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Bal masqué – Chapitre 8

Bal masqué - Chapitre 8



16-

On resta un long moment à bavarder.

— Ça te dirait d’aller diner dans Paris ? demanda Driss

— Tu m’invites ?

— C’est évident ! Il est hors de question qu’une princesse paye son repas.

— Tu es trop gentil.

— Et toi, trop belle.

Je fis un détour par les toilettes pour me repoudrer le nez et nous nous dirigeâmes vers la gare RER. Driss osa me prendre la main. Je le laissai faire.

Une fois dans la rame, j’envoyai un SMS à Maman pour lui dire que je rentrerai tard.

On resta debout, en bout de wagon, rendant l’équilibre instable, déjà bien mis à mal par mes douze centimètres de talon. Les mouvements brusques de la rame étaient une occasion pour Driss de me prendre dans ses bras.

Il m’emmena dans un restaurant marocain autorisé par sa religion. Driss était musulman pratiquant. Mais, si le rythme des prières n’était pas toujours suivi, il faisait attention à sa nourriture. Personnellement, je trouvais ça idiot, mais je respectais sa foi.

Le tajine était très parfumé et absolument délicieux. J’aurai bien bu un peu de vin avec mais ce n’était pas le genre de la maison. Le thé fut un palliatif surprenant mais pas désagréable.

Il était déjà tard lorsqu’on sortit. Nous marchâmes un peu. Driss me prit timidement par la taille. Je me collai à lui pour lui faire comprendre qu’il pouvait se laisser aller.

Soudain, il s’arrêta et m’embrassa. Le moment de surprise passé, je passai mes bras autour de son cou et lui rendis son baiser. Baiser qui eut des effets secondaires quelques part sous la ceinture.

— Merci, souffla-t-il.

— Tu n’es pas obligé de t’arrêter à un seul baiser, dis-je avec un clin d’il

Il ne fallut pas le dire deux fois.

— Ma princesse, dit-il en caressant mes cheveux. Je

— Oui ?

— Je

— On va chez toi ? demandai-je

Il se rembrunit.

— J’habite en coloc dans une cité pas trop fréquentable.

— Ah, je vois, dis-je déçue.

On reprit notre balade. Je n’avais pas envie de rentrer.

— Un hôtel ? Tu serais partant ? proposai-je.

— Tu veux vraiment ?

Je fis oui de la tête.

Il tapota sur son portable et nous trouvâmes notre bonheur pas très loin. Le veilleur de nuit nous donna une clé avec un regard suspicieux.

— Je prends uns douche et je te rejoins, annonça mon ami et futur amant.

— J’irai après, dis-je.

J’envoyai un SMS à Maman pour la rassurer.

Driss m’attendait sur le lit, juste vêtu de son caleçon. J’avais gardé mon shorty.

— Tu es vraiment trop belle, une vrai Princesse.

Je m’allongeai contre lui. Driss était plutôt sec avec une musculature perçant sous la peau recouverte d’une pilosité fournie. On s’embrassa. Mes mains coururent sur son corps. J’atteignis très vite l’élastique de son sous-vêtement pour entrer en contact avec son sexe.

Je quittai ses lèvres pour regarder ce sexe plus qu’imposant. Un sexe qui ferait rêver bien des femmes et semblable à celui qui fit la gloire d’un certain acteur italien.

Je dégageai l’engin, le pris dans ma main, mes mains. Le gland dépassait encore. Je le mis à la bouche.

Mon amant était non seulement beau, mais en plus il était monté comme un âne.

Je le suçai comme on déguste une friandise. Son sexe était long et pas trop épais. Je pouvais me remplir la bouche sans trop de problème mais de là à tout avaler Fallait absolument que je me renseigne sur les gorges profondes.

Il se tourna et Driss me suça à son tour. Et tout semblait indiquer que ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça.

— Tu veux ? me demanda-t-il timidement

— Oui, j’en ai très envie.

Je me mis à quatre pattes. Je l’entendis déchirer l’enveloppe d’un préservatif. Il caressa mon petit trou, enfonça ses doigts lubrifiés par sa salive. Son sexe les remplaça. Il glissa en moi, doucement, par à-coup. Interminablement. Les vingt centimètres au moins comblèrent mon intestin. Les allers-retours titillaient mes sphincters, ma prostate. Si j’avais pris mon pied avec Patrick, c’était sans commune mesure avec ce que me faisait vivre mon amant.

Je gémissais, je jouissais, j’orgasmais.

Il se vida en moi et se retira délicatement. Son sperme formait une petite boule au fond de la capote. La raison et le principe de précaution nous interdisaient de faire sans, mais il me tardait de goûter à son nectar.

— Merci mon chéri, c’était délicieux. Tu fais l’amour comme un dieu.

— J’essaye de donner du plaisir à ma princesse.

— Tu sais, j’ai déjà fait l’amour avec un homme mais si lui aussi m’a donné beaucoup de plaisir, ce n’était rien à côté de toi.

— Je suis flatté. Et toi, tu me ferais l’amour ?

— Si tu me le demandes.

Il me suça de nouveau pour me redonner de la vigueur. J’enfilai un préservatif et je le pénétrai sans difficulté. Encore une fois, cette sensation que ce n’était pas sa première fois. Le corps avait des besoins que la religion ne pouvait pas toujours freiner.

Je m’activai en lui. Mais malgré tout, je préférai être de l’autre côté.

On se coucha l’un contre l’autre, ma tête posée sur son épaule. Je caressai son corps d’athlète, son sexe mou reposant sur sa cuisse.

— Comment tu vois l’avenir ? demandai-je

— Sombre, répondit-il avec une tristesse infinie. Je suis en France encore pour trois mois. Ensuite, je devrai rentrer dans mon pays. Comme je te le disais, ma famille est très traditionaliste. Et les personnes comme moi ne sont pas acceptées. Mon mariage est déjà prévu pour le début de l’année prochaine, avec une femme que je ne connais pas et qui ne me connait pas non plus.

— Et tu ne peux pas quitter ta famille et vivre ta vie comme tu l’entends ?

— On ne quitte pas ma famille, sauf les pieds devants.

— A ce point ?

— Oui, très traditionaliste, confirma Driss, écuré

— Et qu’est-ce que tu veux faire avec moi ?

— Profiter de chaque journée qui me reste pour t’aimer. Enfin, si tu es d’accord bien sûr.

Je roulai sur lui.

— Et comment que je suis d’accord, dis-je en l’embrassant.

— Et tu vas accepter qu’on se sépare ?

— Je ne veux pas y penser. Fais-moi l’amour.

Sa queue grossit presque instantanément. Je posai un préservatif et repris ma place. Je guidai son sexe vers mon anus et je me laissai glisser dessus 

17-

Je rentrai chez moi en fin de matinée, des étoiles plein la tête. J’avais passé la nuit avec un homme tendre, galant et, ce qui ne gâchait rien, joliment membré. Il m’avait l’amour amoureusement et m’avait amenée au septième ciel.

Certes, j’avais déjà connu un orgasme avec Patrick, mais ce n’était pas la même chose. Patrick était marié avec Joëlle et jamais il ne la quitterait pour moi.

— Bien dormi ? me demanda Maman, un brin taquine.

— Oui, très bien ! répliquai-je, pas dupe pour deux sous de ses sous-entendus.

Driss m’aimait. Je l’aimais. On savait pertinemment tous les deux que ça ne durerait pas et on avait la ferme intention de profiter du moindre moment pour savourer le plaisir que l’on se donnait. Mais se voir à l’hôtel n’était pas la solution.

— Maman, je voudrai te demander quelque chose. Et à Papa aussi, bien sûr. Mais je veux t’en parler avant quand même.

— Je t’écoute, dit-elle, cette fois sans taquinerie ni sous-entendu.

— Voilà, j’ai passé la nuit avec un garçon. Il a vingt-deux ans. On s’est connu au supermarché pendant mon job d’été. Ça passe plutôt bien entre nous. Mais il y a un problème : il ne peut pas me recevoir chez lui car il est en coloc.

— Et tu voudrais donc qu’il vienne ici ?

Je fis oui de la tête.

— Bon, bon Moi, je n’y vois pas d’inconvénient tant qu’il ne fout pas le bordel.

— Il y a encore d’autre chose que je ne t’ai pas dit. Il est marocain. Et il ne reste que trois mois en France avant de repartir définitivement dans son pays.

— Et ?

— Rien d’autre.

— Tu es amoureuse de lui ?

— Je ne sais pas mais je me sens bien avec lui.

— Et quand il va partir, tu y as pensé ?

— Oui. On sait que la rupture va être difficile mais on a quand même décidé de profiter du temps qu’il nous reste.

— Très bien alors. Tu n’auras qu’à en parler à midi.

Comme convenu, j’exposai mon cas pendant le déjeuner.

— Eh bien dis-donc Frangine, tu ne perds pas de temps !

— Je n’y vois pas d’inconvénient dis Papa. On sera heureux de faire sa connaissance. Mais on se réserve quand même le droit de le mettre dehors s’il nous manque de respect ou s’il ne se tient pas comme il faut.

— Je suis sure que Driss est quelqu’un de très respectueux, dis-je, espérant ne me pas m’être trompée sur mon amant. Si je vous le présente le week-end prochain, ça va ?

— Oui, dit Maman.

Puis elle se tourna vers Léa.

— Puisqu’on en est à parler petit ami, quand est-ce que tu nous présentes officiellement la tienne ?

Léa resta interdite avant de me hurler dessus :

— Espèce de salope ! Tu m’avais promis de ne rien dire ! On peut pas te faire confiance !

— Hé ! Ho ! Calme-toi ! intervint Maman. Sarah n’a rien dit du tout. Tu n’imaginais quand même pas qu’on ne se douterait de rien ?

— Mais comment

— On sait additionner un et un : d’abord, on trouve que tu passes beaucoup de temps avec Nadège, ensuite, tu te pomponnes un peu plus que d’habitude quand tu vas la rejoindre. Et enfin, ton père vous a entendues une fois en train de vous faire plaisir.

Léa vira au cramoisi.

— Invite-là dimanche alors, proposa Papa.

— Ok, répondit Léa d’une petite voix.

La discussion en resta là. Les non-dits étaient sortis de l’ombre et tout le monde s’en portait mieux. Surtout Léa qui souffrait intérieurement de cette situation.

— Je peux te parler ? demanda Léa en passant la tête dans l’encadrement de la porte.

— Oui bien sûr, entre.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Du tri, répondis-je en jetant tous mes dessous sur le lit.

— Je voulais m’excuser pour tout à l’heure.

— Ce n’est rien.

— Je n’ai jamais osé parler de Nadège un peu à cause de toi. J’avais peur que Papa et Maman prennent mal mon homosexualité depuis que tu as décidé de passer ta vie en fille. Je ne t’en veux pas, rassures-toi.

— C’est sûr que les parents auraient préféré que l’on ait des vies normales, mariage, enfants et tout ça. Mais Maman m’a dit plusieurs fois que l’on était libre de nos choix de vie, d’aimer qui on voulait, filles ou garçons. Tout ce qui leur importait était qu’on soit heureuse. Simplement heureuse. Alors tu n’as aucune raison de te cacher. C’est pour ça que j’ai parlé de Driss. Avec lui, ce sera fini dans deux mois. Mais je veux en profiter à fond. Et tu peux en faire autant avec Nadège.

— Merci surette.

Et étrangement, Léa me prit dans ses bras pour un câlin.

Je repris mon vidage de tiroirs.

— C’est à toi ? demanda Léa en soulevant la guêpière blanche que m’avait offert Patrick.

— Oui. C’est Joëlle, l’esthéticienne et amie de Maman, chez qui je vais, qui me la donnée car trop petite pour elle, mentis-je.

Car Léa, qui était de plus en plus proche de moi qu’elle ne l’avait jamais été avec Thomas, n’avait pas besoin de savoir que j’avais eu une liaison avec le couple. Liaison qui m’aurait amenée à dévoiler le côté caché de la sexualité de nos parents.

— Elle est superbe ! s’extasia Léa. Tu me la prête ?

— Si tu veux. Mais tu me la rends !

— Promis. Tu as des bas ?

— Quelle couleur ?

Léa éclata de rire.

— Décidément, Frangine, tu m’étonnes de plus en plus. Et dire qu’il y a à peine un an, tu ne voulais pas entendre parler de jupes et talons hauts !

— Comme quoi

— Tu m’aides à la mettre ? demanda Léa en se déshabillant.

Le monde à l’envers. L’an passé, c’était ma sur qui me travestissait. Aujourd’hui, j’agrafai une guêpière sur son corps de rêve.

— Tu penses que Nadège va aimer ?

— Je te dirai ça tout à l’heure. 

18-

Léa m’envoya un SMS dans la soirée pour me dire que la guêpière avait plu à Nadège et que ça l’avait rendu folle. Je venais de trouver ma prochaine idée de cadeau.

Comme convenu, nous présentâmes nos amoureux et amoureuse à nos parents. Si on connaissait déjà Nadège, Driss était le petit nouveau. Et comme je m’y attendais, il fut irréprochable. Sans que je demande quoi que ce soit, Papa et Maman lui proposèrent de dormir à la maison quand bon lui semblerait.

Quant à ma sur, elle ne se privait plus de montrer sa passion pour Nadège, entre baisers et caresses pas toujours discrets. Driss était beaucoup trop pudique pour se laisser aller à de telles familiarités.

Maman avait pris soin de ne pas cuisiner du porc mais Papa ne pouvait pas faire l’impasse sur une bonne bouteille. Driss remercia chaleureusement Maman pour cette attention et ne critiqua aucunement la présence d’alcool sur la table.

Sitôt le café pris, les filles s’isolèrent dans leur chambre. Et très vite, les bruits feutrés ne laissèrent aucun doute sur ce qui s’y passait. Driss me regarda avec un air coquin.

On ne s’était vu qu’une fois dans la semaine. Et si mes envies me poussaient à en vouloir plus, la raison nous freina naturellement. D’abord, j’avais des études à mener. Et même si ce n’était qu’une prépa, le niveau était élevé. Ensuite, aussi généreux soit-il, Driss n’avait pas des moyens illimités pour payer un hôtel, fut-il bon marché.

Je le pris par la main et gagnai ma chambre.

Driss ne disait rien, ne m’imposait rien mais je sentis que mes dessous chics lui plaisait, rien qu’à voir ses yeux brillants lorsque ma jupe tomba au sol et la façon délicate de caresser le nylon qui recouvrait mes jambes ou de suivre la jarretelle jusqu’à mon string pour dégager mon sexe et le sucer avec gourmandise. Ces préliminaires ne firent qu’exacerber mon désir pour mon amant et son sexe qui allait me pénétrer jusqu’aux tréfonds de mon être.

L’orgasme fut presque immédiat. Driss continua de me ramoner. Mes gémissements se mêlèrent à ceux de ma sur et, quelques minutes plus tard, à ceux de Maman.

Les semaines qui suivirent furent un enchantement. Driss s’installa chez nous. Mais il ne squatta pas pour autant. Il passait deux ou trois nuits dans sa collocation, ce qui me permettait de me reposer. Et d’étudier plus sereinement. 

Les menus du week-end étaient parfumés aux couleurs du Maroc. Sans parler des pâtisseries venues d’une de ses amies.

Léa et Nadège instaurèrent une sorte de garde partagée : une semaine chez nous, une semaine chez Nadège.

Mais le temps passa trop vite à mon gout et l’échéance inéluctable approchait à grand pas. Driss passa les deux dernières semaines la maison. On faisait l’amour tous les soirs, passionnément, presque frénétique, ne désirant pas perdre la moindre minute pour caresser et baisers nos corps.

Nous passâmes notre dernière nuit à l’hôtel. On s’endormit tard dans la nuit.

A mon réveil, Driss n’était plus là. Juste un mot sur l’oreiller. Et un écrin.

« Pour ma princesse, ma perle du désert, celle qui m’a donné les plus beaux moments de ma vie. Je t’aimerai toujours. »

J’ouvris l’écrin. Une fine chaîne en or sur laquelle était accrochée une perle grise.

J’éclatai en sanglots.

Je rentrai chez moi, totalement déprimée.

Maman me serra contre elle, sans dire un mot, partageant mon chagrin. Dès le départ, je connaissais la règle et les risques mais j’avais beau y être préparée, la douleur était là, aussi forte que si Driss m’avait plaquée sans un mot. On avait convenu de ne plus s’appeler ni de nous donner des nouvelles. Loin des yeux, loin du cur.

Je me plongeai dans mes livres pour oublier Driss, sa peau, son odeur, ses étreintes. Même Léa et Nadège restèrent discrètes dans leurs démonstrations affectives et silencieuses dans leurs ébats.

Les fêtes de Noël et de fin d’année se profilaient à l’horizon. Le thème du Nouvel An était les personnages du cinéma. J’annonçai que je n’y participerai pas. Ma séparation avec Driss ne m’incitait pas à faire la fête.

Maman ne fit aucun commentaire sur ma décision. Mais j’aurai du savoir qu’elle n’en resterait pas là.

Il était prévu que nous passions Noël chez mes grands-parents paternels, à Rennes.

Mes grands-parents, Jacques et Sylvie étaient de jeunes retraités d’à peine soixante ans. Ils avaient eu Papa très vite. Un accident d’amour. Papi avait fait sa carrière à la SNCF comme conducteur de trains, tandis que Mamie avait lentement, mais surement, gravit tous les échelons qui allaient de la simple secrétaire-comptable à responsable de la paie dans une société spécialisée dans les réseaux télécoms. Un rachat suivi d’une restructuration l’avait incitée à profiter d’un plan de licenciement et de la prime substantielle qui allait avec pour profiter de la vie.

Et de la vie, ils en profitaient ! Les billets de trains à bas prix les envoyaient visiter l’hexagone. Et c’était tout juste s’il ne fallait pas prendre rendez-vous des mois à l’avance pour aller les voir.

Papa n’était pas fils unique. Il avait un frère plus jeune de dix ans qui vivait la tête dans les étoiles. Au sens propre du terme. Célibataire endurcit, il se baladait aux quatre coins de la planète, et plus particulièrement dans tous les observatoires pour mener à bien ses recherches en astrophysique. Philippe était l’extra-terrestre de la famille et on ne le voyait que très rarement.

De même, Léa ne fut pas du voyage, ayant choisi de passer Noël dans la famille de sa copine.

Mes grands-parents paternels ne m’avaient jamais vraiment intéressée. Toujours tirés à quatre épingles, je les trouvais pompeux, maniérés. En d’autres termes : chiants.

Je ne les avais pas revus depuis le printemps précédent où ils étaient venus à Paris. A cette époque, j’étais punie de jupe et ils n’avaient vu que Thomas mais pas Sarah. Je ne savais pas non plus s’ils étaient au courant ou pas. J’avais bien essayé de leur tirer les vers du nez mais ni Maman, ni Papa ne m’avait répondue. J’en conclus que la surprise serait totale.

Et ce fut le cas. 

— Mais qui est cette demoiselle ? demanda Mamie alors que j’entrai dans leur pavillon.

— Ton petit-fils ! déclara Papa.

— Allons bon ! Voilà autre chose ! Et c’est quoi cette lubie ?

— Pour la faire court, Thomas, à l’occasion d’une soirée déguisée, a trouvé que s’habiller en fille était bien plus cool que d’être en garçon.

Mamie me toisa de la tête aux pieds et inversement.

— Pas très féminin ça, déclara-t-elle.

C’est sûr que mon jean, mes boots à larges talons et mon pull ne rentraient pas dans la ligne des tenues dans lesquelles je l’avais toujours vue : jupe droite, jambes nylonnées, escarpins ou bottes à talons, maquillage impeccable. A soixante-trois ans, elle n’avait rien à envier aux femmes bien plus jeunes.

Mais avec ma féminité toute nouvelle, Mamie m’apparaissait sous un nouveau jour.

Quant à Papi, il ne fit aucun commentaire. Et si Mamie était toujours sur son trente-et-un, Papi n’était pas en reste avec ses costumes impeccables et des chaussures cirées. Autant dire que notre look décontracté détonnait.

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