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Chroniques immortelles – Chapitre 4

Chroniques immortelles - Chapitre 4



Mais comment diable ais-je fait pour me retrouver là Et qu’est-ce que je fous ici ? Pourquoi Antinea m’a t-elle demandé, quasiment « ordonné » de me rendre dans ce coin perdu de Thaïlande à la rencontre de ce vieux villageois ?

On est au printemps 2015. J’étais venue passer quelques jours à Mikro Kea, juste pour le plaisir de faire connaissance avec d’autres immortels et surtout de retrouver Antinea, ma chérie, ma confidente, ma complice. Lors de notre première rencontre, je l’ai combattue à la lutte dans le gymnase antique et l’ai battue par ce qui est une sorte de tricherie je dois bien le dire, une prise de judo qui n’a rien à voir avec les règles de la lutte grecque. Mais notre amitié a commencé ainsi.

Et justement, ce matin là, nous sommes au gymnase pour quelques combats.  Bon moyen pour les immortels de dépenser leur trop plein d’énergie et d’apaiser des tensions s’il en survient ou de faire connaissance avec d’autres membres. Plusieurs combats se sont déroulés. L’arbitre demande à la fin de chacun si quelqu’un d’autre veut combattre, lorsque je vois Antinea se lever, retirer son chiton et descendre sur le sable.

— Qui veux-tu affronter ?

— Christine ! Dit-elle en riant.

Ah ben çà je ne m’y attendais pas ! Je devine qu’elle veut sa revanche. Sous les applaudissements, je retire de bonne grâce mon chiton et la rejoint sur le sable. Comme le veux la coutume, nous sommes quasiment nues, vêtues d’un simple pagne qui rendrait jaloux le premier string venu. Déjà, je me met en garde, lorsque Antinea m’arrête d’un geste.

— Ceci ne sera pas un combat ordinaire, dit-elle. Nous n’appliquerons pas les règles de la lutte, mais celle du judo !

— Du judo ??? Si j’avais su, j’aurai mis un kimono !

Je suis interloquée. Le judo, je connais, je l’ai pratiqué longtemps quand j’étais homme dans ma vie précédente. Je suis ceinture noire. Jusqu’à preuve du contraire, Antinea ne l’est pas. Ou veux t-elle en venir ? Mais je comprend vite ! Une fois, deux fois non ; dix fois, vingt fois, je me retrouve à terre ! Antinea me les fait toutes : harai goshi, kata guruma, uchi mata, tout y passe sans que je puisse rien faire !

Après mon vingtième vol plané, je capitule ! J’avoue ma défaite. Je suis épuisée, couverte de griffures. Antinea vient alors réclamer le prix de sa victoire : elle retire son pagne et en souriant vient s’asseoir sur mon visage, sa chatte au contact de mes lèvres. Je m’exécute avec délice, plonge ma langue dans son vagin, la fouille, lui faisant venir des gémissements de plaisir. J’adore la lécher ! Je ne sais pas comment elle fait, mais son jus est sucré, avec des arrières-goûts de miel. Et c’est presque à regret que je la laisse se retirer une fois sa jouissance acquise.

Nous achevons de nous laver dans un des bassins des thermes qui jouxtent le gymnase.

— Depuis quand pratiques tu le judo ? Tu en avais déjà fait lors de notre première rencontre ?

— Non jamais, me dit-elle. J’étais vexée de ma défaite. Alors j’ai fait trois jours de stage pour m’en imprégner à fond.

— Hein ? Non, ce n’est pas possible. Trois jours ? Tu a appris toutes les techniques du judo en trois jours ?

Elle rigole devant ma mine ébahie. Puis soudain redevient sérieuse.

— Christine, tu ne t’en doutes peut-être pas, mais tu possède des facultés rares chez les nouveaux immortels. La plupart ne parviennent jamais à quitter le premier cercle, ou alors très lentement. Mais toi, à l’instar de quelques autres très rares, tu progresses  rapidement et avec une facilité déconcertante.  C’est dire que mon père et les fondateurs comptent beaucoup sur toi au sein de notre communauté. C’est pour çà que je voudrai que tu fasses quelque chose de spécial.

Pour rappel, tous les immortels n’ont pas les mêmes facultés. Le premier cercle dont je faisais partie il y a quelques mois, sont des protéiformes capables de pousser et transformer leur corps ou leurs facultés au limites de ce que l’espèce humaine peut engendrer. Dans le second cercle dont je fais à présent partie, il  est possible de se transformer en êtres « surhumains » ou en animaux réels ou imaginaires. Le troisième cercle que j’ai une fois effleuré dans des circonstances tragiques peut induire des transformations chez d’autres personnes. Quant aux « Fondateurs », tels que Kostia et ses frères ou Antinea, ils ont la réputation d’être capables de manipuler les éléments. La légende dit que Zeus avait pouvoir sur la foudre et les orages, et je suis bien placée à présent pour savoir que ce n’est pas une légende J’y reviendrai une autre fois.

— Je voudrai que tu rencontres un homme, un maître parmi les immortels, reprend Antinea. Tu vas te rendre en Thaïlande dans la ville de Khaem Son, et tu rencontreras Monsieur Wong. Il saura que tu viens de ma part et ce qu’il doit faire.

— En Thaïlande ??? Mais pourquoi faire ?

— Tu le verras sur place

Et voilà comment je me retrouve trois jours plus tard dans l’aéroport Suvarnabhum à attendre mes bagages.  La demande d’Antinea ressemblait bien plus à un ordre qu’à un souhait, et on ne décline pas un ordre de sa part. Antinea, c’est Kostia au féminin. Chez les immortels, on dit qu’elle a les mêmes pouvoirs et la même force de décision de son père, et que quand elle utilise ce ton de commandement, on se contente d’obtempérer.

Je suis crevée Vol avec escale, heureusement en « first class » (merci la carte bancaire magique estampillée Kostia!) départ dans l’après-midi depuis Athènes sur un vol XXX (pas de pub…) vers Abu Dhabi, puis vol de nuit vers Bangkok. Il est dix heures locales, j’ai récupéré ma valise et je n’ai pas la moindre idée de ce que je dois faire à présent. Antinea m’a simplement dit : tout est prévu ! Avec çà, je suis bien avancée

— Mademoiselle Gautier ?

Je sursaute. C’est une jeune Thaïlandaise qui m’a apostrophée ainsi. Plutôt grande, quelques centimètres de moins que moi, tee-shirt court, mini-jupe, assez sexy, une jolie fille. Le comité de réception ?

— Oui c’est moi; bonjour. Vous êtes ?

— Je m’appelle May, dit-elle souriante en me tendant la main. Je suis chargée par Monsieur Wong de vous réceptionner.

— Enchantée May. Quelle est la suite du programme ?

— Je dois vous conduire à votre hôtel. Monsieur Wong nous attend demain. Il a pensé que vous auriez besoin d’un peu de repos ?

J’ai besoin de repos en effet. Et de me rafraîchir également.  Après presque vingt quatre heures de voyage, je cocotte ! Il fait lourd, moite, chaud. Une nuit de repos ne sera pas de trop. Je me laisse entraîner par la jeune femme et cherche à la déchiffrer dans la navette qui nous emmène à l’hôtel. Elle a combien ? Vingt, vingt deux ans ? Elle fait tellement jeune. J’espère que ce n’est pas une professionnelle ? Ce qui est sur, c’est que ce n’est pas une immortelle. La « signature énergétique » est formelle. C’est une fille ordinaire.

— Et vous, quelle est votre fonction auprès de Monsieur Wong ?

— Monsieur Wong est mon père adoptif. Je l’assiste dans son quotidien.

— Vous êtes adoptée ? Je suis désolée Vous avez perdu vos parents ?

— Oui. Quand les Japonais ont attaqué la Thaïlande, mes parents ont été tués dans un bombardement et je me suis retrouvée toute seule. Monsieur Wong m’a recueillie.

— C’est c’est une triste histoire Mais ???

Quelque chose vient de faire « tilt » dans ma tète. C’est impossible ?

— Mais les Japonais ont attaqué la Thaïlande en en 1941 ? Or vous avez quel age me dites vous ?

— Quatre vint un ans, me répond t-elle tranquillement ! Bientôt quatre vingt deux. J’avais huit ans. Je suis née en 1933.

Je suis sidérée ! Elle me balance çà tranquillement ! Comment est-ce possible. Elle serait une immortelle malgré tout ? Mais comment se fait-il que je n’ai rien ressenti ?

— Je devine ce que vous vous dites. Non, je ne suis pas une immortelle. C’est Monsieur Wong qui a bloqué mon développement physique le jour de mes vingt ans. Vous êtes une immortelle vous aussi ? Madame Antinea m’a dit le plus grand bien de vous.

— Antinea est venue ici ?

— Oui, il y a quelques semaines pour voir Monsieur Wong.

Cette fois je suis estomaquée Il existe un principe très strict chez les immortels : « pour vivre heureux, vivons cachés ». Il est strictement interdit de révéler notre nature à qui que ce soit d’autre qu’un immortel. Or cette « jeune femme » est parfaitement au courant de la mienne, ainsi que celle d’Antinea ! Qui est ce Monsieur Wong qui se permet ainsi de violer impunément une ou plusieurs règles fondamentales des immortels ? Dans le doute, je préfère répondre de façon évasive.

— « Valar morghulis », dis-je. Personne n’est immortel, tout le monde doit mourir un jour n’est-ce pas ?

Elle me fait un petit sourire. A t-elle compris l’allusion ? C’est dans un état second que nous arrivons à l’hôtel Fichtre ! Un hôtel six étoiles ! Je suis bien contente de n’avoir pas à payer la note. On ne s’est pas fichu de moi 

Quelques instants plus tard, je me délasse avec délice dans la luxueuse salle de bain de notre chambre. Enfin quand je dit luxueuse Tout est luxueux. L’hôtel est luxueux, la chambre est luxueuse et je compte bien aller bronzer d’ici un moment au bord de la luxueuse piscine. C’est tout juste si je ne me suis pas endormie dans la baignoire ! Quand j’en sors enroulée dans une serviette de bain, c’est pour profiter de la vue du plan d’eau et de la ville au loin. May est en train de ranger nos affaires.

— Vous prenez quel lit mademoiselle ?

— Euh peu importe, celui-ci fera l’affaire. Et puis s’il te plaît, appelle moi Christine ; et tu me dis « tu », je préfère.

— Entendu Christine, répond t-elle en souriant. Puis-je prendre une douche à mon tour ?

— Bien sur, tu n’as pas besoin de me demander permission de quoi que ce soit.

Je souris ; Elle est adorable. Notre chambre a des lits séparés très larges. Dommage ! Parce que je me dis que la petite May est vraiment craquante malgré ses quatre vingt un printemps, et je commence à récupérer du voyage ! Il ne me déplairait pas de Ah ! Arrête Christine, chasse ces pensées, tout le monde n’a pas autant envie de baiser que toi ! Et je repense à ce Monsieur Wong, et pour la centième fois je me dis, mais qu’est-ce que je fous ici ?

J’ai du m’assoupir quelques minutes May revient les cheveux encore mouillés, juste vêtue d’une sortie de bain. Elle est vraiment très belle et je ne peux empêcher des frissons de plaisir de me parcourir de la tète aux pieds à sa vue.

— Tu veux que je te fasses un massage ?

— Un massage thaïlandais ? Un vrai ?

— Oui, bien sur.

Je n’ai jamais eu l’occasion Oh ben oui, pourquoi pas ? Elle me fait allonger sur le dos et commence son massage par les pieds comme le veux l’usage. Minute après minute, elle remonte lentement tous les muscles de mon corps. Et je me rend compte alors d’où vient le savoir-faire d’Antinea. May a des mains de déesse ! A tous les coups, c’est elle qui lui a enseigné son art. Des frissons de bien être me parcourent le corps. Et comme à l’habitude, mon envie de baiser augmente sans arrêt au fil des minutes. Je suis sur le dos, je n’y tiens plus. Je la regarde à présent le regard gourmand, vibrante de désir, et May s’en est  évidement aperçue. Je pense qu’elle savait aussi comment la séance de massage allait dégénérer.

Je me suis redressée, je lui prend le visage entre mes mains. Elle est trop belle ! Ces yeux en amande, cette bouche charnue, les pommettes légèrement saillantes, une peau de pèche brune, et ce sourire, tellement indissociable de l’image qu’on se fait de la Thaïlande ! Je l’embrasse. Et elle me rend mon baiser. Je suis tendre, c’est une femme, j’ai envie d’être tendre Nous nous embrassons longuement, puis je la fait allonger. Je me débarrasse de ma serviette et ouvre sa sortie de bain. Elle a la peau douce, satinée, des petits seins, menus mais fermes que j’agace du bout de ma langue lui arrachant des soupirs de plaisir. Elle me caresse la tète en même temps. J’ai envie de la faire frémir, alors je descend ma main vers son entrejambe.

— Mais ?

J’ai complètement ouvert sa sortie de bain. Stupéfaite, je découvre un pénis fièrement tendu !

— Mais ??? Tu tu es un homme ???

Un travesti ! Je suis médusée ! Pas un seul instant je n’ai douté de sa nature féminine. May se redresse alors inquiète, comme une enfant prise en faute.

— Je suis une katoï, dit-elle, vous dites transgenre en France je crois. Vous êtes fâchée ? Vous vous auriez préféré que je sois une fille ? Je suis désolée. Madame Antinea avait dit que je vous plairait beaucoup comme çà.

Je commence à encaisser la surprise. Et finalement, je ne la trouve pas désagréable.  Antinea… J’aurai du me douter qu’elle me ferait ce genre de tour, elle me connaît trop bien ! May se demande ce qui va se passer. Alors je lui fait un grand sourire.

— Non, je ne suis pas fâchée, j’ai seulement été surprise. Au contraire, j’aime beaucoup, c’est très étonnant. Mais tu me dis que tu aurai pu être une fille ?

— Je suis née fille Monsieur Wong m’a fait devenir garçon parfois quand je le lui demandai ou que c’était nécessaire. Je ne me suis jamais vraiment décidée. Alors je préfère être une katoï, çà me convient.

Je me rallonge à coté d’elle. Nouveau terrain de jeu en perspective !

— Ou en étions nous ?

Nous reprenons nos embrassades. Étrange situation ! Une fille dans le haut, un garçon dans le bas. Successivement je m’occupe de la fille, puis du garçon Je passe des ses lèvres à ses seins, de ses seins à sa queue . May se comporte d’abord en fille. A son tour elle vient, sa tète entre mes cuisses. Elle me lèche longuement me générant des ondes de plaisir incessantes. N’en pouvant plus, je reviens sur elle en soixante neuf, pour savourer intensément sa queue fine mais parfaite, ses boules menues mais fermes.

May sombre progressivement dans l’extase. Elle me supplie de me comporter en homme ? Elle sait tout de ce que je suis capable de faire ! Alors, je me mue en hermaphrodite, développe une queue de taille moyenne comme je les aime, et je la pénètre la faisant crier de plaisir. Et on se caresse, on se caresse, on se caresse ! Pas une centimètre de peau n’échappe à nos attouchements. Nos caresses continuent quand je lui demande enfin de se comporter en homme et que son sexe à son tour vient pénétrer ma chatte. Nos caresses se poursuivent encore après l’explosion de notre plaisir qui me laisse sans force et la chatte remplie de cette liqueur épaisse que produisent les hommes

Repos complet. Nous passons le reste de la journée à l’hôtel. Je m’offre une copieuse sieste, dans les bras de mon amante. Et après un repas en soirée au bord de la piscine, nous nous endormons serrée l’une contre l’autre dans le même lit étroit

Le lendemain, bien reposée, un petit avion taxi nous conduit depuis l’aéroport jusqu’à une piste en terre à coté de Khaem Son. La résidence de Monsieur Wong ? Non, un aérodrome privé d’un de ses amis. Un pick-up nous attend. May conduit et s’engage sur des chemins de terre de plus en plus étroits à travers une nature devenu rapidement sauvage pour déboucher sur une petite maison modeste au toit de palmes, bâtie au milieu d’une clairière soigneusement entretenue. Ambiance fermière : quelques cochons divaguent en liberté, des poules, un potager à proximité ou se trouve un homme en sarong, fort occupé à nettoyer ses cultures. Serait-ce lui Monsieur Wong, cet homme à l’aspect tellement ordinaire ?

— Bonjour père, lance May. Je te présente Mademoiselle Christine.

L’homme se redresse, se retourne en souriant, mais je vois soudain son visage se figer de surprise.

— Harmonie ?

Quoi ?

(épisode a suivre.)

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