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Christine VI : Midlife Crisis – Chapitre 6

Christine VI : Midlife Crisis - Chapitre 6



Le mois de janvier 2019 est un mois complètement hystérique. Côté professionnel, je dois prendre mes marques dans mes nouvelles fonctions, ce qui n’est pas évident du tout. Côté privé, je dois apprendre à gérer ma double vie. J’essaie ainsi de "partitionner" mon cerveau en trois parties : une partition professionnelle, un autre famille et une pour Alina.

Si mon activité cérébrale est ainsi forte intense, il en est de même pour mon activité sexuelle. Non par le fait de ma femme avec qui j’ai deux rapports ce mois-là, mais à cause d’Alina que je vois à onze reprises, le plus souvent après le travail, moment auquel mes nouvelles fonctions me servent d’alibi parfait, mais également tous les vendredis à midi. En janvier, nous avons ainsi dix-sept rapports sexuels et pratiquons la sodomie à cinq reprises.

J’ai notamment une folle journée le mercredi 9 janvier. J’ai attaqué le matin à 7h avec une trentaine de mails à traiter, suivi d’une séance avec la direction à 11h. La pause de midi se déroule devant mon écran. A 17h, j’ai effectué dix heures de travail non stop. Mes yeux se croisent. A midi, j’avais eu le temps de lire un message d’Alina qui m’annonçait avoir mis un porte-jarretelles pour aller travailler, détail qui m’excitait particulièrement. Je dois être chez moi à 18h15 au plus tard et Alina le sait. Elle me dit de passer quand même. Je fonce. J’arrive à 17h30 passée. Pas de préliminaires : deux positions, trois minutes de baise sauvage et je file après un passage express par la salle de bains. Vingt minutes plus tard, j’arrive chez moi et découvre mon épouse dans la même tenue. Je remets ça. Christine prend un pied incroyable, multiplie les orgasmes, vante mon endurance. Je n’arrive juste pas à jouir, j’ai tout laissé chez Alina. Je profite de la préparation à la sodomie pour "recharger les batteries". Mais il me faut en tout près d’une demi-heure de pénétration pour sortir quelques gouttes. Christine est comblée et ce sera la dernière fois.

Car deux semaines plus tard, le vendredi 25 janvier au soir, Christine s’installe en face de moi, dans le fauteuil du salon. Je sens immédiatement qu’elle va me dire quelque chose de désagréable. Cela ne rate pas. Mais cela va bien au-delà de ce que j’imagine :

— Florent, je veux que tu saches que j’ai des doutes sur ta fidélité.

— Je

Elle me coupe la parole :

— Je ne veux rien savoir ce soir. Je vais te laisser une semaine pour t’expliquer.

Je suis abasourdi et je crains ce qu’elle va m’annoncer.

— J’aimerais que tu me dises pourquoi je n’arrive jamais à te joindre les vendredis à midi depuis un mois. Et certains autres jours aussi. Mais surtout, j’aimerais bien savoir à qui était destiné l’ensemble de lingerie que tu as acheté avant Noël, sachant que tu ne m’en as pas offert.

Je ne peux plus respirer. J’essaie de donner le change, mais c’est impossible dans ces conditions. Je ne dis rien, fixe la télévision. Christine se lève :

— Jeudi prochain, ici, pour en reparler.

Elle s’en va dans la chambre. Je suis pétrifié. J’ai donc été vu par quelqu’un en train d’acheter l’ensemble pour Alina. La tuile. L’immense tuile.

Christine m’annonce cela la veille de l’invitation surprise que j’avais prévue pour ses 44 ans. J’abandonne illico l’idée. Je les lui souhaite d’ailleurs du bout des lèvres. Elle remercie tout de même.

Je passe une semaine affreuse et le mot est faible. Je fais des efforts immenses pour me concentrer au travail, pour entrer dans ma bulle. Je couche tout de même avec Alina le mardi 29 en fin de journée. Je ne lui dis rien, évidemment. Par contre, elle me fait comprendre qu’elle ne se contentera pas de ce genre de relation éternellement et, sans avouer ses sentiments, me dit assez explicitement qu’elle aimerait vivre avec moi. Dans la voiture ce soir-là, je me dis que je n’ai vraiment que ce que je mérite. Dans quel pétrin me suis-je fourré ?

Le jeudi 31, à 22h, Christine vient me rejoindre au salon. Jour J. Heure H. Je n’ai rien préparé et je me lance à l’eau :

— Christine, la première chose que j’aimerais te dire, c’est que je t’aime. Du plus profond de mon âme, je sais que tu es la femme de ma vie. Même si notre couple est dans une période très difficile, même si quelque chose cloche entre nous, même avec toutes ces tensions. Je sais que je suis lâche et que je n’affronte plus nos problèmes. Je les fuis. Je ne parviens plus à trouver la clé, mais surtout, je n’ai plus envie de la chercher. Je suis las, fatigué.

Christine hoche la tête.

— Je constate que nos analyses sont similaires. Nous n’arrivons plus à surmonter les difficultés ensemble comme nous le faisions auparavant. Et tu le dis justement, c’est surtout parce que nous ne voulons plus faire de pas dans la direction de l’autre actuellement. La situation se dégrade depuis deux ans environ et on regarde ça d’un oeil distrait. J’ai pu penser que nous étions trompés par notre sexualité. Nous faisons peut-être beaucoup moins l’amour mais c’est toujours aussi bon.

— Tout à fait d’accord.

— Tu devais t’expliquer mais je dois te dire ce que je pense : aujourd’hui, nous devons faire un break. Ne te méprends pas sur mes mots. Ne les crains pas. Je veux vivre ici, avec toi, en famille, pour toujours. Mais nous nous tuons à petit feu, nous abandonnons notre couple. J’y ai beaucoup réfléchi et je ne vois pas d’autres solutions. Je pense que notre couple a besoin de souffler et de se régénérer. De faire table rase pour mieux se retrouver.

Mon coeur va exploser. J’ai peur. Tellement peur.

— Et si on ne se retrouvait pas ?

— Je n’ai absolument aucun doute sur le fait que nous nous retrouverons. Ce n’est qu’une question de temps.

— Combien de temps ?

— Le temps qu’il faudra pour avoir envie de revenir l’un vers l’autre. Ce sera une mois, six mois, un an. On verra. Le temps de retrouver ce désir irrépressible de refaire de nos vies un bonheur quotidien. L’un pour l’autre. De réinventer chaque jour notre amour comme nous l’avons fait jusqu’ici.

Silence. Long. Pesant. Violent. Je le brise d’une confidence.

— J’ai envie de coucher avec d’autres femmes, d’avoir des aventures.

Mon épouse se met à pleurer.

— Tu vois, tu n’es pas si lâche. Tu l’as dit en premier. Je n’osais pas. Moi aussi, Florent, je ressens la même chose que toi. J’étouffe en ce moment, je n’arrive pas à décompresser. J’aimerais mais n’y parviens pas. J’ai des envie de séduction. Je ne sais pas si j’aurais envie de succomber, mais je ressens terriblement le désir de séduire et d’être draguée par d’autres hommes.

— On fait quoi?

— On est libre.

— Dans quelles conditions ?

Christine réfléchit, mais elle sait déjà ce qu’elle va dire.

— Il ne faut pas que les enfants se doutent de quoi que ce soit. On doit se couvrir mutuellement sans aucune ambiguïté, rancoeur ou jalousie.

— Ok

Après une pause, Christine ajoute :

— Encore une condition : tu arrêtes illico avec Ali.

Je manque de tomber du canapé.

— Une de nos amies t’a vu acheter la lingerie. Elle m’a demandé ce que j’en avais pensé. Et comme je n’ai rien reçu, j’ai compris qu’il y avait quelqu’un d’autre. Quant à savoir que c’était pour elle, elle parle trop et elle a congé les vendredis. Et les mardis. Mais tu arrêtes tout de suite, car Ali ne m’a jamais caché son affection pour toi et aujourd’hui, je sais que coucher avec toi n’est pour elle qu’une étape.

Christine se lève, je fais de même. Nous nous enlaçons longuement. Je lui demande :

— On couche encore ensemble, nous ?

— Non. J’y ai réfléchi. Ça ne ferait qu’altérer notre désir. Dès maintenant, nous ne sommes qu’un couple en apparence pour nos familles et nos amis. Pour le reste, nous sommes colocataires.

Elle m’embrasse sur la joue et quitte la pièce. Je reste seul, déboussolé. J’ai besoin de prendre du recul. Christine a mûri sa réflexion depuis plusieurs jours, voir plusieurs semaines. De mon côté, je peine à voir la liberté, je vois un gouffre devant moi. J’ai peur, je le savais. Lâche.

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