Les semaines avaient passé, j’étais toujours nostalgique. Mes amis me manquaient. Au lycée, je restais seul dans mon coin et je m’intéressais tout juste aux cours alors que le bac m’attendait à la fin de l’année. Alors que j’avais toujours été un bon élève, depuis notre déménagement soudain, mon avenir était compromis. Je n’avais pas réussi à m’adapter. Ma phobie sociale me ruinait la vie. Lisbeth, elle, était en couple depuis quelques jours.
Un soir, au dîner, elle annonça à mes parents qu’elle allait emménager chez son petit ami. Surpris, mes parents la mirent en garde : « allons, Lisbeth… tu connais à peine ce garçon… Tu ne nous l’as même pas présenté », lui dit ma mère. Comme toute les filles de son âge, Lisbeth répondit qu’elle savait ce qu’elle faisait et qu’elle n’avait de comptes à rendre à personne. Une dispute éclata. J’étais plutôt d’accord avec mes parents mais je ne pris pas part à la dispute, préférant sortir de table pour aller ruminer dans ma chambre.
Non mais quelle garce ! C’est à cause d’elle que nous sommes venus nous installer à Bordeaux, c’était pour ses études ! Maintenant, elle nous dit qu’elle ne va plus vivre ici avec nous ?!C’est pour elle que j’ai dû quitter ma ville natale et le peu d’amis que j’y avais, tout comme c’est à cause d’elle que je vais rater mon bac cette année !
Allongé sur mon lit, je maudissais ma sur en secret. Lorsque je l’entendis retourner dans sa chambre et claquer la porte derrière elle, je décidais d’aller lui cracher ses quatre vérités à la figure. Furieux, j’entrais dans sa chambre sans frapper : elle était assise sur sa chaise roulante et me fixait, étonnée.
« T’es vraiment qu’une grosse pute! », lui criai-je au visage. Je n’eus pas le temps d’en dire plus : une violente gifle s’abattit sur mon visage, puis une autre, puis une autre, puis un autre, puis une autre et encore une autre. Étourdi par la frénésie qui s’était emparée de Lisbeth, je chancelais et tombais sur le cul. Ma sur s’accroupit pour être à ma hauteur et me regarda droit dans les yeux, méchamment. J’étais bouche bée, effrayé. La peur avait remplacé ma hargne, jamais je n’aurais cru ma sur capable d’une telle violence. Lisbeth approcha son visage du mien et chuchota dans mon oreille : « excuse-toi tout de suite, petite merde ! »
De quel droit me parlait-elle ainsi ? Pourquoi devais-je accepter d’être insulté alors qu’elle-même ne l’avait pas supporté ? Il était hors de question que je m’excuse, après tout, elle était ma sur, elle ne pouvait pas me faire de mal. J’avais tort d’avoir peur.
« Va te faire foutre ! » lui dis-je.
Une fois encore, je n’eus pas le temps d’anticiper ses mouvements : ses poings fermés frappèrent mon ventre à plusieurs reprises. Plié en deux au sol, je me tordais de douleur en suffoquant.
Lisbeth répéta en chuchotant : « excuse-toi, minable ! Je t’apprends aussi qu’à partir de maintenant, tu vas être à ma botte. J’ai toujours rêvé d’avoir un petit chien à mes ordres ! Jamais je n’aurais imaginé que ça serait mon frère ! Un sale puceau ! » elle éclata de rire.
« Il y a quelques semaines, j’ai appris que ça t’excitait d’obéir à une femme, hein ma pute ? » elle me cracha dessus. « J’espère que t’es d’accord pour être ma pute, hein ? Car si c’est pas le cas je raconte aux parents comment tu passes tes soirées à te branler la queue devant ces cochonneries et même, je préviens tout ton lycée ! Ahah ! Petit pervers de merde ! Déjà qu’en deux mois t’as pas été fichu de te faire des collègues… ça va pas arranger les choses si ils savent que t’es qu’une larve, t’es pas d’accord ? Et puis… si c’est pas moi qui te domine, qui le fera ? À 45 ans t’auras toujours pas vu de chatte !»
Je ne pouvais croire ce que je venais d’entendre, c’était surréaliste. Si Lisbeth était sérieuse, j’étais ravi sans vouloir me l’avouer. Mais j’aurais mal vécu le passage de mon plus grand fantasme à la réalité. Comment avait-elle su pour mes penchants « domination féminine » ?
Lisbeth s’était levée. Au moment où j’allais faire de même, elle utilisa son pied pour m’en empêcher. Je devais rester assis par terre. Son pied chaussé parcouru mon corps pour rejoindre mon visage, puis s’arrêta.
Je levais la tête vers Lisbeth :
« Déchausse et lèche ! ».