— Je me suis fait quatre mecs aujourd’hui !
— Tu vas me faire vomir, répond Danielle.
Je vais découvrir au fil des jours suivants que c’est un rituel. Tous les soirs quand Ingrid rentre, elle déclare son tableau de chasse.
— Et toi Chris, t’en es à combien ?
— Sept. Ou huit ? Non, sept.
— Oh la vache, quelle veinarde ! Je crois que je vais aller tapiner avec toi !
— Verboten ! Répond Christelle en riant. Ça fait partie de l’accord. Tu suis tes cours en priorité. Le cul passe après.
Penaude, Ingrid dépose ses affaires, croise le regard de Danielle.
— Qu’est-ce qu’il y a Dany ?
— Il y a que si tu ne files pas direct sous la douche pour cesser de sentir le mec, je t’y colles moi-même
— Chiche Non ! Arrête Dany, lâche-moi ! Au secours les filles, on me veut !
Danielle a saisi la blonde par la taille. Elle a une force incroyable, Ingrid n’a pas pas pu résister. L’une portant l’autre malgré ses protestations et ses mouvements, nous les voyons disparaître dans la salle de bains. On entend des cris, des rires, puis le bruit de l’eau qui gicle. Dans les jours à venir, ce sera souvent comme çà
— Ingrid fait des études?dis-je.
— Oui, répond Christelle. J’ai un peu de mal avec elle, mais j’arrive a lui faire suivre ses cours malgré son addiction.
— Elle est vraiment accro à ce point ?
— Tu n’as pas idée Ça lui pris très tôt. Je veux pas entrer dans les détails, mais elle s’est mise à baiser avec ses deux frères, puis son père. Chaque fois que c’était possible, elle choppait des garçons pour baiser. C’est limite si elle ne les violait pas. Et puis çà s’est très mal terminé. Sa mère n’a pas supporté et elle s’est suicidée. Son père la abandonnée Les affaires sociales s’en sont mêlées, mais quelle que soit la famille d’accueil, Ingrid n’a pu résister à son appétit et draguait tous les mecs présents. Elle a un peu foutu le bordel partout ou elle est passée. Alors Monsieur N en dernier recours m’a proposé de la prendre en charge. Et je suis arrivée à la contrôler au moins partiellement. Tu sais quoi ? Les premiers temps, une fois rentrée, elle se mettait un vibro dans la chatte toute la soirée ! Elle ne le fait plus à présent et elle a un comportement presque normal, si on peut dire. Je ne sais pas pourquoi, peut-être ma bonne influence sur elle ?
— Oh putain
— Non, pas à ce point là ! Termine t-elle sur un grand éclat de rire.
Comme tous les soirs, c’est détente collective dans le salon. Sauf que ce soir là, Odile ne s’est pas mise à l’écart et son rire clair détonne par rapport à sa discrétion habituelle. Quelques jours plus tard, elle m’avouera avoir échangé un premier baiser d’amour avec le jeune interne
On est vendredi. Nicole a laissé tomber ses cours au contraire d’Odile qui a du retard à rattraper. Ingrid également est plongée dans un livre. Et ma curiosité naturelle prend le dessus.
— Tu lis quoi ?
— C’est un livre sur la volcanologie. Je fais des études pour être géologue. Mon rêve serait de travailler sur les volcans, je les adore.
— Moi ils me foutent la trouille, dis-je en pensant au cataclysme déclenché par le Santorin de sinistre mémoire chez les immortels.
— Pas moi ! Il sont pointus, chauds, pleins de liquides brûlants Si j’étais une géante, je révérai de m’empaler sur l’un d’entre eux pour recevoir ses jets brûlants dans la chatte pendant une de leurs éruptions, oh ouiiiii !
Je la regarde bouche bée.
— T’es dingue.
— Oui !
Elle éclate de rire. C’est malin Et puis soudain, le portable de Chris se met à vibrer sur la table.
— Oui ? Oh, bonjour altesse Oui bien sur, je suis toujours disponible pour çà. Comment ? Ah ? Oui évidement çà peut poser problème. Je te rappelle pour te dire si c’est possible.
Elle a l’air ennuyé
— Un problème ? Demande Danielle.
— C’est le prince Hassan W Il organise une autre fête chez lui demain soir et comme d’habitude, il me sollicite. Sauf que cette fois, il me demande si je peux amener deux autres filles pour des amis à lui. C’est ennuyeux, il va falloir que j’aille voir des copines pour leur demander si elles veulent faire un extra C’est dommage, c’était bien payé.
— Eh attend ! Intervient Ingrid. Moi je veux bien faire la seconde gratis, surtout si les mecs sont bien foutus !
— Tu veux m’accompagner ? Ma foi pourquoi pas ? Mais attention Ingrid : il s’agit de jouer l’« escort-girl » mais pas de baiser. Sur ce plan, le prince a été très clair.
— Aucune importance. Avec un peu de chance, il sera chaud !
J’ai sursauté intérieurement. Elle a bien dit « Hassan W… » ! Je saute sur l’occasion.
— Pas la peine de contacter une de tes consurs, dis-je. Si tu veux Christelle je veux bien faire la troisième, ne serait-ce que pour te remercier de ce que tu fais pour moi, et à plus forte raison s’il n’est pas question de coucher avec les mecs. Et même si j’ai l’habitude.
Christelle me regarde avec étonnement. Elle ne s’attendait pas à çà ? Elle me regarde de la tète aux pieds. Est-ce que mon physique conviendra pour escorter un mec de la très haute ? Du moins c’est ce que j’imagine qu’elle pense. Toujours est-il qu’elle réfléchit quelques secondes.
— Pas question de coucher, je te le confirme. Ce sera dans le contrat Tu t’en sens capable ?
— J’ai connu bien pire. Et puis je suis curieuse de voir comment çà se passe chez les princes ?
— A coups de bite comme partout !
— Ingrid !… Très bien Christine, c’est d’accord. J’ai plusieurs tenues dans le dressing, il y en a sûrement une qui devrait t’aller.
Le lendemain, Christelle passe une partie de la journée à me briefer, comment je dois me comporter, qui je vais rencontrer, comment je dois réagir J’écoute avec application, même si depuis que je fréquente les immortels au plus haut niveau, je sais parfaitement comment me comporter dans une société huppée. A l’heure dite, nous sommes trois princesses, maquillées, coiffées et toilettées avec soin. Christelle a revêtu une somptueuse robe de soirée longue noire alors que j’ai opté plus pour le genre robe de cocktail qui s’arrête juste en dessous du genou. Quant à Ingrid, elle a choisi une robe tube moulante, très très sexy, qui ne demande qu’à sauter à la moindre sollicitation !
Le prince nous envoyé une limousine avec chauffeur. Waw. Nous nous retrouvons à la résidence du prince ou nous l’avons espionné la première fois. Mais cette fois, je suis vraiment l’intérieur. Et Philippe est à son poste dans le sous-marin, aux aguets devant ses écrans et prêt à lancer ses ordres par radio aux agents du SIA si nécessaire.
Le prince nous accueille aimablement. Il est accompagné de deux autres hommes du même age que lui. Et je sursaute au contact de l’un d’eux. C’est un immortel !
Lui aussi l’a senti. Il me regarde avec curiosité. Christelle fait les présentations, le prince en fait autant. Il s’appelle Hicham A homme d’affaire de passage sur la cote d’azur. Il se propose alors de m’accompagner. Et çà arrange tout le monde, car Ingrid fait déjà de grands sourire au troisième homme qui commence à avoir chaud !
— Puis-je vous offrir mon bras mademoiselle ? Me propose Hicham. Voulez-vous que nous allions faire un tour sur la terrasse ?
— Ce sera avec plaisir Monsieur.
Hicham est très distingué, très poli. Je comprend que nous isoler sur la terrasse a pour but de mieux nous connaître. Aussitôt isolés, il me salue respectueusement.
— Hicham A , premier cercle au sein de la lignée de Mardouk, me dit-il en me baisant la main. Mes respects.
— Christine Gautier, dis-je sur le même ton, euh de la lignée de Zeus.
— Christine Gautier ? Dit-il surpris. J’avais bien senti que vous étiez une immortelle de haut rang, mais je ne m’imaginais pas à ce point. On raconte des tas de choses extraordinaires sur vous au sein de notre lignée. On dit que vous avez atteint le quatrième cercle ? Quel honneur de vous rencontrer en personne !
— Restons-en au troisième cercle pour l’instant, dis-je en rougissant. Pour le quatrième ce n’est pas encore officiel.
— Puis-je vous demander pour quelle raison vous êtes escort-girl aujourd’hui ?
— Je suis, disons en mission spéciale. Aussi j’aimerai d’abord que vous me disiez comment vous connaissez le prince Hassan ?
— Je connais le prince depuis quelques années tout simplement. Je considère que nous sommes bons amis. J’ai mis à profit son rang et ses relations au sein des Émirats pour booster mes affaires. Et vous ? Vous me parliez de mission ?
Dois-je lui faire confiance ? Cette rencontre est-elle vraiment fortuite ? Je sens que oui. Alors je me fie à mon intuition. Je vais lui révéler au moins partiellement le but de ma présence ici.
— Connaissez-vous la jeune femme en robe noire avec qui il se trouve ? C’est elle la raison de ma présence ici.
— Non. Et pourtant il me semble l’avoir vue en photo avec le prince à son domicile. Elle lui ressemble beaucoup, mais çà ne peut être elle. Hassan me disait qu’elles dataient d’au moins quinze ans. Et elle est bien trop jeune, non ? Mais J’ai ressenti quelque chose d’étrange dans son énergie, quelque chose que je n’ai jamais rencontré ?
— C’est çà le mystère. Tout porte à croire que c’est bien la même personne. Et tout en elle est déroutant.
Alors je lui résume les constats que j’ai fait et les découvertes du SIA à son sujet. Je conclus en disant qu’elle a tout d’une extraterrestre ! Mais Hicham fronce les sourcils.
— Et si tout simplement il s’agissait d’une
— D’une quoi?dis-je.
Que m’a t-il dit ? J’espère amis lecteurs que vous ne m’en voudrez pas de garder cette information au chaud pour l’instant. Mais ce que m’apprend Hicham me laisse abasourdie.
— Mais Çà existe ? Dis-je.
— Oui bien sur. Je ne peux être affirmatif vu que je n’en ai jamais rencontré. Ils sont rarissimes vous savez. Vous n’en avez jamais entendu parler ?
— Punaise non ! Je n’aurai même jamais imaginé que çà puisse exister ! Mais comment le savoir ? Et pourtant, vous avez raison, çà expliquerait bien des choses ! Mille tonnerres ! Mais çà change tout ! Plus question de la traiter comme une simple criminelle Venez avec moi. Je dois savoir ce que le prince et elle se racontent.
Nous revenons dans la salle. Je cherche Christelle et le prince. Un serveur nous apprend alors qu’ils sont avec un petit groupe d’amis dans un petit salon voisin. Peux t-on y aller ? Oui. Mais quand je pousse la porte je reste bouche bée
Eh bien dis donc, Ingrid Il y a une dizaine de couples dans le salon. Ingrid est debout au centre, déjà quasiment à poil, se balançant lascivement au son d’une musique orientale. Elle achève de déshabiller le troisième « client » qui semble aux anges si j’en juge par la taille de la bosse qui déforme son caleçon. Elle se frotte en soupirant contre l’homme. Une chienne en chaleur, pas croyable, pire que moi dans mes meilleurs moments ! Et l’érotisme est contagieux, car je vois d’autres couples commencer à se caresser, des mains baladeuses se glisser sous les robes et les jupes, d’autres descendre entre les jambes, des regards gourmands s’échanger quand ce n’est pas déjà des langues chargées de salive. Putain ! C’est en train de partir en partouze !
Dans un angle, un peu en retrait, je vois Christelle et Hassan. Eux n’ont pas l’air de vouloir se mêler à l’orgie qui débute. Christelle m’a vue et semble ennuyée. Sans doute regrette t-elle de m’avoir emmené dans ce qui ressemble à un piège provoqué par l’appétit sexuel d’Ingrid ? Je répond à son interrogation muette d’un haussement d’épaules à son intention, l’air de dire « c’est pas grave ». Je me colle à Hicham.
— Vous allez me baiser, lui dis-je à l’oreille.
— Pardon ? Euh oui bien sur, si vous voulez. Avec plaisir naturellement mais… votre mission ?
— Justement, je veux entendre ce qu’ils vont se dire. Suivez moi.
J’ai compris que Christelle et Hassan ne vont pas participer. Ils ont un problème à résoudre, çà se voit Au contraire, ils se lèvent et sortent sur le balcon qui jouxte le petit salon. Il n’y a pas de micros à cet endroit. Je me jette dans le fauteuil le proche possible de la porte-fenêtre et je pousse mon audition au maximum.
— Euh que voulez vous que je vous fasse ?
— Bouffez moi la chatte ! Ou baisez moi, comme vous voulez ! Ben tant qu’à faire, faites moi du bien!
Hicham est un amant délicieux Il s’est agenouillé, a relevé ma robe, écarté mon string et plongé sa tète entre mes jambes. Oh putain ! Ça fait quelques temps que je n’ai plus baisé avec mon corps féminin, et je suis en manque ! Me concentrer, je dois me concentrer Je diminue ma sensibilité et tend l’oreille. OK, c’est bon, malgré l’ambiance sonore, je peux suivre la conversation J’entends le prince en premier.
— Est-tu certaine de ta décision mon amie ?
— Oui Hassan Je suis lasse, répond Christelle. Annule les derniers contrats et rembourse les demandeurs.
— Pourquoi maintenant ?
— Les derniers jours m’ont laissé comme la tète vide. J’ai l’impression de me réveiller avec la gueule de bois. Quelque chose s’est brisé. Je n’ai plus envie de tuer. Ce besoin a soudain disparu, envolé. C’est fini, j’arrête
— Alors, tu acceptes de revenir avec moi dans l’émirat ?
— Non. Je ne peux pas. Mes filles ont besoin de moi, tu peux me comprendre ? Et même si, je ferai autre chose. Je partirai, je disparaîtrai Je sais pas.
— Il y a quand même un problème Notre employeur
Sur le fauteuil, je ne perd rien de la conversation, et j’ai du mérite ! Car Hicham fait consciencieusement son travail, en train de me baiser avec application. Il m’a allongé sur le fauteuil, mes jambes relevées au-dessus de ma tète. Et il me fait du bien l’animal, presque trop !
— Que veux tu dire ? Tu parles de « C » ?
— Oui Ils t’ont assigné une nouvelle cible pour la semaine prochaine.
— Non Hassan, je ne veux plus
— Je comprend. Mais que compte-tu faire ? Tu les connais, ils ne te lâcheront pas comme çà
Putain, je jouis !!! Pendant quelques secondes, je perd le fil de la conversation, assourdie par mon propre feulement lorsque l’orgasme me submerge ! Et merde Quand je reprend mes esprits, je vois Christelle au-dessus de moi qui me regarde avec un mélange d’étonnement et d’amusement.
— Ça va ma chérie ?
— Trop bien, dis-je à la fois furieuse et comblée.
— Tu n’étais pas obligée, me souffle t-elle à l’oreille.
— Oui, mais Hicham est trop bon, putain !
Je les vois sortir du petit salon. Hicham a continué à me baiser consciencieusement pendant l’échange. Flûte ! Je continuerai volontiers la séance, mais il faut agir sans tarder. Et Hicham m’interroge du regard.
— Que faisons nous ? Dit-il.
— On a du boulot ! Lui dis-je. Mais avant, je te termine, j’ai trop envie !
Je me jette à genoux, engloutit sa bite et lui fait une fellation finale comme je sais à présent les faire. Il ne tarde pas à gémir et un flot de sperme se déverse dans ma gorge, que j’avale jusqu’à la dernière goutte. Puis je me rajuste rapidement et l’entraîne à ma suite en dehors du petit salon. Christelle et le prince ont disparu. Plus tard, Philippe du SIA m’apprendra qu’ils ont simplement été dans les appartements privés du prince pour une séance de baise bien plus soft que le déchaînement que nous avions vu la première fois. A ce moment là, je ne le sais pas et m’arrête sur le perron de la résidence.
— Hicham, j’ai besoin de toi. J’ai besoin d’aide de la part de nos dieux tutélaires.
— Je suis à tes ordres. Commande, j’obéis.
— Cette femme, Christelle est une tueuse professionnelle, mais elle est en train de changer. Elle ne veut plus tuer, mais je suis presque sure qu’elle est piégée par son employeur. « C » désigne la CIA. Ben oui. Elle doit être coincée et ce n’est pas à mon niveau que ce problème se résoudra. De ton coté, si ton idée est exacte, alors je te demande de contacter le cheikh Hussein et de lui rapporter tout ce que tu as vu ici et tout ce qu’on s’est dit. Je vais en faire autant de mon coté avec Kostia. Ils décideront ce qui doit être fait, car moi je dois le dire humblement, je ne le sais pas et j’ai trop peur de prendre une décision malheureuse.
Hicham me quitte après un dernier baiser sur la main. Quel charmeur Je reste perdue dans mes pensées sur le perron un long moment. Christelle réapparaît quelques dizaines de minutes plus tard. Elle s’est rajustée, remaquillée et rien dans son attitude ne laisse supposer le trouble qui l’agite. Elle est souriante, et me regarde avec curiosité.
— Comment te sens-tu ma chérie ? J’espère que tu n’as pas fait çà seulement par devoir ?
— Non, non, dis-je ne me forçant à rougir. En fait, Hicham était très gentil et j’ai eu envie. C’est drôle, c’est la première fois depuis longtemps que je baisai pour le plaisir et pas pour du fric Ça t’arrive aussi de le ressentir ?
— Plus souvent que tu ne l’imagines. Bien nos cavaliers nous ont laissé, notre boulot est terminé. On rentre rejoindre les autres filles ?
Dans la limousine qui nous ramène, je repasse en boucle les événements de la soirée. J’essaie de remettre en ordre mes idées. Et soudain je sursaute.
— Chris !
— Oui ?
— On a oublié Ingrid
—
Épisode à suivre…