Cette frénésie de sexe entraine des tas de questions durant et après ces dix jours. Je me demande notamment si j’étais "un peu coincée" avant de le rencontrer ou si je deviens "libertine" à son contact ? Pourquoi n’avais-je jamais simplement osé faire l’amour ailleurs que dans un lit ou dans une chambre ? Pourquoi est-ce que j’aime tellement le sucer alors que j’ai toujours détesté ça ? Pourquoi suis-je si libre avec lui et pas avec Jérémy ? Pourquoi est-ce que je n’ai jamais eu envie de porter des strings ? Qui est cette Muriel de la soirée du 18 juillet ? Tant de questions dont je n’ai pas la réponse. Alors qu’il n’y avait pourtant que deux jours que nous étions "ensemble", j’avais ressenti un immense vertige, un vide sidéral le dimanche 13 juillet. Mes parents avaient invités des amis et j’avais été contrainte de rester à la maison. Je m’étais masturbée à sept reprises pour calmer mon désir.
Je suis également déconcertée par le désir sans cesse plus puissant que je ressens pour Damien. J’ai envie en permanente de faire l’amour avec lui, de le sentir en moi, de jouir encore et encore. J’ai une affreuse sensation de manque dès que nous nous quittons, je n’avais jamais ressenti cela, jamais avec une telle violence. Certes, j’aimais beaucoup faire l’amour, nous le faisions de manière régulière avec Jérémy. En comparant avec des copines en couple, la fréquence de nos rapports sexuels se situait somme toute dans la moyenne. Avec Damien, je pourrais le faire six ou sept fois par jour et me masturber à côté. C’est fou
La veille de mes vacances, son départ de la maison le dimanche 20 juillet, est horrible. En l’absence de mes parents, il avait passé la nuit à la maison. Au réveil, j’étais inquiète, j’avais mal au ventre. La proximité du départ ? Peut-être. Dans la matinée, je l’avais sucé jusqu’au bout et j’avais avalé. J’avais fait cela très naturellement, sans vraiment réfléchir. Quand j’avais senti son sperme dans ma bouche, j’avais simplement dégluti. Deux fois. Je ne voulais pas partir. Quand j’y repense, je me dis que mon attitude ce matin-là avait certainement pour but inconscient d’être encore plus intime de Damien, de lui montrer mon amour passionné et fou.
Car avant midi, avant que Damien ne s’en aille (mes parents pensaient rentrer à cette heure-là), pendant qu’il m’embrassait, il avait soulevé ma jupe longue bleue pétrole, fendue sur la jambe gauche; il avait descendu mon string, m’avait tournée et il avait tenté de me sodomiser. Léchée, doigtée, j’avais senti son gland déchirer mon anus. J’avais mal mais j’en mourrais d’envie. Debout et plaquée contre la porte de ma chambre, j’avais la tête qui tournait. L’intensité de ce moment m’amenait à la limite de l’évanouissement. Il avait poussé doucement, sans insister. Pas possible d’aller plus loin, j’avais l’impression que son gland faisait la taille d’un pamplemousse. Il était resté quelques secondes dans mes fesses avant de se retirer.
Et il était parti. J’avais pleuré tout l’après-midi, enfermée dans la chambre. En fin de journée, Bénédicte était venue me réconforter, me disant d’être heureuse et d’en profiter. Je n’avais aucune envie de partir en vacances mais je n’avais malheureusement pas le choix : mes parents fêtaient leurs 25 ans de mariage.
Jérémy, Damien. Damien, Jérémy. Que dois-je faire ? Mes vacances tournent autour de cette question. Je doute, je pense, je réfléchis, je cherche. Je me cherche : qui suis-je vraiment ? Cette fille modèle, réservée, pudique, généreuse, serviable, dont la vie semble tracée, écrite ? Celle qui aime faire l’amour le soir, dans la douceur d’un lit ? Ou suis-je cette hédoniste gourmande, obsédée, quasi nymphomane, capable de baiser dans les toilettes d’un bar ? Je suis obligée d’admettre que ce sont deux aspects de ma personnalité, je suis un peu des deux. Je connais bien la première mais elle vient trop tôt, trop vite. Je ne suis pas prête. Je ne connais pas la seconde, ses limites me sont inconnues, elle est comme une drogue merveilleuse qui coule dans mes veines. Elles me font peur, chacune à leur manière.
Je me masturbe énormément durant les vacances. J’ai besoin de jouir beaucoup. Damien me manque terriblement. J’ai un préservatif dans mon sac. J’essaye avec une banane : trop mûre, je l’écrase. Je vais discrètement me racheter des capotes et j’utilise le manche de ma brosse à cheveux (pas top), un concombre (parfait mais à usage unique) et une télécommande (à éviter). Le meilleur compromis est finalement la carotte. Il y en a plein le frigo et je prends beaucoup de plaisir. Je dois juste être discrète, car personne ne comprend pourquoi leur nombre diminue si rapidement.
Un soir, très excitée, je vais même jusqu’à glisser la carotte entre mes fesses. Je n’ai pas de lubrifiant et c’est un peu compliqué. Je l’introduis tout de même un peu et me masturbe ensuite. Je remplace la carotte par un doigt. Puis un second. Oui, je me mets deux doigts dans le cul et j’ai du plaisir, beaucoup de plaisir ! J’imagine Damien, je le vois, je le sens. De mon autre main, j’excite mon clitoris et j’ai un orgasme puissant. En nage, au bord de l’essoufflement, je dois prendre une douche très fraiche pour reprendre totalement mes esprits. Et me rendre compte de ce que je viens de faire.
Je compte les jours qui me séparent du retour. Je sais que je devrai faire un choix avant le retour de Jérémy en septembre. Pour l’heure, j’ai envie de retrouver Damien, ses caresses, ses baisers, ses mains, son torse, sa voix. J’ai envie de faire l’amour et, n’ayons pas peur des mots, de me faire baiser, sauter, pénétrer, enfiler, défoncer. J’ai très, très envie de le sucer. J’ai envie de lui plaire, de voir briller ses yeux. Je suis prête à tout.
Nous rentrons le 9 août. Damien est à l’aéroport. Je suis très touchée qu’il soit venu même si nous ne pouvons pas nous saluer à cause de la présence de mes parents. Je l’appelle, rendez-vous le soir à la campagne : minijupe noire, chemisier rouge, soutif et talons hauts. Le string est dans le sac. Damien est tout de blanc vêtu, lumineux. Je me gare à côté de lui, je sors de la voiture, un baiser et tout de suite, je sens son sexe dur contre mon bas ventre. Je ne tiens plus : j’ouvre son pantalon et dirige son sexe dans le mien. Baisée dans un parking, entre deux voitures, comme une pute. Mais bon, un mois plus tôt, rien que ma tenue m’aurait choquée, sans parler du string qui ne quittera pas mon sac ce soir-là
Je ne veux plus réfléchir : Jérémy rentre le 16 septembre, je serai avec Damien jusque-là et on verra.