Laure na pas reconnu la voix de sa sur. Dans son dos monte la petite bête qui monte, qui monte et la machine vorace avale ses jetons comme pour la livrer plus vite à ses prochaines activités. Le fameux Raymond ma vu les observer. Il me fait un clin dil, et par défi ou pour montrer son talent de tombeur, le regard tourné vers moi, il lâche le sein emprisonné, laisse descendre sa main, palpe le ventre, descend encore. Il a lair de me dire:
-Tu vois comme il faut faire. Prends une leçon. Maurait-il reconnu? Il ma vu en uniforme et trop vite.
Il enveloppe entièrement le corps de cette fille qui peste parce que la machine épuise sa réserve de pièces. Les doigts ont atteint le bas de la jupe. Je suis ébahi, elle laisse faire sans protester et même dun mouvement instinctif, elle déplace son pied droit qui vient heurter mon pied. Sans détourner les yeux de son appareil, elle grogne un « pardon ». Elle lui a ouvert la voie, la main plonge. Raymond me regarde tout sourire et je devine que ses doigts ont atteint leur but. Il secoue la tête, saccorde un satisfecit, Il ferme les yeux pour régler lagitation de ses doigts sur la vulve. Les effets sont immédiats. Laure se met à trembler, son clitoris frotté avec vivacité lui transmet des ondes irrésistibles. Ses yeux se ferment, recueillis sur les sensations déchirantes, sa bouche souvre sur un souffle court, sa main droite perd la pièce quelle voulait introduire dans le bandit manchot. Raymond sort sa main, suce son majeur avec des airs de gourmet et repart sous la jupe en riant. Derrière lui, un gaillard demande sil aura bientôt fini. Le type cynique, souffle à loreille de Laure, assez fort pour que je lentende
-Tas oublié ta petite culotte dans lauto. Tu aimes mon doigt?
Elle gémit une sorte de oui. Aurélie tire sur ma manche, furieuse, secoue mon bras, pose ma main sur le bras unique de la machine
-Il faut jouer ou céder la place.
Elle appuie sur mon bras. Les rouleaux tournent. Il faut attendre. Les yeux de Laure me fixent, vides, presque révulsés, en pleine pâmoison, elle me voit mais ne me reconnait pas. Son visage rouge, la sueur sur le front trahissent lexcès de plaisir qui la dévaste.
Tout à coup ma machine vibre, lance des éclairs de lumières multicolores, sonne lalerte et jentends avec stupéfaction un bruit davalanche. Le bourdonnement de la salle sarrête. Au silence succèdent des applaudissements, un attroupement se forme, je me demande ce qui se passe. Aurélie est pendue à mon
cou et crie:
-Tu as gagné. Le jackpot, du premier coup. Tu as gagné. Je tai porté bonheur.
Aurélie membrasse sur les joues, lève les bras, trépigne sur place, jette ses bras autour de mon cou. Dans mon dos jentends une voix dhomme:
-Une veine de cocu! Aurélie?
Je me tourne, cest le type de Laure. Elle me voit, sort de ses brumes, me reconnaît, change de couleur, les seins toujours prisonniers des deux mains remontées sur sa blouse.
-Oui, cest bien ça, une veine de cocu. Dis-je en direction de Raymond.
-A- dri-en, cest toi?
.Je suis sans parole. Je nai rien à lui dire. Je nai pas de colère. Nous avions convenu de réfléchir et de nous prononcer plus tard. Elle réalise vite et trouve plus décent de se taire, reste figée. Un bodybuilder lui tend des pièces, elle fait non de la tête. Raymond tente de lembrasser, elle le repousse comme indignée par son audace.
La suite cest du délire. On me félicite, je suis reçu sur un podium, exhibé, preuve vivante de la possibilité de gagner une grosse somme. A côté de moi, Aurélie jubile. Photos, interviews, remise solennelle du chèque et champagne. Je suis le mouton à cinq pattes du jour. On veut me voir, on touche mes vêtements parce que je dois porter chance. Je pleure, forcément des larmes de joie après un gain pareil. Je nai pas droit au chagrin!
Un type se présente avec un micro, me bombarde de questions. Il faut faire mousser lévénement, pousser les mordus à la dépense.
-Oui, je sais ce que je vais faire de cette somme.
Mais je garde les détails pour moi. Rembourser mes dettes, (je pense à Gérard et à mes parents). Payer mon inscription annuelle à lécole supérieure de commerce, mes loyers, mes frais de bouche et de scolarité.
-Etes-vous fier de battre le record de gain du casino?
Je dis oui, mais il ny a pas de raison dêtre fier.
Le speaker ne me lâche pas:
Etes-vous célibataire? Avez-vous une fiancée, une petite amie. Attention on dit « Heureux au jeu, malheureux en amour? Quen pensez-vous?
-Cocu, crie un gars plein desprit dà propos. Ca fait rire.
-Non, je ne suis plus fiancé, ma fiancée vient de me quitter aujourdhui même. Oui, une chance de cocu si vous voulez, lancé-je à ladresse du plaisantin.
Laure quitte la salle, de la porte elle à un regard vers le podium et sen va, seule.
-Mesdemoiselles, y a-t-il des prétendantes pour consoler notre gagnant? Levez la main.
Cest effrayant, des mains se lèvent. Va-t-il me mettre aux enchères? Je salue, quelles se débrouillent. De toute façon, accrochée à ma manche, Aurélie a pris les devants. Elle nest pas disposée à se laisser doubler. Nous réussissons à fuir la foule excitée, les machines sont toutes occupées et des files dattente se constituent derrière les joueurs. Cest jour de chance proclame le speaker.
A lair je me tourne vers Aurélie. Elle pleure, à chaudes larmes.
-Ne tinquiète pas. Tu as joué pour moi. Tu auras une récompense. Je nai pas voulu lannoncer en public, ça ne regarde que nous. Ne pleure plus. Allons, calme-toi. Cest lémotion? Quas-tu enfin? Aurélie, souris-moi!
-Il est trop tard. Maintenant tu as gagné et jai tout perdu. Si je te dis que je taime, tu croiras que jen veux à ton argent!
Cest dit entre deux sanglots. Elle est si belle, même lorsquelle pleure. Jen suis tout attendri.
-Aurélie, tu me las dit avant, je crois: « si par hasard, de façon impossible, cest une supposition, si je te disais que je suis amoureuse de toi » Cétait avant dentrer au casino. Je ne te soupçonne pas de cupidité.
-Tu faisais semblant de ne pas comprendre! Mais alors je peux te le dire: Je taime! Je taime!
-Tu connais ma réponse, souviens-toi.
-Tu ne me repousses pas? Tu veux bien que je tattende? Je tadore. Dis, je peux tembrasser?
Je lui tends la joue.
-Non, pas comme ça. Comme ça aussi, tiens. Mais aussi comme une vraie femme.
Je plaisante:
-Tu veux me faire poursuivre pour détournement de mineure?
-Jaurai dix-huit ans la semaine prochaine et tu ne seras pas là pour mon anniversaire, fais-moi une petite avance!
Elle ferme les yeux, offre sa bouche tendue en cul de poule. Cest émouvant et drôle. Je pose mes lèvres sur les siennes, je compte jusquà cinq et je me retire. Elle est radieuse.
Elle me conduit à la boucherie, arrête ses parents en plein travail, me présente, réclame comme unique cadeau danniversaire lautorisation de sortir avec moi ce soir et demain matin, promet dêtre sage.
-Et ta sur? Dit la maman.
-Elle texpliquera ou nous en parlerons plus tard.
Quel contraste. Vierge elle est, vierge elle restera. On peut parler de fraîcheur, de candeur. Tout est nouveau, beau, intéressant pour elle. A son contact je retrouve la raison. Je connais le bonheur tout simple dêtre aimé. Elle est aimable. Elle est calme. Elle est déterminée. Si je le veux, elle sera ma fiancée.
Dans six semaines je serai en permission libérable. Jai demandé à Aurélie de travailler pour obtenir son bac. Une lettre par semaine doit suffire. Elle me répond que lamour lui donne des ailes. Ses études sont plus faciles depuis notre rencontre. Elle veut être digne de moi, me faire cadeau dune mention. De son côté Laure a protesté de sa bonne foi. Elle a fêté nos fiançailles avec Emilie. Le champagne aidant, Emilie devant sabsenter, elle a accepté de passer son après-midi avec Raymond, mais, précise la lettre, en camarade. Je devrais savoir combien elle maime. Elle souhaite mettre fin au malentendu et me retrouver.
La relève des EOR est arrivée en avance. Nous terminerons notre service en roue libre. Heureuse nouvelle. La 4 L dévore les départementales. Gérard est pressé de faire la connaissance de ma jeune correspondante et de jauger la grande sur. Il trouve ma réaction excessive.
Hélas, à la boucherie la maman mapprend que ses deux filles sont parties au lac. Si elle a bien compris, Laure veut initier sa jeune sur à la vie en groupe, maintenant quelle est majeure. La brave bouchère est ravie de la bonne entente des deux surs. Pourtant dans sa dernière lettre Aurélie se plaignait des rebuffades de son aînée. Laure lui reprochait de mavoir intentionnellement mis sur sa piste. Mieux que la maman je connais les activités essentielles du groupe de Laure. Je les ai vus à luvre. Le pire est à craindre. En route pour le lac.
Selon lhabitude, Laure a dû choisir son carré éloigné, si discret à labri des thuyas. Nous utilisons le terrain pour aller nous poster juste au-dessus de leur retranchement sans être vus. En écartant des branches, nous comptons quatre tentes doubles. Je reconnais les voix de Léa et dEmilie. Elles donnent déjà le ton à la rencontre. Cest lheure de la sieste crapuleuse
-Hé Marc, tu veux donner un coup de main? Léa voudrait profiter de labsence de Marie pour tenter une double. Ca te dit? Viens sous la tente.
Sylvestre et Marc, les jumeaux partagent tout. Une voix proteste
-Et moi, vous me laissez seul? Ho les frangines, vous nauriez pas une petite place pour un pauvre délaissé?
-Viens, Raymond, répond la voix de Laure, on va se serrer
-Alors je sors, on aura trop chaud à trois. Je vais aller faire un tour au bord de leau.
-Ne fais pas la rabat-joie. Si tu as trop chaud, fais comme moi, mets-toi en bikini. Allez entre Raymond.
-Faites ce que vous voulez, Raymond laisse-moi sortir.
-Elle est amoureuse de son Adrien. Pauvre petite sur. Il ma plaquée après mavoir séduite. La même chose te pend au nez, il va se servir de toi pour son plaisir et adieu.
-Il ne ta pas plaquée, tu las dégoûté. Il a eu raison.
-Nempêche quil ne répond plus à tes lettres. Au lieu de rêver, tu ferais bien mieux de profiter de la vie. On est 4 filles et 4 garçons, tu choisis celui qui te plaît et tu te débarrasses de ta virginité inutile. Papa et maman nen sauront rien. Cesse dêtre une gourde. Et si Adrien revient, il sera content davoir une fille expérimentée.
-Cest ma vie. Bon, à plus tard.
— Non, reste, nous devons parler. Raymond, jai prévu une séance de ski nautique à 14h 30. Il va être lheure. Conduis les autres, amusez-vous.
Jassiste à une séance orale dinitiation sexuelle.
-Jétais comme toi à dix-huit ans. Tu dois sentir par moment le poids de ta virginité. Que tapporte-t-elle en réalité? Tu rejettes systématiquement les garçons, tu te prives des plaisirs sans compensation.
-Adrien a eu lair si heureux quand je lui ai dit que jétais vierge.
-Cest un égoïste. Lui nest plus vierge. Ici même sous cette tente, lui et moi avons fait lamour. Assez mal dailleurs. Il na aucune expérience.
Gérard menvoie un coup de coude, se moque de moi en baissant le pouce comme un empereur romain.
-Tu prétendais le contraire avant de te faire pincer avec Raymond au casino.
Je tire la langue à Gérard.
-Je ne serais pas retourné chez Raymond si Adrien mavait comblée. Cest aussi simple.
-Pourquoi écrire à Adrien que tu laimais? Pourquoi promettre dattendre la fin de ses études pour lépouser?
-Cétait le fiancé idéal: jamais là, donc pas gênant. Un bouclier aux yeux de la famille et des connaissances. Pendant ses études jaurais pu faire toutes les expériences, mamuser, continuer à coucher avec mes copains. Et pour mes amants un piment: un mec cocu grâce à eux, excitant, non? Lui ça ne le privait pas et moi je profitais de la vie.
-Cest dégoûtant. Et tu laurais épousé?
-Bien sûr. Ca aurait fait un bon mari. Il aura une bonne situation, sera fidèle. Avec le temps je laurais formé à lamour. Et sil navait pas été à la hauteur, les copains ne mauraient pas abandonnée.
-Quoi, tu laurais trompé. Mais Laure, tu es un monstre!
-Ouvre les yeux fillettes. Tu crois me lavoir volé. Il ne pense peut-être plus à toi. Donc je ne vois pas au nom de quoi il pourrait timposer de rester vierge pendant 4 ans. Juste pour le plaisir de vérifier pendant la nuit de noces que ton vagin est protégé par lhymen. Quatre années de ceinture pour la satisfaction dun bonhomme qui nest plus vierge: cest un peu gros.
Elle a raison, le jeu est inégal. Elle a préparé lentretien.
-Te vouloir vierge dans quatre ans, cest vouloir te contrôler, tempêcher de faire lamour avec dautres.
-Daccord, mais pour lui cest renoncer à me faire lamour pendant la même durée.
-Comment sauras-tu quil ne prend pas une maîtresse? La femme est désavantagée, chez elle ça se voit.. Avec les mois tu vas avoir de plus en plus envie daimer, dêtre aimée. Des garçons tomberont amoureux de toi, tu seras amoureuse peut-être, ça ne se commande pas toujours. A ta place je me donnerais à lui, je perdrais ma virginité et jy gagnerais la liberté. Tu serais libre daimer qui tu veux, quand tu veux, comme tu veux: il ny verrait que du feu.
-Je le connais, il a promis de me respecter.
-Cest pour mieux te contrôler. Mais admettons quil te respecte. A lheure actuelle dans les cliniques on peut te recoudre une virginité. Cest une petite opération, pas douloureuse, discrète et pas trop chère. Autrement dit, une fille avertie peut se servir de son corps, faire lamour et, à la veille du mariage se refaire une virginité.
-Cela manque de sincérité, cest tricher. Je ne veux pas mentir à lhomme que jaime.
-Tu es romantique. Ca te passera avec lâge. Imagine ton mariage avec Adrien: tu es vierge, lui dépucelé mais sans expérience. Ta nuit de noces sera une catastrophe dont tu garderas toute ta vie le souvenir amer. Toi, tu peux éviter den vouloir toute ta vie à ton mari et lui donner la joie dune nuit de noces réussie, cest important pour lentente dun couple.
-Je te rappelle que tu es toujours célibataire. Tes théories tont fait perdre Adrien, souviens-toi.
-Une femme dexpérience rend son mari heureux. Elle lui apprend comment se comporter pour vaincre timidité et gêne, elle sait le guérir de ses complexes, de ses petites peurs, elle le met à laise. Cest un art très prisé des jeunes maris. Mais cest une femme dexpérience, il faut le devenir par lexercice.
-Tu parles en connaissance de cause. Tu as eu Marc, Sylvestre, Gilles, Raymond, Adrien et sans doute dautres amants inconnus! Tu es une femme dexpérience! Ca na pas retenu celui que tu trompais.
-Adrien ma trouvé merveilleuse. Sans toi, il serait à mes pieds. Tâche à ton tour dêtre merveilleuse pour lui. Accepte donc de prendre des leçons. Et autant commencer avec un homme très expérimenté. Ton dépucelage réalisé par un expert sera gravé dans ta mémoire et dans ton corps. Et ensuite tu progresseras et le jour venu tu rendras Adrien heureux. Tu peux gagner sur tous les tableaux
-Tu es bien soucieuse de son bonheur. Jespère ne pas avoir à te chasser loin de mon mari. Utilise ton expérience pour dénicher ton futur mari. La prochaine fois, essaie dêtre honnête si tu veux le garder.
-Un jour tu reconnaîtras que javais raison. Le plus tôt sera le mieux pour toi. Si tu veux, dès ce soir tu pourras commencer ton apprentissage parmi nous.
-Où trouve-t-on ce phénoménal dépuceleur? A quoi le reconnaît-on? Faut-il payer les services du spécialiste? Laure, tu me fais rire. Je devine où tu veux en venir: loiseau rare, choisi par toi, pour me former sappelle Raymond, tu veux me le prêter, ou me prêter à lui plus exactement. Ce soir peut-être? Tu es trop gentille. Je nen veux pas. Un jour mon prince viendra et nous découvrirons ensemble lamour, nous forgerons ensemble notre plaisir. Ca ce sera merveilleux! Comme dans les contes de fées.
-Réfléchis, ce sont les conseils dune grande sur qui veut te faire profiter de sa propre expérience.
-Expérience malheureuse et peu exemplaire. As-tu besoin de me vendre à Coucou pour le garder? Je peux aller me promener maintenant?
Aurélie séloigne, je vais la suivre et lenlever. Quelquun arrive, cest Raymond le préposé à la défloration.
-Tu es là Laure. Jai vu partir ta sur. Alors où en es-tu?
-Ce nest pas gagné. Elle est mordue de son Adrien. Cest à cause delle quil nous a surpris au casino. Elle va me payer ça. Si tu réussis à lui faire lamour, je coucherai avec toi. Tu mentends. Cesse de mexciter, rattrape la, baratine la, chauffe la. Quand elle sendormira ce soir, je te laisserai ma place sous la tente.
-Ne ten fais pas, quelques baisers, quelques caresses et elle sera à moi. Bon, je fonce. Noublie pas ta promesse, ta sur est mignonne, mais tu es ma préférée pour lamour, tu baises comme une reine. Ha! Si je navais pas une vocation de célibataire et si tu ne tenais pas tant à te marier!
-Tu auras ta récompense, mais uniquement si tu la dépucelles et sans violence. Sylvestre et Marc sont daccord pour lui faire goûter au plaisir aussitôt après. Elle va faire son expérience complète, y prendra goût. Les femmes de ma famille ont du tempérament. Demain elle ne pensera plus au petit soldat. Je le veux et je laurai.
-Tu es encore plus folle que ta sur. Rêve toujours, du moment que tu me gardes ta porte ouverte, je prendrai mon plaisir à lui faire pousser des cornes à ton Adrien.
Raymond se lance sur les traces dAurélie. Avant de le suivre à distance je demande à Gérard daborder Laure sous sa tente. Luniforme aidant il pourrait être bien reçu. Quil se dise porteur dun message de moi. Il peut raconter nimporte quoi, je la déteste. Rendez-vous à 19 heures à la voiture.
-Ah! Te voilà, Emilie. On va avoir du boulot. Ce soir on va fêter, danser, boire et chanter. Au cours de la soirée les quatre garçons se montreront affectueux et attentifs aux souhaits dAurélie. Lambiance de fête favorisera lapproche. Léa et toi par vos cris damour allez émouvoir la naïve, faire travailler son imagination, lui donner envie. Et Raymond lui révélera les joies de lamour.
-Cest ta sur, tu ne devrais pas faire ça.
— Cest une voleuse dhomme. Sans elle je serais avec Adrien.
-Tu naurais pas dû courir deux lièvres à la fois. Tu connais Raymond, mais tu ne peux pas ten passer. Ne lui jette pas ta sur en pâture.
-Elle verra que ce nest pas toujours facile de résister à la tentation. Raymond est habile. Il va éveiller ses sens, faire naître le désir, lentretenir. Elle finira par laisser faire en se croyant aimée.
-Je te désapprouve. Cest une histoire de famille. Fais ce que tu veux. Je resterai neutre. Gilles et moi allons nous baigner. Tu viens?
-Pas envie. Allez-y.
Mon intuition ma conduit ici. Je ne leur laisserai pas loccasion de salir ma gentille correspondante. Je vais déjouer leur plan machiavélique. Darbres en bosquets, à distance, je longe le lac. Au bord de leau Aurélie sest assise sur un banc. Raymond tourne autour. Elle lui fait signe de sen aller. Des promeneurs se retournent sur ce couple en bisbille. Raymond rebrousse chemin. Je mapproche doucement, pose mes mains sur ses yeux.
-Adrien, cest toi!
-Chut! Eloignons-nous. Comment mas-tu reconnu?
-Je pensais si fort à toi. Tu es là. Que je suis heureuse.