CHAPITRE II
PNJ
Cela fait un bon moment que je parcours cette forêt. Peut-être une heure ? Mais je ne m’en lasse pas.
Je marche lentement, mes chaussures de danseuses, plus proche des sandales qu’autre chose, n’étant pas vraiment désignées pour la randonnée. J’ai donc tout le loisir d’admirer sur mon chemin les détails de cet endroit, ses odeurs, ses arbres colorés, la fraîcheur de l’air… J’ai même eu le loisir d’apercevoir quelques animaux sauvages de loin. Mais ils ont rapidement pris la fuite en me voyant. Il faut dire que mon costume violet, rose et doré n’est pas ce qu’il y a de plus discret en forêt !
C’est joli, c’est reposant… Mais je suis encore sur ma faim. On m’avait promis un jeu au caractère fortement érotique, ce n’est pas seule dans la nature que je vais en être satisfaite… Quoique…
Je m’installe confortablement debout dos à un arbre, une vue bien dégagée sur des arbres à perte de vue. Je prends fermement ma jupe toujours ajustée sur mon nombril pour la remonter encore un peu plus haut. Glissant contre ma peau elle rejoint presque mon bustier en haut et laisse maintenant voir la moitié de mes fesses de dos, ou mon sexe encore fraîchement épilé de face. Car oui, ce costume est dépourvu du moindre sous-vêtement. Pour mon plus grand plaisir et confort.
Les fesses appuyées sur l’écorce froide de l’arbre, je laisse un de mes doigts s’aventurer entre mes jambes, cédant doucement aux réclames de mon corps. Mon doigt parcours doucement mes lèvres intimes, tourne un peu autour de mon bouton d’amour, puis glisse nonchalamment dans mon sexe déjà trempé – preuve que j’ai effectivement besoin de cette pause-plaisir.
Jambes nues et légèrement écartées, je me doigte, lentement, en silence. Le faire dans un endroit sauvage comme celui-ci est terriblement excitant. J’ose imaginer qu’il pourrait y avoir un pervers embusqué en train de m’épier – ce qui contribue à m’exciter davantage.
Alors que j’allais introduire un deuxième doigt, un bruit de buisson quon piétine venant de derrière moi me fait sursauter. Je redescends rapidement ma jupe et sort la tête de derrière mon arbre.
Je découvre à une quinzaine de mètres de moi un soldat en armure de cuir, ne portant rien de plus qu’un pagne et des bottes en dessous de la ceinture, en train d’uriner contre un autre arbre.
A pas feutrés, je contourne l’homme pour me placer à une dizaine de mètres derrière lui, le sol meuble de la forêt étouffant mes pas. Son armure cache le haut de son corps, mais il a l’air plutôt bien bâti, et assez grand. Quand il a enfin fini, il se baisse pour reprendre en main ce qui semble être une jupe de combat que portaient les soldats romains. Il l’enroule autour de sa ceinture en se retournant, puis se stoppe net en me voyant.
J’en profite pour découvrir son visage : sale et pas vraiment attirant. Mais qu’importe, j’ai trop attendu. Je vérifie si ma robe est bien ajustée. Elle l’est. Elle ne laisse rien entrevoir, mais laissera surement échapper des parties alléchantes si je lève une jambe un peu trop haut. Parfait.
– Bonjour beau guerrier… Que faites-vous ainsi seul dans un endroit pareil ?
Pas très original ni envoutant comme phrase d’accroche. Mais le dialogue n’a jamais été mon fort.
Il se dépêche de refermer sa ceinture, pour se baisser de nouveau afin d’attraper son arme – une épée de taille moyenne, mais suffisante pour me faire tressaillir. Il ne me menace pas avec, mais ne la range pas non plus, il se contente de la garder à la main, lame légèrement penchée vers le bas. Comme réponse, j’ai simplement droit à:
– T’es qui toi ?
Un peu intimidée, mais toujours très excitée, je fais un pas vers lui en me baissant légèrement en signe de soumission.
– Non… S’il vous plait… Ne me faites pas de mal…
Il fait quelque pas vers moi et tend cette fois la pointe de son épée dans ma direction.
– T’es seule ici ?
– Oui… S’il vous plait…
– Parfait… Bouge pas. LES GARS ! RAMENEZ-VOUS !
Je fais volte-face, le cur galopant, pour voir arriver deux soldats avec le même équipement. L’un d’eux est un peu plus petit que ses collègues et l’autre dispose d’une barbe sauvage. Mais les deux sont toujours aussi sales et plutôt repoussants. Ils accourent vers moi pour m’encercler tous les trois.
– Eh, pas mal la princesse que tu nous as trouvé là !
– Ouais, putain de cul !
– Belle prise ! On va bien rentabiliser l’arrêt !
– Ouais ! Et on va bien en profiter… Tu vas te montrer gentille, princesse ?
Je tremble un peu en réalisant qu’ils ont exactement la même chose que moi en tête. Tant mieux après tout, jétais justement à la recherche de sexe, et je n’avais jamais eu plusieurs hommes pour moi seule.
– Oh, répond, salope ! Me hurle celui qui tend son épée vers moi.
– Ahh… Oui… Oui oui oui… Ne me faites pas de mal…
Je me mets à genoux pour leur montrer ma soumission. Ils poussent à l’unisson un cri triomphant, laissent tomber leurs armes et leurs jupettes de cuir sur le sol, exhibes rapidement leurs sexes, et les font pointer comme des armes en ma direction.
La vue de ces trois verges, pourtant ni imposantes ni propres, dressées vers moi, me rappelle avec violence pourquoi je suis venue ici. Je pose une main sur chacune de celles des deux qui viennent d’arriver, et offre un grand sourire au troisième. Il comprend parfaitement le message, puisqu’il s’empresse de se rapprocher pour poser son gland contre mes lèvres et aboyer :
– Suce ! Suuuce !
Je m’exécute docilement, un peu écurée par l’odeur de mal lavé de sa verge et sa pilosité débordante, mais suffisamment excitée pour ne pas y prêter attention. Je masturbe et suce au même rythme, encouragés par leurs glapissements.
– Oh la salope !
– Et elle fait ça bien !
– Quelle chaudasse !
– Fais tourner !
Celui qui venait de crier ça attrape ma tête pour me retirer de son coéquipier, pour plaquer ma bouche contre son gland qui ressortait de ma main fermée autour de sa verge. Je ne résiste pas, et fait tourner ma langue autour de son gland pendant que ma main gauche continue sa masturbation.
– Quelle pute !
– J’adore ça !
– Continue… Oui…
– Ça c’est ce que j’appelle du respect.
– À mon tour !
Le seul soldat qui n’avait pas encore tâté de ma bouche s’empresse de me prendre comme l’autre l’avait fait pour réclamer son dû. Pour éviter les jaloux, je lâche sa verge et pose ma main ainsi libérée sur celui qui n’avait plus rien pour le satisfaire.
Ils se reprennent ainsi ma tête pour la faire changer de verge régulièrement, sans se soucier de mon avis. Je change l’occupation de mes mains en même temps pour garder le rythme, toujours encouragée de leurs gloussements.
Je reste ainsi à genoux à alterner fellations et masturbations seulement une minute avant que l’un d’entre eux ne déclare:
– Putain, je vais me la faire ! Debout !
Il me prend par les épaules pour me relever brusquement, et me plaque contre un arbre, manquant de me faire mal si je ne m’étais pas amortie des deux mains. Il baisse ensuite ses mains le long de mon corps pour m’attraper par les hanches, Puis les tirent en arrière, pour me forcer à me baisser en avant. Ce que je fais avec insistance ! Enfin mon tour de prendre une part de plaisir !
Il attrape ensuite le bas de ma jupe pour la replier sur elle-même, exposant mes fesses à leurs regards et sifflements. Je me penche un peu plus pour leur offrir une meilleure vue, complètement folle d’excitation.
– Putain, quel cul !
Il s’empresse ensuite de me pénétrer, m’arrachant un petit cri de satisfaction. Enfin un sexe commençait à remuer en moi ! Il ne me ménage pas, me tenant toujours aussi fortement la taille, presque à m’en faire mal, me baisant aussi rapidement que possible, comme si il avait voulu battre un record.
Appuyée contre l’arbre de mes deux mains, je pousse des petits soupirs de plaisir en regardant derrière moi, et voyant ce soldat à l’air ahuri prendre son pied. Lui gémit, cri, meugle même. Hélas, après seulement une demi-minute, il pousse un long râle en s’enfonçant aussi loin que possible en moi, rependant un liquide chaud au fond de mon ventre.
Quoi qu’un peu déçue, je me dis qu’il faut tout de même l’encourager:
– Oh ouiii… Tout ce bon sperme en moi… Un autre, vite !
La dernière phrase m’avait échappée. Mais c’était la vérité: j’en voulais plus. Un deuxième remplaça rapidement mon amant décevant, et repris exactement le même mouvement.
Tandis qu’il butait mes fesses avec ses reins en meuglant, j’ai une immense envie d’utiliser une de mes mains pour stimuler mon clitoris, mais aucune chance. Si je lâche l’arbre de ne serait-ce qu’une de mes mains, je me fracasserais sans aucun doute.
Il jouit en moi, au même endroit que le précédent. Sentir son plaisir couler en moi est agréable, mais tellement agaçant d’arriver aussi vite. Je tourne ma tête vers le troisième pour l’inviter:
– Vite ! Baise-moi ! Viiite !
Il ne se fait pas attendre, me pénétrant à son tour sans ménagement. J’espère jouir rapidement avant qu’il ne se retire, mais trente secondes de pénétration supplémentaires sans préparation ni stimulation sont loin de me suffir, et je suis remplie à nouveau sans orgasme.
Reprenant leurs souffles, ces trois messieurs ramassent et remettent leurs ceintures et jupettes, Tandis que je suis toujours devant eux, mains contre l’arbre et fesses exposées. Ils vont vraiment me laisser dans cet état ? Après ce que je viens de faire pour eux ? On dirait bien…
Déçue et frustrée, je me redresse et rebaisse ma jupe. Quelle incompétence… Ils sont trois et sont incapables de me faire jouir ne serait-ce qu’une seule fois !
Alors que j’allais faire mon premier pas pour m’éloigner, l’une de leurs mains attrape mon bras.
– Eh, tu vas où comme ça ? Tu viens avec nous !
– Quoi ? Mais… Je viens de vous… EH !
Un autre m’attrape l’autre bras, et à deux, ils me soulèvent du sol, me tenant fermement par les épaules. Dinstinct, j’ai la mauvaise idée d’agiter les jambes pour tenir prise sur quelque chose, ce qui permet au troisième de les attraper et de m’immobiliser complètement.
– Te débat pas !
– Pourquoi tu remues, là ?
– Tu viens avec nous !
Un pour chaque bras et un pour les jambes, ils me transportent comme un meuble que des déménageurs porteraient à plusieurs. Je tente bien de me débattre un peu, mais c’est peine perdue face à leurs bras, et une pensée étrange m’empêche de faire des mouvements brusques : je risquerai d’abimer ma jolie tenue…
Je patiente donc, me laissant porter, tête relâchée vers le haut, les feuilles des cimes des arbres défilant sous mes yeux. Après quelques minutes de transport, j’entends d’autres hommes les appeler.
– Vous foutiez quoi ? C’est quoi ça ?
– Wow… Jolie…
Je relâche ma tête pour apercevoir ce qui m’entoure. Ils sont toute une troupe ! Au moins une quinzaine à s’approcher de moi alors que je suis toujours transportée par mes trois bourreaux. Ils ne vont quand même pas s’y mettre à autant sur moi ?
Heureusement non. Ils me transportent promptement vers une cariolle de bois sur laquelle sont présentes plusieurs cages, et me jettent dans lune dentre elles. Je m’écrase face contre terre à l’intérieur, remarquant que ce jeu, en plus de transmettre tous les sens et le plaisir sexuel à mon corps, transmet tout aussi bien la douleur d’un choc contre une plaque métallique.
J’entends un violent bruit de grille qui se referme derrière moi, et les ricanements des soldats en fond sonore.
Je tente péniblement de me relever, faisant la moue, légèrement sonnée par l’impact. Et me cogne la tête sur une autre plaque, remarquant par l’occasion que je ne peux au mieux que m’assoir dans cette cage.
Je regarde autour de moi pour comprendre dans quoi je suis me suis fourrée. Il semblerait bien que je ne suis pas la seule prisonnière: cette troupe de soldats semble escorter un convoi de plusieurs carrioles, chacune contenant plusieurs cages individuelles. Il y en a 5 autres sur celle qui me transporte, chacune emprisonnant une créature humanoïde avec des traits animaux. Tous sont vêtus de haillons, voir seulement d’un pagne. La cage devant la mienne abrite un homme à la pilosité abondante doté d’un long museau canin à la place du nez, tandis qu’une autre contenait une femme visiblement âgée avec une paire de courtes cornes en guise de cheveux. Tous avaient un air terrorisé ou désespéré.
Une secousse manque de me propulser ma tête contre l’un des barreaux. Le convoi et ses attelages viennent tout juste de se remettre en route.
J’essaie de comprendre ce qui vient de m’arriver. Tout vient de se passer très vite… Et il semblerait que je vienne tout juste d’être réduite au stade d’animal en cage.
– Excuse-moi mais… Tu pensais à quoi avec cette tenue ?
Je tourne la tête. Cette question venait d’une cage juste à côté de la mienne. Plus précisément de la jolie femme qui s’y trouvait enfermée. Ses fines moustaches et oreilles félines indiquaient qu’elle n’était pas plus humaine que les autres prisonniers, mais elle ne semblait ni effrayée ni mélancolique, presque souriante.
Sa question sortie de nulle part me laisse un peu perplexe. Mais il est vrai que je sors un peu du lot avec mes vêtements de danseuse orientale sexy, tous les soldats étant en armure et les prisonniers en tenue sale ou déchirée.
– Ma… Ma tenue ? Qu’est-ce qu’elle a ma tenue ?
– Tu espérais passer inaperçue ici vêtue comme ça ? On te distingue comme joueuse au premier coup d’il !
J’ai bien entendu le mot "joueuse" sortir de sa bouche ?
– Ah… D’accord…
Elle sourit d’un air légèrement moqueur.
– Tu viens d’arriver, c’est ça ? Je suis une joueuse moi aussi.
Je reste fixe pendant quelques secondes, avant de lui rendre son sourire.
– Je… Ne savais pas que le jeu était multijoueur…
– Non seulement il l’est, mais en plus, c’est la base du gameplay ! Tu vas vite le comprendre. Au fait, mon nom c’est Lilith. Je suis une voleuse. Et toi ?
– Moi c’est Warda. Je suis… Une prostituée…
Je fais une grimace en pensant à cette classe que je n’ai pas choisie. Pourquoi diable l’import m’avait sélectionné ça d’ailleurs ?
– Prostituée ? Bon choix, c’est plutôt rare et assez utile d’après ce qu’on dit. Et ça explique ta tenue de départ.
– C’était pas un choix… D’ailleurs, j’ai même pas regardé la liste des classes… Il y en avait beaucoup ?
– Euh… De mémoire… Je crois qu’il y a guerrier, mage, voleur, prêtre, artisan, prostitué… Marchand… Et je crois que j’en oublie un… Ah oui : apothicaire. Mais comment ça, tu n’as même pas lu la liste ?
– Ben j’étais pressée de jouer, donc j’ai même pas lu la description des compétences ni les règles, et j’ai choisi l’import du joueur pour le personnage… Voilà.
– Ah d’accord…
Elle jette un il vers l’extérieur, regardant la troupe de soldats marcher à côté des carrioles.
– On est partis pour au moins une bonne heure de route avant d’arriver à la prochaine ville… Ça me laisse le temps de te faire un rapide résumé de ce qu’il faut savoir si tu veux.
– Avec plaisir, mais on va où exactement ? C’est qui ces types ?
– Ah carrément… Pour faire simple : ce sont des esclavagistes dont le rôle est de chasser ou capturer les terranides. Oups… Pardon, les terranides ce sont les créatures mi humaine/mi animale, celles qui sont en cage là. Et les prisonniers sont revendus comme esclaves au marché de la ville la plus proche.
– Mais… Pourquoi ils m’ont capturé moi ? Je suis cent pour cent humaine moi, non ?
Prise d’un doute, je parcours mon corps du regard pour détecter une quelconque protubérance animale. Quelques secondes de recherches infructueuses plus tard, je me trouve bien stupide d’avoir cherché.
– C’est vrai que c’est bizarre… Et les PNJ font rarement des choses bizarres… Euh… Tu sais ce qu’est un PNJ quand même ?
– Personnage non joueur. J’ai déjà joué à un jeu de rôle quand même.
– Pardon. Ah non je sais ! Ça leur arrive de capturer une humaine si elle est seule et qu’ils sont sûrs de ne pas avoir de soucis avec sa famille. Vu ta tenue, à coup sûr ils t’ont prise pour une fille de joie d’Imilchi, c’est une zone à thème oriental.
– Une zone à thème ?
Elle pousse un léger soupir avant de m’annoncer:
– Bon, je vais te faire un bref résumé de ce qu’il y a à savoir… Ça va être un petit peu long.