Je marrête devant un cinéma, je minstalle dans un fauteuil et, les yeux clos, je me fais des films. Je vois Marie et Richard debout dans le salon, serrés dans la langueur dun slow. Cst chaud. Elle est chaude. I a chaud. Je vois tomber blouse et soutien-gorge. Les mains de et pressent les seins délicats, les pincent, les tritures. Marie glousse de plaisir et de douleur mélangés. La pointe des aréoles roses durcit sous les baisers et les frottements. Jentends le chant darrière gorge de Marie émoustillée. Je suis la chute de la jupe sur les escarpins, la main qui descend en exploratrice, les doigts qui franchissent allègrement lélastique de la culote, les ongles qui accrochent la frisure du pubis tendu en avant, lindex qui se risque sur le bouton érectile et si sensible du clitoris, le titille et lhumidifie à la cyprine recueillie sur les lèvres gonflées dimpatience. Le pied se délivre de la culotte mouillée à la dentelle fine et légère. Le dernier rempart est tombé le mouvement leste du pied annonce la reddition du corps tout entier, lanéantissement de toute velléité de refus. Il ny a pas viol, elle se donne, il la fouille par devant, elle souvre pour mieux recevoir ses doigts agiles.
Ce sont maintenant les longs doigts fins de pianiste de Marie qui découvrent un pénis gonflé dorgueil. Ses yeux détaillent la courbe large, les veines saillantes et la tête qui sévade dun prépuce retenu par lextrémité de lautre main La caresse des doigts encercle avec légèreté larchet tendu qui fera vibrer le violon. Ces doigts font affluer le sang dans le cops spongieux en extension continue. La pointe de la langue cueille une perle sur le gland, la roule en bouche. Suit un baiser léger des lèvres étonnées de leur audace sur la tête décalottée. Les baisers tombent en grappes tout au long de limpressionnante tige, lenflamment, la dressent vers le nombril, la transforment en redoutable pieu dont le feu ne peut être calmé que par ce bain de salive que prodiguent les lèvres fardées, grandes ouvertes pour laccueil triomphal en pleine bouche. La tête de ma femme, oui cest elle, se visse sur lengin, lengloutit de plus en plus profondément. Le nez sécrase dans la mousse du pubis de lhomme. Lhomme grogne de satisfaction. La bouche est secouée par un hoquet détouffement, recule et replonge et les yeux de Marie, levés vers le visage de lheureux élu quémandent une approbation. La face se retire en bavant dépaisses tranches de salive chargée de sperme blanchâtre. Cette face rubiconde, haletante, exaltée, cest la face de Marie. « Ce Richard nest rien pour moi » disait-elle. Elle sen délecte, rattrape dun doigt leste les coulées sur le menton et les porte à la bouche pour les avaler avec une gourmandise affichée. Et lautre jubile de la nourrir de ses sécrétions.
Je tressaille, ouvre les yeux, cherche lécran. Déjà ma projection reprend le dessus. Deux corps en transpiration roulent sur mon lit, trop pressés pour louvrir, pleins de fièvre, secoués de frissons, à la recherche du contact le plus complet, en quête e la pénétration apaisante, croient-ils, jetés dans la tourmente de la satisfaction des sens, unis par les bouches aux lèvres douloureuses, encerclés par les membres contractés, bras et jambes mus par un moteur impétueux qui les anime en glissements et constrictions, tâtonnements, prises fermes jamais satisfaisantes, toujours à recommencer, à perfectionner.
Et voilà le point dorgue, le rendez-vous des orgasmes, cette pénétration triomphale, ce cri de réception, le grognement de la victoire suivi dune cavalcade emballée, furieuse jusquà lapothéose. Le cale succède à la tempête, annonciateur dune tempête nouvelle, les positions changent, la fureur reste égale, le déchaînement reprend des fesses brunes et musclées du mâle ou des fesses roses et arrondies de ma femme. Ils sont étroitement entrelacés, basculent de tous côtés. Un majeur curieux égratigne lourlet délicat de la rose pendant la course folle de lhomme dans le vagin ravagé dans un concert de râles, de chuintements, de feulements sauvages arrachés par lintensité du plaisir enfin gagné. Et cet essoufflement des acteurs me perce les oreilles. Pire que tout, cette contemplation du plaisir de lautre dans son regard, comme pour fouiller le plus profond de son âme livrée.
Jen crève, jen deviens fou! Faut-il que jintervienne pour faire cesser lorgie? Pourquoi ai-je eu la folie de prendre ce risque? Etais-je si sûr de la bonne conduite de ma femme, lai-je crue infaillible, nai-je pas surestimé sa vertu et sa fidélité? Ne lai-je pas exposée à une tentation trop forte? Mais que faire. A trop vouloir garder loiseau en cage, ne lui donne-t-on pas lenvie de découvrir de nouveaux horizons? Par contre, à ouvrir imprudemment la cage ne risque-t-on pas de le voir senvoler au loin? Que sais-je de linfluence des hormones, que sais-je du mécanisme féminin qui fait que vérité un jour ne soit pas vérité toujours, que « je taime » se dise tantôt au mari, tantôt à lamant et que les deux se retrouvent simultanément cocus. Que sais-je dailleurs de moi-même, amoureux, jaloux, furieux ou découragé. Une chose était sure: la détermination de Richard, son envie insolente de faire lamour à Marie, une fois au moins et plus si possible, mais sans contrainte.
La salle séclaire, les spectateurs abandonnent les fauteuils. Anéanti, je suis le mouvement. Voilà plus de deux heures que jai laissé le champ libre, il est temps daller au résultat. La maison est dans le noir. Personne à lintérieur. Quelques canettes de coca au salon, toutes les pièces sont vides. Cétait à craindre, le godelureau a su être convaincant. Avec la démonstration de ses talents sexuels il a ébloui cette femme lassée de son mari, en recherche de nouveauté, plus ouverte desprit que prévu, frappée par des orgasmes dévastateurs et il a réussi à enlever ma femme au premier essai. Lexploit mérite le respect. Jen suis malheureux, bien que je my sois préparé et condamné en proclamant que je ne voulais que son bonheur. Reste à mn persuader. De toute façon, mon malheur est consommé, comme lest leur union, peu importe le déroulement des faits. Je les ai vécus en direct au cinéma. Jai réalisé une expérience incroyable de transmission de pensées et dimages. Je peux désormais pleurer sur mon malheur: je pleure, ne regardez pas. Que ce cauchemar sarrête
On sonne à ma porte? Marie revient? Déjà? Hélas non, cest la voisine. Elle veut savoir si les émissions de télé sont troubles sur mon appareil. Nous vérifions, elle observe mes yeux rougis sans oser de commentaire, et sen va rassurée par la mauvaise qualité des images de mon téléviseur. Jai trop de chagrin pour manger, je vais me coucher. Jaurai dautres jours pour faire mon deuil. Cétait écrit, je suis cocu. Marie ne maime plus.
Etrange, le lit est parfaitement tiré, les draps nont pas été changés, je ny vois pas de tache. Ils auront fait CA debout, pliés sur la table, à terre comme des bêtes. Il ny a aucune trace de lutte, Marie était consentante ou sest jetée sur son jeune amant. Que la vie est cruelle. Les femmes sont des.Cest dégoûtant. Jaurais dû le savoir depuis samedi. Même pas un mot dadieu, pas la moindre consolation. Pas un remerciement pour les bons moments. Me hait-elle à ce point? Était-elle si pressée de méchapper? Elle aurait pu dresser la liste de ses reproches ou celle de mes défauts insupportables, ceux qui mont rendu odieux à ses yeux. Rien, pas un chiffon de papier pour écrire « Tchao, je tai assez vu » Elle a évité le pire « Je taime, mais je te quitte »
Combien de fois ai-je entendu des femmes se justifier en énonçant les innombrables qualités du nouvel amour opposées à la litanie des manques, des oublis, des petites indélicatesses et des plus grosses de lancien, Tous ces griefs, à lorigine de ladultère vendu comme solution aux chaussettes abandonnées, à lincapacité de passer laspirateur ou de cuire un uf, mavaient fait sourire! Elle en parlera à Richard sur loreiller. Moi, je ne vaux pas un mot ni méchant ni gentil. Pas de défilé de mes petites misères. Le silence, le mépris du silence. Jai le cur brisé. Elle ma quitté, oublié, effacé de sa vie. Elle a tout laissé, rien emporté.
« Il nest rien pour moi » est devenu son tout. Besoin de rien, besoin de personne, Richard, il est beau, il danse bien, il baise bien, mieux sans doute. Ma vie na plus de sens. Le cur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Quel cur? En a-t-elle un. Javais peur de sa pitié. La pitié, elle ne connaît pas.
Dimanche, lundi, mardi, ce matin encore, jamais elle ne mavait fait autant de déclarations damour, de protestations de sincérité. Je ne devais pas douter, amour-toujours, elle madorait, cétait pour la vie. Ce lit est trop grand pour moi tout seul.
Je me console ave Heredia. Je me souviens et je pleure mes souvenirs décolier
Le vase où meurt cette verveine
Dun coup déventail fut fêlé
Le coup dut leffleurer à peine
Aucun bruit ne la révélé.
Moi, je suis en mille morceaux, laminé, pilonné, un mois que rien. Je suis triste à mourir. Tout sest écroulé autour de moi. Effondré mon univers. Et les deux autres partis sans laisser dautre adresse que le septième ciel. Non, je repousse ces images répugnantes de ladultère. Je veux oublier. Boire pour oublier, noyer mon chagrin ou mourir? Marie, pourquoi? Pourquoi mas-tu abandonné?
Sur le réfrigérateur, un postit, une écriture toute fine
« Ton manque de confiance me désole »
Quand même, elle a eu la délicatesse de me laisser six mots, vite comptés. Et voilà, je savais que ça retomberait sur ma tête. Elle est partie senvoyer en lair par ma faute, elle me trompe parce que je nai pas confiance. Jai eu tort de ne pas fermer les yeux samedi, jaurais dû avaler le somnifère au lieu de la priver du sauveur Richard. . Célébrons lévénement, lavons nos fautes dans lalcool! Du frigo, je retire lune des bouteilles de champagne qui devait arroser demain mon anniversaire. Je vais prendre un peu davance. Une seule flûte sera suffisante pour cette célébration. Le bouchon de Lanson saute au plafond, y inscrit pour longtemps, en creux, le souvenir de lagonie de mon cur. Je lève mon verre à ma mort. Une larme énerve les fines bulles du divin breuvage. Une deuxième flûte fera-t-elle plus deffet? Dans la sixième, je me le jure, je verserai un tube de somnifère. Je lai dans la pharmacie de ma chambre. Inutile de perdre mon temps à lire la notice. Je veux une guérison définitive. Voici la dernière flûte. Jai tenu le coup jusquà la fin, je vais partir debout. Le somnifère ne veut pas fondre et se mélanger au champagne blond doré. Le champagne prend une teinte grisâtre.
On sonne encore à la porte. Vraiment cette voisine et son téléviseur ont décidé de gâcher mon embarquement pour le Styx. Elle ne pourrait pas me laisser vivre ma mort en paix! Je vais lexpédier vite fait, bien fait.
-Tiens, cest pas vous, ma voisine Ah! Je crois que jarrive.au ciel; cest vous Marie, mais quest-ce que tu fais là? Hein, cest toi, je peux toucherTu pleures? Richard ta fichue à la porte. Eh! Laisse-moi mon verre; vive mes 32 ans! Donne
-Mon Dieu, cest vrai, cest ton anniversaire et avec tout ça jai failli oublier. Mais, tu tes mis dans quel état?
-Cétait bon avec le merveilleux Richard? Il ta bien baisée? Tu viens prendre tes affaires? Il ta donné du bonheur? Tu laimeeu! Tu nous aimes tous les deux et tu te donnes en partage? Tu es généreuse. Alors, vive lamour. Vivent Marie et Richard.!Moi, je ne veux pas partager, na! Vive le mari cocu! Donne-moi mon verre et trinque avec moi à tes amours, à tes amants, au concubinage et au cocuage. Buvons, fais entrer ton violeur, quil boive à mon dernier voyage! Cest si beau lamour!
-Mon pauvre Etienne, te voilà arrangé. Si javais su
-Cest ça, Etienne rangé, rangé au placard, cocu magnifique, roi des cocus. Appelle- moi « chéri » une dernière fois; jaimais bien, tu sais. Mais, puisque tu es heureuse comme ça, vive le bonheur! Allez, va chercher une autre bouteille et buvons à ton bonheur nouveau. Vive Richard qui aime ma femme et la saute. Vive Richard lélu du cur de Marie. Vive et merde pour moi, merde pour la confiance!
-Mais quest-ce que ce tube? Mes somnifères. Tu as vidé le tube. Tu es devenu complètement fou? Tu les as avalés. Je vais appeler les pompiers!
-Je suis devenu fou damour! Jai soif. A boire! Donne-moi mon verre que jen finisse. Sois heureuse avec Richard qui valse si bien. Tu nauras plus besoin de lui téléphoner en cachette, je cède ma place. Maintenant que jai vu mon successeur, je peux partir en paix. Soyez heureux, ayez beaucoup denfants. Nunc dimittis servum tuum, domina
-Où sont les comprimés? Réponds
-Ne bois pas ce verre, donne-le moi, cest moi qui gêne. Adieu, amour de ma vie, adieu femme infidèle. Bonne chance avec Richard. Tu mas aimé, tu laimes: oublie-moi. Avant de lépouser, téléphone à Caro line. Tiens, jai égaré sa carte de visite. Elle te dira. Vive lamour et vive ce salaud de Richard et vive ma Marie Euh Bonheu
Leau froide de la douche me réveille. Marie, aussi nue que moi, masperge en riant. Le spectacle est nouveau pour elle. Elle me sèche et me couche, sallonge à côté de moi dans notre lit.
-Alors, ça va mieux? Il était temps que je revienne.
-Ca va. Merci, maintenant tu peux le rejoindre, il va simpatienter.
-Qui?
-Le beau, le merveilleux Richard. Il a des yeux bleus, il est élégant, il est si attentionné, il sent bon, il a de la conversation, il taime et te désire! Je le sais, il me la confié. Tu lui as téléphoné, alors.
-Ce nest pas encore très brillant, tu continues à délirer. Dormons, ça ira mieux demain.
-Quoi, tu te crois obligée de rester? Tu as pitié? Il ne faut pas de pitié, ça humilie. La pitié, ça ne remplace pas lamour, la pitié ça tue, la pitié cest pire que la mort. Va, Richard tattend, vas où te guide ton cur, rejoins le ou il te laissera tomber. Vas puisque tu laimes.
-Mais tu ne veux donc pas comprendre, mon gros idiot, cest toi que jaime, je naime que toi. Richard est parti depuis longtemps, je ne lui ai laissé aucun espoir, je lui ai enlevé toutes ses illusions et jai bien fait.
-Où as tu passé la soirée?
-Hier, par politesse, javais pris des nouvelles de sa santé. Puis jai appelé une grande rousse donneuse de leçon, nommée Caroline pour lui enlever lespoir de te conquérir. Elle sest excusée de mavoir mal jugée et a pris rendez-vous avec moi ce soir à 19 heures. Elle ma recommandé de me méfier de Richard et de ne rien lui accorder avant notre entrevue. Je lui ai donc rendu visite. Elle ma donné des détails sur la vie et les agissements de trois mauvais sujets. Pourquoi ne mas-tu pas répété ce quelle tavait raconté à leur propos en dansant?
-Etais-tu en état dentendre ces révélations venant dun mari jaloux. Et tu voulais oublier. Nous avions décidé de ne plus parler du bal ou de ce qui nétait pas vraiment un viol selon toi. Jai gardé tout ça pour moi. Tu as relancé Richard, donc tu avais mis en mémoire le contenu de sa carte. Jespérais ne plus jamais le voir, ton coup de fil la relancé dans sa chasse de gigolo. Je lai trouvé devant notre porte, il était sûr de tavoir. Il en avait besoin pour se faire entretenir et pour se protéger déventuelles poursuites judiciaires. En apprenant que tu lavais appelé, jai cru quil comptait beaucoup plus à tes yeux que tu ne le déclarais. La lutte devenait inutile, il tavait tapé dans lil, après mavoir affirmé quil nétait rien pour toi, tu le convoquais ! Comment espérer entendre de toi autre chose que des mensonges?
-Mais ce nest pas la première fois que je dansais avec un autre.
-Pour la première fois tu as promis à lun de tes cavaliers de lui accorder une série de valses. Tu le sais pourtant, ce sont mes danses favorites. Dhabitude tu attends quon vienne tinviter et tu me laisses une chance dêtre le premier.
-Jai été maladroite, je le reconnais. Est-ce tout ou as-tu encore quelque chose à éclaircir. Vidons labcès. Je commence. Caro, cest une fille bien gentille, mais quand je vous ai vus danser, jai été jalouse. Cest en partie à cause de cela que je nai pas crié lorsque Gino et Roberto mont poussée vers la porte.
-Pourtant nous étions corrects!
-Justement, trop corrects pour des inconnus. Jai cru que cétait une amie cachée. Peux-tu comprendre? Elle te baratinait.
-Elle me mettait en garde contre le trio que tu choyais, me trouvait délaissé. Ta conduite a été observée.
-Elle me la dit. Donc tu as su que Richard nétait pas instituteur, mais un héritier désuvré, un gigolo de mauvaise réputation, lancé aux trousses des femmes à plumer. Cest le meneur du groupe, le pervers. Les autres seraient des complices sans envergure. Mais je suis bien placée pour connaître leur dangerosité.
-Pourquoi nas-tu pas porté plainte à la gendarmerie pour viol et complicité de viol? Je tai trouvée très indulgente avec ces criminels. Ne voulais-tu pas protéger le beau gosse?
-Il est difficile daller raconter certaines choses à des gendarmes désabusés et méfiants. Caroline ma rapporté que le trio bénéficiait actuellement dun sursis pour des faits répétés de nature semblable ou plus grave. Tu as autre chose à me dire?
-Oui!
-Parle
-Jai eu tellement peur de te perdre! Je tadore, mon amour.
-Imagine que Richard soit venu dans lintention de me violer: tu mavais laissée seule. Comment me serais-je défendue? Heureusement il rêvait de partir avec moi et sest montré sous son meilleur jour. Peut-être sest-il demandé si tu nétais pas allé chercher les gendarmes. Je lui ai dit que je nétais absolument pas amoureuse de lui et quil devait moublier dans son intérêt. Étrangement, il ne sest pas emporté mais a hâté son départ. Il a oublié de me rendre mon poudrier, tout à coup pressé de disparaître. Je suis heureuse de men être débarrassée à ce prix, surtout après ma conversation avec Caroline.
-Remercie-moi davoir préparé le terrain. Il semblait ignorer la tentative des deux autres. Il a appris en pâlissant que nous avions porté plainte pour viol et complicité et que les gendarmes les surveillaient
-Tu as pris un peu davance. Caroline ma convaincue de mettre dautres femmes à labri de leurs abus mal réprimés. Si demain tu maccompagnes à la gendarmerie, je porterai plainte. Et si tu veux revoir Caro, je nen prendrai pas ombrage. Mais où as-tu passé ta soirée brigand?
-Au cinéma.
-Dans quelle salle? Tu as vu quel film? Avec quels acteurs
-Jai honte. Les yeux fermés jai vu défiler un horrible film de cul. Lactrice principale se prénommait Marie. Elle faisait lamour dans toutes les positions avec un dénommé Richard. Ca ne ressemblait pas à un viol, crois-moi. La fille était folle amoureuse de son amant, jouissait en se moquant dun spectateur en larmes, son malheureux mari cocu.
-Va brancher ton caméscope. Nous allons refaire le scénario. Lépouse fidèle va violer son mari à loccasion de son trente deuxième anniversaire. Ca sera hard, mon amour. Tu tiendras le coup? Mais pas de champagne avant lorgasme final. Somnifère interdit. Tu tendormiras épuisé, promesse dépouse heureuse.
-Erreur, ce ne sera pas un viol, le mari consent et en redemande. Allez, tournez!