Regards croisés
Dimanche 13h
« Mais putain Clara, qu’est-ce que tu fous dans ma chambre ? »
L’atmosphère est tombée dans les négatifs à l’entrée d’Ina, Laure et Kévin s’immobilisant, incrédules face à la situation. Je ne peux m’empêcher de me couvrir la poitrine avant de répondre.
« Ina s’il te plait, calme toi, je vais tout t’expliquer.
-Il n’y a rien à expliquer, c’est très clair, tu crois que personne ne m’a dit que j’étais connectée alors que je n’étais même pas à la maison ? Merde vous faites quoi tous les deux. Rhabillez-vous et allez faire vos affaires ailleurs. Et toi Clara, dépêche-toi de fermer ce PC et de me rejoindre en bas, j’ai deux mots à te dire. »
Rouge de colère, cette dernière sort de la chambre en claquant la porte. Nous nous retrouvons Kévin, Laure et moi dans la chambre.
« Je suis vraiment désolé ».
Ce n’est pas de la colère que je lis dans leurs yeux, mais de l’incrédulité et de la frustration. Ils se rhabillent, sans un mot, et quittent la chambre, Kévin toujours la bite à l’air, son érection s’étant arrêtée net. Je ne bouge pas, tétanisée par la tournure prise par les évènements, oubliant même de refermer l’ordinateur.
Je me réveille, il est onze heures, entourée des bras de Mika. Je me sens bien, comblée, après cette nuit qui restera inoubliable, sentiment exacerbé par l’incroyable impression de confort que me donne la sensation du corps nu de cette déesse contre moi. Ses seins s’écrasant dans mon dos, son haleine chaude tout contre ma nuque, je n’ai qu’une envie c’est de passer la journée comme ça. Il n’y a rien à dire, nous n’avons même pas fait l’amour, nous nous sommes juste couchées ainsi. La journée d’aujourd’hui se finira certainement autrement
D’une main, je saisis mon téléphone, et comprend ce qui m’a réveillée. C’est lui, bien entendu, qui m’a envoyé un texto. Les yeux à moitié clos, restés eux à la frontière du sommeil dont je n’aurais en aucun cas voulu sortir, je découvre avec stupeur ses messages.
« Eh bien, déjà debout et déjà en ligne ? Dis-donc, tu es motivée toi en ce moment.
-Mais qu’est-ce que tu racontes, je suis encore au lit avec Mika. »
Les minutes sont longues en attendant sa réponse. Comment pourrais-je être en ligne alors qu’à la maison il n’y a que Merde !
« Je vois. Tu comprends ce que ça veut dire n’est-ce pas ?
-Oui, je comprends que je suis dans la merde et que je vais devoir tuer ma sur ».
Je me lève énervée, nue, réveillant sans m’en rendre compte Mika. Cette derrière se redresse et me regarde fouiller la chambre à la recherche de mes sous-vêtements.
« Chérie, qu’est-ce qui t’arrive ? Reviens au lit, nous avons loué la chambre pour toute la journée.
-Je suis désolé Mika, mais je dois partir. Ma cruche de sur a eu la superbe idée d’aller sur mon ordinateur et de se connecter au site de webcam.
-Non, tu rigoles ?
-Non pas une seule seconde. Fais chier ! »
Tout à coup, je tombe sur mon string, me ramenant à la réalité. Je n’ai pas pris de rechange, ayant prévu de rentrer chez moi hier soir.
« Qu’est-ce qu’il se passe encore ?
-Il se passe que je suis une idiote, et que je n’ai rien d’autre à me mettre que mes vêtements d’hier soir. On va me prendre pour une pute.
-Calme toi chérie, il y a toujours une solution. Demande à tu sais qui. »
Je la regarde dans les yeux, et comprends ce qu’elle veut dire. Après tout, c’est lui qui m’a mise dans une telle situation. Je prends mon téléphone, m’apercevant que Clément a répondu à mon dernier message.
« Tu rigoles j’espère, c’est parfait ! Profite de l’occasion pour tenir ta promesse.
-Tu crois vraiment que c’est le moment de me parler de ça ? Je suis dans la merde, il faut que je lui parle. Par contre, je n’ai rien à me mettre pour sortir, une suggestion ? »
En attendant sa réponse, mon cur battant la chamade, je décide de retourner dans le lit pour me blottir contre Mika. Je sens ses seins s’écraser contre mon dos alors qu’une de ses mains m’entoure et qu’elle dépose de légers baisers dans mon cou. L’effet que me fait cette femme est incroyable, l’angoisse faisant rapidement place à l’excitation. Je sens sa main me caresser, approchant de mon sein qu’elle cajole du bout de ses doigts. Mon portable vibre à nouveau, me rappelant à la réalité.
« Ton chauffeur est en route. Il arrivera vers midi, le temps de t’acheter quelques vêtements. »
La main de Mika continue sensuellement son chemin, se rapprochant sans cesse de mon entrejambe, son pubis maintenant collé à mes fesses. Elle se pose enfin sur mes lèvres, qu’elle écarte pour venir m’exciter le clitoris avec son majeur. Je me laisse faire, les yeux mi-clos, sentant le plaisir monter, ne pouvant empêcher mon bassin d’onduler. Mon portable vibre à nouveau malgré le fait que je n’ai pas encore répondu au prochain message.
« Alors là, c’est le jackpot, tu ne vas pas le croire. Tu étais aussi connectée hier soir alors que tu étais au club, enfin ta sur du coup, et quand on lit les messages envoyés, on dirait qu’elle a bien tenu ton rôle de petite salope. A toi de jouer maintenant. »
Je sens le regard de Mika par-dessus mon épaule, sa main s’activant toujours sur mon entrejambe. Il n’est que 11h15, encore 45 minutes avant que mon chauffeur n’arrive. Je me tourne face à Mika, face à ces yeux, cette bouche, ce corps. Je me colle à elle, et approchant mon visage du sien, lui susurre.
« On a encore 45 minutes devant nous. Je veux que tu me fasses l’amour, j’en ai besoin. »
Elle ne me répond pas, semblant lire dans mes pensées. Elle m’embrasse sur la bouche, puis descend, centimètre par centimètre, jusqu’à ma poitrine puis mon nombril. Alors qu’elle arrive enfin sur mon pubis, je glisse mes mains dans ses cheveux, collant son visage contre mon clitoris. Je ferme les yeux, et me laisse enfin envahir par l’image que je repousse depuis que je me suis réveillée. Ce n’est plus Mika qui est entre mes cuisses, ses cheveux sont devenus blonds, son corps est plus fin, ses fesses plus fermes, ses seins moins gros. Sa langue est agile, m’emmenant progressivement vers cet orgasme que je rêve qu’elle m’offre enfin. Mes gémissements se font de plus en plus prononcés, plus insistant. Mes doigts ne sont plus doux, mais maltraite les cheveux de cette tête devenue celle de ma sur, et quand deux doigts viennent rejoindre sa langue, je ne peux plus me retire.
« Oui Clara, OUI ! »
Je suis toujours tétanisée, à côté de l’ordinateur. Tout à coup, je me rends compte de ma nudité, et du fait que la webcam est toujours allumée alors que de nombreux messages s’affichent à l’écran. D’un coup sec je ferme le capot et me lève pour rejoindre Ina. Après tout, j’ai moi aussi deux mots à lui dire.
Je sors de la chambre, et descend les escaliers. Elle est dans le salon debout, face à moi. Son regard est en feu, et j’y vois quelque chose de pire que de l’énervement, du dégoût. Je m’approche, récupérant au passage mon top que j’enfile, et me place face à elle.
« Ina, écoute »
BAM !
Sa main est partie d’un coup, sans prévenir, s’écrasant sur ma joue comme une bombe, me faisant monter les larmes aux yeux.
« Espèce de conne, depuis quand tu viens fouiller dans mes affaires privées ? Qui t’a permis de faire ça ? »
La douleur de ma joue me réveille, me sortant définitivement de cette léthargie dans laquelle Ina m’a plongée en débarquant dans la chambre. Jamais elle n’avait levé la main sur moi. Mon regard trouve le sien, et je la sens désarçonnée.
« Eh bien quoi, apparemment tu n’as aucune intimité pour personne, pourquoi pour moi ? C’est toi non qui joue la salope sur internet ? Tu me fais pitié. »
BAM !
Celle-ci est plus violente, et pourtant moins déterminée. Cette fois-ci, je ne détourne pas le regard.
« Tu n’as vraiment rien dans la tête ma parole. Tu me traite de salope, alors que je te retrouve à moitié à poil devant ma webcam, te faisant passer pour moi en matant Kévin baiser sa sur. Tu es ridicule.
-Moi ridicule ? Il me semble pourtant que c’est toi qui leur a donné envie de baiser hier soir. Tu te l’ais tapé Kévin non ? D’ailleurs, ils étaient combien hier ? Apparemment, tu leur as fourni un sacré spectacle vu comme ils m’ont parlé de toi sale chienne. »
Cette fois-ci, je ne fais pas surprendre, et lui attrape le poigné avant qu’elle ne puisse me gifler à nouveau. Son regard est en feu, elle est prête à se jeter sur moi.
« Lâche moi, sinon
-Sinon quoi ? Tu vas appeler ton ami d’internet, celui à qui tu as promis que tu me baiseras devant lui ?
-Clara, comment »
Je sens tout à coup la tension disparaitre de son bras. Son regard est plongé dans le mien, perdu face à cette sur qu’elle a toujours considérée comme une petite fille sage. Je sais que j’ai gagné, et pourtant, cette victoire a un goût amer. Son visage rougit alors que des larmes commencent gonfler au coin de ses yeux. Les même que j’ai versées si souvent ces dernière semaines, celles de l’humiliation, mais aussi celles venues du sentiment d’être rejeté par quelqu’un que l’on aime. Mais moi aussi je l’aime.
« Je suis désolé Clara. »
Je n’y tiens plus, je fonds sous ces mots et prise d’un soudain élan, je pose avec fougue mes lèvres sur celles d’Ina. Elle est surprise, glacée, sans réaction. Je laisse ma fougue m’emporter, répondant à ce phantasme qui me torture depuis hier soir. Une main derrière sa nuque malgré son absence totale de réaction je prolonge ce baiser, ma langue entrant dans la danse à la rencontre de celle de ma sur qui répond timidement à cette caresse. Ina cède enfin, et dans un soupir se colle à moi, une main au creux de mes reins, l’autre glissant sous l’un de mes genoux pour lever ma jambe et coller mon pubis au sien.
Nos lèvres se décollent enfin, et je sens les baisers d’Ina se déplacer, vers mon oreille tout d’abord puis doucement vers mon cou pour enfin finir dans mon décolleté, aux abords de mes seins. Sa main, toujours dans mon dos glisse pour se glisser sous mon pantalon et caresser mes fesses. Ses mains sont froides, gelées, et c’est cette sensation qui me fait enfin reprendre mes esprits. Je repose subitement ma jambe au sol, et m’écarte d’Ina.
« Ina, non, on ne peut pas. »
Elle me regarde droit dans les yeux, les joues rosées par l’excitation du moment, un petit sourire aux coins des lèvres.
« Je sais Clara, mais c’est toi qui a commencé non ?
-Je suis désolée, je n’aurai pas dû. C’est mal, tu le sais aussi bien que moi. »
Elle s’approche de nouveau de moi, je sens le son désir me transpercer alors que ma culotte est de plus en plus trempée.
« Si c’est si mal, alors pourquoi t’embrasser me fait autant de bien ? »
Et sans rien rajouter, c’est elle cette fois ci qui approche ses lèvres de miennes, me poussant au passage pour me plaquer contre le mur. Je perds à nouveau le contrôle, et comme une folle enfonce ma langue dans sa bouche, lui caresse les dos, les fesses. Je n’ai qu’une envie, de lui retirer tous ses vêtements, de me frotter nue contre elle, de lui faire l’amour. Et dans un soupire je murmure :
« Ina »
J’embrasse ma sur, je ne sais plus ce que je fais, ni où je suis. Je n’ai conscience que de son corps contre moi, de cette langue dans ma bouche, de ces mains sur me fesses. Les miennes glissent sous son top, et le lui retire brisant notre baiser. Ma sur est face à moi, ce corps exactement semblable au miens, ce corps que je désire maintenant plus que tout. Mes mains partent maintenant à la recherche du bouton de son jean que je défais fébrilement tout en l’embrassant à nouveau.
Je m’échappe difficilement de ses lèvres, et me met lentement à genoux, flattant au passage ses tétons dressés, l’un après l’autre, puis son nombril, pour enfin arriver à la taille. Mes doigts attrapent ensembles son jean et sa culotte, et sans hésitations je les baisse d’un seul coup, me retrouvant face à ce sexe que je trouve légèrement poilu à la différence du mien. Je sens Clara trembler alors que j’approche ma bouche de ses lèvres intimes. Le parfum de sa cyprine m’enivre, et je goûte enfin à ce fruit défendu.
« Ina, oui ! »
Je suis nue, déshabillée par ma sur dont chaque coup de langue sur ma chatte me rapproche un peu plus de l’orgasme. Je pose mes mains sur sa tête, l’attirant légèrement vers moi. Comprenant mon message, je sens sa langue s’enfoncer dans mon vagin, alors que d’une main experte elle se met à me masser le clitoris.
« Ina, oui ! »
Un orgasme puissant me foudroie sur les champs. Je sens ma cyprine gicler, sensation que je n’ai jamais ressentie, au visage de ma sur. Cette dernière continue ses caresses, de plus en plus frénétiquement, prolongeant mon orgasme, le rendant plus puissant. Mes gémissements se sont transformés en cris, je ne me contrôle plus, ondulant du bassin et étalant ma mouille sur le visage d’Ina qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Enfin, dans un dernier râlement, je m’écroule, sans force, le long du mur, m’asseyant contre lui, tremblante. Ina me rejoint, le visage couvert de ma mouille, me déposer un baiser sur les lèvres au léger goût salé, puis pose sa tête sur mon épaule et murmure :
« Je t’aime Clara ».