Et c?est vrai que c?était nul.
Moi, qui aurait dû déborder d?amour pour mon partenai- re, on me voyait enfoncée dans mon lit, raide comme une statue. Pas vraiment ’piquant’, tout ça, comme dirait Loïc.
Puis la scène du baiser. Alors là, on voit Georges se pencher sur moi et poser ses lèvres sur les miennes. Pour un baiser d?amoureux, on aurait dit une petite fille se faire embrasser par un garçonnet de son âge sur un banc de l?école.
Ce qu?on a rigolé! tu ne peux pas savoir!
Bref, on a décidé de faire mieux. Roger, Guylaine et les autres m?ont demandé de laisser apparaître au moins le haut de mes épaules, quant au baiser, j?ai aussi été d?accord pour entrouvrir la bouche (avec, cependant, une légère réticence…).
On a recommencé.
Avec difficulté, j?ai enlevé ma veste de jogging (dans le lit, ce n?est pas aisé, aisé…), ai rabattu les bretelles de mon soutien-gorge (je n?allais tout de même pas tout enlever!) et ai positionné le drap juste sous mes aisselles. Moi, je trouvais ça bien… Puis Georges m?a embrassée comme je t?ai dit, en remuant un peu la tête pour paraître plus réaliste. On a éclaté de rire avant la fin.
On a regardé le résultat.
Minable! C?était réellement abominable.
Loïc a dit que ce serait mieux si je laissais apercevoir un peu de mes seins.
— Quand tu fais l?amour avec ton mari, tu es comme ça? m?a-t-il demandé. Montre un peu de ton anatomie, on ne regardera pas, c?est juré!
Tu parles…
Donc, on recommence. Cette fois-ci, j?ai ôté mon soutien-gorge. Excuse-moi, mais c?était réellement indis- pensable.
Au début, j?ai le drap jusqu?en haut puis, les autres ayant demandé à Georges d?être plus tendre avec moi, celui-ci se met à me donner des petits bisous un peu partout sur la figure: sur le nez, dans le creux des oreilles, sur les yeux, le menton.
Les lèvres…
Tout en entreprenant de faire glisser lentement le drap jusqu?à mon nombril! J?ai légèrement frissonné, tu penses, quand je me suis retrouvée nue jusqu?à la taille dans un lit avec un autre homme que toi. Ensuite, Georges m?a roulé le patin de l?année. Cette fois-ci, sa bouche s?est collée un peu plus sur la mienne et, sans que je m?y attende, sa langue a cherché la mienne.
Ma réaction (idiote!) a été de la repousser dans son territoire. En fait, je crois qu?il a pris ça comme une réponse positive de ma part, il a insisté et je n?ai pu faire mieux que succomber à son baiser.
Entre autres, celui-ci n?était pas désagréable…
Non, je rigole, c?est toujours toi que j?aime, tu le sais bien.
Pris dans l?action, il s?est enhardi à me caresser un sein, puis l?autre. J?ai pensé à protester puis je me suis dit que, de toute façon, c?était fait, et que ça ferait peut-être pas mal à l?écran.
Mais, enfin, la scène a été assez longue…
On a alors regardé le résultat.
Là, effectivement, c?était bien.
Georges et moi avons eu droit aux félicitations de toute l?équipe.
Sauf de Loïc.
Il a fait repasser la bande et nous a bien fait remarquer que, quand on fait l?amour, on ne garde pas son pantalon.
Il avait raison; on voyait nettement nos vêtements sous le drap, enfin, on voyait bien qu?on était habillés.
— On recommence, a déclaré Roger.
— On met une couverture sur le drap? ai-je naïvement demandé.
— Pas question, a répondu Loïc, tout l?monde à poil, là d?dans!
Alors là, pas d?accord! Je me suis révoltée, pas du tout chaude à me mettre nue. On n?avait qu?à poser une couverture sur le lit pour masquer nos pantalons.
— Sur le scénario, il est marqué ’un drap’! Il n?est pas question de couverture! a affirmé Roger.
Bref, ils ont gagné encore une fois.
Je me suis déshabillée devant eux, cette fois-ci (le haut seulement!). J?étais folle de rage. Je me suis de nouveau enfouie sous le drap, ai retiré mon pantalon et leur ai envoyé à la figure.
Puis je me suis prostrée, boudeuse.
— Le slip! a dit Roger.
— Quoi, le slip? ai-je demandé.
— Enlève aussi le slip, ça se voit.
— Hé là! vous ne commencez pas à charrier un peu? ai-je dit en m?emportant.
Allez, fais pas la gueule, m?ont-ils tous rétorqué, tu as encore le drap sur toi, non?
En soupirant, j?ai ôté ce qui me restait et l?ai mis sous mon oreiller.
Pendant ce temps, Georges s?était mis complètement nu devant tout le monde, sans retenue, et s?était glissé à côté de moi.
Tout contre moi, devrais-je dire…
Et on a recommencé.
J?ai laissé Georges m?embrasser et dénuder comme précédemment, bien qu?il m?ait semblé me découvrir un peu plus que la fois d?avant. Ce qui me fut confirmé à la lecture de la bande où l?on voit sur les images la naissance de mon pubis.
Tant pis, je n?allais pas tout faire effacer pour recommencer de nouveau.
Et puis, après tout, c?était très esthétique…
Nouvelles félicitations, sans fausse note, ce coup-ci.
Bref, il était temps d?aller déjeuner.
On a mangé chez Guylaine une irrésistible ratatouille.
Cet après midi: nouvelle scène d?amour. Je te dirai la suite dans une prochaine lettre.
Je t?aime.
Gisèle.
***
Paris le 10/07/90
Mon très cher Jean,
J?ai bien reçu ta lettre ce matin dans laquelle tu me remercies pour les efforts que je fais. En fait, je pensais que tu allais faire la tête à cause des scènes d?amour. Enfin tant mieux, je préfère que tu le prennes comme ça car ce que je vais te raconter n?est pas triste non plus.
Donc, le 5 après midi, nous avons tourné la deuxième scène d?amour (celle où l?héroïne trompe Georges avec un ami de passage).
Nouveau changement de partenaire pour moi (deux en une journée, c?est bien la première fois…).
On commence de la même manière que la première fois, tout nus, Loïc et moi.
Nouveaux enlacements, également, plus prononcés, ceux-ci, Roger et Guylaine ayant insisté pour que nous mimions l?accouplement.
Bref, Loïc se met à l?oeuvre, m?embrasse comme il faut (baisers auquels je réponds maintenant sans pudeur), me pelote la poitrine tout en se collant contre moi. Quant à moi, je dois le serrer dans mes bras en poussant ce qui était au départ de faux soupirs mais qui, par la suite, ont eu tendance à être réels (surtout lorsque Loïc s?est mis dans la tête de me titiller la pointe des seins avec sa langue).
Ses mains (que l?on devait absolument discerner sous le drap, selon le scénario) ont commencé à me caresser, d?abord un peu timidement puis plus fermement. Je les sen-
tais effleurer mes seins, mes hanches, l?intérieur de mes cuisses puis, tour à tour, elles se sont posées sur mon pubis et, enfin, l?une d?elle s?est faufilée jusqu?à ma vulve. J?ai jeté un coup d??il à Roger qui m?a fait un signe m?indiquant que c?était génial, qu?on devait continuer…
On a donc continué.
J?ai accepté ses caresses, caresses qui n?ont pas laissé Loïc sans réaction. Son engin, collé à ma hanche, s?est mis à gonfler, gonfler… Je t?avoue que, là, une de mes mains s?est égarée et est allée faire un tour de ce côté-là.
Remontant le long de sa jambe, elle est arrivée aux testicules puis a suivi le chemin tout tracé jusqu?au gland. Sa verge était tendue comme une flèche, et chaude, si chaude…
Il a poussé un soupir de plaisir, pas feint, celui-là. Enfin, je ne me suis pas attardée.
Ensuite est venu le moment où il devait se placer en position d?attaque. J?ai écarté quelque peu les jambes et il s?est couché sur moi, posant son sexe contre mon pubis. La position n?était pas très confortable pour moi, j?ai dû écarter les jambes beaucoup plus.
Il s?est mis ensuite à mimer le va-et-vient de l?acte. En fait, il se masturbait bien consciencieusement sur mon ventre.
Roger, alors, m?a fait signe de reprendre mes caresses, ce que, effectivement, j?avais oublié de faire, tout entière à mes pensées. Mes mains sont allées vagabonder dans son dos, ses fesses (au passage, je lui ai titillé l?anus pour toujours faire ’vrai’) puis se sont livré un passage entre nos deux corps pour aller enlacer la verge de Loïc (ça, ça n?était pas dans le film, c?était pour moi) afin d?en apprécier plus sûrement la longueur, la grosseur et la chaleur. Inutile de te dire que j?ai eu peur qu?il éjacule sur moi, le bonhomme. On n?aurait pas eu l?air bêtes devant les autres, tiens!
En fait, non. Il a continué ses mouvements et pouvait, sans problème, durer plus longtemps. Alors, tu m?excuses, j?ai joué un peu avec ses attributs en faisant rouler ses testicules dans mes mains et en faisant glisser sa hampe dans un lent mouvement masturbatoire. En tout cas était-il ravi, lui. Il gloussait de plaisir. Sûr que la scène ne serait pas ratée.
A un moment, Loïc s?est écarté de moi, me faisant lâcher prise. De nouveau, j?ai cru qu?il allait décharger, mais non. Il se positionnait seulement mieux de façon à présenter son gland à l?entrée de mon vagin. A la pensée que celui-ci était si près de mon intimité, j?ai commencé à me caresser le petit bouton. C?était bon…
Quand Loïc a pressé le bout de sa verge dans ma vulve (avec une hésitation certaine, il n?avait pas l?intention de me violer…), je t?avoue que je n?ai pas résisté à glisser vers lui. M?ayant suivie, son sexe m?a pénétrée entièrement. J?espère que tu me pardonnes, mais le mimage s?est transformé en une folle partie de jambes en l?air. Il allait et venait en moi que c?en était un délice (surtout que je n?avais pas fait l?amour depuis ton départ, évidemment). Nos gestes fougueux ont fait glisser le drap jusqu?à nos pieds.
Et, pendant ce temps-là, Roger filmait, Guylaine aussi et Xavier (alias Georges) avait pris la caméra de Loïc pour en faire autant. Inutile de te dire que nous avons été filmés sous tous les angles.
Et en gros plans…
Enfin, ces images relevant un peu de la pornographie, nous les avons supprimées au montage (bien que nous les ayons conservées à part, je te les montrerai, si tu le désires).
Et tout le monde, autour de nous, au lieu de nous déranger, ne faisait qu?accroître notre frénésie. Je crois n?avoir jamais eu orgasme si puissant (excuse ma franchise, c?est comme ça). J?ai senti Loïc éjaculer puissamment en moi. Longuement. J?en ai profité pour jouir avec lui.
Puis nous sommes restés ainsi, lui sur moi, jusqu?à ce que son sexe reprenne une taille compatible avec la petitesse de son slip.
Nous avons, bien sûr, eu droit aux chaleureux applaudis- sements du public qui contemplait avec attention le sperme de mon partenaire s?écouler de ma petite fente.
Ce sera pour moi un souvenir inoubliable.
Nous n?avons pas eu besoin de retourner la scène, celle-ci était parfaite.
Georges, lui, avait vraiment l?air d?avoir été trompé, lui qui ne s?était contenté que de la bagatelle.
Tant pis pour lui, il voulait le rôle principal, il l?a eu! Et aucune scène comme celle que je viens de décrire ne le concerne dans le scénario.
De toute façon, il a une copie, il peut faire ce qu?il veut en la regardant…
Voilà, mon chéri, l?essentiel de ce que j?avais à te dire, je te raconterai tout ça en détail à ton retour. Je te récris bientôt.
Je t?aime.
Gisèle.
P.S: Loïc est venu hier soir pour répéter la scène de demain (une qu?on a rajouté dans le texte). Sa femme était avec lui, elle a accepté d?être notre partenaire (pour cette fois-ci, uniquement). C?est une championne de la fellation. Elle m?a appris tous ses ’petits trucs’. Attends-toi à y avoir droit à ton retour. Ne t?inquiète pas, je vais m?entraîner avec Loïc, et Georges aussi, s?il le veut. Pour Roger, on verra. S?il est sage…