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bienvenue au club – Chapitre 1

bienvenue au club - Chapitre 1



bonjour,

Cette histoire est fictive. Comparée à "marie ma meilleure amie", jespère que vous allez lapprécier.

Si vous l’aimez, dite-le moi et je continuerai à écrire.

Jai toujours détesté les jeux de cartes. Les jeux de société, déjà, je naime pas trop, mais les parties de cartes, genre tarot-belote, ce nest pas vraiment lidée que je me fais dune soirée top délire. Et pourtant je dois bien ladmettre : en ce moment, je ne mennuie pas du tout. Il y a même longtemps que je ne me suis pas autant concentrée, car le jeu auquel je suis en train de jouer demande un peu de réflexion.

En fait, tout a commencé hier, au Décathlon où je travaille trois jours par semaine, quatre heures par jour. On sest croisés tout à fait par hasard au rayon équitation où il venait choisir des gants et, bien sûr, comme ça faisait bien deux ans quon ne sétait pas vus (je ne mets plus les pieds au club), on a fait un petit point sur nos vies respectives. Cétait très naturel, très sympa, pas du tout forcé.

Il y a plusieurs années de ça, javais eu un petit coup de cur pour Guillaume. Je le trouvais beau, très doux, un peu réservé, et je trouvais quil montait bien à cheval. Je crois quil mavait remarquée aussi et que je lui plaisais pas mal, parce quil était particulièrement gentil avec moi. Mais javais 15 ans. Il en avait 10 de plus, ce qui fait quà part des regards appuyés, on navait pas échangé grand-chose. Quand on sest dit au revoir (je suis un peu là pour bosser, quand même) je me suis demandée sil se souvenait de tout ça. Il a eu lair dhésiter à me dire quelque chose et puis, pfuiiiiiit, zou ! Il a disparu. Dun coup, comme ça.

Cest quand je lai revu, deux heures plus tard, que jai commencé à me dire que, finalement, il se souvenait peut-être de quelque chose. Jétais cette fois à la caisse et, quand jai passé la cravache quil venait de choisir devant le lecteur de codes-barres, jai fait létonnée, avec un sourire innocent comme je sais bien le faire :

Trois ans sans se croiser et maintenant deux fois en quelques heures On est peu de choses, hein ?

Javais juste oublié ceci. (Il a montré la cravache.)

Ah ! Et on dit des femmes quelles nont pas de tête,

Il ma rendu mon sourire. Avec ses petits yeux noisette et sa petite tignasse brune, cest son sourire qui me faisait craquer, autrefois. Ses mains, aussi, des mains aux doigts assez longs, avec quelque chose de féminin. Jai senti quil était gêné et quil voulait ajouter quelque chose, mais il y avait maintenant deux personnes derrière lui, qui faisaient la queue et, du coup, les conditions nétaient pas idéales pour se taper une nouvelle discussion. Cest sans doute ce qui la forcé à se lancer :

Dis, ça te dirait quon prenne un verre ensemble ou quon aille se faire un ciné ? Enfin quon se revoie, quoi Quon nattende pas que le hasard fasse bien les choses ou que jaie besoin de me racheter un tapis de selle.

Pas très subtil comme approche, mais jétais drôlement contente parce que javais bien envie de le revoir et même si je nai plus 15 ans, je naurais pas osé le lui proposer moi-même. Jai dit que oui, évidemment, avec plaisir, ok pour un verre ou même un repas ensemble, histoire davoir un peu de temps cette fois (oui, moi aussi, je peux avoir de laudace à mes heures). Je lai pris de court, alors il a proposé de venir me chercher à la fin de mon boulot. Et jai dit oui, bien sûr, enchantée que jétais.

Donc me voilà maintenant chez lui, en train de jouer aux cartes et, cest marrant, jaime ça.

Au début, il était prévu quon aille au resto, mais moi, je naime pas tellement les restos du coin, alors je lui ai demandé sil ny avait pas plutôt quelque chose à boire et à manger chez lui (vu que chez moi, eh ben cest chez mes parents, quoi). Eh bien, il y avait au moins à boire, vu que je suis en train de finir ma deuxième margarita. Dailleurs, je nen refuserais pas une troisième si je navais pas peur de devenir vraiment trop bavarde et de commencer à dire de grosses bêtises.

Bien entendu, on sest déjà raconté beaucoup de choses : son boulot, le mien, mes études, pourquoi jai laissé tomber le cheval (fallait choisir entre ça et la danse), Ses amies aussi et mes copains. Mon copain, en fait, parce que jusquici, de vrai copain, je nen ai eu quun. Jai très vite précisé à Guillaume quon se voyait peu et quen général, ses jeux vidéo passaient avant moi.

Je me rends compte que je lui ai dit beaucoup de choses, en fait, et que sur lui, jen sais toujours très peu. Il ma appris quil vivait seul, mais à voir la décoration de son appartement, jai bien compris quune femme a dû jouer un rôle important : il y a des tapis épais au sol, sur lesquels on est dailleurs assis en ce moment, les coussins foisonnent sur le divan, il y a des aquarelles accrochées au mur et des rideaux et des voilages bordeaux aux fenêtres Bref, on nest pas dans lappartement typique dun célibataire. En tout cas, on nest pas chez Éric, mon soi-disant copain.

Cétait donc bien naturel de lui demander combien de temps il avait habité ici avec son amie, si elle était partie depuis longtemps, pourquoi elle était partie, et sil voyait quelquun dautre en ce moment. Il a ri, il a parlé dun « feu roulant de questions » auquel jaurais essayé de le soumettre et finalement, il na pas répondu. Jai alors insisté et cest là quil ma fait cette proposition bizarre :

Tu connais le pouilleux, Christelle ?

Qui ça ?

Pas qui, quoi. Le pouilleux. Un jeu de cartes. Le but, cest de faire des paires pour éliminer petit à petit toutes les cartes quon a en main, et de ne pas rester avec le valet de pique, sinon on perd.

Ça me rappelle quelque chose, oui. Mais tu veux pas quon fasse un pouilleux massacreur, quand même ? que jai demandé, un peu inquiète.

Non non non, ni massacreur ni déshabilleur, juste ciel !

(Juste ciel : le genre de truc que jai jamais entendu dire par personne dautre que lui).

Non, cest un pouilleux différent, un pouilleux inquisiteur : celui qui gagne a le droit de poser la question de son choix au perdant et lautre est obligé de répondre et de dire la vérité.

Mais quest-ce qui nous force à dire la vérité ?

Rien, cest vrai. Mais quand on nest pas très entraîné (et je ne pense pas que tu le sois), la vérité, cest ce qui vient à lesprit tout de suite. Si tu réfléchis avant de répondre, je saurai que tu mens.

Et toutes les questions sont permises ?

Rien nest hors limites, sauf si tu souhaites quon sen fixe tout de suite Cest toi qui vois.

Non, non, ça sera pas la peine, jai conclu.

Jétais très sûre de moi, convaincue de pouvoir mentir si cétait nécessaire.

On est donc là, avachis, lui et moi, sur des tapis au milieu de coussins moelleux, chacun ses cartes en mains, et si tout ça demande un peu de réflexion, cest parce que tout en éliminant une paire de rois noirs, je me demande quelle question je vais bien pouvoir poser à Guillaume. Jai presque envie de perdre, pour que ce soit à lui den trouver une dabord.

Eh bien justement, le valet de pique reste tout seul comme un gros bêta dans ma main, après être plusieurs fois passé des miennes aux siennes et ainsi de suite : jai perdu.

La question de Guillaume arrive aussitôt. On voit quil sest préparé et quil na pas attendu le dernier moment pour réfléchir, lui.

Quest-ce que tu préfères en toi ? Physiquement parlant ?

Bonne question, qui en plus ne me gêne pas trop car jai plusieurs réponses possibles. Jai un physique plutôt ordinaire, je ne suis pas très grande, plutôt mince, même si dans les 55 qui saffichent sur la balance, 2 ou 3 kg sont à mon avis de trop quelque part, peut-être au niveau de mon ventre. Jai un bel ovale de visage, un front assez haut et de beaux yeux verts, soulignés aujourdhui par une touche de mascara. Mes lèvres sont fines et la supérieure dépasse un petit peu de lautre, ce qui me donne un air boudeur qui, à ce quon me dit, a son charme.

Jai aussi dassez jolies jambes, je crois, et une paire de fesses sur laquelle je vois parfois se poser le regard des garçons – mais il y a deux choses que jaime vraiment bien chez moi. Je choisis dannoncer à Guillaume la seconde, parce que la première, ce sont mes seins et que, par principe, je ne dis pas aux garçons que jaime mes seins.

Mes cheveux.

Et cest vrai que jai de beaux cheveux, blonds avec des reflets châtain, à la fois longs et frisés. Ils sont si longs quils me tombent presque sur les hanches, en large éventail, mettant en valeur la courbure de mes reins quand je me cambre un peu. Oui, jaime bien mes cheveux et je le dis à Guillaume. Il se satisfait de la réponse – dailleurs il na pas le choix – mais il pourrait quand même confirmer que jai de beaux cheveux, le goujat !

On recommence le jeu, en ne distribuant cette fois-ci que 15 cartes, pour que ça aille plus vite. (Cest moi qui lai suggéré parce quà ce rythme, je sentais que je nétais pas près den apprendre beaucoup sur lui.) Cette fois-ci, il perd. Haha !

Et quest-ce que toi, tu préfères chez moi ?

Oui, je sais quil attendait plutôt une question sur lui mais, après tout, cen est une aussi, et pas des plus faciles. Je ne suis pas mécontente de moi.

Jaime bien ton cou.

Je suis un peu surprise. Pas déçue, non, mais surprise.

Ah bon, cest ce que tu préfères ?

Oui. Jaime bien le reste, mais le cou, je crois que cest ce que je préfère, Enfin, ce que jappelle le cou, cest à dire ce qui commence en dessous du menton et des oreilles, et qui finit par là

Et son doigt trace devant moi une ligne courbe qui va dune épaule à lautre en passant par la petite fente qui marque la naissance de mes seins.

Je crois finalement quà lui aussi, mes seins plaisent. Il est un peu coincé, alors il appelle ça « le cou », comme au 18ème siècle, mais ça mamuse. Cest vrai que ce nest pas la première fois de la soirée que je vois son regard traîner de ce côté-là. Jai rien contre, dailleurs. Je lai déjà dit : jaime bien mes seins.

Et jaime bien Guillaume aussi, décidément.

Nouvelle manche. Cette fois-ci encore, cest lui qui perd. Jai préparé ma botte secrète, qui devrait le pousser (enfin, jespère !) aux confidences :

Est-ce que tu avais vraiment oublié dacheter une cravache, tout à lheure ?

Là, jai pris un petit risque, tout de même, parce que si jamais il me dit simplement oui, jai pas lair trop maline. Mais ça valait la peine : je le vois rougir. Cest rapide, parce quil se maîtrise bien, mais je lai vu rougir, jen suis sûre.

Disons que javais déjà un bon stock de cravaches chez moi et que jaurais pu me passer dune nouvelle.

Coquine, je suis sur le point de lui demander ce quil peut bien faire de toutes ces cravaches, mais je trouve la question un peu trop olé-olé et je ne veux pas casser lambiance. Parce que vraiment, je commence à bien aimer lambiance quil y a entre nous.

Quatrième manche, il perd encore ! Jai de la chance. A mois que, finalement, ce soit lui qui en ait ? Parce que finalement, cest moi qui mavance le plus de nous deux, à faire toutes les questions. Jen ai justement une qui me vient, mais je ne sais pas si Jhésite, jaimerais bien en trouver une autre, celle-là pourrait le choquer. Oh puis tant pis, jy vais, cest juste pour rire. Il a dû en entendre dautres, de toutes façons.

Est-ce quil tarrive de comment dire ça ? De faire ce que font tous les garçons de temps en temps ?

Un petit silence. Le sourcil droit se lève et rien quà ça, je vois quil a compris où je voulais en venir, mais quil ne va pas me faciliter les choses, ça non.

Sortir les poubelles ? Prendre une douche ? Jouer à la Playstation ? Regarder des films pornos ?

Petit malin, va. Je ris pour bien lui montrer que je ne prends pas ma propre question très au sérieux. Mais jai quand même bien envie de connaître la réponse. Alors je minaude.

Noooon, tu sais bien ce que je veux dire, allez

Euuuuh Nan.

Moi, un tout petit peu agacée :

Te faire un petit plaisir. Faire comme si tu faisais lamour, mais tout seul.

Je narrive même pas à dire le mot et cette fois-ci, cest moi qui dois être en train de rougir. A nouveau le sourcil droit se lève, mais toujours très posé, Guillaume me répond juste :

Oui, ça marrive.

Et il commence aussitôt à ramasser les cartes pour une nouvelle manche.

Juste « oui », comme ça, et cest tout. Mais je ne vais pas le laisser sen tirer aussi facilement, alors jenchaîne en ayant lair aussi détaché que possible, pendant quil est occupé à distribuer :

Et ça test déjà arrivé En pensant à moi ?

Bravo, Christelle ! Déchaînée, tu es !! Je ne sais pas si cest leffet margarita, mais là, je crois que tas réussi à le surprendre. En fait, je regrette déjà la question et jaimerais bien pouvoir rembobiner la scène et passer rapidement à autre chose. Mais Guillaume, lui, est déjà revenu de mon audace et de sa surprise :

Tss-tss, ça, Christelle, cest une deuxième question.

Ouf ! Cool. Ce petit rappel du règlement mévite une réponse gênante, que ce soit un oui ou un non.

Je perds rapidement la cinquième manche. Cest enfin à lui de poser des questions. Cest bien, ça mévitera de dire de nouvelles conneries.

À propos de ta dernière question commence-t-il, et il laisse un moment sa question en suspens, histoire de ménager ses effets.

Oui ?

Quelle est la réponse que tu aurais préférée ?

Ah tiens, je ne lavais pas senti venir, celle-là. Une petite vague de chaleur me monte une nouvelle fois aux joues et, en même temps, jai comme une sensation nouvelle, très agréable, dans le bas de mon ventre – un peu comme des papillons. Jhésite un tout petit instant avant de choisir de dire la vérité.

Oui.

Je ne sais pas si cétait le bon choix. En tout cas, je sens mon cur se mettre à battre un peu plus fort dans ma poitrine. Je ramasse très vite les cartes, sans regarder Guillaume. Je sais que depuis ma réponse, ses yeux sont posés sur moi. Jai limpression que la soirée vient de prendre un tournant et jai à la fois peur et envie de découvrir ce quil y a derrière.

On commence vite une nouvelle manche, quil perd. Ou que je gagne, comme on veut. Mais je me sens toute chose, maintenant, et je lui avoue que je nai pas de question toute prête. Que je narrive pas à en trouver. Et pourtant je voudrais bien et je suis bien embêtée, parce que je nai pas envie que le jeu sarrête.

Alors cest simple : soit on arrête et jai gagné, soit on continue avec une variante sans questions. Cest comme tu préfères.

Ben je préfère la variante, forcément. Cest quoi ?

Ses yeux me sourient :

Cest un mélange de pouilleux déshabilleur, que tu connais sûrement, et de pouilleux embrasseur. Celui qui gagne peut ou bien demander à lautre denlever un vêtement (cest le perdant qui choisit lequel) ou bien dêtre touché par le perdant à lendroit de son corps quil désigne : la main, le pied, le cou, le nez, etc. Par exemple, si tu gagnes, tu peux me demander de toucher tes cheveux.

Je fais les yeux ronds.

Et tu les touches avec quoi ?

Avec la partie de mon corps que moi, le perdant, je garde le droit de choisir. Mon nez dans tes cheveux, par exemple.

Jaimerais bien son visage dans mes cheveux, en ce moment, ça cest vrai. Je ne sais pas trop où va nous mener ce nouveau jeu, mais lidée me plaît bien.

OK, on y va.

Je perds la première manche et jattends quil dise son choix. Maintenant quon a commencé, je suis un peu tendue.

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