StormX hocha la tête et sourit timidement à Rosalie. Tout compte fait, le jeune homme avait pris son pied avec le massage de la jolie stagiaire de Maître Pittet. Intérieurement, il se mit à songer à son vieux fantasme et à ce que sa belle venait de lui faire vivre puis, en comparant ce qu’il voulait au départ et ce qu’il avait gagné, il ne put empêcher un gloussement de traverser sa gorge.
« Si tu savais comment tu m’as rendu heureux, Rosalie… » se prit-il à penser.
Alors que l’adolescent se remettait de ses émotions orgasmiques, Georges Pittet fit irruption dans le bureau de Rosalie.
Je vois que vous vous êtes bien divertis tous les deux. Bon, Mademoiselle Frei, je viens de recevoir une lettre du tribunal des Baux. L’audience aura lieu dans un mois. Par conséquent, il est temps pour vous de vous remettre au travail en compilant les dépositions de votre amie et celles de nos témoins dans notre dossier. Quant à vous, StormX, j’ai de nouveau une petite mission pour vous. Rhabillez-vous et venez dans mon bureau.
L’homme de main de Georges Pittet revêtit ses vêtements et, avant de quitter la pièce, jeta un dernier regard à la plantureuse poitrine de sa collègue qu’il venait de couvrir de sa semence quelques minutes auparavant. La jeune avocate le remarqua et esquissa un sourire complice.
StormX rejoignit le bureau de Maître Pittet. Celui-ci lui fit signe de s’asseoir en face de lui et, lorsque l’adolescent se fut mis à son aise, décida de le mettre dans la confidence.
Bon. Comment s’est passée votre séance de massage ?
Euh… Très bien. Rosalie a vraiment beaucoup de talent. Et sinon, quelle est cette mission que vous souhaitez me confier ?
Jusqu’à présent, vous m’avez fait bénéficier de vos aptitudes à de nombreuses reprises. Je vous dois même en partie la réputation que l’on met à mon actif. C’est pourquoi je vous fais suffisamment confiance pour vous révéler certaines choses. Tout d’abord, comme vous pouvez vous en douter après avoir rencontré mon épouse, je suis un homme qui aime diriger et aller toujours plus loin. Par conséquent Rosalie, ma nouvelle assistante est, en quelque sorte et avec son consentement devenue ma maîtresse. Depuis peu, son amie Emmanuelle, qui est médecin à l’hôpital cantonal a eu, à la demande de mademoiselle Frei, recours à nos compétences pour la représenter dans une affaire de harcèlement sexuel et de chantage commis par des collègues infirmiers.
Merci pour votre confiance ; mais quel rapport avec la mission que vous souhaitez me confier ?
J’allais y venir, mon jeune ami. Durant nos consultations, Rosalie a entraîné Emmanuelle dans nos petits jeux mais. Cependant, elles sont arrivées en retard au rendez-vous que je leur avais fixé. En conséquence, j’ai voulu punir mademoiselle Frei en demandant à mon épouse de lui donner trois coups de cravache. Durant cette petite, Rosalie a remarqué que Charlotte avait un penchant pour les pratiques sadomasochistes ; c’est pourquoi elle m’a très judicieusement suggéré de pousser mon épouse à la prostitution afin de nous éviter de devoir supporter sa présence. Au vu de ce que je vous ai dit précédemment, je vous laisse deviner pourquoi j’ai si vite accepté la proposition de votre charmante collègue… Mais bon ; à présent que vous avez une vue d’ensemble de la situation, je vais pouvoir vous confier une nouvelle mission très importante.
Maître Pittet sortit plusieurs petits émetteurs d’un tiroir de son bureau et les posa devant les yeux de son homme de main.
Je compte divorcer de ma femme dans les plus brefs délais. Mais tout d’abord, je veux me divertir un peu. Par conséquent, je souhaite que vous retourniez voir mon épouse et cachiez ces émetteurs dans sa cave afin que Rosalie et moi puissions rire pleinement de la situation. Bien entendu, vous êtes libre de refuser…
J’accepte !
Cette phrase était sortie presque toute seule de la bouche de StormX. En effet, le jeune homme avait eu le béguin pour Rosalie dès leur première rencontre et il ne pouvait souffrir l’idée que la momie pseudo-dominatrice qui avait essayé de le soumettre ait pu faire du mal à celle qu’il aimait.
En êtes-vous certain, StormX ?
Bien sûr ! Je suis un homme fidèle. Et mon seul patron, c’est vous.
Superbe ! C’est exactement pour cela que je vous apprécie : vous ne reculez devant rien pour servir au mieux votre employeur : c’est une qualité très rare de nos jours. Bon, je vous ai fait perdre assez de temps. Allez-y. Et n’oubliez pas de lui donner votre numéro de compte.
StormX rangea les émetteurs dans la poche intérieure de sa veste et se dirigea vers la maison de Maîtresse C., cette vieille harpie qu’il haïssait désormais plus que tout. Quant à Maître Pittet, sans vouloir le montrer, il ressentait un sentiment de complicité avec son homme de main. En effet, l’avocat savait pertinemment que l’acceptation de la mission par StormX n’était pas motivée par sa seule loyauté envers son employeur, mais aussi par un sentiment pour la jeune femme qui les séduisait tous les deux.
L’adolescent descendait à présent la rue de Lausanne. Lorsqu’il arriva devant la maison de Charlotte Pittet, StormX sonna. La voix de Maîtresse C. se fit entendre à travers l’interphone :
Mot de passe ?
Petit cochon.
La porte émit un grésillement et il la poussa d’un mouvement énervé. Comme pour la première fois, il n’obéit pas à l’injonction du petit billet et attendit que la dominatrice fasse son apparition ; elle arriva quelques secondes après l’entrée du jeune homme. En le voyant, elle pâlit.
Que me voulez-vous encore ?
Je viens vous transmettre les coordonnées nécessaires à vos virements. Si vous essayez de nous berner, mon patron vous le fera payer très cher.
Charlotte Pittet le fit monter jusqu’à son appartement. Elle prit une feuille de papier et un stylo ; StormX lui dicta le numéro de compte. Par précaution, il avait opté pour un compte dans une banque française située de l’autre côté de la frontière genevoise afin de ne pas révéler son identité à la dominatrice.
Lorsque Charlotte Pittet eut fini d’écrire le numéro de compte, il saisit dans une poche de sa veste la corde dont il avait pris la précaution de se munir et attacha les poignets de Maîtresse C. contre le dossier d’une chaise.
Ça, c’est pour ce que tu as voulu me faire subir la dernière fois, vieille momie !
Il labandonna dans cette mauvaise posture et descendit à la cave, où il disposa les émetteurs aux endroits stratégiques, puis il remonta pour la détacher.
Alors, qu’est-ce que ça fait de se retrouver attachée ? Pas terrible, pour une dominatrice
En prononçant ce dernier mot, le jeune homme ne put s’empêcher d’employer un ton ironique empreint de moquerie. Puis il prit ensuite congé de Charlotte et s’en retourna annoncer à Maître Pittet la réussite de sa mission.
À l’arrivée du jeune homme, contrairement à son habitude, Georges ne se tenait pas dans le couloir pour l’accueillir de son habituel "bonjour". StormX frappa à la porte du bureau de son employeur. La voix de Maître Pittet se fit entendre à travers la lourde porte en bois de chêne.
Entrez.
StormX pénétra dans le bureau. En entrant, l’adolescent vit sa chère Rosalie aux côtés de Georges, en face d’une jolie jeune femme blonde.
Ah ! Bien le bonjour, StormX. Je vous présente Emmanuelle Perrin ou plutôt devrais-je dire « le Docteur Perrin » dont je vous ai parlé tout à l’heure. Docteur, voici StormX, le brillant jeune homme qui m’a rendu de précieux services.
StormX et Emmanuelle se serrèrent chaleureusement la main.
« Hum… Deux jolies blondes… Si Emmanuelle est aussi coquine que Rosalie…» pensa le jeune homme.
La voix de Maître Pittet coupa court à la rêverie du garçon.
Bon, pour en revenir à votre affaire, j’ai eu le directeur de l’hôpital au téléphone ce matin. Il souhaite juste éviter que cette histoire avec vos collègues ne ternisse l’image de son établissement. Par conséquent, il m’a promis qu’en cas de victoire de notre cabinet, il licencierait les infirmiers qui vous ont harcelée.
Très bien. Merci, Maître.
Emmanuelle se leva de sa chaise et Rosalie alla la raccompagner. Cependant, en arrivant dans le couloir, Emmanuelle donna un léger coup de coude dans les côtes de Rosalie.
Hé, il est plutôt mignon, notre ami StormX ; tu ne trouves pas ?
Il n’est pas seulement mignon : il est également très bien pourvu
Tu as… Non ? Sérieusement ?
Pas tout à fait. Je lai fait bénéficier de mes talents de masseuse. Enfin je lui ai prodigué un massage un peu spécial.
Hum… Tu crois qu’il va rester ?
Bien sûr ! Mon patron ne saurait se passer de ses services. Et moi non plus, d’ailleurs. Je parie qu’en ce moment, mon patron est en train de lui confier sa prochaine mission.
La jolie blonde se trompait, mais cette erreur allait être très bénéfique.
Je vous remercie encore une fois pour votre dévouement à mon égard. Bon, il faut que je parte : j’ai un rendez-vous d’affaires très important avec un gros client. Mon assistante ne sait pas encore tout de la dernière mission que je vous ai confiée ; je lui ai dit que vous alliez la lui raconter. Au revoir, StormX.
Maître Pittet quitta son cabinet par l’issue de secours.
« Un rendez-vous d’affaires très important, visiblement.» pensa le jeune homme.
Comme son employeur le lui avait demandé, StormX entra dans le bureau de Rosalie. Celle-ci fit tourner le dossier de sa chaise ; ce que l’homme de main de Maître Pittet vit le figea sur place de bonheur : Rosalie était assise à son bureau en face de lui, en soutien-gorge et petite culotte, et elle portait un superbe manteau de fourrure blanche pour souligner le tout. La jeune femme se leva et enlaça StormX, sa poitrine effleurant celle de son interlocuteur.
Alors, mon beau ténébreux ? Qu’as-tu fait à cette vieille momie qui me sert de patronne ?
Notre employeur m’a demandé de cacher des petits émetteurs dans sa cave afin que tu puisses voir qui sont ses clients et ainsi la surveiller au cas où elle tenterait de nous duper.
Tu sais que tu me plais de plus en plus, mon beau ténébreux ? Je crois que tu mérites un petit quelque chose. Je vais faire encore mieux que la dernière fois
[ à suivre ]